Ordre de Léopold — Wikipédia

Ordre de Léopold
Ordre de Léopold
Ordre de Léopold de Belgique (plaque de grand cordon).
Décernée par Drapeau de la Belgique Belgique
Type Distinction civile et militaire comportant 5 classes sur 3 divisions
Décerné pour Bravoure militaire
Mérite civil
Statut Actuellement décerné
Chiffres
Date de création
Importance

L'ordre de Léopold (en néerlandais : Leopoldsorde) est l'ordre militaire et civil le plus important du royaume de Belgique. L'ordre fonctionne comme ordre dynastique belge, sous les auspices du roi des Belges. Fondé en , il doit son nom au roi Léopold Ier.

Historique[modifier | modifier le code]

La décoration fut établie en 1832 sous l'impulsion du comte Félix de Merode, ministre d’État à l'époque et fut décernée pour la première fois à un sapeur français nommé Ausseil qui perdit une jambe lors du siège d'Anvers. Elle comporte trois catégories : civil, militaire et maritime (créée en 1934). Elle est décernée pour mérites exceptionnels et s'étend dans tous les domaines.

La catégorie maritime n'est décernée qu'à des civils, les officiers de la marine sont militaires et peuvent donc recevoir la croix avec les glaives croisés.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'ordre de Léopold fut décerné à plusieurs officiers d'armée étrangère qui ont aidé à libérer la Belgique de l'occupation nazie, parmi lesquels George S. Patton, Bernard Montgomery et Dwight Eisenhower.

Famille royale[modifier | modifier le code]

Dans la famille royale, le grand cordon est donné par le chef de famille, comme cadeau officiel pour des actes dynastiques de grande importance. Le roi, qui est totalement libre dans son choix, décide lui-même qui des membres de sa dynastie, reçoit le grand cordon, sans intervention ministérielle. Cette habitude dynastique est encore en vigueur durant le règne du roi Philippe. Les titulaires peuvent augmenter leurs armes, avec le Grand Collier de l'ordre, avec accord du Chef de la famille.

En 1853, le roi Léopold Ier donne le grand cordon à son héritier, le duc de Brabant Léopold II, comme cadeau pour son 18e anniversaire[1]. Baudouin de Belgique, le fils aîné de Philippe de Belgique comte de Flandre reçoit le même cadeau en 1887[2]. Le beau-fils du roi, Rudolf, le reçoit en 1880 comme cadeau de mariage[3]. En 1990, le Roi Baudouin donne le grand cordon à son neveu, le Duc de Brabant, comme cadeau pour son 30e anniversaire[4].

En 2018, le président francais Emmanuel Macron reçoit le grand cordon du Roi Philippe[5] et l'année suivante, ce dernier octroie le grand cordon à son héritière majeure, Élisabeth de Belgique, duchesse de Brabant à l'occasion de son dix-huitième anniversaire, celle-ci devenant le membre le plus jeune de tous les titulaires vivants.

Comme cadeau diplomatique, le chef de l'État peut approuver des exceptions: l'exécution en diamants est prévue pour des rois ou des reines. Dans la collection royale sont conservées quelques étoiles en diamants. Ceci est rare. Exemples connus : l'étoile en diamants et brillants donné par le Roi Leopold II en 1898[6] pour l'anniversaire (18 ans) de la reine Wilhelmine des Pays-Bas[7].

Structure[modifier | modifier le code]

L'ordre comporte cinq classes :

  • Grand cordon : porte la croix en écharpe et l'étoile en argent massif à la boutonnière.
  • Grand officier (créé en 1838) : porte l'étoile en argent bombé à la boutonnière.
  • Commandeur : porte la croix en or en sautoir autour du cou.
  • Officier : porte la croix en or à la boutonnière avec rosette.
  • Chevalier : porte la croix en argent à la boutonnière.

Toutes les classes comportent trois catégories :

  • Civile.
  • Militaire : la décoration porte deux glaives croisés en support de la couronne dans le bijou (militaire combattant).
  • Maritime : les glaives sont remplacés par des ancres.
Port des différents grades.
Port des différents grades.

Description[modifier | modifier le code]

Partie supérieure : étoile de grand cordon (gauche) - divisions civile (haut) et militaire (bas), ruban de grand cordon (milieu), plaques de grand officier (droite) - divisions civile (haut) et maritime (bas). Partie inférieure : croix de commandeur (division civile), croix d'officier (division militaire), croix d'officier (division civile), croix d'officier (division maritime), croix de chevalier (division militaire).

La décoration de l'ordre consiste en une croix blanche émaillée portant une guirlande de laurier et de chêne entre chacune des quatre branches. Le centre est constitué d'un écusson émaillé entouré d'un cercle rouge entre deux petits cercles d'or, avec à l'avers, les armes du royaume et la devise (L'union fait la force) en lettres d'or en exergue et au revers, le chiffre du roi Léopold Ier, composé de deux L et de deux R. Le tout est surmonté d'une couronne royale.

La couleur choisie pour le ruban est le violet amarante. Cette décoration est l'équivalent de la Légion d'honneur en France. Certaines personnalités françaises ont été reçues dans cet ordre de Léopold Ier pour leur renommée internationale, ou pour services rendus à la Belgique et ont été promus directement au grade de commandeur, dont Edgard de Larminat, Hélène Carrère d'Encausse, Maurice Druon, Maurice Béjart, Nicolas Sarkozy.

Le ruban peut être orné d'épées croisées pour attribution en période de guerre (en or pour les officiers et en argent pour les chevaliers). Seules les médailles décernées pendant la première Guerre mondiale ne comportent pas d'agrafe au-dessus des épées. Pour les décorations remises durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée, une agrafe (d'or ou d'argent selon le grade) précise 40-45 ou Corée. Le ruban peut également être liseré d'or pour acte spécial de valeur, rayé d'or pour acte de mérite exceptionnel, être chargé d'une étoile d'argent pour mérite spécial dans les œuvres de bienfaisance, et d'une étoile d'or pour citation à l'ordre du Jour.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armoiries de Mgr Sterckx, grand cordon.

Les membres grand cordon ont le droit de présenter leurs armes avec le collier autour.

Liste de titulaires[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Almanach royal officiel, publié, exécution d'un arrête du roi, Volume 1 ; Tarlier, 1854
  2. Handelsblad (Het) 02-06-1887, RD of 8th Jun 1887
  3. Koophandel (De), 06-03-1880
  4. De monarchie in België, Author: Wyvekens, Pierre Year: 1992 Publisher: Brussel Inbel
  5. « Philippe et Mathilde de Belgique déroulent le tapis rouge pour Brigitte et Emmanuel Macron », sur Point de Vue (consulté le )
  6. Handelsblad (Het) 01-09-1898
  7. (nl) Tineke Smits, « Paleis Het Loo toont lintjes voor burgers en koningen », sur Dagjeweg.NL, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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