Oreste — Wikipédia

Oreste
Purification d'Oreste par Apollon, cratère apulien à figures rouges, 380-370 av. J.-C., musée du Louvre.
Fonctions
Roi mythique de Sparte (d)
Roi de Mycènes
Roi d'Argos (d)
Biographie
Sépulture
Tomb of Orestes near sanctuary of the Fates at Sparta (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ὈρέστηςVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Électre
Chrysothémis
Laodicé (d)
Iphianassa (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Autres informations
Vénéré par

Dans la mythologie grecque, Oreste (en grec ancien Ὀρέστης / Oréstês) est un Atride, fils du roi Agamemnon et de Clytemnestre. Il est le frère cadet d'Iphigénie et d'Électre ainsi que, selon Sophocle et Euripide, de Chrysothémis.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom grec Ὀρέστης, devenu Orestēs en latin, est dérivé du grec ὄρος (óros, « montagne ») et ἵστημι (hístēmi, « se tenir debout »). Il signifierait celui qui « se tient debout sur une montagne ».

Mythe[modifier | modifier le code]

Rencontre d'Oreste et Électre sur la tombe d'Agamemnon, cratère de Python, 340-330 av. J.-C., Musée national archéologique de Madrid.

Encore enfant, Oreste est fiancé à sa cousine Hermione, fille de Ménélas et d'Hélène, avant la guerre de Troie.

Oreste n'est encore qu'un jeune homme lorsque Agamemnon, de retour de Troie, est assassiné par Égisthe, l’amant de sa mère Clytemnestre[1]. Électre, craignant pour la vie de son frère, réussit à le confier à leur oncle Strophios, en Phocide, où il se lie d’amitié avec son cousin Pylade. Parvenu à l’âge adulte, Oreste revient à Argos, accompagné de Pylade, pour réaliser la prophétie de l’oracle d'Apollon : venger son père en tuant Égisthe et Clytemnestre. S'étant préalablement fait reconnaître de sa sœur Électre, il met à exécution son projet meurtrier.

À part dans l'Odyssée, où il est vu comme une juste vengeance, son double assassinat fait d'Oreste un matricide, paria pour sa cité. Ainsi, le criminel est-il bientôt assailli par les Érinyes, divinités persécutrices qui obsèdent et tourmentent les coupables de crimes familiaux. Poursuivi sans relâche, en proie à des crises de folie passagères, Oreste finit par arriver à Athènes, où l'assemblée des citoyens, réunie sur la colline de l’Aréopage, décide, sur les conseils d'Athéna, de l'absoudre du meurtre de sa mère.

Par la suite, Oreste tue Néoptolème, fils d'Achille et Déidamie, qui avait profité de son état pour enlever Hermione. Il règne à ses côtés sur Argos et engendre un fils, Tisamène, qui lui succédera. Il a aussi un fils avec sa demi-sœur Érigone : Penthilos.

À l'époque moderne[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

Oreste tuant Clytemnestre.

Dans Andromaque, Racine situe la période de la folie d'Oreste lors de l'assassinat de Néoptolème, désigné sous le nom de « Pyrrhus »[2], qui déclenche en lui des visions de terreur : « pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes... »[3], qui font vraisemblablement référence aux Érinyes. S'il parvient à s'échapper, emporté par Pylade, il n'enlève pas avec lui Hermione qui s'est elle-même tuée par amour pour Pyrrhus.

Haendel consacre un opéra pasticcio nommé Oreste au récit mythologique.

L'assassinat de Clytemnestre et d'Égisthe par Oreste a également été adapté par Jean-Paul Sartre dans une pièce de théâtre, Les Mouches, et par Jean Anouilh, dans une pièce de 1972, Tu étais si gentil quand tu étais petit.

À la fin du livre deuxième de Berlin Alexanderplatz, roman d'Alfred Döblin, le héros Franz Biberkopf est comparé à Oreste.

L'épisode 41 de La petite Olympe et les dieux (La vengeance d'Oreste) a pour sujet le mythe d'Oreste.

Beaux arts[modifier | modifier le code]

Gustave Moreau a peint le tableau Oreste et les Érinyes en 1891.

Gotlib met en scène les personnages d'Oreste et de Pylade dans une de ses rubriques-à-brac[4].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] Chant XI (409)
  2. à cause de sa chevelure rousse
  3. Andromaque, acte V, scène V (Wikisource).
  4. Antoine Duplan, « Gotlib ne nous fait plus rire », sur Le temps, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]