Otton IV (empereur du Saint-Empire) — Wikipédia

Otton IV
Illustration.
Otton IV à la bataille de Bouvines, enluminure issue des Grandes Chroniques de France, XIVe siècle. BnF, département des manuscrits occidentaux - côte 2813.
Titre
Duc d'Aquitaine et Comte de Poitiers

(2 ans)
Prédécesseur Richard Cœur de Lion
Successeur Richard Cœur de Lion
« Roi des Romains »

(11 ans)
Prédécesseur Henri VI
Successeur Frédéric II
Empereur du Saint-Empire

(6 ans)
Prédécesseur Henri VI
Successeur Frédéric II
Duc de Souabe

(4 ans)
Prédécesseur Philippe Ier
Successeur Frédéric VII de Souabe (Frédéric II du Saint Empire)
Biographie
Dynastie Welf
Date de naissance vers 1175 / 1176
Lieu de naissance Brunswick
Date de décès
Lieu de décès Harzburg
Sépulture Église Saint-Blaise de Brunswick
Père Henri XII de Bavière
Mère Mathilde d'Angleterre
Conjoint Béatrice de Souabe
Marie de Brabant

Otton IV (empereur du Saint-Empire)

Otton de Brunswick[1] (Otton IV, en tant qu'empereur des Romains) est né en 1175/1176, probablement à Brunswick, en Saxe, et mort au château impérial de Harzburg, le . Il fut élu roi des Romains en 1198 et couronné souverain du Saint-Empire par le pape Innocent III en 1209.

Seul empereur de la dynastie des Welf, il succédait à Henri VI, de la maison de Hohenstaufen, qui était mort en 1197 en laissant un fils mineur, Frédéric II. Otton conduisit une longue lutte pour le trône contre l'oncle de Frédéric, Philippe de Souabe, et ne régna en maître qu'après l'assassinat de ce dernier en 1208, jusqu'à 1211 (lorsque le pape l'excommunia pour ses tentatives de récupérer la suprématie sur le royaume de Sicile). Après l'élection de Frédéric comme nouveau roi des Romains, en 1212, et sa défaite contre le roi de France Philippe Auguste à la bataille de Bouvines, en 1214, Otton ne parvint pas à s'imposer et il se retira dans son pays natal. Il est inhumé en l'église Saint-Blaise de Brunswick.

Après les conflits entre Henri le Lion et Frédéric Barberousse, Otton est considéré comme le dernier grand représentant de la puissante famille des Welf dans la compétition acharnée avec les Hohenstaufen (guelfes et gibelins). Néanmoins, la plupart de ses contemporains dressaient un tableau bien négatif de son règne et, jusqu'au XIXe siècle, il existait un point de vue traditionnel selon lequel la double élection de 1198 contribua de manière déterminante au déclin du pouvoir impérial. Des études plus récentes soulignent la tradition du baronnage anglo-normand, à laquelle la cour d'Otton demeure attachée, et le manque de familiarisation avec les processus de collaboration entre l'empereur et les princes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils d'Henri le Lion, duc de Bavière et de Saxe, et de son épouse Mathilde d'Angleterre, fille d'Henri II, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie et d'Aquitaine et roi d'Angleterre. Les origines de la famille des Welf remontent à l'époque carolingienne, leurs ancêtres apparaissant déjà au VIIIe siècle. Par ce mariage en 1168, Henri le lion fut lié à la dynastie riche et puissante des Plantagenêt. De ce mariage est né Otton, le deuxième fils après son frère aîné Henri de Brunswick.

Son père était le plus riche et le plus puissant des nobles germaniques ; Henri le Lion était aussi un soutien essentiel du règne de son cousin, l'empereur Frédéric Barberousse, jusqu'à sa chute en 1180. Deux ans plus tard, la famille a dû fuir en exil à la cour d'Angleterre où Otton passe sa jeunesse. Son oncle Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre à partir de 1189, essaie de le créer comte d'York, et par mariage roi d'Écosse, mais comme ces tentatives échouent, il lui donne le comté de Poitou en 1196. Il le reste jusqu'au , date où certains électeurs de l'Empire, menés par l'archevêque Adolphe de Cologne, l'élisent roi des Romains, première marche pour accéder au titre impérial. Otton obtient l'accord des princes ecclésiastiques comme l'archevêque Conrad Ier de Mayence ; toutefois, d'autres électeurs autour de Bernard III de Saxe et Louis de Bavière avaient désigné le frère du défunt empereur, Philippe de Souabe, le à Mühlhausen.

Le , son rival Philippe est assassiné par Otton de Wittelsbach, comte palatin de Bavière. Son concurrent étant mort, il se fait couronner empereur à Rome par le pape Innocent III le , accompagné de l'archevêque Albert II de Magdebourg.

Suzerain de la Provence, il nomme en novembre 1209 l'Anglais Gervais de Tilbury maréchal de la cour impériale pour le royaume d'Arles avec obligation de résider à Arles, alors siège de nombreuses ambitions.

En 1210, il est excommunié par Innocent III, après qu'il se fut emparé de Spolète et d'Ancône qui faisaient partie des territoires pontificaux. Le , Otton IV est défait à la bataille de Bouvines par Philippe Auguste, y perd les insignes impériaux, s'enfuit et est déposé par les princes. Il ne conserve que le Brunswick.

Famille[modifier | modifier le code]

Le , il avait épousé Béatrice de Souabe (fille de Philippe de Souabe, son malheureux rival) et devient ainsi duc de Souabe. Mais comme cette dernière avait trouvé la mort un mois après son mariage, il s'était remarié deux ans plus tard avec Marie de Brabant, fille d'Henri Ier.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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