Pachyostose — Wikipédia

Dôme crânien de Stegoceras (AMNH 5450) montrant l'épaisseur de la coupe transversale

La pachyostose correspond à une augmentation de la densité osseuse. Elle peut être générale ou répartie en certains endroits du squelette. Ce phénomène n'est pas pathologique chez les animaux pour lesquels il est décrit[1]. Les os présentent un épaississement (hyperostose), généralement causé par des couches supplémentaires d'os lamellaire. Elle se produit souvent de façon concomitante à une densification de l'os (ostéosclérose), ce qui en réduit les cavités internes. Cet événement conjoint est appelé pachyosteosclérose . Toutefois, en particulier dans la littérature ancienne, le terme de pachyostose est souvent utilisé de façon imprécise, se référant à toutes les augmentations de la compacité osseuse associée ou non à celle du volume de l'os[2]. Elle s'observe à la fois chez les vertébrés terrestres, aquatiques et semi-aquatiques (plus fréquemment chez ces deux derniers groupes)[2].

Chez les animaux aquatiques, tels que les vaches de mer, lamantins et dugongs, ou plus anciennement les thalassocnus et plésiosaures, elle constitue un ballast adaptatif à la vie aquatique[3] .

Chez les vertébrés terrestres la plupart des anciens cerfs géants présentaient une pachyostose prononcée de la mandibule et du crâne[4],[5]. Il est envisagé que cela servait à stocker des minéraux pour la croissance des bois[6]. Par ailleurs, beaucoup de pachycephalosaures et la plupart des membres des thérapsides dinocéphales avaient un épaissement des os du crâne, probablement utilisé pour le combat de tête[7].

Le terme de pachyostose est aussi employé pour caractériser les coquilles épaisses de mollusques bivalves[8].

Ce terme n'est pas utilisé en médecine humaine et ne doit pas être confondu avec l'hyperostose.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Daryl P. Domning et Vivian de Buffrenil, « Hydrostasis in the Sirenia - Quantitative Data and Functional Interpretations », Marine Mammal Science, vol. 7, no 4,‎ , p. 331–368 (DOI 10.1111/j.1748-7692.1991.tb00111.x).
  2. a et b (en) Alexandra Houssaye, « "Pachyostosis" in aquatic amniotes: a review », Integrative Zoology, vol. 4, no 4,‎ , p. 325–340 (PMID 21392306, DOI 10.1111/j.1749-4877.2009.00146.x).
  3. (en) E. Amson, C. de Muizon et al., « Gradual adaptation of bone structure to aquatic lifestyle in extinct sloths from Peru », Proceedings of the Royal Society - B: Biological Sciences, vol. 281, no 1782,‎ , p. 1–6 (PMID 24621950, PMCID 3973278, DOI 10.1098/rspb.2014.0192).
  4. (en) J. van der Made et H.W.Tong, « Phylogeny of the giant deer with palmate brow tines Megaloceros from west and Sinomegaceros from east Eurasia », Quaternary International, vol. 179,‎ , p. 135–162 (DOI 10.1016/j.quaint.2007.08.017).
  5. (en) I.A. Vislobokova, « Morphology, taxonomy, and phylogeny of megacerines (Megacerini, Cervidae, Artiodactyla) », Paleontological Journal, vol. 47, no 8,‎ , p. 833–950 (DOI 10.1134/s0031030113080017).
  6. (en) A.M. Lister, « The evolution of the giant deer, Megaloceros giganteus (Blumenbach) », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 112, nos 1–2,‎ , p. 65–100 (DOI 10.1111/j.1096-3642.1994.tb00312.x).
  7. (en) E. Snively et A. Cox, « Structural Mechanics of Pachycephalosaur Crania Permitted Head-Butting Behavior », Palaeontologia Electronica, vol. 11,‎ , p. 17.
  8. C. Meyer, « Rudistes - Dictionnaire des Sciences Animales. [On line] », Montpellier (France), Cirad, (consulté le ).