Paparazzi — Wikipédia

Ron Galella, le plus connu des paparazzi américains des années 1960 (ici en 2010).
Ron Gallella en 1988. Il est équipé de reflex avec des objectifs de 50 mm et un flash.
Exemple de photo que pourrait prendre un paparazzi.

Les paparazzi, ou paparazzis, sont des photographes de presse qui ont pour domaine de prédilection la vie privée des célébrités pour la presse people : en France, Closer, Gala, Paris Match, Voici, etc.

Leur objectif est de faire des photos indiscrètes de peoples (des paparazzades) qui soient des scoops publiés à la une.

Origine[modifier | modifier le code]

La pratique pourrait bien remonter aux débuts de la photographie, alors que Nadar retrouve dans son deuxième atelier parisien, 35, boulevard des Capucines, les épreuves de portraits de ses amis artistes ayant récemment accédé à la notoriété. Il lui suffit alors d'en tirer les photos éditées en carte-de-visite pour lancer la mode du « commerce des visages ».

Le mot provient du film de Federico Fellini La dolce vita (1960) dans lequel le héros, Marcello, interprété par Marcello Mastroianni, est souvent accompagné d'un jeune photographe du nom de Coriolano Paparazzo. « Paparazzi » est le pluriel de paparazzo. Le réalisateur contracte ainsi les mots pappataci (petits moustiques de la plaine du Pô) et razzi (éclairs du flash)[1].

Évolution du métier[modifier | modifier le code]

En France, les lois de protection de la vie privée promulguées sous la présidence de Georges Pompidou en 1972 permettent aux avocats de suspendre la parution d'un journal par simple référé, si la personne prise en photo en a connaissance. Cela a conduit les photographes français à développer des techniques pour prendre des photos discrètement et loin. Ces lois sont uniques au monde ; aux États-Unis, une personnalité qui s'en prend à un photographe peut se retrouver au tribunal. Les années 1990-2000 ont beaucoup participé à changer le métier, notamment avec l'apparition de publications comme Voici, Public et Closer, rompant avec la connivence des années Paris Match, puis des sites Internet et des smartphones permettant à n'importe qui de publier des photographies de stars, contribuant à faire chuter le prix des clichés[2].

Paparazzi célèbres[modifier | modifier le code]

Le centre Pompidou-Metz a organisé en 2014 une exposition sur les paparazzi[3]. Parmi eux, sept français : Daniel Angeli, Francis Apesteguy, Philippe Blet, Michel Giniès, André Gordeaux, Bruno Mouron, Pascal Rostain.

Signalons aussi, par exemple : James Andanson ; Sébastien Valiela, qui a fait plus de cinquante couvertures de Paris Match et dont les photos de l'assaut de l'hyper cacher de Vincennes ont fait plus de cent quarante couvertures dans le monde entier ; Jean Pigozzi.

Ailleurs qu'en France, les Italiens Tazio Secchiaroli, dont le personnage a inspiré Fellini pour sa Dolce vita ; Rino Barillari, « Le Roi des Paparazzi ».

Aux États-Unis, qui ont une autre conception de ce qu'est un paparazzo : Ron Galella. Et, historiquement, avant lui : Weegee.

Dans la majorité des cas, il s'agit d'hommes, qui prennent en photo des personnalités féminines (Jackie Kennedy, Lady Diana, Britney Spears ou encore Elizabeth Taylor)[3].

Par ordre alphabétique[modifier | modifier le code]

On trouvera ci-dessous, regroupés, les photographes de célébrités, les photographes paparazzi et les photographes people les plus connus :

Matériel et techniques[modifier | modifier le code]

Les téléobjectifs ont l'avantage de permettre de faire des gros plans tout en restant éloigné.

Du 6x6 équipé d'un flash au super téléobjectif[modifier | modifier le code]

Les photographes paparazzi sont de nos jours équipés de reflex numériques.

Planque et déguisement[modifier | modifier le code]

Les paparazzi rivalisent généralement d'astuces et d'audace pour parvenir à obtenir quelques clichés d'une personnalité. Ils utilisent des boîtiers photographiques haut de gamme associés aux super-téléobjectifs (pouvant aller jusqu'à 1 200 mm de focale). Ce matériel leur permet de prendre des photos de bonne qualité à grande distance.

Certains sont équipés de deux boîtiers afin d'éviter la perte de temps lors des changements d'objectifs, temps qui peut parfois s'avérer capital dans certaines situations.

Outre l'aspect matériel, les paparazzi cherchent la discrétion afin de ne pas éveiller des doutes, des suspicions qui mettraient les personnes photographiées dans une attitude non-naturelle. Pour y parvenir, les photographes peuvent se cacher, suivre leur cible à distance, établir une planque dans un véhicule ou se camoufler en extérieur.

Le renseignement[modifier | modifier le code]

Un aspect fondamental de cette profession est le renseignement dont une des sources est un bon carnet d'adresse.

Paparazzades célèbres[modifier | modifier le code]

Réaction des personnes photographiées[modifier | modifier le code]

Mickey Hargitay corrige le « roi des paparazzi » Rino Barillari tandis qu'une femme le frappe avec son sac à main Via Veneto en 1963.

Les personnes photographiées sont surtout des personnalités connues. Ces personnes sont maintenant habituées à voir des photos d'elles-mêmes dans les médias. Mais, surtout lorsqu'il s'agit de photos compromettantes, elles peuvent mal réagir et porter plainte pour, notamment, atteinte à leur vie privée.

Fausses paparazzades[modifier | modifier le code]

Statue (aujourd'hui disparue) de l'enseigne de la pizzeria Paparazzi à Bratislava en Slovaquie.

Les fausses paparazzades sont des photographies ou des reportages complets de peoples faits avec leur accord ou même arrangés avec eux ou leur conseil en communication et donnant l'impression — en particulier par l'emploi d'un téléobjectif — d'être des photos volées.

Donnons comme exemple le reportage de Paris Match sur Emmanuel Macron, « Exclusif : Emmanuel et Brigitte Macron, vacances en amoureux avant l'offensive » (n° 3509, ) avec une double page les montrant croisant un nudiste[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Années 1990

  • Gilles Lhote, Voleurs d’images. Les dessous des scoops. Michel Lafon, 1995.
  • Francesca Taroni, Paparazzi : the early years, Thames & Hudson, 1998.

Années 2000

  • Peter Howe, Paparazzi : and our obsession with celebrity, Artisan, 2005.

Années 2010

  • Clément Chéroux, Paparazzi ! Photographes, stars et artistes, Flammarion, 2014.
  • Bénédicte Supplis et Zoé Weller, « L’art et les paparazzi », dans : Photo, n° 526, juillet-, p. 75-83.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • Pigozzi et les paparazzi, Fondation Helmut Newton, Berlin, 2012[9].
  • Paparrazzis !, Centre Pompidou, Metz, 2015[10].
  • Paparazzi, Photo House, Bruxelles, Belgique, 2016.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Valérie Duponchelle, « "Paparazzi !", VIP privés, VIP publics », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 27 février 2014, p. 26.
  2. Charles Jaigu, « Tant qu'il y aura des paparazzis », Le Figaro Magazine, semaine du 18 août 2017, pages 36-48.
  3. a b et c Claire Guillot, « L'art du scandale », M, le magazine du Monde, semaine du 8 février 2014, p. 54-63.
  4. « PHOTOS - Giovanni Agnelli plonge nu de son bateau au large de St Tropez en 1977 », sur purepeople.com (consulté le )
  5. « François Mitterrand : le mystère de la dernière photo », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Paris Match, « Quand Paris Match publiait la première photo de François Mitterrand et sa fille Mazarine », sur parismatch.com (consulté le )
  7. « Larry Flynt, fondateur du magazine X Hustler, est mort à 78 ans », sur fr.news.yahoo.com (consulté le )
  8. « Exclusif : Emmanuel et Brigitte Macron, vacances en amoureux avant l'offensive », sur parismatch.com (consulté le )
  9. (en-US) « Pigozzi and the Paparazzi », sur helmut-newton-foundation.org (consulté le )
  10. « Paparazzi ! Photographes, stars et artistes », sur centrepompidou-metz.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]