Parti communiste du Brésil — Wikipédia

Parti communiste du Brésil
(pt) Partido Comunista do Brasil
Image illustrative de l’article Parti communiste du Brésil
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Luciana Santos (pt)
Fondation (officiellement)[1]
(scission du Parti communiste brésilien)
Scission de Parti communiste brésilien
Siège Brasilia, Brésil[2],[3]
Légalisation
Organisation de jeunesse Union de la jeunesse socialiste (en)
Journal Classe Operária
Numéro d'identification TSE 65
Positionnement Gauche à gauche radicale[4]
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme[2]
Socialisme
Progressisme
Affiliation régionale Forum de São Paulo
Affiliation internationale Séminaire communiste international (défunt)
Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers
Adhérents 414 642 (octobre 2020)[5]
Couleurs Rouge et jaune
Site web pcdob.org.br
Représentation
Députés
6  /  513
Maires
81  /  5570
Conseillers municipaux
998  /  51748
Drapeau du Parti communiste du Brésil.

Le Parti communiste du Brésil (en portugais : Partido Comunista do Brasil, abrégé en PCdoB) est un parti politique brésilien créé par Maurício Grabois et João Amazonas (pt) le , au moment de la rupture sino-soviétique.

Historique[modifier | modifier le code]

Le PCdoB est à l'origine une scission pro-cubaine du Parti communiste brésilien dirigé par Luís Carlos Prestes. Toutefois, lorsque Prestes obtient de l'URSS une condamnation du PCdoB, celui-ci se rapproche de la Chine, dans une alliance plus stratégique qu'idéologique[6].

En 1964, une dictature militaire s'installe. Le PCdoB, interdit, mène une guérilla dans la région de l'Araguaia, à la limite des États du Pará, du Maranhão et de Goiás (aujourd'hui, Tocantins). La rébellion est écrasée par la dictature au prix de massacres et d'un usage abondant de la torture ; le PCdoB en sort significativement affaibli, plusieurs de ses principaux cadres ayant été tués. Lorsque la dictature militaire prend fin, en 1985, le PCdoB redevient légal. commence à s'organiser au sein des mouvements syndicaux et étudiants à la suite du début du processus de démocratisation dans les années 1980. En novembre 1989, le PCdoB mène pour la première fois une campagne avec le Parti des travailleurs (PT) en faveur de la candidature présidentielle de Luiz Inácio Lula da Silva, sans succès. Vont alors suivre plusieurs années de néolibéralisme.

Le PCdoB est l'un des principaux acteurs du mouvement « Fora Collor » en 1992 qui conduit à la destitution du président Fernando Collor de Mello, dans un contexte de crise économique et d'affaires de corruption[7].

En 2002, le PCdoB soutient à nouveau la candidature à la présidence de Lula et cette fois avec succès. Le gouvernement Lula n'a cependant pas la majorité au sein du Parlement, 24 des 27 États fédérés sont aux mains d'une coalition conservatrice. Le PCdoB possède douze parlementaires, dont six femmes, au Parlement national (513 membres). Jusqu'au début de l'année 2007, Aldo Rebelo, le président du Parlement national, et Agnelo Queiroz, le ministre des Sports, étaient membres du PCdoB.

Le PCdoB a soutenu la candidature de Lula aux élections générales d' et de Dilma Rousseff en 2010. Cette même année, il obtient, lors des élections parlementaires, 15 sièges de députés et deux de sénateurs, contre 13 et 1 précédemment. Lors de l'élection présidentielle de 2018, la communiste Manuela d'Ávila est candidate aux côtés de Fernando Haddad[8].

Il est aujourd'hui le plus important des deux partis communistes du Brésil. Il a également acquis une expérience de la gouvernance après sa victoire aux élections gouvernatoriales de 2014 dans l'État le plus pauvre du Brésil, Maranhão[7].

Au niveau international, le PCdoB fait partie de Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers.

Idéologie[modifier | modifier le code]

Le PCdoB s'est constitué à l'origine comme une organisation historiquement liée à la tradition marxiste-léniniste de l'Internationale communiste. Son identité politique et idéologique s'est consolidée en s'opposant à ce qu'il appelait le «révisionnisme» des années 1960, identifié aux orientations prises par l'URSS après le XXème Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique. Le PCdoB s'est ensuite aligné sur la Chine de Mao Zedong. Après le début des réformes économiques libérales en République populaire de Chine en 1979, le PCdoB a décidé de s'aligner sur la République populaire socialiste d'Albanie, un exemple de cohérence et de fidélité au marxisme-léninisme selon ses dirigeants.

Dans les années 80, la crise politique de l'Union Soviétique a été évaluée par le PCdoB comme le résultat de l'intégration croissante de l'URSS au capitalisme et à ses politiques "social-impérialistes" ; le régime soviétique a été caractérisé comme une variété de capitalisme d'État. En 1991, lorsque la crise a atteint l'Albanie, le PCdoB a décidé de réévaluer ses formulations théoriques sur le révisionnisme, et est devenu non aligné. Lors de son 8eme congrès, en 1992, PCdoB a critiqué l'expérience bolchevique. Le parti a réaffirmé son adhésion au marxisme-léninisme et au socialisme, prenant un chemin différent de celui de plusieurs autres organisations communistes à travers le monde.

Le parti a également été marqué par une institutionnalisation croissante au sein du système politique brésilien. Il est allié depuis la fin des années 80 au Parti des Travailleurs de Lula, participant à des gouvernements fédéraux et nationaux avec ce parti. Cela peut être également perçu dans une lettre envoyée au Parti communiste américain à l'occasion de sa 29e convention nationale en 2010. Dans ce document, le PCdoB affirme sa préoccupation face à l'effondrement de l'économie grecque, et en blâme les politiques néolibérales. Le parti énumère ses objectifs électoraux pour les élections générales de 2010 comme étant la "consolidation de la présence communiste dans les institutions", "l'élargissement de l'influence sur les classes populaires" et "le maintien des forces démocratiques et progressistes à la tête du gouvernement national".

Membres éminents[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
1989 Luiz Inácio Lula da Silva 11 622 673 17,18 2e 31 076 364 46,97 2e
1994 Luiz Inácio Lula da Silva 17 122 127 27,07 2e
1998 Luiz Inácio Lula da Silva 21 475 218 31,71 2e
2002 Luiz Inácio Lula da Silva 39 455 233 46,44 1er 52 793 364 61,27 1er
2006 Luiz Inácio Lula da Silva 46 662 365 48,61 1er 58 295 042 60,83 1er
2010 Dilma Rousseff 47 651 434 46,91 1er 55 752 529 56,05 1er
2014 Dilma Rousseff 43 267 668 41,59 1er 54 501 118 51,64 1er
2018 Fernando Haddad 31 342 005 29,28 2e 47 040 906 44,87 2e

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1] Apresentação do Partido
  2. a et b TSE Estatuto do Partido Comunista do Brasil
  3. (br) « Partidos - Partidos políticos - PCdoB », sur tse.jus.br(br) « Partidos - Partidos políticos - PCdoB », sur tse.jus.br
  4. (en) Dan Botz, « Brazil: Lula, Rousseff, and the Workers Party Establishment in Power », New Politics, (consulté le )
  5. (pt) « Estatísticas do eleitorado – Eleitores filiados », Tribunal Superior Eleitoral (consulté le ).
  6. (en) Rene De La Pedraja, Wars of Latin America, 1948-1982 : The Rise of the Guerrillas, McFarland, (lire en ligne), p. 174.
  7. a et b (en-US) « “Brazilian Inequality Is Female” », sur jacobinmag.com,
  8. Erika Campelo et Glauber Sezerino, « Brésil : vers un duel entre gauche et extrême-droite à la présidentielle ? », Basta,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]