Parti communiste soudanais — Wikipédia

Parti communiste soudanais
(en) Sudanese Communist Party
Image illustrative de l’article Parti communiste soudanais
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Muhammad Mukhtar Al-Khatib (en)
Fondation 1946
Siège Khartoum, Soudan
Positionnement Gauche ou extrême gauche
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme
Affiliation nationale Forces nationales de consensus (en)
Affiliation internationale Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers
Couleurs Rouge
Site web www.sudancp.com

Le Parti communiste soudanais est un parti politique communiste au Soudan.

Le parti a été illégal durant la majeure partie de son existence (sous la colonisation britannique, puis sous les différentes dictatures militaires qui ont dirigé le Soudan) tout en exerçant une forte influence sur plusieurs événements majeurs de l'histoire du pays[1].

Fondé en 1946, il a été une force politique majeure au Soudan et l'un des partis communistes les plus influents du monde arabo-musulman, avec le Parti communiste irakien.

Histoire[modifier | modifier le code]

Parti mineur au début de son existence, sous la colonisation britannique, sa popularité grandit sous le régime militaire du général Ibrahim Abboud (1958-1964) auquel il s'oppose efficacement, étant coutumier de la clandestinité. Il tient ainsi un rôle déterminant dans la révolution de 1964 qui fait chuter le dictateur.

Le gouvernement de transition qui succéda à Abboud incluait plusieurs communistes. Cependant, les partis traditionnels, et tout particulièrement le parti islamiste d’Hassan al-Tourabi, le considéraient avec méfiance, ce qui conduisit à son interdiction sous le prétexte de « blasphème »[1].

Le parti a défendu des politiques très progressistes pour l'époque, notamment en direction des femmes et des minorité ethniques. Il est ainsi le seul parti politique dans les années 1940 et 1950 à autoriser l'adhésion des femmes[2], puis le premier à faire élire une femme, Fatima Ahmed Ibrahim, au Parlement en 1965. Il a également été le seul parti politique à soutenir la demande d'autonomie pour le Sud et a intégré très tôt dans sa direction des militants originaires du Sud[1].

Son influence décrut brusquement en 1971, lorsqu'un coup d'État avorté d'officiers pro-communistes mena le chef de l'État Gaafar Nimeiry à lancer une vague de répression contre le parti. Les leaders les plus connus du parti tels qu'Abdel Khaliq Mahjub, Joseph Garang, Alshafi Ahmed Elshikh, Babkir Elnour ou Hashim Elatta sont exécutés.

Il participe à la révolution de 1985 et participe légalement à la vie politique durant la courte période démocratique qui s’ensuit (1986-1989) mais est de nouveau interdit après le coup d’État militaire d'Omar el-Béchir en 1989[1]. De nombreux militants ont été assassinés ou torturés en prison[3].

Depuis 2012, le parti est dirigé par Muhammad Mukhtar Al-Khatib[4],[5], remplaçant Muhammad Ibrahim Nugud qui était à ce poste depuis 2006. Le parti ne joue plus qu'un rôle marginal dans la vie politique soudanaise. Il soutient le retour à la démocratie et s'oppose à la sécession du Soudan du Sud.

En 2018, le Parti communiste prend la tête d'un mouvement de contestation contre le plan d'austérité adopté par le gouvernement. Le secrétaire général du parti, Mokhtar Al Khatib, et d'autres dirigeants sont arrêtés[6]. Il participe à la révolution soudanaise en 2019 qui conduit à la chute d'Omar el-Béchir[3].

Membres célèbres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Elena Vezzadini, « Quelle est la place du Parti communiste soudanais et plus largement du marxisme au Soudan ? », Noria,‎ (lire en ligne)
  2. « Dans l'histoire du Soudan, les femmes au premier plan de la contestation », France Info,‎ (lire en ligne)
  3. a et b « Soudan: le rôle inédit du Parti communiste », sur RFI,
  4. New communist party head: ‘The people must overthrow the regime’, The Niles, 26 juin 2012
  5. « ‘Mohammed al-Khatib: The Price of Speaking Out in Khartoum’ »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Alakhbar, 21 juin 2012
  6. Stéphane Aubouard, « Au Soudan, à défaut de pain, la matraque », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]