Parti démocratique sénégalais — Wikipédia

Parti démocratique sénégalais
Image illustrative de l’article Parti démocratique sénégalais
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général national Abdoulaye Wade
Fondation
Siège Dakar
Fondateur Abdoulaye Wade
Positionnement Centre
Idéologie Libéralisme
Affiliation internationale Internationale libérale
Alliance mondiale des démocrates
Couleurs Bleu

Le Parti démocratique sénégalais (PDS), est un parti politique sénégalais, généralement considéré comme d’inspiration libérale, fondé en 1974 par l’avocat Abdoulaye Wade. Il est membre du Réseau libéral africain et de l’Internationale libérale.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1974, Léopold Sédar Senghor, dirigeant de l’Union progressiste sénégalaise (UPS) et président de la République depuis l’indépendance en 1960, décide en effet d’instaurer le multipartisme au Sénégal. Il avait longtemps résisté à cette idée expliquant qu’un pays en voie de développement avait plus besoin d’unité que de divisions. Échaudé par le bipartisme, Senghor a d’abord, en 1966, préféré absorber dans un nouveau parti, le Parti socialiste sénégalais (PS), son rival de toujours, le Parti du regroupement africain-Sénégal (PRA-S). Ce parti, interdit jusque-là, était celui de son ancien Premier ministre et opposant, Mamadou Dia, emprisonné à partir de 1962 pour tentative de coup d’État, puis gracié en 1974. Le multipartisme voulu par le président Senghor en 1974 est d’abord timide, se limitant à autoriser quatre formations politiques, dont le PDS dirigé par Abdoulaye Wade (qui fut l’avocat de Dia).

Le successeur du président Senghor, Abdou Diouf, ancien Premier ministre, instaure, lui, en 1981 le multipartisme intégral, donnant l’occasion à plus de 70 partis politiques de s’enregistrer.

Lors de l'élection présidentielle de 2019, Abdoulaye Wade souhaite imposer la candidature de son fils Karim. Mais ce dernier, condamné pour enrichissement illicite et détournement de fonds au Sénégal vit en exil au Qatar et n'est pas autorisé à se présenter. Abdoulaye Wade décide alors d'appeler au boycott de l'élection[1]. Cet appel est peu suivi.

Avec les deux principaux décisionnaires du parti en exil, Abdoulaye en France et Karim au Qatar, les responsables du PDS au Sénégal peinent à trouver leur place et le parti est localement secoué par plusieurs crises et départs[1].

Pour les élections locales de 2022, le PDS fait dans un premier temps alliance avec entre autres le Pastef d'Ousmane Sonko, Taxawu Senegaal de Khalifa Sall, And-Jëf, Bokk Gis Gis au sein de la coalition Yewwi Askaan Wi. Mais les Wade décident en de quitter cette coalition pour en créer une nouvelle[2]. Cette décision est expliquée par le PDS par des désaccords avec le Pastef[1]. En octobre, la coalition Wallu Sénégal nait. Elle comprend le PDS et les partis And-Jëf et Bokk Gis Gis, soit les trois partis qui formaient déjà la Coalition gagnante Wattu Senegaal présente aux dernières élections législatives en 2017. Se rajoutent le Congrès de la renaissance démocratique, une coalition de 8 partis, et la coalition JOTNA, formée de 17 partis[3],[4]. Ces élections locales sont un échec pour le PDS qui n'arrive pas à s'imposer et se trouve marginalisé alors que dans le même temps, l'opposition menée par Ousmane Sonko et Khalifa Sall s'impose dans des villes importantes[5].

Lors de l'élection présidentielle de 2024, Karim Wade est de nouveau le candidat du PDS mais sa candidature est refusée par le Conseil constitutionnel car il possède, au moment du dépôt de candidature, la double nationalité franco-sénégalaise ce qui est interdit par la constitution[6]. L'élection et le déplacement de sa date par le président Macky Sall donne lieu à une crise politique. Le , deux jours avant l'élection, Karim Wade et le PDS appellent à voter pour Bassirou Diomaye Faye et dénoncent le « coup d'État électoral » organisé par Amadou Ba, le candidat du parti au pouvoir[7].

Échéances électorales[modifier | modifier le code]

Présidentielles[modifier | modifier le code]

Résultats aux élections présidentielles
Année Candidat 1er tour 2e tour
Voix % Voix %
1978 Abdoulaye Wade 174817 17,38 %
1983 Abdoulaye Wade 161 067 14,79 %
1988 Abdoulaye Wade 291 869 25,80 %
1993 Abdoulaye Wade 415 295 32,03 %
2000 Abdoulaye Wade 518 740 31,00 % 969 332 58,10 %
2007 Abdoulaye Wade 1 914 403 55,90 %
2012 Abdoulaye Wade 942 327 34,81 % 992 556 34,20 %

Législatives[modifier | modifier le code]

Résultats aux élections législatives
Année Parti Voix % Sièges Total
1978 PDS
17  /  100
1983 PDS 150 785 13,97 %
8  /  120
1988 PDS 275 552 24,74 %
17  /  120
1993 PDS 321 585 30,21 %
27  /  120
1998 PDS 19,20 %
23  /  140
2001 Coalition Sopi 931 617 49,60 %
89  /  120
2007 Coalition Sopi 1 190 609 69,21 %
131  /  150
2012 PDS 298 846 15,23 %
12  /  150
2017 Coalition Wattu Sénégal 552095 16,67 %
19  /  165
2022 Coalition Sauver le Sénégal 471517 14,46 %
24  /  165

Symboles[modifier | modifier le code]

Sa couleur est le bleu. Le symbole du parti, un épi de mil de couleur or, figure au centre de son drapeau bleu.

Organisation[modifier | modifier le code]

Permanence Oumar Lamine Badji à Dakar.

Son siège se trouve à Dakar.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Propositions pour un code électoral démocratique, Dakar, 1986, 14 p.
  • Sénégal : la fraude électorale institutionnalisée, 1986, 40 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Marième Soumaré, « Sénégal : le dernier combat des Wade », Jeune Afrique,
  2. Mehdi Ba, « Sénégal : l’opposition s’est-elle fait hara-kiri ? », sur Jeune Afrique, (consulté le )
  3. « Wade crée une « giga coalition et tue…Sonko, khaf et leur marabout », Xibaaru,
  4. Charlotte Idrac, « Sénégal: lancement de la coalition formée autour du parti de l’ex-président Wade », RFI,
  5. Mehdi Ba, « Sénégal : le PDS d’Abdoulaye Wade, naufragé des locales », Jeune Afrique,
  6. Théa Ollivier, « Au Sénégal, l’élection présidentielle se fera sans Karim Wade ni Ousmane Sonko », Le Monde,
  7. « Election présidentielle au Sénégal : Karim Wade appelle à voter pour Bassirou Diomaye Faye », AFP et Le Monde,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Alan J. Day, Political Parties of the World, John Harper Publishing, 2001, 720 p. (ISBN 095362787X)
  • Christine Desouches, Le Parti démocratique sénégalais : une opposition légale en Afrique, Berger-Levrault, 1983, 241 p. (ISBN 9782701305301)
  • Jacques Mariel Nzouankeu, Les partis politiques sénégalais, Dakar, Clairafrique, 1984, 146 p.
  • Doudou Sidibé, Démocratie et alternance politique au Sénégal, Paris, L’Harmattan, 2006 (ISBN 2296004598)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]