Parti social-démocrate (Japon) — Wikipédia

社会民主党
(Shakai Minshu-tō)
Image illustrative de l’article Parti social-démocrate (Japon)
Logotype officiel.
Présentation
Chef du parti Tadatomo Yoshida
Fondation 2 novembre 1945 (PSJ)
(PSD)
Siège 1-8-1 Nagata-chō, Chiyoda-ku, Tōkyō-to 100-8909
Chef déléguée Mizuho Fukushima
Secrétaire général Seiji Mataichi
Président du Conseil des Affaires de la Diète Kantoku Teruya
Présidents du groupe à la Chambre des représentants Kantoku Teruya
Présidents du groupe à la Chambre des conseillers Seiji Mataichi
Positionnement Centre gauche[1] à Gauche[2]
Idéologie Social-démocratie
Affiliation internationale Internationale socialiste
Couleurs bleu clair (informellement)
Site web sdp.or.jp
Représentation
Représentants
1  /  465
Conseillers
2  /  242

Le Parti social-démocrate (社会民主党, Shakai Minshutō?) est un parti politique du Japon situé à la gauche de l'échiquier politique. Abrégé traditionnellement en Shamintō (社民党?), ou PSD en français, et officiellement appelé en anglais Social Democratic Party (SDP), il est issu d'une transformation du Parti socialiste japonais en , et a connu depuis lors une profonde désaffection de son électorat au profit du Parti démocrate du Japon. Il est allié électoral traditionnel de ce dernier, et son partenaire au sein de la coalition gouvernementale formée par Yukio Hatoyama après les élections législatives du jusqu'au .

Histoire[modifier | modifier le code]

Formé lors de la convention du Parti socialiste japonais le , ce nouveau parti, présenté par les observateurs politiques comme « un vieux vin dans une bouteille neuve », est à l'origine une structure de transition en vue de la réforme idéologique de la famille socialiste et social-démocrate japonaise alors en crise. Tout d'abord, l'alliance avec le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur et adversaire de longue date des socialistes) dans une grande coalition gouvernementale à partir de 1994 qui soutient l'accession au poste de Premier ministre du président du PSJ Tomiichi Murayama oblige ce dernier à reconnaître de fait le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon de 1960, mettant le mouvement en contradiction avec sa tradition pacifiste et anti-militariste. De plus, se développe à partir de 1994 à l'aile droite du parti, derrière son secrétaire général et no 2 Wataru Kubo, un mouvement réformateur appelant à sa transformation en une grande force « libérale et démocrate » sur le modèle du New Labour britannique de Tony Blair et qui unirait la gauche non communiste aux formations centristes. Enfin, le renouvellement de la moitié de la Chambre des conseillers le voit le groupe socialiste réduit pratiquement de moitié (passant de 73 à 38 conseillers). Affaibli politiquement, Tomiichi Murayama a d'ailleurs abandonné la tête du gouvernement le au profit du nouveau président du PLD Ryūtarō Hashimoto[3].

Mais cette transformation se solde rapidement par un échec, Murayama ne réussissant pas à trancher et à réconcilier les partisans du maintien d'une ligne résolument socialiste et les tenants du social-libéralisme. Le , le Nouveau parti socialiste (新社会党, Shin Shakai-tō?) est formé par cinq parlementaires de l'aile gauche intransigeants sur la question du pacifisme dont le conseiller Osamu Yatabe ; ce parti peine toutefois à se faire une place entre le PCJ et le PSD et perdra rapidement ses quelques sièges à la Diète. Mais surtout, lorsque deux députés dissidents du Nouveau parti pionnier (parti centriste allié au PSD et au PLD dans la coalition gouvernementale), Yukio Hatoyama et Naoto Kan, décident de former le une nouvelle force politique d'opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ), selon les principes de la Troisième voie, il est rejoint par plus de la moitié des représentants du PSD (31 sur 61) et 4 conseillers sur 39 (rejoints, entre novembre 1996 et , par 12 autres sociaux-démocrates de la chambre haute), issus de son aile droite (Hirotaka Akamatsu, Nobuyuki Sekiyama, Hisamitsu Sugano et finalement, en , Wataru Kubo). L'ancien gouverneur socialiste de Hokkaidō (entre 1983 et 1995) Takahiro Yokomichi provoque également le ralliement à ce nouveau parti de l'une des plus importantes fédérations de l'ancien PSJ. Face à cette hémorragie, Tomiichi Murayama quitte la tête du parti le et est remplacé par la présidente de la Chambre des représentants Takako Doi. Aux élections législatives du , le PSJ ne se positionne ainsi que comme la cinquième force politique du pays derrière le PLD, le Shinshintō, le PDJ et même le PCJ. Il n'obtient au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans le cadre des circonscriptions locales que 1,2 million de voix, soit 2,19 % des suffrages exprimés et 4 districts électoraux remportés, et à la proportionnelle 3,55 millions de votes (6,38 %) et 11 sièges. Le groupe social-démocrate à la Chambre des représentants est donc réduit de moitié, passant de 30 députés avant le scrutin à 15 après.

Takako Doi tente d'enrayer le déclin du PSD en le modernisant, augmentant le nombre de femmes et de jeunes dans son équipe dirigeante et cherchant à puiser dans le milieu associatif et militant. Elle attire ainsi dans les rangs sociaux-démocrates la pacifiste et fondatrice du Peace Boat Kiyomi Tsujimoto ou encore l'avocate féministe Mizuho Fukushima. Pour clarifier la position du mouvement, elle le fait quitter également la grande coalition avec le PLD le [4]. La chute se confirme toutefois d'élections en élections (et cela malgré quelques surprises ponctuelles, comme l'élection comme gouverneur de la préfecture de Shiga en 2006 de la candidate sociale-démocrate Yukiko Kada qui réussit à vaincre le sortant Yoshitsugu Kunimatsu), plus particulièrement après la transformation du PDJ en nouveau grand parti d'opposition après l'explosion du Shinshintō en 1998 :

Takako Doi en campagne lors des élections législatives de 2005

Idéologie politique[modifier | modifier le code]

Le PSD est membre de l'Internationale socialiste, dont Mizuho Fukushima est vice-présidente[9]. Il entretient notamment des relations privilégiées avec le Parti socialiste français (PS) et le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD)[10], et se revendique en règle générale du modèle ouest et nord-européen de la social-démocratie.

Les principales positions du parti sont résumées derrière la devise « Paix - Liberté - Égalité - Symbiose » (「平和・自由・平等・共生」, Heiwa - Jiyū - Byōdō - Kyōsei?) et concernent[11] :

  • économie et social : social-démocratie et keynésianisme, donc reconnaissance de l'économie de marché mais nécessité de l'encadrer par un État-providence développé :
    • rejet du néolibéralisme, du néo-conservatisme et du capitalisme,
    • défense du service public,
    • couverture sociale et maladie universelle,
    • développement des politiques de sécurité et d'assistance sociale, de santé publique et d'éducation, et donc hausse des budgets dans ces domaines,
    • adaptation des infrastructures aux personnes à mobilité réduite et lutte contre les discriminations à leur égard,
    • amélioration des conditions du travail, égalité devant le travail,
    • défense des notions de redistribution des revenus à travers une fiscalité progressive, hausse des cotisations patronales,
    • régulation internationale en matière financière.
  • diplomatie et sécurité : pacifisme et antimilitarisme d'où :
  • institutions, vie politique, organisation administrative et droits civiques et individuels : libéralisme politique et décentralisation :
    • rejet de toute réforme constitutionnelle, notamment concernant l'esprit pacifique du texte,
    • défense de la démocratie parlementaire,
    • réforme électorale pour passer à la proportionnelle intégrale,
    • défense du principe de subsidiarité : augmentation des compétences des collectivités locales et transferts financiers, notamment fiscaux, correspondant, décentralisation administrative,
    • lutte contre la collusion entre classe politique, milieu des affaires et bureaucratie, ainsi que lutte contre la corruption,
    • égalité des sexes, le PSD étant l'un des partis ayant la plus forte représentation féminine en son sein, le premier à avoir été dirigé par une femme (Takako Doi qui avait déjà été président du PSJ dans les années 1980) au Japon. Il prévoit notamment l'instauration de quota, le changement des mentalités afin de favoriser le partage des charges ménagères entre hommes et femmes, la création de crèches par exemple en entreprise et la promotion de la garde d'enfants, afin de permettre aux femmes de pouvoir travailler tout en fondant une famille, deux éléments encore difficile à coordonner pour les Japonaises,
    • abolition de la peine de mort.
  • environnement et préservation de la nature : écologie politique et développement durable :
    • une réduction de 15 % de l'émission des gaz à effet de serre dès 2010,
    • introduction d'une taxe carbone,
    • lutte contre le « gaspillage » et développement du recyclage,
    • « relation symbiotique avec la nature » : protection de l'environnement, notamment des forêts, de l'eau (opposition à la privatisation des cours d'eau), multiplication des zones et réserves et des espèces protégées,
    • seul parti politique japonais à représentation nationale à s'opposer totalement à l'énergie nucléaire jusqu'en 2011 (à cette date, d'autres parlementaires prennent parti pour une sortie totale du nucléaire civil), développement à la place des énergies renouvelables avec une augmentation du parc d'éoliennes, l'énergie solaire, entre autres,
    • interdiction de l'utilisation des intrants et des produits chimiques agricoles, lutte contre l'amiante et la dioxine,
    • système de compensations financières aux agriculteurs et producteurs afin de les aider à augmenter la sécurité alimentaire et limiter l'emploi d'intrants,
    • quotas de pêche et de chasse,
    • développement des transports ferroviaires et en commun, des véhicules hybrides (notamment dans les parcs automobiles de l'État, des collectivités et des sociétés de transports en commun), la préparation à l'après-pétrole, aide à la recherche sur les véhicules électriques et promotion du métro léger.
  • culture et éducation : égalitarisme et démocratisation :
    • réforme éducative pour abolir le système japonais de compétition scolaire,
    • égalité des chances dans l'éducation,
    • respect de la convention relative aux droits de l'enfant,
    • démocratisation de l'accès à la culture,
    • liberté de la presse, d'expression et libéralisation de l'information.

Organisation et personnalités[modifier | modifier le code]

Siège du PSD.

Direction[modifier | modifier le code]

Le Chef du parti (党首, Tōshu?) est élu pour un mandat de deux ans lors de conventions du parti. Voici la liste des chefs successifs du PSD :

  1. 19 janvier -  : Tomiichi Murayama
  2. -  : Takako Doi
  3. -  : Mizuho Fukushima
  4. depuis le  : Tadatomo Yoshida

Au , la direction du parti est ainsi constituée :

Ministres[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections à la Chambre des représentants[modifier | modifier le code]

Année Voix Mandats Gouvernement
Circonscription Proportionnel
1996 1 240 649 2,19 % 3 547 240 6,38 %
15  /  500
Hashimoto I (1996) et II (1996-1998), opposition (1998-2000)
2000 2 315 235 3,80 % 5 603 680 9,36 %
19  /  480
Opposition
2003 1 708 672 2,87 % 3 027 390 5,12 %
6  /  480
Opposition
2005 996 007 1,46 % 3 719 522 5,49 %
7  /  480
Opposition
2009 1 376 739 1,95 % 3 006 160 4,27 %
7  /  480
Yukio Hatoyama (2009-2010), opposition (2010-2012)
2012 451 762 0,76 % 1 420 790 2,36 %
2  /  480
Opposition
2014 419 347 0,80 % 1 314 441 2,46 %
2  /  475
Opposition
2017 634 719 1,15 % 941 324 1,69 %
2  /  465
Opposition
2021 313 193 0,55 % 1 018 588 1,77 %
1  /  465
Opposition

Élections à la Chambre des conseillers[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]