Parti socialiste (Pays-Bas) — Wikipédia

Parti socialiste
(nl) Socialistische Partij
Image illustrative de l’article Parti socialiste (Pays-Bas)
Logotype officiel.
Présentation
Cheffe politique Lilian Marijnissen
Fondation
Scission de Mouvement de l'unité communiste des Pays-Bas (nl)
Siège 'De Moed' Partijbureau SP Snouckaertlaan 70 Amersfoort
Présidente Jannie Visscher
Mouvement de jeunesse ROOD
Positionnement Gauche[1],[2] à gauche radicale[3]
Idéologie Social-démocratie[4],[5],[6]
Populisme de gauche[3]
Socialisme démocratique[7],[8],[9]
Euroscepticisme[10]
Républicanisme[11]
Affiliation européenne GUE/NGL
Affiliation internationale Aucune
Adhérents 32 459 (2023)
Couleurs Rouge
Site web sp.nl
Présidents de groupe
Seconde Chambre Lilian Marijnissen
Première Chambre Tiny Kox
Parlement européen Manon Aubry et Martin Schirdewan
Représentation
Représentants
5  /  150
Sénateurs
3  /  75
Députés européens
0  /  29
Députés provinciaux
23  /  572

Le Parti socialiste (en néerlandais : Socialistische Partij ; abrégé en SP) est un parti politique socialiste néerlandais. Sa dirigeante actuel est Lilian Marijnissen.

Bien qu'il ne soit affilié ni au Parti de la gauche européenne (PGE) ni à l'Alliance de la Gauche verte nordique (NGL), ses deux députés européens siégeaient au groupe parlementaire de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation et histoire jusqu'en 1994[modifier | modifier le code]

Le Parti socialiste est fondé en comme parti maoïste sous le nom Parti communiste néerlandais/marxiste-léniniste (en néerlandais : Kommunistiese Partij Nederland/Marxisties Leninisties, abrégé en KPN/ML), issu de la scission du Mouvement de l'unité communiste des Pays-Bas (marxistes-léninistes) (nl) (KEN(ml)) à la suite d'un débat intense sur le rôle des intellectuels dans la lutte des classes. Les fondateurs du KPN/ML, au premier rang desquels Daan Monjé (nl), appartiennent à l'aile « prolétarienne » du KEN(ml), qui ne voulaient pas d'une organisation dominée par des étudiants et des intellectuels. L'année suivante en 1972, le parti change son nom en Parti socialiste. Même si dans ses premières années il adhère aux principes maoïstes, comme l'organisation des masses, le PS reste très critique envers le Parti communiste chinois, condamnent par exemple le soutien à l'Unita en Angola (il édite à cet effet une brochure, Antwoord aan de dikhuiden van de KEN).

Le PS commence à créer un réseau de partis locaux, avec un fort enracinement local. Le PS dispose de son propre réseau de cabinets médicaux, fournissant aide et conseils aux citoyens, et organisant des groupes d'action locaux. Il se développe via des organisations de façade, tels que ses propres syndicats, organisations environnementales, ou associations de locataires. Ce travail aboutit à une forte représentation dans certains conseils communaux (Gemeenteraad), notamment à Oss. Le PS prend aussi pied dans les États provinciaux, en particulier dans la province du Brabant-Septentrional.

Il tente d'entrer à la seconde Chambre à partir de 1977 mais échoue (0,2 %), ainsi qu'aux élections législatives suivantes (1981, 1982, 1986, 1989) plafonnant à 0,5 % en 1982, avec moins de 45 000 voix. En 1991, le parti décide de changer d'orientation idéologique, évoluant du communisme au socialisme, et gommant toute référence au marxisme-léninisme.

Depuis 1994[modifier | modifier le code]

Ce changement d'orientation semble profiter au SP qui remporte aux élections législatives de 1994 118 738 voix, soit près du quadruple de ses résultats précédents, avec 1,3 % des suffrages exprimés, et remporte deux sièges à la seconde Chambre. Le Parti est cependant toujours considéré comme un parti protestataire, son mot d'ordre étant « Stem tegen » (« Votez contre »). Le SP, tout comme la Gauche verte, profite aussi du repositionnement centriste du principal parti de la gauche néerlandaise, le Parti travailliste (PvdA), devenant une alternative viable pour certains électeurs de gauche.

Son opposition à la coalition violette néerlandaise et au premier cabinet Kok semble lui profiter aux élections législatives de 1998, puisqu'il remporte plus du double de ses suffrages précédents (303 703 voix, 3,5 %) et 5 sièges à la seconde Chambre. Aux Élections européennes de 1999, Erik Meijer (en) est élu au Parlement européen pour le SP.

Aux élections législatives de 2002, il change son slogan en « Stem Voor » (« Votez pour ») et est le seul parti de gauche à gagner des sièges, en doublant presque sa représentation (+4). Il conserve ce résultat aux élections législatives de 2003, augmentant même sensiblement son nombre de voix (+50 000, 6,3 % des votants), mais n'obtient pas les résultats que les sondages lui prédisaient (16 % et 24 sièges), victime du « vote utile » en faveur du parti travailliste (PvdA) qui avait de grandes chances de remporter les élections. Si les travaillistes progressent fortement (27,2 % +12,6), le CDA réussi à se maintenir (28,6 %, +0,7) et remporte l'élection.

Aux élections européennes de 2004, le SP remporte 6,97 % (+1,93), et obtient un second député européen, Kartika Liotard.

Lors du référendum sur la Constitution européenne, le SP est le seul parti de gauche au parlement à se prononcer pour le non. Durant cette période, le SP gagne des soutiens, mais retombe légèrement après le référendum.

Les élections municipales de 2006 sont un nouveau succès pour le SP, dont le nombre de sièges est plus que doublé (+176).

Les élections législatives de 2006 marquent encore une forte poussée du SP, qui avec 1 624 349 voix et 16,6 % (+10,3) voit sa représentation au seconde Chambre presque triplée (25 sièges, +16) et devient le troisième parti politique néerlandais derrière le CDA et le PvdA. Le SP est considéré comme le principal vainqueur de cette élection, et sa tête de liste, Jan Marijnissen, est perçu comme le cerveau de ce succès. À cette occasion, le SP aurait pu espérer entrer au gouvernement au sein d'une coalition CDA-PVDA-SP, mais les négociations échouent pour diverses raisons — notamment du fait que le premier ministre Balkenende ne voulait pas vraiment participer à une coalition avec deux partis socialistes.

Aux élections provinciales de 2007 le SP marque la plus forte progression de tous les partis, avec un gain de 54 représentants des États provinciaux, soit un total de 83[12]. Par voie de conséquence, le SP remporte 11 sièges (+7) à la première Chambre (chambre haute du parlement néerlandais).

Aux Élections européennes de 2009, le SP stagne autour de 7 %, et conserve ses deux députés malgré la baisse générale du nombre de députés néerlandais (-2).

Les élections législatives anticipées de 2010 marquent en revanche un reflux du SP, avec 918 150 voix et 9,9 % (-6,7). Le SP perd une dizaine de sièges (15 élus) dans une campagne axée sur la baisse des dépenses publiques, dans laquelle il proposait lui-même des mesures visant à réduire les dépenses publiques (baisse du budget de la défense, augmentation forte de la fiscalité), tout en dénonçant le libéralisme économique du CDA, du PvdA et du VVD.

Ce reflux se confirme avec les élections provinciales de 2011, où le SP perd au niveau national 4,6 points et 26 représentants, pour un total de 57 élus. Mécaniquement, il perd également 3 sièges à la première Chambre.

Cependant, devant la forte chute de popularité du PvdA à son profit, selon un sondage Maurice de Hond (nl) de , si des élections législatives étaient tenues à cette date, le PS remporterait 32 sièges et deviendrait, pour la première fois de son histoire, le plus grand parti néerlandais[13].

Le Parti socialiste s'appuie sur un électorat plus ouvrier que le PvdA et la Gauche verte[14].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Voix % Sièges Rang Gouvernement
1977 24 420 0,2
0  /  150
Extra-parlementaire
1981 30 357 0,3
0  /  150
Extra-parlementaire
1982 44 690 0,5
0  /  150
Extra-parlementaire
1986 31 983 0,3
0  /  150
Extra-parlementaire
1989 38 789 0,4
0  /  150
Extra-parlementaire
1994 118 738 1,3
2  /  150
10e Opposition
1998 303 703 3,5
5  /  150
6e Opposition
2002 560 447 5,9
9  /  150
6e Opposition
2003 609 723 6,3
9  /  150
4e Opposition
2006 1 624 349 16,6
25  /  150
3e Opposition
2010 915 230 9,9
15  /  150
5e Opposition
2012 904 496 9,6
15  /  150
4e Opposition
2017 955 633 9,1
14  /  150
6e Opposition
2021 623 371 6,0
9  /  150
5e Opposition
2023 328 225 3,15
5  /  150
8e Opposition

Parlement européen[modifier | modifier le code]

Année Voix % Mandats Rang Groupe
1989 34 332 0,7
0  /  25
8e
1994 55 311 1,3
0  /  31
8e
1999 178 642 5,0
1  /  31
7e GUE/NGL
2004 332 326 7,0
2  /  27
6e GUE/NGL
2009 323 269 7,1
2  /  25
7e GUE/NGL
2014 458 079 9,6
2  /  26
5e GUE/NGL
2019 185 397 3,4
0  /  29
11e -

Têtes de liste[modifier | modifier le code]

De 1986 — et en particulier depuis son changement d'orientation en 1994 — à 2008, la tête de liste et président du groupe parlementaire à la chambre basse du PS est Jan Marijnissen. Il abandonne la direction du parti en 2008 à Agnes Kant qui la laisse à son tour en 2010 à Emile Roemer qui la laisse à son tour en 2017 à Lilian Marijnissen.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Socialist Party (Netherlands) » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Forum For Democracy: New Dutch Eurosceptic party that wants EU referendum now polling in second place. The Independent. Author - Jon Stone. Published 19 February 2018. Retrieved 9 April 2018.
  2. (en) Rutte’s support steady in Dutch local elections. POLITICO. Published 22 March 2018. Retrieved 9 April 2018.
  3. a et b (en) Luke March, Contemporary Far Left Parties in Europe : From Marxism to the Mainstream?, Berlin, Fondation Friedrich-Ebert, , 20 p. (ISBN 978-3-86872-000-6, lire en ligne), p. 4.
  4. (en) José Magone, Contemporary European Politics : A Comparative Introduction, Routledge, , 656 p. (ISBN 978-1-136-93397-4, lire en ligne), p. 533.
  5. (en) Wolfram Nordsieck, « Netherlands », sur parties-and-elections.eu.
  6. (en) « European Social Survey 2012 - Appendix 3 (in English) », Fondation européenne de la science, (consulté le ).
  7. (en) Merijn Oudenampsen, Ruth Wodak (dir.), Majid KhosraviNik (dir.) et Brigitte Mral (dir.), Right-Wing Populism in Europe: Politics and Discourse, A&C Black, , 368 p. (ISBN 978-1-78093-245-3, lire en ligne), « Explaining the Swing to the Right : The Dutch Debate on the Rise of Right-Wing Populism », p. 202.
  8. (nl) Paul Voerman et Lucardie, « Sociaal-democratie nu definitief verdeeld: Met volwassen SP is het abonnement van de PvdA op de linkse stem verlopen », NRC Handelsblad,‎ (lire en ligne).
  9. (en) Susan Watkins, « Continental tremors », New Left Review, vol. II, no 33,‎ may–june 2005 (lire en ligne).
  10. (en) Pater Teffer, « Dutch euroscepticism moves mainstream », EUobserver,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (nl) « GEEN POLITIEKE FUNCTIES VOOR ONGEKOZEN STAATSHOOFD » (consulté le ).
  12. En réalité le SP passe de 38 représentants à 83, mais dans un contexte de réduction des effectifs, et aurait eu, si la méthode de répartition de 2007 avait été appliquée aux résultats de 2003, 29 représentants en 2003.
  13. (nl) « Nieuw Haags Peil 22 januari 2012 », sur n7.noties.nl, (version du sur Internet Archive).
  14. Cas Mudde, « What happened to the Dutch left? », sur EUROPP,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]