Paspalum — Wikipédia


Paspalum est un genre de plantes monocotylédones de la famille des Poaceae (graminées), sous-famille des Panicoideae, à répartition cosmopolite, qui comprend plus de 300 espèces.

Ce sont des plantes herbacées, généralement vivaces, aux tiges généralement dressées, parfois rampantes, pouvant atteindre de 10 à 300 cm de long, aux inflorescences composées de ramifications spiciformes, souvent digitées.

Elles se rencontrent principalement dans les régions chaudes, dans des régions tropicales ou océaniques, et dans des habitats très variés, la plus souvent ouverts, dans les savanes, les prairies herbeuses, en lisière des forêts et au bord des routes, aussi bien que dans des endroits humides, les marais salants côtiers et intérieurs. Le genre Paspalum présente une grande diversité spécifique, on y rencontre plus de 300 espèces reparties dans 38 groupes taxonomiques (Chase, 1929 cité par Batista et al., 2001). C'est un genre surtout américain[2]. Il renferme de très bonnes espèces fourragères, surtout en pâturages artificiels.

Les espèces à port dressé, comme Paspalum plicatulum, Paspalum dilatatum, Paspalum virgatum, Paspalum notatum, sont particulièrement intéressantes par leur facilité de multiplication par graines et leur rusticité.

Caractéristiques générales[modifier | modifier le code]

Les espèces du genre Paspalum sont des plantes herbacées, généralement vivaces, parfois annuelles, qui peuvent être cespiteuses (tiges formant des touffes) ou rhizomateuses (aux rhizomes traçants) ou stolonifères. Les tiges (chaumes) sont généralement dressées, parfois rampantes, pouvant atteindre de 10 à 300 cm de long. Les feuilles ont un limbe plat, linéaire ou étroitement lancéolé, et présentent une ligule membraneuse[3],[4].

Les inflorescences sont composées de racèmes spiciformes, disposés de façon digitée ou dispersée, au rachis plat, souvent ailé[3]. Les épillets, solitaires ou appariés, de forme orbiculaire, ovale ou elliptique, sont pédicellés et disposés sur 2 à 4 rangs densément peuplés. La glume inférieure est généralement absente, ou rarement réduite à une petite écaille. La glume supérieure, convexe, membraneuses ou parcheminée, est aussi longue que l'épillet, ou presque aussi longue, et présente de 3 à 7 nervures. Elle est rarement absente[4].

Le nombre chromosomique de base est x = 10 ou x= 12. Il existe des espèces diploïdes, tétraploïdes et hexaploïdes[3].

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

La plupart des espèces du genre Paspalum sont originaires du sud du continent américain, principalement des États de Rio Grande do Sul, Santa Catarina, Parana et Mato Grosso do Sul au Brésil, ainsi que de l'Uruguay, du nord de l'Argentine et du centre-est du Paraguay (Chase, 1937; Burton, 1945, Barreto, 1974 et Valls, 1987) cités par Batista et al. (2001).

Exemple de gazon naturel dominé par Paspalum vaginatum à Hawaï.
Gazon de Paspalum vaginatum brouté par un cheval, à Hawaï.

En Amérique, les espèces du genre Paspalum poussent depuis la Basse-Californie au Mexique jusqu'au Pérou vers le sud.
Certaines variétés se sont installées dans les rizières sub-littorales de Guyane.

En France, des espèces du genre Paspalum poussent sur les berges des cours d'eau, en lisière des prairies humides.
On en trouve par exemple le long de la Loire, notamment en Anjou, dans les boires, ancien bras mort de la Loire, (Boire de Champtocé).

Utilisation et importance économique[modifier | modifier le code]

Plantes fourragères[modifier | modifier le code]

On utilise des espèces de Paspalum comme plantes fourragères pour les animaux. Comme pour presque toutes les graminées, leur teneur en protéines est relativement faible (6 à 10 %/MS) et celle en fibres naturellement élevée (30 à 35 % de cellulose brute)[réf. nécessaire].

Le potentiel fourrager du genre Paspalum est bien reconnu et mis en évidence. Dans de nombreuses zones écologiques d'Amérique latine, les formations végétales sont dominées par les espèces du genre Paspalum et produisent la plus grande partie du fourrage (Valls, 1987). Selon Rodrigues (1986), les espèces Paspalum dilatatum, Paspalum notatum et Paspalum plicatulum présentent une excellente capacité d'adaptation aux conditions des zones tropicales et subtropicales. Ces espèces ne sont pas très exigeantes en fertilité du sol et se développent bien même dans les sols sablonneux et pauvres. Tout récemment, un cultivar de Paspalum atratum, nommé 'Suerte' a été créé aux États-Unis[5] et un autre appelé 'Ubon' en Thaïlande[6]. Une des espèces, Paspalum dilatatum, supporte bien la sécheresse.

Certaines variétés sont utilisés pour les gazons d'espaces verts, terrains de sports ou certains terrains de golf.
L'une de ces variétés est présentée par l'industrie du golf comme atout pour des golfs moins polluants parce que nécessitant moins d'eau, résistante au sel marin et résistant à l'enfouissement par le sable apporté par les tempêtes[7]. Mais elle peut aussi être utilisée pour installer des golfs en bordure de mer en zone tropicale, là où les gazons classiques ne résistent, ce qui fait que certains[7] considère que c'est faire du verdissage que de promouvoir cette plante sans citer ce risque, car de nouveaux golfs risquent ainsi de se substituer plus facilement à des milieux naturels souvent déjà menacés, notamment sur les atolls coralliens et les milieux arrières-littoraux aménagés pour un tourisme de luxe.

Plantes alimentaires[modifier | modifier le code]

Une espèce, Paspalum scrobiculatum, la millet kodo, est cultivée traditionnellement, en Inde notamment, comme céréale secondaire.

Mauvaises herbes[modifier | modifier le code]

De nombreuses espèces du genre Paspalum sont des mauvaises herbes des cultures, mais aussi des terrains de golf , notamment Paspalum ciliatifolium, Paspalum conjugatum, Paspalum dilatatum, Paspalum fimbriatum, Paspalum fluitans, Paspalum laeve, Paspalum lividum, Paspalum longifolium, Paspalum notatum, Paspalum paspaloides, Paspalum plicatulum, Paspalum scrobiculatum, Paspalum thunbergii, Paspalum urvillei, Paspalum vaginatum, Paspalum virgatum[3].

Plusieurs de ces espèces sont considérées comme des plantes envahissantes dans certaines régions.

Écologie, agroécologie[modifier | modifier le code]

La résistance aux incendies répétés de prairies de pampa dominées par Paspalum quadrifarium et l'influence du feu sur l'appétence du couvert pour les bovins ont été étudiés en Amérique du Sud[8].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Selon World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) (22 janv. 2012)[9] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 18 mai 2018
  2. Robert et al., 1998
  3. a b c et d (en) L. Watson & M. J. Dallwitz, « Paspalum L. », sur Grass Genera of the World (consulté le ).
  4. a et b (en) « 169. Paspalum Linnaeus, Syst. Nat., ed. 10. 2: 855. 1759. », sur Flora of China (consulté le ).
  5. Kalmbacher et al., 1997
  6. Hare et al., 1999
  7. a et b [1]Green matters, Greenwashing, Landscaping, 2008/05/01
  8. P. Laterra, O.R. Vignolio, M.P. Linares, A. Giaquinta, N. Maceira, Cumulative effects of fire on a tussock pampa grassland; online: 24 fév. 2009 DOI: 10.1111/j.1654-1103.2003.tb02126.x 2003 IAVS - the International Association of Vegetation Science Issue Journal of Vegetation Science Journal of Vegetation Science Volume 14, Issue 1, pages 43–54, février 2003 (Résumé, en anglais)
  9. WCSP. World Checklist of Selected Plant Families. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet ; http://wcsp.science.kew.org/, consulté le 22 janv. 2012

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hernandez, L & Fiala, K, Root biomass dynamics in the savanna community of Paspaletum notati in Cuba. ; EKOLOGIA (CSFR)/ECOLOGY (CSFR). Vol. 11, no. 2, pp. 153-166. 1992. (Résumé, en anglais)