Passaggio — Wikipédia

Le passaggio ou aperto-coperto est un terme italien signifiant « passage ». Il s'utilise essentiellement dans le chant classique — prioritairement « lyrique » et « opératique » — pour décrire la zone de transition intermédiaire précédant[pas clair] l'amorce des différents registres vocaux (en) existant physiologiquement dans l'émission de la voix humaine lorsqu'elle cherche à maximiser son amplitude sonore tout en préservant l'intégrité pérenne de l'appareil phonatoire[1].

La répartition précitée se décline comme suit :

  1. « voix de poitrine » ou voce di petto qui correspond peu ou prou à la zone de confort propre à la voix parlée ;
  2. voix intermédiaire ou médiane  ;
  3. voix de tête (voce di testa) ou voix de fausset (falsetto).

L'école italienne de chant évoque un passaggio primo et un passaggio secondo scindés par une zona di passaggio typique de la typologie phonatoire masculine (surtout chez les ténors) ainsi qu'un passaggio primo et un secondo passaggio plus spécifiques à la physiologie laryngée des voix féminines.

L'objectif de tout aspirant chanteur vise à maintenir une émission en tout point égale de bas en haut de la tessiture (et vice versa) ainsi qu'un timbre vocal inaltéré au travers (et en dépit) de ces zones transitoires cruciales dont tout artiste lyrique accompli doit censément réussir à s'affranchir.

Le précurseur de cette technique est indissolublement lié au ténor Gilbert Duprez qui a inauguré par ce biais en 1831 le premier contre-ut — do4 — de l'histoire émis non pas en « mixte appuyé » mais carrément à pleine voix di petto lors de la première reprise italienne de Guillaume Tell.

Parmi les artistes de renom ayant depuis lors conféré leurs lettres de noblesse à cet art subtil de la transition quasi-imperceptible figurent notamment le ténor italien Luciano Pavarotti, la soprano allemande Elisabeth Schwarzkopf, la soprano italienne Mirella Freni, la soprano suédoise wagnérienne Birgit Nilsson, le baryton-basse belge José van Dam et le ténor suédois Nicolai Gedda.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lilli Lehmann (trad. de l'allemand par Maurice Chassang), Mon art du chant [« Meine Gesangkunst »], Paris, Rouart, Lerolle (1re éd. originelle en allemand publiée en 1902 à Berlin (OCLC 475009685) et rééditée en 1922 chez Bote & G. Bock (OCLC 924357101) ; première traduction initiale en français d’Edith Naegely en 1909 (OCLC 718719098) et, la même année, en anglais, par Richard Aldrich sous le titre How to sing (OCLC 938924776) puis, en 1922, sous une nouvelle traduction en français effectuée cette fois-ci par Maurice Chassang (OCLC 17704389) avec mise à jour considérablement supplémentée en 1960 (BNF 41099870)), traduction issue de la troisième édition de la version originale allemande publiée en 1922 avec un contenu revu, augmenté et refondu de fond en comble par l’auteur (BNF 41099870), lire en ligne : → [pdf de la version de 1909][version française de 1922][3e édition originale en allemand de 1922]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Ingo R. Titze, The Principles of Voice Production, Iowa City, National Center for Voice and Speech, , 2e éd., p. 281.

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