Paul Joalland — Wikipédia

 Paul Joalland
Paul Joalland

Naissance
Guadeloupe, France
Décès (à 69 ans)
Lorient, Morbihan, France
Origine France
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Troupes coloniales
Artillerie de marine
Grade Général de brigade
Années de service 18891929
Commandement Commandant de la mission Joalland-Meynier
Conflits Indochine
Soudan
Conquête coloniale du Tchad (Mission Voulet-Chanoine)
Cochinchine
Tonkin
Première Guerre mondiale
Madagascar
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur Commandeur de la Légion d'honneur
Médaille militaire Médaille militaire
Médaille Coloniale Médaille coloniale

Paul Joalland, né le en Guadeloupe, mort le à Lorient, est un général de brigade, conquérant du Kanem.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Joalland est le fils d'un capitaine d'artillerie de marine. Il fait des études au lycée Dupuy-de-Lôme de Lorient. Il se destine à la carrière militaire[1].

Il s'engage en 1889 dans l'artillerie coloniale (1er RAC, régiment d'artillerie coloniale[2]) et participe en Indochine aux combats contre les Pavillons noirs[1].

Il rejoint en 1893 l'école d'infanterie de Versailles d'où il sort sous-lieutenant en 1894[2]. Il revient en garnison à Lorient avant de partir au Soudan[1]. Il est promu lieutenant en 1896[2].

En 1897, il rentre en France, mais il est impatient de retrouver l'Afrique. En poste à l'école de pyrotechnie à Toulon, il rencontre le capitaine Voulet qui jouit d'une grande réputation à la suite de son expédition dans le pays mossi[1] et qui lui propose de l'accompagner dans sa prochaine expédition en Afrique.

Paul Joalland participe à la Mission Voulet-Chanoine commandée par les capitaines Voulet et Chanoine. Très vite, la colonne est confrontée à des attaques incessantes et se distingue par des représailles violentes. Lorsqu'ils sont connus, ces actes barbares sont condamnés par le gouvernement qui décide de placer Voulet et Chanoine en état d'arrestation. Le colonel Klobb est désigné pour retrouver et arrêter les deux capitaines[3]. Il prend comme adjoint le lieutenant Meynier. Le colonel Klobb rejoint Voulet à Dankori[4] le . Voulet n'obéit pas aux ordres de Klobb, le menace et finalement le tue. Meynier est légèrement blessé[5].

Paul Joalland et les autres officiers de la colonne décident de la quitter. Ils rejoignent, avec le lieutenant Meynier, Nafouta au Soudan[6].

Paul Joalland (gravure parue en une du journal L'Illustration no 2948, samedi 26 août 1899).

Quelques jours plus tard, Chanoine (le ) et Voulet (le ) sont abattus par les tirailleurs soudanais qui refusent de les suivre et rejoignent les autres officiers.

Le lieutenant Pallier, qui est le plus âgé, secondé du lieutenant Joalland, prennent alors le commandement de la colonne[7]. Ils prennent Zinder (actuellement au Niger) et le sultan Ahmadou Kouran Daga (en) est en fuite[6]. Le lieutenant Pallier décide de rejoindre le Soudan et confie à Joalland le commandement de la colonne, secondé par le lieutenant Meynier. La colonne prend ainsi le nom de mission Joalland-Meynier[8]. Paul Joalland est promu au grade de capitaine à compter du [8],[2].

Le capitaine Joalland pacifie le pays. Il organise Zinder et confie au sergent Bouthel le commandement de la place. La mission continue et fort d'une escorte de 165 hommes, le capitaine Joalland se lance le vers le Kanem. La colonne atteint le lac Tchad le . L'expédition repart le . Après la bataille de Ngouri, les troupes s'emparent de la capitale du Kanem et placent ce pays sous le protectorat de la France[8].

Le , la jonction est faite avec la mission Gentil et la mission Foureau-Lamy[9]. Le commandant Lamy prend le commandement de l'ensemble des missions et s'installe à Kousséri. Le , l'attaque du camp fortifié de Rabah est décidée et les troupes françaises sont victorieuses et Rabah est tué. Le commandant Lamy décède de ses blessures[9].

Le capitaine Joalland retourne à Zinder, où son prestige auprès du sultan de Zinder est immense. Il quitte Zinder le [9].

Le , le capitaine Joalland arrive à Marseille. Il est fait chevalier de la légion d'honneur. Il reçoit également la médaille coloniale avec agrafe en or[2]. Il se marie en [10].

Il poursuit sa carrière d'officier colonial en Cochinchine (1902-1903) puis au Tonkin (1905-1907). Il est promu en 1907 chef d'escadron (commandant dans l'artillerie)[10].

En 1914, il part au front à la tête d'un groupe de batteries du 29e d'artillerie. Il est promu lieutenant-colonel en 1915 et participe aux opérations en Alsace et sur le front de Soissons à Saint-Quentin. Il se distingue particulièrement à l'attaque de Seppois qui précède la première offensive de Verdun et termine la guerre avec le grade de colonel[11].

À la fin du conflit, il retrouve les colonies et commande l'artillerie à Madagascar. Il prend en 1922 le commandement du 1er régiment d'artillerie coloniale (RAC) à Lorient basée au quartier Frébault. En 1925, il repart en Afrique-Occidentale française[11].

Il prend sa retraite à Lorient. Le , il est promu général de brigade au titre de réserve[12].

Il décède le à Lorient lors des premiers bombardements de la ville par la RAF[12],[13].

Le nom de rue du Général Joalland est donnée le à l'ancienne Traverse du Polygone. Cette rue mène au quartier Frébault[14].

Publication[modifier | modifier le code]

  • Général (Paul) Joalland, Le Drame de Dankori : mission Voulet-Chanoine - mission Joalland-Meynier, Paris, Nouvelles Éditions Argo (NEA), , 256 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Un grand colonial victime des Anglais n'est plus : le général Paul Joalland », Le Nouvelliste du Morbihan, vol. 54, no 230,‎ , p. 1 et 3 (lire en ligne, consulté le ).
  • « Une belle page du général Joalland », Le Nouvelliste du Morbihan, vol. 54, no 232,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  • Patrick Bollet (préf. Norbert Métairie, maire de Lorient), Lorient, ses hommes illustres, Le Faouët, Liv'Éditions, coll. « Mémoire du pays de Lorient », , 384 p. (ISBN 978-2-84497-071-8).
    Découverte des personnalités enterrées dans le cimetière de Carnel.
  • Camille Lefebvre, Des pays au crépuscule, Fayard, 2021.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]