Peuple cavalier — Wikipédia

Cosaque avec son cheval à Alexandropol : photo de Dimitri Ermakov.

L'expression peuple cavalier désigne des peuples, en général nomades et vivant sous la tente ou la yourte, qui entretiennent ou ont entretenu un fort lien historique et culturel avec les chevaux. Cet animal est ou fut au centre de leur existence, assurant leurs déplacements comme leurs campagnes guerrières.

Spécificités[modifier | modifier le code]

Une des caractéristiques communes des peuples cavaliers, est l'apprentissage de l'équitation par les enfants, dès leur plus jeune âge, et l'utilisation culinaire du lait de jument. Ces peuples se sont déployés dans les steppes allant du nord de la Mer Noire et de l'Anatolie à la Mongolie, en tant que guerriers et éleveurs nomades dont le moyen de transport était le cheval, et leurs cultures privilégiaient le rapport avec cet animal auquel des cultes étaient rendus, que l'on mangeait[1], qui pouvait être sacrifié et inhumé avec son maître, et auquel de grandes fêtes et de grandes courses étaient dédiées. Encore aujourd'hui, chaque année, en Mongolie, à Oulan-Bator, est organisée une gigantesque course de chevaux mongols montés par des enfants (garçons ou filles, de l'âge de 6 à 12 ans). Tous les peuples cavaliers récents sont en voie de sédentarisation et/ou de motorisation, mais certains peuples anciens, comme les Parthes, les Proto-Bulgares, les Magyars ou les Tatars, se sont sédentarisés au cours de l'histoire, certains fondant des nations stables qui existent toujours, telles la Hongrie[2].

Peuples cavaliers[modifier | modifier le code]

Anciens[modifier | modifier le code]

Actuels[modifier | modifier le code]

Par « actuels » il faut entendre « modernes » au sens historique du terme, mais au XXIe siècle le mode de vie nomade et lié au cheval est en recul partout face à la sédentarisation volontaire ou forcée, comme en témoignent par exemple les « banlieues de yourtes » entourant Oulan-Bator, capitale de la Mongolie.

  • Mongols
  • Ouïgours
  • Kirghizes
  • Kalmouks
  • Turkmènes
  • Kazakhs
  • Cosaques, populations slaves vivant dans les régions méridionales des actuelles Russie et Ukraine. La culture cosaque a longtemps été méprisée, dès l'époque tsariste où ces troupes étaient considérées comme peu fiables, indisciplinées et composées de brutes primitives, mais spécialement pendant l'ère soviétique ; elle fut accusée en bloc d'antisémitisme (en raison de la participation de certains groupes à des pogroms avant 1914), de nazisme (en raison du ralliement de certains groupes à l'armée Vlassov, par antistalinisme) et d'alcoolisme (en raison de ses fêtes). Cependant, l'armée soviétique a eu ses brigades de cosaques rouges, et depuis 1991, la cosaquerie vit un regain avec notamment la valorisation du patrimoine cavalier, et des fameuses acrobaties cosaques à cheval.
  • Certains groupes de Roms comme les « Rotari » (éleveurs et dresseurs de chevaux d'Europe orientale), une partie des Gitans d'Europe méridionale et des Manouches d'Europe centrale, ainsi que certains Tinkers d'Irlande[3].
  • Les léonards du Léon finistérien avaient un rapport unique au cheval pour son élevage et son dressage, et il reste encore beaucoup de chevaux auprès de la population léonarde.

Littérature[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Digard, « Éditorial. Qu'ont à voir les sciences sociales avec le cheval ? », Le Mouvement Social, no 229,‎ , p. 3–11 (ISSN 0027-2671, DOI 10.3917/lms.229.0003, lire en ligne, consulté le )
  2. Sources principales : Reuven Amitaï et Michel Biran : Mongols, Turcs et autres : nomades d'Eurasie et mondes sédentaires, ed.: Brill, Leiden 2005, (ISBN 90-04-14096-4) ; Nikolaï Kradine : Nomadic Empires in Evolutionary Perspective in : Alternatives of Social Evolution, p. 274-288, ed.: Akademia Nauk Rossiiskii federatsiia, Vladivostok 2004, et Nomadic Empires: Origins, Rise, Decline in : Nomadic Pathways in Social Evolution, p. 73-87, éd.: Center for Civilizational Studies, Russian Academy of Sciences, Moscou 2006 ; Elcin Kürsat-Ahlers : Zur frühen Staatenbildung von Steppenvölkern - Über die Sozio- und Psychogenese der eurasischen Nomadenreiche am Beispiel der Xiongnu und Göktürken mit einem Exkurs über die Skythen, in : Sozialwissenschaftliche Schriften, Heft 28, ed. : Duncker & Humblot, Berlin 1994, (ISBN 3-428-07761-X).
  3. Les Tinkers sont une population nomade d'Irlande dont le nom vient de l'anglais tin, « étain » : en effet, leur principal métier était celui de rétameur ; leurs liens avec les Roms sont incertains.