Phénix (périodique) — Wikipédia

Phénix
Pays France
Langue français
Périodicité Trimestriel
Format A4
Genre Bande dessinée - science-fiction - aventure - espionnage
Prix au numéro 4,5 FRF
Fondateur Claude Moliterni
Date de fondation octobre 1966
Date du dernier numéro janvier 1977
Éditeur Socerlid et Dargaud
Ville d’édition Paris

Directeur de publication R. Cottereau
Rédacteur en chef Claude Moliterni
Comité éditorial Pierre Couperie, Georges Fronval, Proto Destefanis, Edouard François

Phénix, sous-titrée « revue internationale de la bande dessinée », est un périodique français d'étude de la bande dessinée, de réédition patrimoniale[1] et de pré-publication[2] fondé en 1966 par Claude Moliterni et la Socerlid. Elle fait partie avec Giff-Wiff de la première vague de revues d'étude francophones. À partir du no 28 (1973), Phénix est édité par Dargaud qui en tire 30 000 exemplaires et le diffuse en kiosques. La rédactionnel prend alors moins de place au profit de la bande dessinée. Son 48e et dernier numéro est publié en 1977.

Histoire[modifier | modifier le code]

Phénix débute comme un bulletin de liaison entre membres de la Socerlid dans un style plus ambitieux que Giff-Wiff du début du Club de la Bande Dessinée. Claude Moliterni, fondateur de la revue, en est aussi l’esprit sinon la lettre. Scénariste, rédacteur en chef, auteur de romans policiers et de pièces radiophoniques, directeur de collection, il est omniprésent dans la revue où ses articles consistent essentiellement en comptes rendus de salon, d’exposition ou d’interviews. La revue vit différentes phases au cours des années et il est intéressant de les observer car elles suivent – ou précèdent et influencent même parfois – l’évolution du genre. Moliterni ne semble pas intéressé par une réelle analyse du médium BD. Ce serait plutôt la nostalgie et une certaine propension à imposer ses propres créations qui semble être le moteur de son travail.

Dans les premiers numéros on trouve un article rétrospectif des soixante-dix ans de la BD, signé Maurice Horn et des articles sur Milton Caniff, Little Nemo, Alain Saint-Ogan, Blake et Mortimer ou Alex Raymond. Ce n’est qu’à partir du numéro 8, fin 1968, que la revue commence à s’intéresser à ce qui fait bouger la BD en profondeur et dans le présent plutôt que dans le passé, en publiant une interview de Marcel Gotlib et un récit complet de Robert Gigi scénarisé par Moliterni.

Comme le fait remarquer Thierry Groensteen (Les Cahiers de la Bande Dessinée no 62), Phénix, en multipliant les articles sur Hergé (douze), Edgar P. Jacobs (neuf) et Jacques Martin (cinq) contribue à faire de ce trio des classiques et maîtres incontournables de la bande dessinée européenne. Seul André Franquin égale ces trois-là en nombre d’articles parus (cinq également). Mis à part quelques petites notes de lecture, pas un seul article de fond sur Astérix. Ainsi Phénix fait en quelque sorte la pluie et le beau temps dans le monde de la bande dessinée, et ce, pendant des années.

La revue s’est donc d’abord préoccupée de faire plaisir à ses membres, certainement nombreux à être nostalgiques de leurs lectures de jeunesse, avant de faire un vrai travail de défrichage et d’apport critique sur le sang neuf qui bouscule les conventions. Les rôles entre les différents rédacteurs sont assez clairement définis, visiblement selon leurs propres passions et intérêts. Et même si de jeunes membres amènent rapidement un ton nouveau – surtout Jean-Pierre Dionnet qui est le premier à parler des Comics, de l’underground et des super-héros américains dans la revue – les anciens sont là et continuent de disserter sur leurs héros personnels. Henri Filippini, Yves Frémion, Numa Sadoul font aussi partie de cette nouvelle génération de critiques et auront tous, plus tard, des rôles importants dans le milieu de la BD.

Phénix démarre en 1966 avec un tirage de trois mille exemplaires et passe à trente mille à l’époque où il est repris par Dargaud au numéro 28 en 1973. Ce changement d’éditeur entraîne un changement énorme dans le contenu puisque la revue publie alors autant de bande dessinée que de rédactionnel. Cela provoque aussi un grand changement dans la perception qu’a le public de la bande dessinée. De nouveaux amateurs trouvent à leur disposition, en kiosque ou chez leur buraliste, des textes qui parlent sérieusement de leur passion. Les lecteurs vont pouvoir commencer à réfléchir sur celle-ci et non plus seulement la consommer sans modération… Cette période de la revue n’est pas la plus intéressante sur le plan rédactionnel mais son importance est capitale par cette diffusion étendue qui la sort du fanzinat.

Si Phénix n’est pas encore la revue d’études sur la BD que seront Les Cahiers de la bande dessinée période Groensteen ou 9e Art elle est tout de même une revue d’historiographe et d’analyse qui a permis à de nombreux lecteurs de découvrir d’autres facettes d’un art qu’ils aiment. Phénix a grandement participé à faire de la BD un genre admis et pris au sérieux. Et ce côté sérieux elle le doit essentiellement à Pierre Couperie qui est de fait le premier vrai historien de la bande dessinée, pointilleux sur la vérification des sources, n’acceptant pas les erreurs de dates ou de noms et qui veut relier la bande dessinée à l’Histoire de l’Art en général. Il explique ainsi dans Phénix 28 « Rappelons cette règle d’or : tout renseignement fourni par une agence, un éditeur, un journal, un auteur, doit être tenu pour faux jusqu’à vérification. Neuf fois sur dix on s’aperçoit qu’il était effectivement faux… ». Ce sérieux et ce côté méticuleux, d’autres vont le reprendre, et le défrichage et l’archivage de données peuvent ainsi commencer.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  1.  : 70 ans de bandes dessinées, Alain Saint-Ogan, Milton Caniff[3].
  2.  : Milton Caniff ?
  3. 2e trimestre 1967 : Alex Raymond (Flash Gordon, Jim la Jungle, Agent Secret X-9), Antonio Rubino, « Fascicules et brochures populaires d'autrefois » (2), « la dynastie Offenstadt », le Journal des voyages, le phylactère
  4. 3e trimestre 1967 : Science-fiction : Hergé, Edgar P. Jacobs, Raymond Poïvet, Scolari, Martin, etc.
  5. 4e trimestre 1967 : Le Rayon U (Jacobs): 1er épisode.
  6. 1er trimestre 1968 : Spécial Aviation; Le Rayon U (Jacobs) : 2e épisode.
  7. 3e trimestre 1968 : Hogarth, The Newlyweds de G. Mc Manus, Naggar, Le Rayon U (Jacobs): 3e et dernier épisode.
  8. Maison de la culture de Nevers, Panorama de la Bande dessinée
  9. Spécial Alain Saint-Ogan
  10. Orion le laveur de planètes, Gigi, Moliterni, Pogo, Ragnar, Les Daltons, Prince Valiant
  11. 5e salone internazionale dei Comics - Lucca - 1-15 nov 1969, Almanacco 1969, Rino Albertarelli, Hugo Pratt
  12. 1er trimestre 1970 : Brick Bradford, Orion le laveur de planètes, Milton Caniff
  13. 2e trimestre 1970 : Peanuts, Philippe Druillet, Don Winslow, Raoul et Gaston
  14. 4e trimestre 1970 : Gir, Hugo Pratt, Neal Adams
  15. 4e trimestre 1970 : Edgar P. Jacobs, Carmine Infantino, Le Roi de la police montée
  16. 1er trimestre 1971 : Bernard Prince, Gillain, Joe Kubert, Rube Goldberg
  17. 2e trimestre 1971 : Hugo Pratt, Caniff, Tillieux, Gil Kane
  18. 3e trimestre 1971 : Gotlib, Gigi, Mordillo, Blackmark
  19. Goscinny, Tchernia, Morris, Hogarth, Mulatier, Ricord
  20. Franquin : Spirou et Fantasio, 1er congrès de New York, Macherot : Clifton, De Sita
  21. Le père Lacloche, la BD japonaise, Gigi, John Halas et Joy Batchelor
  22. Fred, Red Ryder, Red Barry, Alain Saint-Ogan, Mandryka
  23. Frank Robbins, Godard, Loro, Jules, La BD Arabe
  24.  : Spécial Franquin : Gaston - L'Elaoin Sdrétu - Trinca
  25.  : L'underground, Crumb, Le Fantome, Lucca 8
  26.  : Spécial Science-fiction
  27.  : Rob-Vel, Joubert, Jacques Martin
  28. Crepax - Mort Cinder - Druillet - Gil Kane
  29. Hugo Pratt, Hergé, Crepax, Mort Cinder, Laloux, Topor
  30. Ulysse (Pichard/Lob), Anita (Crepax), Mort Cinder (Alberto Breccia/Hoesterheld), Kaza le Martien (dossier), Bob et Bobette (dossier), Vuzz (Druillet)
  31. Carmine Infantino (dossier), Tiger (dossier), Anita (Crepax), Mort Cinder (Breccia/Hoesterheld), Ulysse (Pichard/Lob), Forest, Mandryka, Vuzz (Druillet), Blondie (dossier)
  32. Anita (Crepax) + Ulysse (Pichard/Lob) + Félix le Chat (Dossier) + Vuzz (Druillet) + , etc.
  33. À Propos De Lucca 9 (Par Numa Sadoul) + Ulysse (Lob]/Pichard) + Vuzz (Druillet) + etc ...
  34. Guido Buzzelli (Par Fershid Bharucha) + Nevada Hill (Buzzelli) + Le Familiy Strip dans La B.D. franco-belge
  35. Nevada Hill (Buzzelli) + Modeste et Pompon (Dossier) + Vuzz (Druillet) + Le Fandom Américain + , etc.
  36. Mort Drucker + La Bande Dessinée Philippine + Ulysse (Jacques Lob / Georges Pichard) + The Spirit (Will Eisner) + , etc.
  37. Peter Foldes + Walt Kelly + La bande dessinée mexicaine + Ulysse (Pichard/Lob) + Pogo (Walt Kelly) + Les nouveaux naïfs + Yves Sinclair + Nevada Hill (Buzzelli)
  38. Frank Dickens + Yves Sinclair + Massimo Mattioli + La Bande Dessinée Yougoslave + La Ballade de la mer salée (B.D. De Hugo Pratt) + , etc..
  39. Carmine Infantino + La Ballade de la mer salée (Hugo Pratt) + Al Williamson + Orion Le Laveur De Planète (Gigi) + Pogo (Walt Kelly)
  40. (1974) Hugo Pratt, Don Martin, l'Encyclopédie Mondiale de la Bande dessinée par Couperie, Henri Filippini et Claude Moliterni + Don Martin, Alain Saint-Ogan, Gigi et Moliterni, Jean-Pierre Dionnet, Numa Sadoul, Yves Sainclair, Hugo Pratt (La Ballade de la mer salée)...
  41. Palacios (dossier), La Ballade de la mer salée (Hugo Pratt), René Pellos (dossier), Nevada Hill (Gourmelen/Buzelli), Mandrake (dossier), Ano 1870 (Alberto Breccia)
  42. Spécial Neal Adams
  43. Tillieux, Jack Davis, Edgar P. Jacobs, Rodolphe Töpffer
  44. Fred Harman, Rahan, Pellos, Tillie the Toiler, Alex Toth
  45. Walter Fahrer, Hergé, Gillon, Cazanave, Lobacev
  46. Bonvi, Corto Maltese, Brick Bradford, Frank Bellamy, Tintin
  47. Winsor McCay, Tintin, Lucifera, Ferdinand, Le Lone ranger, Gueri
  48. Barbarella, Paul Davis, Kit Carson, Fred, Floyd Gottfredson (l'indication « no 47 » en couverture est erronée ; c'est l'indication « no 48 » sur le dos qui est correcte)

Hors-série "Tarzan- Edgar Rice Burroughs/Harold Foster" (2e trimestre 1970). Existe en deux versions : Spécial Couleurs no 1 (avec 8 planches couleurs, prix de vente 45 francs) et Spécial no 1 (noir et blanc prix de vente 18 francs).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Du sixième au treizième numéro un supplément de rééditions a été publié.
  2. À partir du huitième numéro.
  3. Le no 1 d'octobre 1966 existe en une seule version, sans rapport avec le hors-série no 1 sur Tarzan du 2e trimestre 1970 qui donna lieu à deux tirages, l'un couleurs et l'autre noir et blanc.