Philibert-Louis Debucourt — Wikipédia

Philibert-Louis Debucourt
Autoportrait et signature de Philibert-Louis Debucourt[1].
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Louis-Philippe Mouchy (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Genres artistiques
Portrait, scène de genre (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Philibert-Louis Debucourt[2], né le à Paris et mort le à Belleville, est un peintre et graveur français, connu pour ses scènes de genre.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Façade du Louvre vue depuis la rue Fromenteau, Paris, musée du Louvre.

Philibert-Louis Debucourt est le fils de Jean-Louis de Bucourt, huissier à cheval au Châtelet de Paris qui acquit une grande propriété le à Montmartre où il mourut en 1801. Sa mère est Marie-Luce Dieu[3].

Le , Debucourt épouse Marie-Élisabeth-Sophie Mouchy, fille du sculpteur Louis-Philippe Mouchy et d' Élisabeth-Rosalie Pigalle, nièce de Jean-Baptiste Pigalle[4]. Le couple s'installe dans les bâtiments du Louvre, dans trois pièces et une petite antichambre, grâce à la générosité de Mouchy[5]. Debucourt est veuf le , quinze mois après son mariage et perd son fils unique Jean-Baptiste à l'âge de dix-huit ans en 1801[6]. Il se remarie en 1803, avec Suzanne-Françoise Marquant, et quitte son logement du Louvre[5].

Élève de Joseph-Marie Vien en 1774, il est agréé par l’Académie royale de peinture et de sculpture le . Il en devient membre un an plus tard. D’abord peintre de genre dans le style de Jan Van der Heiden, Debucourt s’oriente en 1785 vers la gravure en couleur et devient l’un des maîtres du genre, réalisant des compositions originales lumineuses et d’une grande perfection technique. Il grave d'après Carle Vernet et Horace Vernet[7].

Il débute au Salon en 1781 avec des scènes villageoises et continuera à exposer jusqu'en 1824. Son succès est à son apogée à la fin du XVIIIe siècle[7].

En 1794, il participe à l'oeuvre collective d'héroïsation de Joseph Bara en réalisant l'estampe Mort héroïque du jeune Barra : dédiée aux jeunes Français[8]. qui a peut-être servi d'inspiration au célèbre tableau que Jean-Joseph Weerts réalisera un siècle après, intitulé La Mort de Bara[9].

Après la Révolution française, il ne réalise plus que des estampes d'interprétation à l’aquatinte ou à la manière noire. Il collabore aussi au Journal des dames et des modes[10].

Il a pour élève son neveu par alliance Jean-Pierre-Marie Jazet, fils de Jeanne Marquant.

Il réalise des gravures pour les éditeurs Didot, notamment les illustrations pour Héro et Léandre en 1801, écrit par son ami le chevalier de Quérelles.

Il devient membre correspondant de l'Institut le .

Philibert-Louis Debucourt habita la maison paternelle située au carrefour du 2, rue Ordener et du 1, rue de la Chapelle de 1803 à 1823 en compagnie de sa seconde épouse, Suzanne Marquant[11]. Il fut l'un des pensionnaires de l'atelier La Childebert au 9, rue Childebert à Paris[12].

Debucourt s’éteint le à trois heures de relevée, au 18, rue des Bois à Belleville. Son fidèle neveu Jean-Pierre-Marie Jazet, domicilié au 18 bis de la même rue, déclarant, signe l'acte avec le graveur Étienne-Joseph Chevrier[13].

Les frères Goncourt ont décrit la vie de cet artiste à Montmartre. Pour référencer et illustrer leurs publications sur Debucourt, Edmond et Jules de Goncourt se sont rapprochés de Jean-Pierre-Marie Jazet et de l'un de ses fils[5].

La critique du début du XXe siècle qualifie Debucourt comme étant le graveur de « l'élégance française ». Après avoir été oublié durant le XIXe siècle, il retrouve sa notoriété, via Beraldi[14], au début du siècle suivant[7].

Debucourt est l'auteur de plusieurs dessins, entre autres interprétés en gravures par Augustin Legrand. Par ailleurs, il eut plusieurs apprentis, dont Louis Le Coeur (fl., 1784-1823).

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Peintures[modifier | modifier le code]

Gravures[modifier | modifier le code]

  • Route de Naples[23]
  • Route de Saint Cloud[24]
  • Route de Poissy[25]
  • Route des champs[26]
  • Route de poste[27]
  • Route du marché[28]
  • La Déesse des mers[29]
  • Adèle la vénitienne[30]
  • Mlle Van Maelder[31]
  • La Belle Fracastane[32]
  • Portrait du marquis de La Fayette[33]
  • Portrait du duc d'Orléans dit Philippe égalité[34]
  • La Noce au château[35]
  • Une Ambulance[36]
  • La Croisée[37]
  • La Rose mal défendue[38]
  • La Rose[39]
  • La Main[40]
  • Les Bouquets ou la fête de grand maman[41]
  • Les Plaisirs de la paternité[42]
  • Heur ou malheur de la cruche cassée[43]
  • Exercice de franconie n°1[44]
  • Exercice de franconie n°2[45]
  • Liberté et égalité[46]
  • Henri IV[47]
  • Pauvre Annette[48]
  • Annette et Lubin[49]
  • Le Feu[50]
  • Le Marchand de peau de Lapin[51]
  • L'Escalade[52]
  • Sainte Geneviève[53]
  • Le Menuet de la mariée[54]
  • L'Oiseau ranimé[55]
  • Les Deux Baisers[56]

Illustrations d'ouvrages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Fenaille, L'œuvre gravée de P.-L. Debucourt, Paris, Librairie Damascène Morgand, 1899, p. V.
  2. Aussi orthographié « de Bucourt » (André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions A. Roussard, 1999, p.174. : « À noter que l'acte de décès porte à tort le nom Debucourt »).
  3. Registre paroissial de Saint Nicolas des Champs à Paris, acte de baptême du 13 février 1755. État-civil de la ville de Paris, acte de mariage du seizième Ventôse de l'an onze de la République Française.
  4. Registre paroissial de Saint-Germain-L'auxerrois, acte de mariage de Bucourt / Mouchy.
  5. a b et c Maurice Fenaille, L'oeuvre gravée de P.-L. Debucourt, Paris, Librairie Damascène Morgand, 55 passage des panoramas, 1899.
  6. La Grande Encyclopédie, Paris, H. Lamirault et Cie Éditeurs, p. 1040.
  7. a b et c Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs dessinateurs & graveurs, Paris, Ernest Gründ, Éditeur, , p. 41 à 44.
  8. Philibert-Louis Debucourt, « Mort heroïque du jeune Barra : dédiée aux jeunes français... : [estampe] / dessinné et gravé par P.L. Debucourt... (an 2) », sur Gallica, 1793-1794 (consulté le )
  9. Raymonde Monnier, « Le culte de Bara en l'an II », Annales historiques de la Révolution française, vol. 241, no 1,‎ , p. 321–344 (DOI 10.3406/ahrf.1980.4369, lire en ligne, consulté le )
  10. Annemarie Kleinert, Le Journal des dames et des modes ou La Conquête de l'Europe féminine, Stuttgart, Jan Thorbecke Verlag, , p. 151.
  11. « Debucourt. Rue de la Chapelle », Le Vieux Montmartre, Soc. d'Histoire et d'Archéologie,‎ .
  12. Alexandre Privat d'Anglemont, Paris anecdote, Paris, P. Rouquette, , p.144.
  13. État-civil de la mairie de Belleville, acte de décès rédigé le 23 septembre 1832, à onze heures.
  14. Henri Beraldi, Les Graveurs du dix-neuvième siècle, Conquet, 1885, tome 5, p. 142-146.
  15. « Scêne Champêtre », notice no 000PE029576, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  16. « portrait d'un vieillard », notice no 06070001954, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  17. Fête champêtre
  18. La Façade du Louvre vue depuis la rue Fromenteau
  19. La Route du marché
  20. « Villageois et cavaliers regardant la pantomime », notice no 000PE013392, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  21. « Portrait d'une femme en costume d'écuyère », notice no 07290022707, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  22. « Trait d'humanité de Louis XVI », notice no MV7896, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  23. Route de Naples
  24. Route de Saint Cloud
  25. Route de Poissy
  26. Route des champs
  27. Route de poste
  28. Route du marché
  29. La Déesse des mers
  30. Adèle la vénitienne
  31. Mlle Van Maelder
  32. La Belle Fracastane
  33. Portrait du marquis de La Fayette
  34. portrait de Philippe d'Orléans
  35. La Noce au château
  36. Une Ambulance
  37. La Croisée
  38. La Rose mal défendue
  39. La Rose
  40. La Main
  41. Le Bouquet ou la fête de grand maman
  42. Les Plaisirs de la paternité
  43. Heur ou malheur de la cruche cassée
  44. Exercice de franconie n°1
  45. Exercice de franconie n°2
  46. Liberté et égalité
  47. « Henri IV », notice no 50170001601, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  48. Pauvre Annette
  49. [Philibert-Louis Debucourt Annette et Lubin Annette et Lubin]
  50. Le Feu
  51. Le Marchand de peau de lapin
  52. L'Escalade
  53. Sainte Geneviève
  54. Le Menuet de la mariée
  55. L'Oiseau ranimé
  56. Les Deux Baisers

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Fenaille, L'œuvre gravé de P.-L. Debucourt, préface et notes de Maurice Vaucaire, Paris, Librairie Damascène Morgand, 1900 en ligne sur archive.org.
  • Henri Bouchot, P.-L. Debucourt, Paris, Imprimerie et librairie de l'art, série « Les Artistes célèbres », s. d., [1904].
  • Debucourt, [catalogue de l'exposition au pavillon de Marsan], Paris, 1920.
    Ce catalogue no 14 fut publié par la Société pour l'étude de la gravure française. À cette occasion fut édité aussi un album de 50 planches tiré à 150 exemplaires réservé aux « Sociétaires souscripteurs aux exemplaires de luxe et aux obligeants préteurs à l'Exposition Debucourt ».
  • André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions A. Roussard, 1999, p. 174.
  • Alphonse Rabbe (et al.), Biographie universelle et portative des contemporains, Paris, 1834-1836, 5. vol, Supplément, p. 141.
  • Jules Renouvier, Anatole de Montaiglon (préface), Histoire de l'art pendant la Révolution , Paris, 1863 ; réédition Spatkine, 1996, pp. 182-187.

Liens externes[modifier | modifier le code]