Philippe Corcuff — Wikipédia

Philippe Corcuff, né le à Oran (Algérie), est un sociologue et philosophe politique français. Il est notamment professeur des universités en science politique à l'Institut d'études politiques de Lyon depuis septembre 2021, membre du laboratoire CERLIS depuis et aussi chroniqueur.

Philippe Corcuff se revendique altermondialiste. Il a connu de nombreux engagements militants entre gauche, extrême gauche, mouvements écologistes, libertaires et altermondialistes. Le journal Le Monde situe son orientation idéologique en 2021 au sein de « la gauche intellectuelle radicale »[1].

Formation et activité professionnelle[modifier | modifier le code]

Philippe Corcuff soutient une thèse de doctorat en sociologie à l'École des hautes études en sciences sociales dirigée par Gérard Althabe en [2]. Il soutient à l'université Paris-Descartes une habilitation universitaire en sciences sociales, avec François de Singly comme coordinateur en . Il est nommé maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Lyon en 1992[3] et professeur des universités à partir du 1er septembre 2021[4].

Sociologie et épistémologie des sciences sociales[modifier | modifier le code]

Dans l’ouvrage Bourdieu autrement (2003, Corcuff propose une lecture de la sociologie critique de Pierre Bourdieu, mettant l'accent sur l'aspect « post-marxiste » de sa critique sociale, tout en pointant ce qu’il voit comme des contradictions et des limites (dans le traitement de la pluralité de référents sociaux travaillant chaque individu, dans la surévaluation de poids des dominations et dans la sous-évaluation des capacités de résistance des dominés, etc.)[5].

Ses travaux relèvent du courant de la sociologie pragmatique, aussi appelée sociologie des régimes d'action, développé par Luc Boltanski et Laurent Thévenot[6]. Il s’intéresse à la pensée de l’émancipation portée notamment par Jacques Rancière et insiste sur la nécessité d’accorder de l’attention aux stratégies qu’élaborent les acteurs pour s’affranchir des différentes formes d’oppression. Bruno Frère considère en 2014 que le projet de Corcuff est de développer une théorie critique pragmatique en s’appuyant non seulement sur de grands auteurs des sciences sociales mais aussi sur les initiatives a-théoriques de la société civile[6].

Dans Où est passée la critique sociale ? (2012), ouvrage d'épistémologie des sciences sociales et de théorie sociologique qui constitue une version de son mémoire d'habilitation à diriger des recherches, Philippe Corcuff s'efforce d'esquisser une sociologie à la fois critique (puisant des ressources chez Bourdieu) et pragmatique (puisant des ressources chez Boltanski et Thévenot, qui avaient mis la critique à distance dans les années 1980-1990). Dans le même livre, il met en tension la sociologie de Bourdieu avec les philosophies de Michel Foucault et de Jacques Rancière[7].

Philosophie, théorie politique, dialogues transfrontaliers[modifier | modifier le code]

Principalement sociologue, P. Corcuff s'est aussi intéressé à la philosophie. Il a ainsi proposé, dans son ouvrage La Société de verre publié en 2002, les concepts de « transcendances relatives » et de « lumières tamisées » pour décrire l'opposition entre pensées de l'absolu et pensées relativistes[8],[9]. Mais c'est le domaine particulier de la philosophie politique, qu'il enseigne à l'IEP de Lyon, sur lequel il est le plus intervenu dans le champ de la philosophie. Il a ainsi proposé dans son manuel universitaire, Les Grands Penseurs de la politique – Trajets critiques en philosophie politique (2005), une lecture critique des auteurs de cette tradition. Il a également mené des investigations sur deux ordres de questions : sur les apports du couple Machiavel/Maurice Merleau-Ponty à une pensée de l'inquiétude éthique en politique d'une part et sur la tension entre philosophie morale et philosophie politique chez Emmanuel Levinas[10] d'autre part.

Dans Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte (2015), il avance une philosophie politique libertaire en nouant des dialogues entre des figures anarchistes classiques et des pensées contemporaines.

Engagements militants[modifier | modifier le code]

Le parcours politique de P. Corcuff est marqué par son passage dans de nombreux mouvements classés à gauche, « du Parti socialiste à la Fédération anarchiste, en passant par le Mouvement des citoyens, Les Verts, la Ligue communiste révolutionnaire et le Nouveau parti anticapitaliste »[9] Il rejoint la Fédération Anarchiste en février 2013[11] et la quitte en janvier 2022[12].

Il a été fondateur et président du Club de réflexions sociales et politiques Maurice Merleau-Ponty depuis sa création () jusqu'à 1997, club qui a cessé ses activités durant l'année 1998.

Se revendiquant altermondialiste, il a été membre du conseil scientifique de l'association Attac France[13].

En 2002, il est expulsé de Tunisie après avoir effectué une grève de la faim avec Sadri Khiari[14].

Philippe Corcuff est aussi signataire de l'Appel des Indigènes de la République de . À partir de et le meurtre antisémite d'Ilan Halimi[15], il développe progressivement un point de vue critique sur les Indigènes de la République, tout en insérant une composante postcoloniale dans son analyse de la pluralité des dominations[16]. Au sein du mouvement antiraciste, il a tenté de défendre la nécessité d'une double lutte face à la montée de l'islamophobie et de l'antisémitisme, contre la pente à la concurrence des antiracismes[17].

En 2007, il accompagne dans sa grève de la faim Roland Veuillet, qui proteste depuis 2003 contre sa mutation d'office de Nîmes à Lyon, pour « avoir créé des dysfonctionnements » dans son lycée au cours d'une grève[18],[19].

Activités diverses[modifier | modifier le code]

À partir d', il est chroniqueur de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qu'il quitte en 2004[20]. En mars 2023, il commence une chronique mensuelle sur le site du Nouvel Obs intitulée « Rouvrir les imaginaires politiques ».

Dans le sillage de l'université populaire de Caen, il est un des contributeurs de l'université populaire de Lyon, née en , ainsi que de l'université populaire de Nîmes, inaugurée en [13].

Il a collaboré avec le philosophe et militant révolutionnaire Daniel Bensaïd au sein de la revue ContreTemps (créée en ) et de la collection « La Discorde » des éditions Textuel (à partir de 2003) jusqu'à sa mort en . Il a codirigé la collection « Petite Encyclopédie Critique » des éditions Textuel avec le sociologue Lilian Mathieu de à et la collection « Grands débats : Mode d'emploi » des Presses universitaires de Lyon avec Guy Walter depuis .

Il contribue à la construction du scénario de Nadia et les Hippopotames, film de Dominique Cabrera, dont l'action se déroule lors des grèves de à la SNCF. Le film a été diffusé à la télévision le , dans sa version courte sous le titre Retiens la nuit, et est sorti dans les salles de cinéma le dans sa version longue. Ce film a été retenu dans la sélection officielle du 52e festival de Cannes (12-) dans la catégorie « Un certain regard »[21].

Débats et controverses[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1990, Philippe Corcuff réplique dans la revue Le Débat[22] à un article du philosophe et politiste Philippe de Lara dans lequel ce dernier qualifie la notion de « construction sociale de la réalité » de « mirage sociologique »[23].

Une composante du mouvement altermondialiste aurait, selon Philippe Corcuff, des tendances « conspirationnistes » : Noam Chomsky ou Serge Halimi[24]. Cette position lui a valu des critiques d’Acrimed, en particulier du sociologue Patrick Champagne et du politiste Gilbert Achcar[25].

Wilfried Lignier a, dans la revue Mouvements, publié un compte rendu très critique de son ouvrage La Société de verre (2002), auquel il reproche notamment de ne relever ni d'une sociologie scientifique, ni d'une philosophie rigoureuse, mais du genre plus relâché de « l'essayisme »[26].

En 2014, Philippe Corcuff publie un pamphlet politique intitulé Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard. Il y établit des analogies entre la montée des fascismes dans les années 1930 et celle du « postfascisme » du Front national dans les années 2010, en analysant notamment un néoconservatisme xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste à deux pôles, antisémite avec Alain Soral et islamophobe avec Éric Zemmour. Le chercheur écologiste Fabrice Flipo a proposé une critique de cette analogie dans la Revue du MAUSS[27], comme dans des sens différents, l'hebdomadaire Marianne qui regrette « un ouvrage hybride assez typique du “fast writing” actuel »[28] ou le mensuel Causeur[29]. Laurent Bouvet, incriminé dans l'ouvrage, dénonce dans un droit de réponse, un procès proche de la comédie et « un procédé aussi éculé que malhonnête »[30].

En 2016, l'historien des sciences et sociologue Jérôme Lamy critique violemment dans le Carnet Zilsel le livre de Philippe Corcuff Pour une spiritualité sans dieux, comme dérogeant aux règles académiques et constituant « une dénégation des sciences sociales »[31].

En 2021, le livre La Grande Confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées (Textuel) de Philippe Corcuff suscite des avis contradictoires dans les médias. Il est critiqué par l'hebdomadaire Marianne[32] mais ses qualités sont remarquées par le quotidien Le Monde[33] et Mediapart[34].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • 1995 : Les Nouvelles Sociologies, Paris, Nathan (coll. « 128 »), 128 p. (ISBN 2-09-190748-0) ; 3e édition en 2011 : Paris, Armand Colin, coll. « 128 », 128 p. (ISBN 978-2-200-25985-3)
  • 2000 : Philosophie politique, Paris, Nathan (coll. « 128 »), 127 p. (ISBN 978-2-091-91014-7)
  • 2005 : Les Grands Penseurs de la politique. Trajets critiques en philosophie politique, Paris, Armand Colin, coll. « 128 », 127 p. (ISBN 978-2-200-34283-8), 2e édition refondue de Philosophie politique
  • 2002 : La Société de verre. Pour une éthique de la fragilité, Paris, Armand Colin, coll. « Individu et société », 269 p. (ISBN 2-200-26436-4)
  • 2003 : Bourdieu autrement. Fragilités d’un sociologue de combat, Paris, Textuel, coll. « La Discorde », 143 p. (ISBN 2-84597-074-9)
  • 2003 : La Question individualiste. Stirner, Marx, Durkheim, Proudhon, Latresne, Le Bord de l'eau, coll. « Jaune & Noir. Politique », 91 p. (ISBN 2-911803-61-2)
  • 2004 : avec Charb (dessins), Prises de tête pour un autre monde. Chroniques, Paris, Textuel, coll. « La Discorde », 208 p. (ISBN 2-84597-105-2)
  • 2004 : avec Antoine Artous, Nouveaux défis pour la gauche radicale. Émancipation et individualité, suivi d’un entretien avec Olivier Besancenot, Latresne (près de Bordeaux), Le Bord de l'eau, coll. « Documents », 155 p. (ISBN 2-915651-01-9)
  • 2011 : B.A.-BA philosophique de la politique pour ceux qui ne sont ni énarques, ni politiciens, ni patrons, Paris, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 144 p. (ISBN 978-2-84597-387-9)
  • 2012 : Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs, Paris, La Découverte, coll. « Bibliothèque du MAUSS », 320 p. (ISBN 978-2-7071-7328-7)
  • 2012 : La gauche est-elle en état de mort cérébrale?, Paris, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 80 p. (ISBN 978-2-84597-455-5)
  • 2013 : avec Charb (dessins), Polars, philosophie et critique sociale, Paris, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 208 p. (ISBN 978-2-84597-475-3)
  • 2014 : Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard, Paris, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 144 p. (ISBN 978-2-84597-505-7)
  • 2015 : avec Charb (dessins), Mes années Charlie et après?, Paris, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 176 p. (ISBN 978-2-84597-518-7)
  • 2015 : Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte, Paris, Éditions du Monde libertaire, introduction en ligne
  • 2016 : Pour une spiritualité sans dieux, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 96 p. (ISBN 978-2-84597-549-1)
  • 2019 : Théories sociologiques contemporaines. France, 1980-2020, Paris, Armand Colin, coll. « Cursus », 176 p. (ISBN 978-2-200-62473-6)
  • 2020 : Individualidades, común y utopía. Crítica libertaria del populismo de izquierda, préface de José Luis Moreno Pestaña, prólogo por José Luis Moreno Pestaña, traducción y revisión de David J. Domínguez y Mario Domínguez, Madrid, Dado Ediciones, coll. « Disonancias », 210 p. (ISBN 978-84-948922-9-5)[35]
  • 2021 : La grande confusion. Comment l'extrême-droite gagne la bataille des idées, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 672 p. (ISBN 978-2-84597-854-6)

Ouvrages en collaboration[modifier | modifier le code]

Éditeur[modifier | modifier le code]

  • 1986 : avec Alain Accardo, La Sociologie de Bourdieu. Textes choisis et commentés, Bordeaux, Éditions Le Mascaret, 224 p. (ISBN 2-904-506-00-4); 2e édition revue et corrigée, 1989, 247 p. (ISBN 2-904-506-24-1)
  • 2004 : Pierre Bourdieu : les champs de la critique (Actes du colloque, et ), Paris, Bibliothèque publique d’information/Centre Pompidou, coll. « BPI en actes », 284 p. (ISBN 978-2-84246-080-8)
  • 2006 : avec Alain Maillard, Les Socialismes français à l'épreuve du pouvoir (1830-1947). Pour une critique mélancolique de la gauche, Paris, éditions Textuel, coll. « La Discorde », 207 p. (ISBN 2-84597-181-8)
  • 2010 : avec Christian Le Bart et François de Singly, L'Individu aujourd'hui. Débats sociologiques et contrepoints philosophiques, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res Publica », 400 p. (ISBN 978-2-7535-1083-8)
  • 2010 : Daniel Bensaïd, Une radicalité joyeusement mélancolique. Textes (1992-2006), textes réunis et présentés par Philippe Corcuff, Paris, éditions Textuel, 222 p. (ISBN 978-2-84597-386-2)
  • 2012 : Marx XXIe siècle. Textes commentés, Paris, éditions Textuel, coll. « Petite Encyclopédie critique », 192 p. (ISBN 978-2-84597445-6)
  • 2014 : Domination et émancipation. Pour un renouveau de la critique sociale, présentation du débat entre Luc Boltanski et Nancy Fraser, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Grands débats : Mode d'emploi », 76 p. (ISBN 978-2-7297-0886-3)
  • Avec Alain Policar et Nonna Mayer (éds.) , La Tour d'Aigues, Éditions de l'Aube, 2022 (ISBN 978-2-8159-4866-1), et contribution sur "Islamophobie et islamogauchisme" (pp. 93-98)

Postfaces, préfaces[modifier | modifier le code]

  • 2005 : postface à Immigration postcoloniale et mémoire, d'Abdellali Hajjat, préface de Dominique Vidal, Paris, L'Harmattan, coll. « Inter-National » (ISBN 2-7475-8085-7)
  • 2008 : « Quelques défis épistémologiques pour la sociologie du XXIe siècle. Postface », Épistémologie de la sociologie. Paradigmes pour le XXIe siècle, Marc Jacquemain et Bruno Frère (sous la direction de), Bruxelles, De Boeck, coll. « Ouvertures sociologiques » (ISBN 978-2-8041-5708-1)
  • 2019, « Quelques enjeux pour un anarchisme pragmatiste aujourd'hui », postface à Explorations libertaires. Pour une pensée critique et émancipatrice, séminaire Etape, Lyon, Atelier de création libertaire (ISBN 978-2-35104-126-0)

Contributions à des ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  • 2000 : « Négationnisme d'ultra-gauche et pathologies intellectuelles de la gauche. À propos d'un texte de Jean-Gabriel Cohn-Bendit de 1981 », dans Philippe Mesnard (éd.), Consciences de la Shoah. Critique des discours et des représentations, Paris, éditions Kimé (ISBN 2-84174-206-7) ; repris sur le site PHDN (Pratique de l’Histoire et Dévoiements Négationnistes),
  • 2016 : « Repères libertaires et pragmatiques pour des coalitions altermondialistes »/"Anarchist and pragmatist Markers for anti-globalization Coalitions", dans Delphine Gardey, Cynthia Kraus (éds.), Politiques de coalition. Penser et se mobiliser avec Judith Butler/Politics of Coalition. Thinking Collective Action with Judith Butler, édition bilingue français/anglais[36], Zurich, Editions Seismo, coll. « Questions de genre/Gender Issues » (ISBN 978-2-88351-069-2)
  • 2018 : « L’écologisme anticapitaliste au défi du pluralisme anarchiste », in Rosa Sierra, Anahita Grisoni (eds.), Nachhaltigkeit und Transition: Politik und Akteure. Sozio-ökologische Transformation aus deutsch-französischer Perspektive  - Transition écologique et durabilité: Politiques et acteurs. Regards franco-allemands sur le changement socio-écologique, ouvrage en langues allemande et française, Frankfurt/New York, Campus Verlag (ISBN 978-3-593-50775-0)
  • 2020 : « Marx/Bourdieu: convergenze e tensioni tra sociologia critica e filosofia dell’emancipazione » [traduction en langue italienne de Gianvito Brindisi], in Gabriella Paolucci (ed.), Bourdieu e Marx. Pratiche della critica, Sesto San Giovanni (MI), Mimesis, collana "Eterotopie" (ISBN 9788857555751)
  • 2020 : « De ciertas desventuras de la razón decolonial y poscolonial: homenaje crítico y libertario al cuestionamiento descolonizador », traducción por Pierre Gaussens y Gilberto Giménez, in Gaya Makaran y Pierre Gaussens (eds.), Piel blanca, máscaras negras. Critica de la razón decolonial, México, Bajo Tierra Ediciones y Centro de Investigaciones sobre América Latina y el Caribe-Universidad Nacional Autónoma de México (ISBN 978-607-98901-6-2)[37]
  • 2021 : « Domination and Emancipation in the Current Conjuncture » (with Gabriel Rockhill, cross interview by Daniel Benson) and « Renewing Critical Theory in an Ultra-Conservative Context: between the Social Sciences, Political Philosophy, and Emancipatory Engagement », in Daniel Benson (ed.), Domination and Emancipation. Remaking Critique, Lanham (MD), Rowman & Littlefield International, Series « Reinventing Critical Theory » (ISBN 978-1-78660-699-0)
  • 2021: « Marx/Bourdieu: Convergences and Tensions, Between Critical Sociology and Philosophy of Emancipation », in Gabriella Paolucci (ed.), Bourdieu and Marx. Practices of Critique, London, Palgrave Macmillan (ISBN 978-3-03106-288-9)

Articles scientifiques (sélection)[modifier | modifier le code]

  • Mars 1991, "Le catégoriel, le professionnel et la classe. Usages contemporains de formes historiques", Genèses. Sciences sociales et histoire, no 3, p. 55-72[38]
  • Juillet-août 2000, avec Max Sanier, "Politique publique et action stratégique en contexte de décentralisation. Aperçus d'un processus décisionnel «après la bataille»", Annales. Histoire, sciences sociales, vol. 55, no 4, p. 845-869[39]
  • Avril-juin 2001, "Merleau-Ponty ou l'analyse politique au défi de l'inquiétude machiavélienne", Les Études Philosophiques (PUF), no 57, p. 203-217[40]
  • 12 juillet 2005, "Figures de l’individualité, de Marx aux sociologies contemporaines. Entre éclairages scientifiques et anthropologies philosophiques", EspacesTemps.net[41]
  • 22 octobre 2006, "Individualité et contradictions du néocapitalisme", SociologieS (Association Internationale des Sociologues de Langue Française)[42]
  • Septiembre de 2009, "Pierre Bourdieu (1930-2002) leído de otra manera. Crítica social post-marxista y el problema de la singularidad individual", Cultura y Representaciones Sociales (Revista electrónica de ciencias sociales, Universidad Nacional Autónoma de México), vol. 4, número 7, p. 9-26[43]
  • Décembre 2011, "Analyse politique, histoire et pluralisation des modèles d’historicité. Éléments d’épistémologie réflexive", Revue française de science politique, vol. 61, no 6, p. 1123-1143[44]
  • Automne 2015, "«Jeux de langage» du noir : roman, cinéma et séries", Quaderni. Communication, technologies, pouvoir (Éditions de la Maison des sciences de l’homme), no 88, p. 21-33[45]
  • 2017, “La individualidad como uno de los ejes de renovación crítica. Entre sociología y filosofía política“, Entramados y Perspectivas (Revista de la Carrera de Sociología, Universidad de Buenos Aires, Argentina), vol. 7, no 7, p. 210-227[46]
  • 23 mai 2019, "De la ''rebellitude'' ultra-conservatrice et ce qu’elle fait aux sciences sociales critiques", SociologieS (Association Internationale des Sociologues de Langue Française)[47]
  • January 2022, “Television Series as Critical Theories: From Current Identarianism to Levinas. American Crime, The Sinner, Sharp Objects, Unorthodox”, Open Philosophy (Open Access Journal, De Gruyter, Berlin), vol. 5, no. 1, p. 105-117, online since 16 December 2021[48]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Luc Cédelle, « Dans « La Grande Confusion », Philippe Corcuff dresse le panorama de l’extrême confusion idéologique actuelle », Le Monde, .
  2. « Constructions du mouvement ouvrier : activités cognitives, pratiques unificatrices et conflits dans un syndicat de cheminots », thèse soutenue en 1991 à l'EHESS sur theses.fr.
  3. « CV-Publications 2021 », sur cerlis.eu, (consulté le ).
  4. « Décret du 7 mars 2023 portant nomination et affectation (enseignements supérieurs) » Accès libre, sur Légifrance, (consulté le )
  5. Daniel Frandji, « Bourdieu autrement. Fragilités d’un sociologue de combat de Philippe Corcuff, 2003, Paris, Textuel, collection La discorde, 143 pages », Éducation et sociétés,‎ 2003/2 (n° 12), p. 159-162 (lire en ligne).
  6. a et b Bruno Frère, « De la légitimité du bricolage en sociologie ? Discussion de l’ouvrage de Philippe Corcuff Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs », SociologieS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Fabien Granjon, « Où est passée la critique sociale ? A propos de Philippe. Corcuff, Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs (La Découverte, 2012) », Sociologie,‎ (lire en ligne).
  8. « Transmission de l’héritage chrétien dans une société agnostique et sécularisée », sur Témoins, (consulté le )
  9. a et b « La critique classique du capitalisme est stérile », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  10. Voir « Lévinas Emmanuel, 1906-1995 : Totalité et Infini - Essai sur l'extériorité, 1961, et Autrement qu'être ou au-delà de l'essence, 1974 », dans F. Châtelet, O. Duhamel et E. Pisier (éds.), Dictionnaire des œuvres politiques, Paris, PUF, 2001, 4e édition revue et augmentée dans la collection « Quadrige ».
  11. Emmanuel Lemieux, « Philippe Corcuff, itinéraire anarchiste d'un intello », sur Les Influences,
  12. Floréal, « Philippe Corcuff : encore un « rebond » », sur Le blog de Floréal, .
  13. a et b « Philippe Corcuff : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  14. « Tunisie : un Français expulsé », Les Échos, (consulté le ).
  15. Philippe Corcuff, « Les indigènes de la république ont fait une erreur politique à propos du meurtre d'Ilan Halimi », Oumma.com,‎ (lire en ligne)
  16. « Indigènes de la République, pluralité des dominations et convergences des mouvements sociaux – Philippe Corcuff », sur grand-angle-libertaire.net (consulté le ).
  17. Philippe Corcuff et Nadia Benhelal, « Nous sommes tous des juifs musulmans », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. Fabrice Tassel, « Éducation : un CPE en jeûne accompagné », Libération, (consulté le ).
  19. « Un universitaire accompagne Roland Veuillet dans son jeûne », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  20. « Mes années Charlie et après ? de Philippe Corcuff • Conso-Mag », sur Conso-Mag, (consulté le )
  21. Christian Chevandier, « Nadia et les hippopotames », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 67, no 1,‎ , p. 161–163 (DOI 10.3406/xxs.2000.4611, lire en ligne, consulté le )
  22. Philippe Corcuff, « Entre malentendus sociologiques et impensé politique. Réponse à Philippe de Lara », Le Débat,‎ , p. 112-120 (lire en ligne).
  23. Philippe de Lara, « Un mirage sociologique. La “construction sociale de la réalité” », Le Débat,‎ , p. 114-130 (lire en ligne).
  24. Voir « Une accusation infondée inacceptable », et « La résurgence d'un néostalinisme de papier dans la critique des médias : Serge Halimi et Arnaud Rindel », .
  25. Voir « Philippe Corcuff, critique "intelligent" de la critique des médias » de Patrick Champagne, Acrimed, , ; « Au bon sens stalinien », Charlie Hebdo, réponse de P. Corcuff à P. Champagne,  ; « Corcuff et la "théorie du complot" », de Gilbert Achcar, revue ContreTemps, no 17, , Achcar-Corcuff Acrimed 2006. À la suite des critiques que lui a adressées Philippe Corcuff dès 2001, PLPL, devenu ensuite Le Plan B, a fait de lui l’une de ses cibles préférées, en lui remettant notamment sa « laisse d'or » dans son numéro d' « Laisse d'or » Corcuff.
  26. Voir son compte-rendu sur Cairn.info.
  27. « A propos de Philippe Corcuff, “Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard”, Textuel 2014 », sur journaldumauss.net (consulté le ).
  28. Alain Léauthier, « Philippe Corcuff, le démon de l'analogie », sur Marianne (consulté le ).
  29. Causeur, « Les apostats de la gauche divine », sur causeur.fr (consulté le ).
  30. Laurent Bouvet, Réponse à Philippe Corcuff dans Les Inrocks, droit de réponse,
  31. Jérôme Lamy, « Esprit es-tu las ? A propos de Philippe Corcuff, Pour une spiritualité sans dieux, Textuel, 2016 », Carnet Zilsel,‎ (lire en ligne).
  32. Marianne, 28/03/2021, en ligne)[1]
  33. « Dans « La Grande Confusion », Philippe Corcuff dresse le panorama de l’extrême confusion idéologique actuelle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. Pauline Graulle, Lucie Delaporte, « Philippe Corcuff: le confusionnisme, «une trame idéologique en expansion» », sur Mediapart, (consulté le )
  35. Ouvrage n'existant qu'en castillan.
  36. Version anglaise de la contribution disponible sur researchgate.net.
  37. Version intégrale du livre disponible en PDF sur academia.edu.
  38. Philippe Corcuff, « Le catégoriel, le professionnel et la classe. Usages contemporains de formes historiques », sur Persée,
  39. Philippe Corcuff, « Politique publique et action stratégique en contexte de décentralisation. Aperçus d'un processus décisionnel "après la bataille" », sur Persée,
  40. Philippe Corcuff, « Maurice Merleau-Ponty ou l'analyse politique au défi de l'inquiétude machiavélienne », sur Cairn,
  41. Philippe Corcuff, « Figures de l’individualité, de Marx aux sociologies contemporaines. Entre éclairages scientifiques et anthropologies philosophiques », sur EspacesTemps.net,
  42. Philippe Corcuff, « Individualité et contradictions du néocapitalisme », sur OpenEdition Journals,
  43. Philippe Corcuff, « Pierre Bourdieu (1930-2002) leído de otra manera. Crítica social post-marxista y el problema de la singularidad individual », sur UNAM,
  44. Philippe Corcuff, « Analyse politique, histoire et pluralisation des modèles d’historicité. Éléments d’épistémologie réflexive », sur Cairn,
  45. Philippe Corcuff, « «Jeux de langage» du noir : roman, cinéma et séries », sur OpenEdition Journals,
  46. Philippe Corcuff, « La individualidad como uno de los ejes de renovación crítica. Entre sociología y filosofía política », sur UBA,
  47. Philippe Corcuff, « De la rebellitude ultra-conservatrice et ce qu’elle fait aux sciences sociales critiques », sur OpenEdition Journals,
  48. Philippe Corcuff, « Television Series as Critical Theories: From Current Identarianism to Levinas. American Crime, The Sinner, Sharp Objects, Unorthodox », sur Degruyter.com,

Liens externes[modifier | modifier le code]