Philippe III (roi d'Espagne) — Wikipédia

Philippe III
Felipe III
Illustration.
Portrait de Philippe III par Pedro Antonio Vidal (es).
Titre
Roi d'Espagne, de Sicile et de Naples

(22 ans, 6 mois et 18 jours)
Prédécesseur Philippe II
Successeur Philippe IV
Roi de Portugal et des Algarves
Philippe II

(22 ans, 6 mois et 18 jours)
Prédécesseur Philippe Ier
Successeur Philippe III
Prince de Portugal et des Asturies

(15 ans, 9 mois et 23 jours)
Prédécesseur Diègue d'Autriche
Successeur Philippe d'Autriche
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg
Nom de naissance Felipe de Austria y Austria
Date de naissance
Lieu de naissance Madrid (Espagne)
Date de décès (à 42 ans)
Lieu de décès Madrid (Espagne)
Sépulture Escurial
Père Philippe II
(roi d'Espagne et de Portugal)
Mère Anne d'Autriche
Conjoint Marguerite d'Autriche-Styrie
Enfants Anne d'Autriche
Philippe IV
Marie-Anne d'Autriche
Charles d'Autriche
Ferdinand d'Autriche

Signature de Philippe IIIFelipe III

Philippe III (roi d'Espagne)
Monarques d'Espagne
Monarques de Portugal

Philippe III (ou Felipe III en espagnol) est un roi espagnol de la maison de Habsbourg né le à Madrid et mort le dans la même ville. Fils de Philippe II et de sa nièce Anne d'Autriche, il est roi d'Espagne, de Naples, de Sicile et de Portugal (« Philippe II ») de 1598 à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Un demi réal à l'effigie de Philippe III.

Il est le quatrième enfant du roi Philippe II et de sa quatrième épouse et nièce Anne d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien II et de Marie d'Autriche, infante d'Espagne. Ses trois frères aînés sont morts durant l'enfance, sa mère meurt en 1580 en donnant naissance à son cinquième enfant, une petite fille morte à l'âge de deux ans.

Un roi sous influence[modifier | modifier le code]

Philippe II aurait déclaré que Dieu ne lui avait pas donné un fils capable de régir ses vastes domaines. À sa mort, le , Philippe III laisse en effet la direction du gouvernement à des favoris.

Sa devise est Dominus mihi adiutor (« Dieu est mon aide »). On la retrouve sur des plaques de cheminées en fonte datées de 1608 (à l'occasion de son trentième anniversaire) en Belgique et en Lorraine.

Philippe III est un jeune homme pâle, effacé, apathique, flegmatique et dévot. Son unique passion est la chasse, mais il est également un musicien avisé. Il n'a ni énergie ni capacités pour gouverner. Il se tourne donc vers le duc de Lerma (de 1598 à 1618), son favori, pour gouverner à sa place. Le duc d'Uceda, fils du duc de Lerma, succède à son père et est le favori du roi de 1618 à 1621. C'est d'ailleurs sous le règne de Philippe III que la pratique du favori qui gouverne à la place du souverain est inaugurée.

Cependant, le duc de Lerma et son fils trouvent une opposition active en la personne de la reine Marguerite qui, elle aussi, exerce une profonde influence sur son mari. La jeune reine meurt en couches en 1611, laissant le champ libre aux favoris. Durant son règne, Philippe III crée vingt marquis et vingt-cinq comtes[1].

L’Espagne gouvernée par les favoris[modifier | modifier le code]

La faiblesse du royaume d’Espagne tient d'abord à la personnalité du roi et le rôle de son favori dans le gouvernement. L’Espagne est donc gouvernée par des « validos », des favoris qui ne sont pas tout à fait des Premiers ministres. Le roi leur délègue son autorité et l'exercice du pouvoir. Le valido étudie les affaires et propose des solutions, le roi y adhère en général sans plus d'examen ; la signature du valido a la même valeur que celle du roi. Les validos se succèdent au détriment du royaume et du crédit royal. Ainsi, durant le règne de Philippe III, deux validos se succèdent :

  • le duc de Lerma de 1598 à  ;
  • le duc d'Uceda, fils du précédent, de 1618 à la mort du roi, en 1621[2].
L'union ibérique sous Philippe III

La situation économique et politique sous le règne de Philippe III[modifier | modifier le code]

L'Espagne s'enfonce dans une crise économique due à l'épuisement des métaux précieux en provenance d'Amérique et aux guerres coûteuses. À la suite de la banqueroute de l’Espagne en 1607, Philippe III fait abolir la dette publique et doit recourir à une nouvelle cessation de paiement à ses banquiers.

Pour prévenir le soulèvement des Maures convertis, Philippe III les chasse de tous ses États en 1609.

L'Espagne signe la même année une trêve de douze ans avec les Provinces-Unies. En 1610, l'assassinat du roi Henri IV de France permet l’avènement du jeune Louis XIII, alors âgé de neuf ans. La régence, confiée à la reine-mère Marie de Médicis, marque le début d'une politique pacifiste de rapprochement avec la maison de Habsbourg. À ce titre, elle conclut les mariages de ses enfants avec ceux du roi d'Espagne : en 1615, Louis XIII de France épouse l'infante Ana María, fille aînée du roi d'Espagne (que les Français nomment par la suite Anne d'Autriche) et Élisabeth de France (que les Espagnols nomment de leur côté Isabel de Borbón) épouse le prince des Asturies, futur Philippe IV.

C'est également sous Philippe III qu'éclate la guerre de Trente Ans (1618-1648), dans laquelle il prend parti pour sa maison, la maison d'Autriche, et qu'ont lieu la conjuration de Venise (1618), ainsi que l'occupation par les troupes espagnoles de la Valteline (1620)[3].

En 1618, il reçoit Laurent de Brindes qui vient plaider la cause des Napolitains confrontés au vice-roi duc d'Osuna. Ce dernier, victime de ses intrigues (ou de ses détracteurs) est démis et enfermé dans une forteresse.

La mort de Philippe III[modifier | modifier le code]

Compromis dans différentes affaires, le duc de Lerma est renvoyé en 1618 et remplacé par son fils, le duc d'Uceda, mais celui-ci n'a pas le temps de réformer l'État car le roi meurt dès 1621.

La mort du roi révèle la pesanteur du cérémonial de la cour espagnole. Malade depuis plusieurs années, le roi se plaint de la chaleur de la pièce. Le serviteur préposé à la cheminée étant absent, personne n'éteint le feu. Le roi meurt de déshydratation[4].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Marguerite d'Autriche-Styrie en 1609.

Le , Philippe III épouse sa cousine Marguerite d'Autriche-Styrie, sœur de l'empereur Ferdinand II. Ils eurent huit enfants :

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Histoire et civilisation de l'Espagne classique, 1492-1808 de Raphaël Carrasco, Claudette Dérozier et Annie Moliné-Bertrand. Nathan Université. http://www.cosmovisions.com/PhilippeIIIEspagne.htm
  2. Histoire et civilisation de l'Espagne classique, 1492-1808 de Raphaël Carrasco, Claudette Dérozier et Annie Moliné-Bertrand. Nathan Université.
  3. Histoire et civilisation de l'Espagne classique, 1492-1808 de Raphaël Carrasco, Claudette Dérozier et Annie Moliné-Bertrand. Nathan Université.
  4. Le Guide-manuel de la bonne compagnie de Pierre Boitard. Paris, Passard, 1851, p.12.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]