Phlebotominae — Wikipédia

Les Phlebotominae, ou phlébotomes, sont une sous-famille d'insectes de l’ordre des diptères, du sous-ordre des nématocères, de la super-famille des Psychodoidea (Lameere, 1936) et de la famille des Psychodidae.

Ce sont de tout petits insectes hématophages, qui peuvent être vecteurs de pathogènes de la santé humaine (bartonellose, arbovirose, leishmaniose) des genres Leishmania, Bartonella, Phlebovirus et Vesiculovirus.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

La classification des genres se fonde sur le nombre et la structure des segments des antennes et des palpes et sur le nombre et la disposition des nervures alaires (Rondani, 1843). À l'origine, le seul genre Phlebotomus Rondani regroupait toutes les espèces de Phlebotominae. En 1948, Theobald proposa la division de ce genre entre les espèces de l'ancien monde et celles du nouveau monde en quatre genres : Phlebotomus et Sergentomyia pour les espèces de la région paléarctique et Lutzomyia et Brumptomyia pour celles des régions néarctique et néotropicales.

Cette sous-famille est depuis divisée en six genres :

Récemment, un nouveau genre américain a été proposé : Edentomyia Galati, Andrade-Filho, da Silva & Falcao, 2003.

Éthologie[modifier | modifier le code]

Phlébotome (femelle) prenant son repas de sang, vecteur de la leishmaniose.

L’observation des phlébotomes est difficile en raison de leur petite taille, leur couleur pâle et leur vol rapide et saccadé. Ils fréquentent de plus des lieux obscurs, et la brièveté de leurs déplacements les rend discrets. La découverte des larves est encore plus délicate : elles vivent en général dans des milieux peu accessibles et sont parfois enterrées dans des détritus organiques divers.

Cependant, les adultes de plusieurs espèces gravitent au voisinage de l’homme et les femelles se nourrissent à ses dépens. Ils piquent à la tombée de la nuit, plus rarement pendant le jour, dans les habitations ou à proximité.

Certains se nourrissent sur les animaux à sang chaud et se rencontrent dans les clapiers, les porcheries, les étables, les écuries, les chenils, les poulaillers et dans les terriers.

D’autres piquent les animaux à sang froid et s'observent à l’entrée des gîtes de ces animaux et sous l’écorce des arbres, près des nids de lézards.

On peut également trouver des phlébotomes dans les grottes et les cavernes, vivant aux dépens des chauves-souris ou d’autres vertébrés habitant ces lieux.

Dans les régions sèches et arides, ils s’abritent pendant le jour dans les crevasses du sol, d’où ils ne sortent qu’à la faveur de la fraîcheur et de l’humidité de la nuit, dans les terriers des petits rongeurs où ils trouvent le calme, l’obscurité et l’humidité nécessaires à leur développement.

D’autres se multiplient en grand nombre dans les forêts humides des régions équatoriales.

En certaines saisons, on peut recueillir de nombreux individus appartenant à diverses espèces aussi bien dans les anfractuosités des gros arbres qu’à l’entrée des terriers.

Pour déloger les phlébotomes des refuges inaccessibles, l’emploi de la fumée de tabac donne de bons résultats.

Seules les femelles sont hématophages.

Répartition[modifier | modifier le code]

Si l'on rencontre les Phlébotomes sur tous les continents, ils ne dépassent cependant pas certaines latitudes. Très rares en Amérique du Nord et peu abondants en Australie, leur présence n'est pas signalée dans les pays nordiques. Ils sont, a contrario, fréquents dans le Bassin méditerranéen et en Afrique du Nord. Mais c'est dans les zones tropicales et subtropicales de l’Afrique, en Amérique du Sud et en Asie qu'on les trouve en plus grand nombre.

En France :

Outre le pourtour du bassin méditerranéen, des phlébotomes ont été observés bien plus au nord en France depuis quelques années[Quand ?].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

  • Genre Brumptomyia (24 espèces) :
    • Brumptomyia avellari (Costa Lima, 1942)
    • Brumptomyia beaupertuyi (Ortiz, 1954)
    • Brumptomyia galindoi (Fairchild & Hertig, 1947),
    • Brumptomyia hamata (Fairchild & Hertig, 1947),
    • Brumptomyia leopoldoi (Rodríguez, 1953)
    • Brumptomyia pentacantha (Barretto, 1947)
    • Brumptomyia mesai (Sherlock, 1962)
    • Brumptomyia pintoi (Costa Lima, 1932)
    • Brumptomyia travassosi (Mangabeira, 1942)


  • Genre Lutzomyia
    • Lutzomyia aclydifera (Fairchild & Hertig)
    • Lutzomyia anduzei (Rozeboom, 1942)
    • Lutzomyia brasiliensis (Costa Lima, 1932)
    • Lutzomyia bursiformis (Floch & Abonnent, 1944)
    • Lutzomyia longipalpis (Lutz & Neiva, 1912) principal vecteur de leishmaniose viscérale en Amérique du sud.
    • Lutzomyia antunesi (Coutinho, 1939)
    • Lutzomyia aragaoi (Costa Lima, 1932).
    • Lutzomyia ayrozai
    • Lutzomyia barrettoi (Mangabeira, 1942).
    • Lutzomyia bifoliata
    • Lutzomyia camposi
    • Lutzomyia carrerai thula
    • Lutzomyia columbiana
    • Lutzomyia dendrophyla
    • Lutzomyia dubitans
    • Lutzomyia dysponeta
    • Lutzomyia emberai Bejarano, Duque, Vélez 2004
    • Lutzomyia evansi
    • Lutzomyia fairtigi
    • Lutzomyia gomezi
    • Lutzomyia hartmanni
    • Lutzomyia howardi
    • Lutzomyia intermedia
    • Lutzomyia lichyi
    • Lutzomyia manciola Ibanez-Bernal, 2001
    • Lutzomyia migonei
    • Lutzomyia olmeca bicolor
    • Lutzomyia panamensis
    • Lutzomyia pia
    • Lutzomyia (Trichophoromyia) pabloi Barreto M, Burbano ME, Young DG. 2002
    • Lutzomyia saulensis
    • Lutzomyia scorzai
    • Lutzomyia serrana (Damasceno & Arouck)
    • Lutzomyia shannoni
    • Lutzomyia sordellii
    • Lutzomyia townsendi
    • Lutzomyia trapidoi
    • Lutzomyia trinidadensis
    • Lutzomyia verrucarum (Townsend, 1913) vecteur de Bartonellose
    • Lutzomyia vespertilionis
    • Lutzomyia walkeri (Newstead, 1914)
    • Lutzomyia whitmani
    • Lutzomyia youngi
    • Lutzomyia yuilli


  • Genre Phlebotomus (espèces de la région afrotropicale)
Phlebotomus (Anaphlebotomus) vaomalalae, mâle holotype[1]
Phlebotomus (Anaphlebotomus) vaomalalae, femelle allotype[1]
    • Phlebotomus (Adlerius) arabicus Theodor, 1953
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) berentiensis (Léger et Rodhain, 1978)
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) fertei Depaquit, Léger & Robert 2002
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) fontenillei (Depaquit, Léger et Robert, 2004)
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) huberti Depaquit, Léger & Robert 2002
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) rodhaini Parrot, 1930
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) rousettus Davidson, 1981
    • Phlebotomus (Anaphlebotomus) vaomalalae Randrianambinintsoa, Léger & Depaquit, 2013[1]
    • Phlebotomus (Larroussius) aculeatus Lewis, Minter & Ashford, 1974
    • Phlebotomus (Larroussius) ashfordi Gebre-Michael & Lane, 1996
    • Phlebotomus (Larroussius) elgonensis Ngoka, Madel & Mutinga, 1975
    • Phlebotomus (Larroussius) fantalensis Lewis, Minter & Ashford, 1974
    • Phlebotomus (Larroussius) gibiensis Lewis, Minter & Ashford, 1974
    • Phlebotomus (Larroussius) guggisbergi Kirk & Lewis, 1952
    • Phlebotomus (Larroussius) longipes Parrot & Martin, 1939
    • Phlebotomus (Larroussius) orientalis Parrot, 1936
    • Phlebotomus (Larroussius) pedifer Lewis, Mutinga & Ashford, 1972
    • Phlebotomus (Larroussius) perfiliewi Parrot, 1939[2]
    • Phlebotomus (Larroussius) somaliensis Abonnenc, Adam & Bailly-Choumara, 1959
    • Phlebotomus (Paraphlebotomus) alexandri Sinton, 1928
    • Phlebotomus (Paraphlebotomus) mireillae Killick-Kendrick, 1997
    • Phlebotomus (Paraphlebotomus) saevus Parrot & Martin, 1939
    • Phlebotomus (Paraphlebotomus) sergenti Parrot, 1917
    • Phlebotomus (Phlebotomus) bergeroti Parrot, 1934
    • Phlebotomus (Phlebotomus) duboscqi Neveu-Lemaire, 1906
    • Phlebotomus (Phlebotomus) papatasi (Scopoli, 1786)
    • Phlebotomus (Spelaeophlebotomus) gigas Parrot & Schwetz, 1937
    • Phlebotomus (Spelaeophlebotomus) minteri Lewis, 1982
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) celiae Minter, 1962
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) grovei Downes, 1971
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) katangensis Bequaert & Walravens, 1930
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) martini Parrot, 1936
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) rossi De Meillon & Lavoipierre, 1944
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) taylori Davidson, 1982
    • Phlebotomus (Synphlebotomus) vansomerenae Heisch, Guggisberg & Teesdale, 1956


  • Genre Sergentomyia (espèces de la région afrotropicale)


  • Genre Chinius (espèces d'Asie du sud-est)
    • Chinius junlianensis Leng, 1987 (Chine)
    • Chinius eunicegalatiae Léger, 2010 (Laos)
    • Chinius barbazani Léger, Depaquit & Beales, 2006 (Thaïlande)

Insectes vecteurs[modifier | modifier le code]

Leishmaniose[modifier | modifier le code]

Leishmaniose cutanée, maladie transmise par des phlébotomes, en Afrique du Nord ; Leishmania infantum = vert, Leishmania major = bleu, Leishmania tropica = rouge[3].


Le phlébotome est un insecte vecteur. S'il est infecté, sa piqûre transmet la leishmaniose ; seulement certaines espèces sont des vecteurs prouvés de la Leishmaniose.

En Europe, le réservoir est le chien. C'est lui qui est principalement touché par la maladie. Les cas humains restent rares.

En Amérique du Sud (Guyane), le paresseux à deux doigts (unau) Choloepus didactylus (Linnaeus, 1758) est le réservoir du protozoaire Leishmania braziliensis guyanensis responsable de leishmanioses cutanées du type espundia. La transmission s'effectue par un autre phlébotome, Lutzomyia umbratilis.

Autres maladies[modifier | modifier le code]

Anecdotes[modifier | modifier le code]

Galerie: anatomie des Phlebotominae[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Randrianambinintsoa, F. J., Léger, N., Robert, V. & Depaquit, J. 2013: Phlebotomine sand flies from Madagascar (Diptera: Psychodidae). VII. An identification key for Phlebotomus with the description of Phlebotomus (Anaphlebotomus) vaomalalae n. sp. Parasite, 20, 6. DOI 10.1051/parasite/2013005
  2. W. Barhoumi, I. Chelbi et E. Zhioua, « Effet du développement des systèmes d’irrigation dans les zones arides sur l’établissement de Phlebotomus (Larroussius) perfiliewi Parrot, 1939 », Bulletin de la Société de pathologie exotique, vol. 105,‎ , p. 403–405 (ISSN 0037-9085 et 1961-9049, DOI 10.1007/s13149-012-0261-x, lire en ligne, consulté le )
  3. K. Aoun et A. Bouratbine, « Cutaneous Leishmaniasis in North Africa: a review. », Parasite, vol. 21,‎ , p. 14 (PMID 24626301, PMCID 3952656, DOI 10.1051/parasite/2014014, lire en ligne Accès libre).

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Jérôme Depaquit, Bernard Pesson, Denis Augot, James Gordon Campbell Hamilton, Phillip Lawyer et Nicole Léger, « Proceedings of the IX International Symposium on Phlebotomine Sandflies (ISOPS IX), Reims, France, June 28th–July 1st, 2016 », Parasite, vol. 23,‎ , E1 (DOI 10.1051/parasite/2016051, lire en ligne Accès libre)
  • (en-GB) Eunice A. B. Galati, Fredy Galvis-Ovallos, Phillip Lawyer, Nicole Léger et Jérôme Depaquit, « An illustrated guide for characters and terminology used in descriptions of Phlebotominae (Diptera, Psychodidae). », Parasite, vol. 24,‎ , p. 26 (ISSN 1252-607X, PMID 28730992, DOI 10.1051/parasite/2017027, lire en ligne Accès libre)

Liens externes[modifier | modifier le code]