Pierre Bayle — Wikipédia

Pierre Bayle
Portrait de Pierre Bayle par Louis Ferdinand Elle.
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Algemene Begraafplaats Crooswijk
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Pierre Bayle, né le au Carla-le-Comte, près de Pamiers en Pays de Foix (aujourd'hui Ariège), et mort le à Rotterdam, est un philosophe, écrivain et lexicographe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille, jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Pierre Bayle est le second fils d’un pasteur protestant. Instruit par son père, il apprend le grec et le latin. À cause de la pauvreté de sa famille, il doit attendre la fin des études de son frère aîné, Jacob, pour commencer son cursus à l'Académie protestante de Puylaurens.

En 1669, il entre au collège des jésuites de Toulouse et se convertit au catholicisme. Après dix-sept mois, le , il abjure et revient au protestantisme. En tant que relaps, il doit s'exiler à Genève, où il entreprend des études de théologie et de philosophie et découvre notamment la pensée de Descartes. Il gagne sa vie en étant précepteur.

Il revient incognito en France – pendant quelques années, il signe du nom de Bêle – travaillant comme précepteur à Rouen (1674) puis à Paris. En 1675, sur les instances de son ami Jacques Basnage, il est candidat à un poste d'enseignant à l’Académie protestante de Sedan où, à l’issue d’un concours et grâce au soutien de Pierre Jurieu, il est nommé professeur de philosophie et d'histoire

En 1681, dans le cadre des mesures anti-protestantes, Louis XIV fait fermer l’Académie de Sedan et Bayle doit s'exiler aux Provinces-Unies. Le , il est nommé professeur de philosophie et d’histoire à l’École illustre de Rotterdam. Il publie en 1682 sa célèbre Lettre sur la comète, rééditée en 1683 sous le titre de Pensées diverses sur la comète — auxquelles viendront s'ajouter par la suite une Addition et une Continuation. Il y dénonce les superstitions et l'idolâtrie, et développe le paradoxe de l'athée vertueux dans Pensées diverses écrites à un docteur de Sorbonne à l'occasion de la Comète qui parut au mois de décembre 1680 : « Il n’est pas plus étrange qu’un athée vive vertueusement, qu’il est étrange qu’un chrétien se porte à toutes sortes de crimes ». Il critique l’Histoire du calvinisme de l'ex-jésuite Louis Maimbourg.

Nouvelles de la République des Lettres[modifier | modifier le code]

En 1684, Pierre Bayle crée et rédige un périodique de critique littéraire, historique, philosophique et théologique, les Nouvelles de la république des lettres, qui rencontre dans toute l’Europe un rapide succès. Il rédige des comptes rendus de livres publiés et donne toutes sortes de renseignements sur les auteurs dans un style et sur un ton qui restent accessibles. Il entre ainsi en relation avec les principaux savants de son temps. Il n'existe pas alors de distinction nette entre la « littérature » et la « science »[1]. En 1687, Bayle, malade, doit abandonner la rédaction de ce périodique qui sera repris par la suite, mais dont le véritable continuateur est l'avocat Henri Basnage de Beauval, qui crée l'Histoire des ouvrages des savants.

En 1685, après la révocation de l’édit de Nantes, Bayle apprend la mort en prison de son frère Jacob, qui avait refusé d'abjurer. Dans son Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ : « Contrains-les d’entrer », il dénonce l'intolérance et prône la tolérance civile à l'égard de toutes les confessions chrétiennes, du judaïsme, de l'islam et même pour les athées. En 1690 paraît un Avis important aux réfugiés exhortant les protestants au calme et à la soumission politique, ce qui provoque la colère de Pierre Jurieu. Ses ennemis, à la tête desquels se trouve Jurieu, parviennent à le faire destituer de sa chaire en 1693.

Les questions politiques[modifier | modifier le code]

En réalité, au-delà des querelles personnelles, ce sont deux conceptions politiques qui s'affrontent. Jurieu est partisan de la théorie du contrat[2], et affirme que « le peuple est celui qui fait les rois » et que « quand une des deux parties vient à violer ce pacte, l'autre est dégagée »[3]. Bayle, suivant son « éthique d'historien »[3] prône une loyauté envers la France. De là, deux attitudes pratiques. Jurieu pousse ses coreligionnaires à soutenir Guillaume III d'Orange contre Louis XIV pour instaurer en France une république. Bayle estime cette attitude risquée pour les protestants français qui soutiendraient les adversaires de Louis XIV engagé dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Le Dictionnaire historique et critique[modifier | modifier le code]

Ceci ne le gêne pas particulièrement pendant la préparation de son Dictionnaire historique et critique, œuvre majeure qui préfigure l'Encyclopédie. Ce dictionnaire se veut, en première intention, la correction des erreurs des auteurs des dictionnaires précédents (en particulier Louis Moréri). Mais Bayle précise son projet dans la préface :

« Or voici de quelle manière j'ai changé mon plan, pour tâcher d'attraper mieux le goût du public. J'ai divisé ma composition en deux parties : l'une est purement historique, un narré succinct des faits : l'autre est un grand commentaire, un mélange de preuves et de discussions, où je fais entrer la censure de plusieurs fautes, et quelquefois même une tirade de réflexions philosophiques ; en un mot, assez de variété pour pouvoir croire que par un endroit ou par un autre chaque espèce de lecteur trouvera ce qui l'accommode[4]. »

Véritable labyrinthe, ce dictionnaire est composé d’articles emboîtés les uns dans les autres, en plus des nombreuses notes et citations où se trouve en réalité l'essentiel de la réflexion. D’une certaine façon, Bayle, dans ce dictionnaire, pratique l’hypertexte en tant que le péritexte est plus abondant que le corps du texte. À travers une pensée en apparence errante, le principal enseignement de Bayle est que le monde ne se réduit jamais à une vision manichéenne et suppose le croisement permanent des points de vue et des opinions contradictoires[5].

Pierre Jurieu le dénonce au consistoire comme impie et au Prince d’Orange, devenu roi d’Angleterre, comme ennemi de l’État et partisan secret de la France. Mais grâce à la protection de Lord Shaftesbury, il échappe aux poursuites. Les dernières années de Bayle sont consacrées à divers écrits, provenant dans beaucoup de cas des critiques faites sur le Dictionnaire, qu’il cherche le reste de sa vie à développer.

Pierre Bayle meurt de la tuberculose à Rotterdam le . Dans une de ses dernières lettres, il écrit : « Je meurs de la mort du philosophe chrétien, persuadé et pénétré des bontés et de la miséricorde de Dieu »[6].

Philosophie[modifier | modifier le code]

Bayle est surtout connu comme philosophe sceptique. Dans son Dictionnaire, il se plaît à exhumer les opinions les plus paradoxales et à les fortifier d’arguments nouveaux, sans toutefois les prendre à son propre compte. Il pense que l'objectivité historique est possible si on respecte les principes fondamentaux de la critique historique, mais que cette objectivité n'est pas la vérité et que l'erreur est toujours possible : elle est causée par les préventions, les préjugés de l'éducation et les passions. Avec l’incrédulité qui règne dans ses écrits, il est déjà par son souci de la tolérance un philosophe au sens du XVIIIe siècle et il a frayé la voie à Voltaire. Ce dernier a d'ailleurs écrit dans la préface de son Poème sur le désastre de Lisbonne que Pierre Bayle est « le plus grand dialecticien qui ait jamais écrit. »

Hommages[modifier | modifier le code]

En France[modifier | modifier le code]

  • En 1879, le village natal de Pierre Bayle, Le Carla-le-Comte, prend le nom de Le Carla-Bayle, en l'honneur du philosophe, conçu comme un symbole républicain.
  • Le , une statue en son honneur a été inaugurée à Pamiers comme « réparation d’un long oubli » au milieu de polémiques politico-religieuses, au moment de la discussion à l'Assemblée nationale de la loi de séparation des Églises et de l'État[7]. Cette inauguration faisait suite à une première délibération du conseil municipal le , sur l’initiative d’Albert Tournier, futur député, radical-socialiste. Le comité constitué sous la présidence du maire Edmond Durrieu mènera le projet à son terme avec son adoption définitive le et l'accord par la ville d'une subvention de 1 000 francs et de la concession de l’emplacement. La statue est due à Honoré Icard, qui est rémunéré 10 000 francs pour cette œuvre. Cette statue est envoyée à la fonte sous le régime de Vichy et n'a pas été remplacée par la suite[8]. En 2007, le buste de Pierre Bayle qui se trouvait dans la cour de la mairie a été remisé dans les réserves, victime collatérale de l'enlèvement du buste du révolutionnaire Marc-Guillaume-Alexis Vadier à l'initiative du maire André Trigano[9]. Pamiers a aujourd'hui un collège Pierre Bayle.
  • À Sedan, un lycée porte son nom[10].
  • La Poste française a émis un timbre à son effigie le [11].

Aux Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Monument commémoratif des tombes protestantes wallonnes au cimetière de Crooswijk (Pierre Bayle y est mentionné).

Aux Pays-Bas, la mémoire de Pierre Bayle, qui y a vécu et publié pendant 25 ans, est restée vivace, particulièrement à Rotterdam, lieu de son décès :

  • la tombe de Pierre Bayle se situait dans l'ancienne église wallonne de Rotterdam. Après sa destruction en 1922, l'ensemble des dépouilles ont été regroupées au cimetière de Crooswijk, où un monument rappelle la présence dans l'ossuaire, entre autres, des restes de Pierre Bayle et de ceux de son adversaire Pierre Jurieu ;
  • en 1959, une rue du centre-ville de Rotterdam reçoit le nom de rue Pierre Bayle (Pierre Baylestraat). Dans cette rue se trouve l'église wallonne actuelle de Rotterdam, fondée par les réfugiés huguenots arrivés sur place à la même époque que Pierre Bayle ;
  • en 2012 est installée sur le parvis de l'église Saint-Laurent de Rotterdam (Grotekerkplein), à proximité de la grande statue en pied d’Érasme, une œuvre d'art commémorative de Pierre Bayle, un banc portant l'inscription en français « Pierre Bayle le philosophe de Rotterdam (1647-1706) »[12].
Banc public à la mémoire de Pierre Bayle, à Grotekerkplein, Rotterdam

La philosophie de Pierre Bayle est aussi très présente dans les esprits :

  • depuis 1989, une conférence Pierre Bayle a lieu tous les deux ans à Rotterdam, qui donne à une personnalité scientifique l'occasion de s'exprimer sur une question philosophique d'actualité. Elle est organisée par la Fondation Pierre Bayle qui se fixe le double objectif de développer la culture de la réflexion philosophique et de stimuler le climat intellectuel de Rotterdam[13] ;
  • au sein de l'Université Radboud de Nimègue, l'Institut Pierre Bayle se consacre aux recherches historiques sur les périodes moderne et contemporaine ;
  • depuis 1956, le prix Pierre Bayle récompense tous les deux ans un critique d'art ou littéraire. Parmi les lauréats figurent Hans Warren (1970), Aad Nuis (1984) et Michaël Zeeman (2010).

Publications[modifier | modifier le code]

Une édition condensée du Dictionnaire historique et critique datée de 1780.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. voir Ulrich Ricken, « Le champ lexical Science-Littérature en français et en allemand » in Dix-huitième siècle, 1978, No. 10, p. 33 et sq
  2. Dans ses Lettres pastorales adressées aux fidèles de France qui gémissent sous la captivité de Babylone
  3. a et b Cité d'après J. Touchard, Histoire des idées politiques (Paris, 1971), I, p. 357, par Michel Baridon : « Lumières et Enlightenment. Faux parallèle ou vraie dynamique du mouvement philosophique ? » in Dix-huitième siècle, op. cit., p. 51
  4. « Dictionnaire historique et critique. T. XVI, Préfaces des éditions précédentes, vie de Bayle et table des matière », sur Gallica, 1820-1824 (consulté le ).
  5. Sur le travail de Bayle, voir Dictionnaire historique et critique. Miscellanea philosophica, par Alexandre Laumonier, Paris, Les Belles Lettres, 2015, 296 p. Notice.
  6. Jean-Pierre Jossua, « Pierre Bayle précurseur des théologies modernes de la liberté religieuse », Revue des sciences religieuses, vol. 39, no 2,‎ , p. 118 (DOI 10.3406/rscir.1965.2413, lire en ligne)
  7. Louis Claeys, Une place de la République aux multiples visages, publié le 19/02/2017, article du journal La Dépêche, consulté le 1er septembre 2017[1]
  8. Monument à Pierre Bayle – Pamiers (disparu), fiche créée par Dominique Perchet sur le site e-monument.net le 6 juillet 2011, consultée le 1er septembre 2017
  9. Jean-Philippe Cros, "Deux cents ans après sa mort, le « guillotineur » Vadier fait s'affronter André Trigano et son opposition", article du journal La Dépêche, publié le 18/7/2008, article du journal La Dépêche, consulté le 1er septembre 2017[2]
  10. Site officiel du lycée Pierre Bayle de Sedan.
  11. « Timbre : 2006 Pierre Bayle 1647-1706 »
  12. (nl) Mise en place du banc public à la mémoire de Pierre Bayle, article du site www.stadshartrotterdam.nl, publié le 28 octobre 2012, consulté le 1er septembre 2017[3]
  13. (nl) Site de la Fondation Pierre Bayle, consulté le 1er septembre 2017[4]
  14. Tome premier, A-B ; tome premier, C - G ;tome second, H-O ; tome second, P-Z (Google Books)
  15. Accès à l'édition de 1740 : recherche par mot-clé et accès au fac similé de l'édition de 1740 (projet ARTFL)
  16. Accès en micro-fiches (Gallica).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Des Maizeaux, Vie de Bayle, 1732
  • Jean Raynal, « Pierre Baile », dans Histoire de la ville de Toulouse avec une notice des hommes illustres, une suite chronologique et historique des évêques et archevêques de cette ville, et une table générale des capitouls, depuis la réunion du comté de Toulouse à la Couronne, jusqu'à présent, Toulouse, Jean-François Forest, (lire en ligne), p. 389-390
  • Olivier Abel & Pierre-François Moreau (dir.), Pierre Bayle : la foi dans le doute, Genève-Paris : Labor et Fides, 1995.
  • Olivier Abel, Pierre Bayle. Les paradoxes politiques, Paris, Michalon, « Le bien commun », 2017, 125 p.
  • Hubert Bost :
    • Pierre Bayle, Paris : Fayard, 2006.
    • Bayle historien, critique et moraliste, Turnhout : Brepols, 2006.
    • avec Philippe de Robert (éd.), Pierre Bayle, citoyen du monde. De l’enfant du Carla à l’auteur du Dictionnaire, Paris : Champion, 1999.
    • avec Antony McKenna (éd.), Les « Éclaircissements » de Pierre Bayle. Édition des « Éclaircissements » du Dictionnaire historique et critique et études, Paris : Champion, 2010.
    • Bayle calviniste libertin, Paris : Honoré Champion, 2021.
  • Jean-Jacques Bouchardy, Pierre Bayle : La nature et la « nature des choses », Paris : Champion, 2001.
  • Stefano Brogi, Teologia senza verità : Bayle contro i « rationaux », Milano, 1998.
  • Wiep van Bunge & Hans Bots (éd.), Pierre Bayle (1647-1706), le « Philosophe de Rotterdam » : Philosophy, Religion and Reception, Leiden, 2008.
  • Isabelle Delpla & Philippe de Robert (éds.), La raison corrosive : Études sur la pensée critique de Pierre Bayle, Paris : Champion, 2003.
  • Paul Dibon (éd.), Pierre Bayle : Le philosophe de Rotterdam, Paris : Vrin, 1959.
  • Paul Hazard, La crise de la conscience européenne, 1935, rééd. Fayard, 2014.
  • Sally Jenkinson :
    • (dir.), Bayle: Political Writings, Cambridge UK: Cambridge University Press, 2000.
    • Reflections on Pierre Bayle and Elizabeth Labrousse, and their Huguenot critique of intolerance, Proc. Huguenot Soc., 27: 325-334, 2000.
  • Jean-Pierre Jossua, Pierre Bayle ou l’obsession du mal, Paris : Aubier-Montaigne, 1977.
  • John Kilcullen, Sincerity and Truth : Essays on Arnauld, Bayle, and Toleration, Oxford : Clarendon Press, 1998.
  • Élisabeth Labrousse :
    • Pierre Bayle, La Haye : M. Nijhoff. t. I : Du Pays de Foix à la cité d’Érasme, 1963 (2e éd. 1985) et t. II Hétérodoxie et rigorisme, 1964 (2e éd., Paris : A. Michel, 1996).
    • Notes sur Bayle. Paris : Vrin, 1987.
  • John Christian Laursen, « The Necessity of Conscience and the Conscientious Persecutor : The Paradox of Liberty and Necessity in Bayle’s Theory of Toleration », dans Luisa Simonutti (dir.), Dal necessario al possible : determinismo e liberta nel pensiero anglo-olandese del XVII secolo, Milan, 2001, p. 211-228.
  • H. H. M. Van Lieshout, The Making of Pierre Bayle’s Dictionnaire historique et critique, Amsterdam-Utrecht : APA, 2001.
  • Antony McKenna & Gianni Paganini (éd.), Pierre Bayle dans la République des lettres : philosophie, religion, critique, Paris : Champion, 2004.
  • (éd.) Michelle Magdelaine, Maria-Cristina Pitassi, Ruth Whelan, Antony McKenna, De l’Humanisme aux Lumières, Bayle et le protestantisme, Paris – Oxford, Universitas – Voltaire Foundation, 1996.
  • Gianluca Mori, Bayle philosophe, Paris : Champion, 2001.
  • Barbara de Negroni, Intolérances : Catholiques et protestants en France, 1560-1787, Paris : Hachette, 1996.
  • Walter Rex, Essays on Pierre Bayle and Religious Controversy, La Haye : Nijhoff, 1965.
  • Philippe de Robert et al. (éd.), Le Rayonnement de Bayle, (SVEC 2010:06), Oxford : Voltaire Foundation, 2010.
  • Pierre Rétat, Le Dictionnaire de Bayle et la lutte philosophique au XVIIIe siècle, Paris : Les Belles Lettres, 1971.
  • Todd Ryan, Pierre Bayle's Cartesian Metaphysics : Rediscovering Early Modern Philosophy, Routledge, 2009.
  • Karl C. Sandberg, At the Crossroads of Faith and Reason. An Essay on Pierre Bayle, Tucson : University of Arizona Press, 1966.
  • Nicola Stricker, Die maskierte Theologie von Pierre Bayle, Berlin – New York, 2003.
  • (éd.) Jean Sgard. Dictionnaire des journalistes : 1600-1789. Vol. 1 A-J, Voltaire Foundation, 1999, pp.58-60

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]