Pierre de Bologne — Wikipédia

Pierre de Bologne
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Fratrie
Autres informations
Membre de
Odes sacrées, 1758, signées « M. de Bologne, de l'Amérique ».

Pierre de Bologne, dit Pierre de Bologne IId, né en 1706 en Martinique et mort le à Dardenac, Gironde[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à la Martinique en 1706, dans une famille arrivée aux Amériques dès le XVIIe siècle, il est le fils de Pierre, propriétaire esclavagiste d'une sucrerie et plantation (l'habitation La Ramée), officier dans la milice de la colonie, sous les ordres d'Antoine de Longvilliers de Poincy[2], et de Catherine Herigoyen[3]. Son frère Georges, futur gentilhomme de la chambre du Roi[4] et père du fameux chevalier de Saint George s'occupant de la gestion des plantations. Il épouse en 1738, à Angoulême, une jeune rochelaise, Bénédictine Husson[2]. Peu après le décès de son père survenu en 1744, Pierre effectue plusieurs séjours dans les Caraïbes.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il entre dans la maison militaire du Roi comme mousquetaire. Il y sert encore lorsque sont publiées ses premières Odes sacrées, en 1736[5].

Le poète[modifier | modifier le code]

Versé très tôt dans la poésie, Pierre de Bologne s'oriente vers la carrière des armes. D'une santé jugée fragile, il est contraint de quitter le service[6].

L'Académie royale des belles lettres, sciences et arts de La Rochelle le reçoit comme associé en 1740[7].

Le 15 mai 1748, il est reçu à l'Académie des sciences et belles lettres de Marseille[8].

Il acquiert le 13 novembre 1749[9] une charge de secrétaire du roi, audiencier près la chancellerie du Parlement de Metz[9] et s'offre ainsi un emploi souple et rémunérateur, qui lui confère également la noblesse au premier degré[10].

Pierre peut ainsi se consacrer plus aisément aux lettres et à la poésie. Il partage sa vie entre sa plantation à La Martinique, où il fait enregistrer ses titres au greffe[11] du conseil souverain en 1755[11] et Paris, où paraît, en 1758 un nouveau recueil, salué par le Journal littéraire qui lui réserve le commentaire suivant : « [Pierre de Bologne] sut remplacer l'enthousiasme par la pureté, l'éloquence et l'harmonie »[12].

Il est déjà membre des académies des sciences et belles lettres d'Angers, de la Rochelle et de Marseille lorsqu'il épouse, en 1774, Marie Banizette[2]. De sa première épouse, morte en 1772, il avait eu plusieurs enfants.

Il revend sa charge en 1781[13] et consacre à la poésie les dernières années de sa vie.

Il est peut-être membre des Inestricati de Bologne lorsque paraît en 1786, Les Amusements d'un septuagénaire[14].

Il meurt en 1792[15] à Dardenac.

La chancellerie du Parlement de Metz[modifier | modifier le code]

Comme toutes les cours, le parlement de Metz possède une chancellerie[16]. Se pressent dans ses bureaux, conseillers référendaires, contrôleurs, huissiers, garde-scel et secrétaires[17].

Ils forment un corps soudé, dont les membres ne jouissent pas de la considération de la grande robe parlementaire, ni, en général, de celle de la noblesse, mais chaque officier bénéficie, moyennant la finance de sa charge, des privilèges du second ordre[18]. Ils sont chargés d'authentifier, de contrôler, taxer et expédier les jugements émis par la cour[17].

Parmi eux, les conseillers référendaires et les secrétaires du Roi. Ces derniers payent très cher leur charge, mais elle est également un bon placement, et le titulaire peut résider dans une autre ville, cumuler une autre office tandis qu'il peut mettre celui ci en ferme. Pierre de Bologne le résigne en 1781, après en avoir été titulaire pendant 32 ans[19].

Œuvres poétiques[modifier | modifier le code]

Poète lyrique, mais d'un genre moins prisé au XVIIIe siècle, Pierre de Bologne est auteur de poésies diverses et odes sacrées qui ont été imprimées entre 1736[20] et 1821. Les Académies de La Rochelle, d'Angers, de Marseille en France et probablement l'Académie des Inestricati de Bologne en Italie, l'avaient admis au nombre de leurs membres.

Selon Les trois siècles de littérature française, publié en 1781, "sans une certaine fatalité qui préside aux réputations, il serait aussi connu qu'il mérite de l'être". L'abbé Sabatier , critique littéraire du XVIIIe, le place parmi les poètes qui ont le mieux réussi dans les odes sacrées, après le marquis de Pompignan et Jean Baptiste Rousseau[21]. Il est évidemment cité dans le dictionnaire portatif des poètes français, morts depuis 1050 jusqu'en 1804, publié la même année[22].


  • 1736 : Pierre de Bologne, poésies sacrées, ou odes tirées des psaumes, Amsterdam, aux dépens de la compagnie, 1736, 12° 86 p[20]
  • 1738 : Pierre de Bologne, Ode sur la tempête qui ravagea les isles amériques[23]
  • 1745 : Pierre de Bologne, Ode au Roy par M. de Bologne : XVIIIe siècle-XIXe siècle : 1650-1820, S. l., Publication : Thiboust, . Notice BNF n° FRBNF39375865.
  • 1746 : Pierre de Bologne, de l'Amérique, Associé à l'Académie royale des Belles-Lettres de La Rochelle, Poésies diverses dédiées a Monseigneur le Dauphin : XVIIIe siècle, Imprimé à Angoulème, Se vend à Paris, chez les Frères Guérin, . Notice BNF n° FRBNF30123763.
  • 1758 : Pierre de Bologne et Thiboust, Louis Philippe duc d'Orléans, Collaborateurs, Odes sacrées dédiées à Monseigneur le Dauphin par M. de Bologne et poésies diverses du même auteur : XVIIIe siècle-XIXe siècle : 1650-1820, Paris, Publié par Vve Thiboust, (lire en ligne).Notice BNF n° FRBNF30123762. L'édition est annoncée en ces termes dans la correspondance de Grimm et Diderot :

« Un Américain, M. de Bologne, vient de donner un recueil de poésie sacrées[24], suivi de poésies diverses dont quelques-unes sont latines. Je ne crois pas que ce poête se trouve jamais placé à côté du grand Rousseau dans les cabinets où il y aura du choix. Ce recueil a déjà été imprimé, il reparaît considérablement augmenté. Vous trouverez à la fin la traduction du premier livre de Télémaque en vers latins. (Grimm & Diderot)[25]. »

  • 1747 : Pierre de Bologne, in Nouveau choix de poésies morales et chrétiennes dédié à la Reine, Tome III livre XII, Odes tirées des Psaumes VI et XXVII, page 249 à 278, Adrien Claude Fort de La Morinière, MDCCXLVII.in 4° en 3 volumes.[26]
  • 1769 : Pierre de Bologne, Œuvres de Pierre de Bologne comprenant : Amusements d'un Septuagénaire, ou contes, anecdotes, bons mots, naïvetés, mis en vers, Poésies diverses, Odes sacrées : XVIIIe siècle :, .
  • 1786 : Pierre de Bologne, Amusemens d'un septuagénaire, ou Contes, anecdotes, bons mots, naïvetés, etc., mis en vers, Paris, Poinçot, (OCLC 320052334, BNF 30123760, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata

Publication posthume[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dr Hoefer, Nouvelle biographie générale: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nous jours, Volume 5, Firmin-Didot frères, éditeurs, Paris 1866 page 513
  2. a b et c Pierre Bardin, Joseph sieur de Saint Georges, le chevalier noir, Guénégaud, 2006, 243 pages, page 29.
  3. (en) Emil Smidak, Joseph Boulogne called chevalier de Saint Georges, Avenira Foundation, 1996, 303 pages, page 110.
  4. Pierre Bardin, Joseph sieur de Saint Georges, le chevalier noir, Guénégaud, 2006, 243 pages, page 62.
  5. Poésies sacrées, ou odes tirées des Psaumes, Amsterdam, aux dépens de la compagnie, 12° 86 p. MDCCXXXVI.
  6. (en) Gabriel Bannat, The chevalier de Saint Georges, virtuoso of the sword and the Bow, Hillsdale, New York, Pendragon Press, coll. « Lives in music / 7 », .
  7. Louis Étienne Arcère, histoire de la ville de La Rochelle et du pays d'Aunis, tome second, La Rochelle, chez René Jacob-Desbordes, MDCCLVII page 559.
  8. Louis Toussaint Dassy, l'Académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses membres, Marseille, Barlathier & Feissat, 1877.
  9. a et b Pierre Bardin, Joseph sieur de Saint Georges, le chevalier noir, Guénégaud, 2006, 243 pages, page 32.
  10. Jean-Louis Vergnaud, De l'âge des services au temps des vanités. La compagnie des conseillers-secrétaires du roi, maison, couronne de France, et de ses finances. Histoire, fonctions et privilèges, Cahiers Saint-Simon, année 1986 14, p. 55-70.
  11. a et b Louis de La Roque et Édouard de Barthélemy, Catalogue des gentilshommes en 1789 et des familles anoblies ou titrées depuis le premier empire jusqu'à nos jours 1806-1866, Annales du conseil souverain de la Martinique tome deuxième : XVIIIe – XIXe siècle : Période 1789-1866, Paris, E. Dentu, (lire en ligne)
  12. M. Frenom, L'Année Littéraire, Paris, MDCCLVIII.
  13. (en) Gabriel Bannat, The chevalier de Saint Georges, virtuoso of the sword and the Bow, Hillsdale, New York, Pendragon Press, coll. « Lives in music / 7 »,
  14. Pierre de Bologne, Amusemens d'un septuagénaire, ou Contes, anecdotes, bons mots, naïvetés, etc., mis en vers, (œuvre littéraire), Poinçot, Paris, 1786.
  15. Charles Dezobry, Dictionnaire général de biographie et d'histoire, de mythologie, de Géographie Ancienne et Moderne, Paris 1857, page 2126
  16. Emmanuel Michel, Biographie du Parlement de Metz, Conseiller honoraire à la cour impériale de Metz, membre de l'académie de cette ville, chevalier de la légion d'honneur. Metz, chez Nouvian, rue Neuve Saint Louis, 1883, page 38.
  17. a et b Yohann Travet, Les officiers de la chancellerie près la cour de parlement de Flandres (1774-1790), Revue du Nord, 2007/3 (no 371), pages 531 à 546
  18. Germain Antoine Guyot, Traité des droits, fonctions, franchises, exemptions, prérogatives et privilèges, tome 4, chez Visse, Paris, 1784, p. 110
  19. (en) Gabriel Bannat, The chevalier de Saint Georges, virtuoso of the sword and the Bow, Hillsdale, New York, Pendragon Press, coll. « Lives in music / 7 », 2006
  20. a et b Pierre M. Conlon, le siècle des Lumières, bibliographie chronologique (1747-1752) Tome III, librairie Droz, Genève 1984, page 513.
  21. Dr Hoefer, Nouvelle Biographie Générale, les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Firmin Didot, Paris 1842 page 513
  22. L. Philipon La Madeleine, dixtionnaire portatif des poêtes français, morts depuis 1050 jussu'en 1804, à Paris, chez Capelle & Renard, 1805.
  23. J-B Lautard, Histoire de l'Académie de Marseille, depuis sa fondation en 1726 Jusqu'en 1826, seconde partie, catalogue des membres et des associés, Achard 1829. Page 329.
  24. Odes sacrées, 1758, in-12
  25. Grimm & Diderot, Correspondance littéraire, philosophique et critique, par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc., revue sur les textes originaux... par Maurice Tourneux. Tome 3 : XVIIIe – XIXe siècle : 1758-1882, Paris, Tourneux, Maurice (1849-1917), 1877-1882 (lire en ligne).(BNF 31182767), lire en ligne sur Gallica.
  26. M. Formey, la France littéraire ou dictionnaire des auteurs françois vivans, Berlin, Haude & Spener, 1757 p. 183.

Liens externes[modifier | modifier le code]