Pillages du Zaïre — Wikipédia

Le général Mahele Lieko lors d'un discours invitant les soldats des forces armées zaïroises à défendre l'ordre et non à piller.

Les Pillages du Zaïre sont des émeutes et pillages qui ont eu lieu en septembre 1991 et en janvier 1993 dans la capitale du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo), et dans les autres villes principales du pays.

Presque tous les domaines de la vie de Kinshasa sont gravement touchés par les pillages successifs, tant sur le plan politique, économique que social.

Pillages de septembre 1991[modifier | modifier le code]

Les 23 et , les militaires, non payés, suivis de civils, se mettent à piller les magasins et les dépôts industriels. Le , une intervention militaire belge et française de 1 700 paras évacue les étrangers[1]. Les instructeurs militaires quittent également le pays, ce qui parachève la désorganisation des FAZ[2]. Le général Mahele Lieko est nommé chef d'état-major des FAZ et rétablit l'ordre[3] avec les soldats de la division spéciale présidentielle et du service d'action et de renseignement militaire, n'hésitant pas exécuter d'anciens subordonnés de la 31e brigade parachutiste coupables de pillages[4].

Pillages de janvier 1993[modifier | modifier le code]

À la suite d'une crise politique et économique aiguë, des billets de 5 millions de zaïres sont produits et distribués aux militaires comme paiement, mais ces billets sont refusés par les opérateurs économiques. Le , des militaires furieux des forces armées zaïroises (FAZ) pillent la capitale entière ; près de 2 000 personnes sont tuées (dont notamment l’ambassadeur de la France Philippe Bernard)[5]. La ville est pillée par la DSP et Mahele rétablit à nouveau l'ordre par la force[3]. Au moins 1 300 étrangers sont évacués[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ayimpam, Le Climat tempéré', 22 juin 2010.
  2. (en) Peter Abbott, Modern African Wars (4) : The Congo 1960–2002, Osprey, , 48 p. (ISBN 978-1-78200-076-1), p. 33.
  3. a et b François Soudan, « RDC : l’histoire secrète de la chute de Mobutu », Jeune Afrique, nos 1910-1911,‎ , p. 20-27 (lire en ligne).
  4. (en) « Part III: Zaire Who's Who », IRIN Briefing,‎ (lire en ligne).
  5. Munyengayi, Le Potentiel, 7 février 2005.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Théophile Ayimpam, « Les chroniques du Congo (suite et fin) : La longue et pénible transition », Le Climat tempéré,‎ (lire en ligne)
  • A2, Journal de 20h du 26 octobre 1991, INA (vidéo).
  • Martin Kalulambi Pongo, Transition et conflits politiques au Congo-Kinshasa, Paris, Karthala, , 366 p. (ISBN 2-84586-205-9, lire en ligne)
  • Pierre Kamba, Violence politique au Congo-Kinshasa, L’Harmattan,
  • « L’objectif de la mission : protéger l’évacuation », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  • Tshilombo Munyengayi, « Les pillages mettent Kinshasa à genoux en 1993 », Le Potentiel,‎ (lire en ligne)
  • Isidore Ndaywel è Nziem, « Du Congo des rébellions au Zaïre des pillages », Cahiers d’études africaines, vol. 38, nos 150-152,‎ , p. 417–439 (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]