Politique du chacun pour soi — Wikipédia

La politique du chacun pour soi (en anglais : beggar thy neighbour) est une politique, notamment économique, qui favorise le pays qui la met en place au détriment évident des pays partenaires. Une telle politique peut entraîner des cercles vicieux.

Concept[modifier | modifier le code]

La politique du chacun pour soi est une traduction de l'expression britannique « beggar thy neighbour »[1]. Elle désigne toute politique qui profite à un pays, au moins sur le court terme, en heurtant les autres[2]. Si un pays subventionne fortement un secteur économique tandis qu'un État étranger refuse d'intervenir dans son marché à lui, le pays qui subventionne donne un avantage à son industrie[3].

Une des mesures les plus classiques du chacun pour soi est la dévaluation compétitive[4]. Dans le cas où un pays dévalue sa monnaie, il s'octroie un avantage compétitif car sa devise devient moins coûteuse que celle des voisins, stimulant ainsi les exportations[2].

Les politiques du chacun pour soi peuvent toutefois dégénérer en des cercles vicieux. En effet, dès lors que tous les pays imitent une politique égoïste de type beggar thy neighbour, l'effet de la politique en question est contrecarré et annulé. La Grande Dépression a produit un tel effet[5],[6]. Le système de Bretton Woods a eu pour objectif de mettre en place des taux de change fixes afin d'éviter aux situations de chacun pour soi monétaires de se reproduire[2].

Les politiques du chacun pour soi sont aujourd'hui gérées par des règles de droit international et par des coopérations entre les pays[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. International Monetary Fund, IMF glossary : English-French-Spanish., International Monetary Fund, (ISBN 978-1-58906-645-8 et 1-58906-645-6, OCLC 137341663, lire en ligne)
  2. a b et c Kenneth A. Reinert, Ramkishen S. Rajan, Amy Jocelyn Glass et Lewis S. Davis, The Princeton encyclopedia of the world economy, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-3040-4, 1-4008-3040-0 et 1-282-69211-9, OCLC 667822707, lire en ligne)
  3. René Sandretto et Pascal Lamy, Le commerce international : analyses, institutions et politiques des États, (ISBN 978-2-8073-0737-7 et 2-8073-0737-X, OCLC 992987919, lire en ligne)
  4. Caroline Betts et Michael B. Devereux, « International Monetary Policy Coordination and Competitive Depreciation: A Reevaluation », Journal of Money, Credit and Banking, vol. 32, no 4,‎ , p. 722–745 (ISSN 0022-2879, DOI 10.2307/2601180, lire en ligne, consulté le )
  5. Dominique David, Marc Hecker et Institut français des relations internationales, 2019-2029, quel monde dans 10 ans?, vol. 1 (2019), (ISBN 979-10-373-0000-3, OCLC 1096192279, lire en ligne)
  6. Michel Dupuy, Fiches d'économie internationale : commerce international, finance internationale, macroéconomie ouverte : rappels de cours et exercices corrigés, (ISBN 978-2-340-03776-2 et 2-340-03776-X, OCLC 1158313473, lire en ligne)
  7. Dario Battistella, Jérémie Cornut et Élie Baranets, Théories des relations internationales, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-2465-6, DOI 10.3917/scpo.batti.2019.01, lire en ligne)