Pont Vieux (Nice) — Wikipédia

Le pont Vieux vers 1610.

Le pont Vieux, jadis appelé pont Saint-Antoine, est le seul ouvrage d’art bâti entre les deux rives du Paillon, du Moyen Âge au début du XIXe siècle dans la ville de Nice.
Il était situé dans l’axe actuel du numéro 22 boulevard Jean Jaurès / Lycée Masséna, et disparait du paysage urbain au cours des travaux de recouvrement du fleuve au début du XIXe siècle.
Autrefois, il était courant de protéger l’entrée principale d’une ville sous le patronage d’un saint: Saint Antoine est connu comme protecteur des maladies contagieuses comme la peste.

Historique[modifier | modifier le code]

Le pont Vieux est mentionné pour la première fois dans les archives de 1250[1] puis signalé en pierre en 1323[2] avec l’inscription « Pontem lapides prope Frates Minores ».
Dans les textes, il est souvent cité comme « Pontem Sancti Antonii » mais jamais décrit. Dès la fin du XVIe siècle, la documentation iconographique le représente avec trois arches, une porte-péage et deux refuges aménagés au-dessus des becs. Au XVIe siècle des crues importantes emportent par deux fois un pilier du pont occasionnant chaque fois des travaux de reconstruction. Ces travaux sont relatés par des inscriptions[3] encastrées dans la pile du pont.
Lors du siège franco-turc de 1543, il est démoli pour protéger la ville, puis reconstruit deux ans plus tard, en 1545.

Le pont Vieux dans sa "version moderne" au début du XXe siècle.


Données d'archives sur différents aménagements du pont :
  • 1615 - Caladage de la chaussée de circulation[4].
  • 1629 - Fabrication des chaînes pour le pont-levis[5].
  • 1642 - Pose de ferrures sur le pont-levis[6].
  • 1660 - Réparation de la serrure de la herse d’une porte[7].
  • 1663 - Remplacement de la cloche d’alarme[8].
  • 1688 - Réfection de l’arcade de la porte du pont en briques[9].
  • 1708 - Reconstruction de la première arche après le siège de 1706[10].
  • 1736 - Réparation du parapet des arcades du pont[11].
  • 1766 - Réaménagement des rampes permettant d’accéder au pont[12].

En 1833, le Consiglio d'Ornato constate des défauts de conformité sur des parties du pont.
Et, en 1921, sa destruction définitive intervient lors de la poursuite de la couverture du Paillon.

Tablier du pont pavé de briquettes au XVIe siècle.

Fouilles archéologiques[modifier | modifier le code]

En 2006-2007, une opération de fouilles est menée sur le site du pont Vieux, par l’Inrap, dans le cadre de l’aménagement du tramway.
Les vestiges découverts sur le site correspondent à plusieurs périodes :

  • l’accès au pont depuis le Vieux-Nice avec sa chaussée dallée des XIVe et XVe siècles ;
  • l’enceinte, où s'accroche le pont, et servant de digue sur le Paillon avec une inscription commémorative encastrée dans le mur datée du  ;
  • le tablier du pont pavé de briquettes et le départ d’une arche du XVIe siècle ;
  • le bastion du pont du XVIIe siècle et sa reconstruction au XVIIIe siècle, après le siège de 1706.

Le départ du pont du XVIIIe siècle ainsi que ses bastions du XVIIIe siècle sont recouverts de remblais, lors du surélèvement du quai et de la création du boulevard, au début du XIXe siècle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pietro Gioffredo, « Nicacea civitas sacris monumentis illustrata opus », Turin 1658.
  2. Barthélemy L. « Procès-verbal de visite en 1323 des fortifications des côtes de Provence », Paris- 1882.
  3. Les inscriptions de réfection de 1531 et 1565 sont conservées et visibles sous la loggia de la rue de la Préfecture dans le Vieux-Nice.
  4. ACN (Archives Communales Nice) CC 321, fol.53
  5. ACN CC 232, fol.150
  6. ACN CC 249, fol.10
  7. ACN CC 285, fol. 183v
  8. ACN CC 292, fol. 134
  9. ACN CC 361 fol.66-67
  10. ACN CC 411, fol.1
  11. ACN CC 590, fol.33
  12. ACN CC 570, fol. 36 et 48

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

La revue Archeam N°12
La revue Archéologia N°449

Articles connexes[modifier | modifier le code]