Poperinge — Wikipédia

Poperinge
Poperinge
L'hôtel de ville.
Blason de Poperinge
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région flamande Région flamande
Communauté Drapeau de la Flandre Communauté flamande
Province Drapeau de la province de Flandre-Occidentale Province de Flandre-Occidentale
Arrondissement Ypres
Bourgmestre Christof Dejaegher (CD&V) (2007-24)
Majorité CD&V, Samen (2013-24)
Sièges
CD&V
Open VLD
Samen
Vlaams Belang
Groen
N-VA
25 (2019-24)
12
7
3
1
1
1
Section Code postal
Poperinge
Reningelst
Krombeke
Proven
Roesbrugge-Haringe
Watou
8970
8970
8972
8972
8972
8978
Code INS 33021
Zone téléphonique 057
Démographie
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
19 782 ()
49,74 %
50,26 %
164,35 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
21,06 %
59,67 %
19,27 %
Étrangers 3,49 % ()
Taux de chômage 5,10 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 18 894 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 51′ nord, 2° 43′ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
120,37 km2 (2021)
87,77 %
4,99 %
7,24 %
Localisation
Localisation de Poperinge
Situation de la commune dans l'arrondissement d'Ypres et la province de Flandre-Occidentale.
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte topographique de Belgique
Poperinge
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte administrative de Belgique
Poperinge
Géolocalisation sur la carte : Région flamande
Voir sur la carte administrative de la Région flamande
Poperinge
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Occidentale
Voir sur la carte administrative de Flandre-Occidentale
Poperinge
Liens
Site officiel www.poperinge.be

Poperinge (parfois écrit Poperinghe[1] ou Poperingue[2] en français) est une ville flamande de Belgique située en Région flamande dans la province de Flandre-Occidentale.

Géographie[modifier | modifier le code]

Poperinge se situe à 12 km à l'ouest d'Ypres. Elle est limitrophe du département français du Nord.

Sections de la commune[modifier | modifier le code]

# Section Superf.
(km²)[3]
Habitants
(2020)[3]
Habitants
par km²
Code INS
1 Poperinge (I) 47,87 13.688 286 33021A
2 Reningelst (IV) 15,41 1.429 93 33021B
3 Krombeke (II) 8,59 666 78 33021C
4 Proven (III) 13,23 1.203 91 33021D
5 Roesbrugge-Haringe (V) 11,70 1.106 87 33021E
6 Watou (VI) 23,57 1.709 73 33021F

Localités[modifier | modifier le code]

Carte[modifier | modifier le code]

Découpage en sections

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Pupurninga villa est la plus vieille forme écrite et date des environs de 850. Les fouilles archéologiques ont prouvé que l'endroit était déjà habité au Néolithique. À l'époque romaine, une déviation de la route romaine fut construite pour relier Cassel à Poperinge et Aardenburg. Dès le haut Moyen Âge précoce (au VIIe siècle[4]), l'abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer jouait un rôle important dans la vie ecclésiastique et économique du territoire de Poperinge. Ses abbés sont restés les suzerains de Poperinge jusqu'à la Révolution française, même après les traités d'Utrecht (1713) par lesquels la ville n'était plus française[4].

En 1147, à la demande de Léonius de Furnes, abbé de Saint-Bertin, le comte de Flandre Thierry d'Alsace offrit à Poperinge une première charte, fondée sur une charte disparue de la région de Furnes ; elle devait être confirmée une nouvelle fois par son successeur Philippe[5].

Le grand moteur qui explique l'âge d'or de Poperinge au cours du XIIIe siècle a été la fabrication du drap. La ville s'agrandit en 1290 et obtint de l'évêque de Thérouanne l'autorisation de construire deux nouvelles églises, en plus de l'église Saint-Bertin qui existait déjà. Il y avait tant d'agriculteurs occupés à travailler dans la nouvelle industrie qu'il fallut chercher de la main-d'œuvre ailleurs pour travailler les champs. Au cours du XVIe siècle, l'industrie du drap commença à décliner et il fallut trouver de nouveaux revenus dans la culture du houblon.

La ville fut frappée par plusieurs incendies : en 1382, 1436, 1513 et surtout 1563 où elle fut quasiment entièrement dévastée et qui contribua à son déclin[4].

En 1527, François Oudegherst, moine de l'abbaye de Saint-Bertin de Saint-Omer, prévôt de Poperinge, auteur de célèbres Annales de Flandre, devient abbé de l'abbaye Saint Winoc de Bergues.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Poperinge fut, avec Furnes, la seule ville belge à ne pas être occupée par les Allemands. Le général britannique Douglas Haig y installa son quartier général. La ville fut, par la route ou par le train, un incontournable point de ralliement. Camps d'instruction, dépôts, hôpitaux surgirent au milieu des houblonnières. Fuyant les combats, les réfugiés d'Ypres y affluèrent.

Poperinge possède une triste particularité : le Poperinghe New Military Cemetery compte le plus grand nombre de fusillés de tous les cimetières du Commonwealth. Les supposés déserteurs (car bien souvent il s'agissait de soldats commotionnés à la suite d'éclatements d'obus), connaissaient un simulacre de procès. Condamnés ils tombaient devant les balles du peloton d'exécution dans la cour intérieur de l'hôtel de ville. Cette forte proportion de soldats fusillés à Poperinge s'explique probablement par le fait que la ville était un lieu de rassemblement de milliers de soldats engagés dans le Westhoek, après la bataille de la Somme, ainsi que des rescapés de la bataille de Passchendaele, la plus sanglante dans les Flandres[6]. En 2006, le ministère britannique de la Défense reconnaît que le soldat exécuté était « une des nombreuses victimes de la guerre et que l'exécution n'était pas le sort qu'il méritait[7]. »

Le , le soldat français Abel Garçault est condamné par un conseil de guerre pour « abandon de poste en présence de l'ennemi par mutilation volontaire ». Il est fusillé le lendemain à Poperinge. Après la guerre, il est réhabilité, tant les preuves de sa culpabilité sont faibles. Il est déclaré « mort pour la France »[8],[9].

Poperinge et le houblon[modifier | modifier le code]

Une houblonnière au printemps.

Tous les trois ans, en septembre, la Fête du houblon donne lieu à un pittoresque cortège.

Les houblonnières se distinguent, dans le paysage légèrement vallonné, par leurs hauts poteaux servant d'attache à la plante grimpante.

Héraldique[modifier | modifier le code]

La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 31 décembre 1838 et à nouveau les 14 octobre 1875 et 5 mai 1981. Les plus anciennes armoiries connues de Poperinge datent du XVIe siècle. Elles montraient un gant d'argent tenant une crosse d'or. Tous les sceaux des XVIIe et XIXe siècles présentent la même composition. Les armoiries étaient à l'origine probablement noires, jusqu'au XVIe siècle. Et dans certains cas, les armoiries ont été divisées avec les armoiries de l'abbaye de Saint-Bertin, qui a toujours possédé une grande partie de la région.
Blasonnement : De gueules, à la main appaumée et gantée d'or et l'index orné d'un anneau, mouvant du flanc senestre et tenant une crosse d'abbé mitré, de même. L'écu timbré d'une couronne d'or à cinq tours de même une Croix de Guerre française avec palme sur le dessous.
Source du blasonnement : Heraldy of the World[10].



Folklore[modifier | modifier le code]

Comme c'est le cas pour beaucoup de villes flamandes, les habitants de Poperinge sont affublés d'un sobriquet : on les appelle Keikoppen (les entêtés) de kei (caillou en néerlandais) et de kop (tête en néerlandais). Après que le comte de Flandre eut interdit à Poperinge de fabriquer le drap qui faisait sa fortune, ses habitants se distinguèrent par leur lutte acharnée pour le maintien du commerce du drap, un entêtement qui leur valut le sobriquet en question. Sur la Grand-place, une pierre de 1 650 kg, installée en 1988, est une allusion à ce surnom.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Patrimoine civil[modifier | modifier le code]

  • Hôtel de ville néogothique (1911) : dans la cour intérieure se dresse un poteau d'exécution. On y fusillait les déserteurs au cours de la Première Guerre mondiale.
  • Weeuwhof : de la Sint-Annaplein on accède par un passage à une cour intérieure autour de laquelle sont groupées dix-neuf maisonnettes construites à l'initiative d'une fondation caritative (1769) et destinées à des veuves (weeuw) ou à des femmes seules.

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

  • L'église du hameau d'Abeele, construite au milieu du XIXe siècle, qui a la particularité de se situer juste à la frontière belgo-française mais du côté français sur la commune de Boeschepe[11].
  • L'église Saint-Jean (Sint-Janskerk) : église-halle gothique du XIVe siècle.
  • L'église Notre-Dame (Onze-Lieve-Vrouwekerk)[12] : église-halle gothique du XIVe siècle. Sa tour en briques, haute de 70 m date du XVe siècle.
  • L'église Saint-Bertin (Sint-Bertinuskerk) : église-halle gothique du XVe siècle. Notre-Dame de Piété, qui trouve son origine dans un prieuré de moniales bénédictines créé en 1635. L'institution fut désertée en 1797, devint un pensionnat en 1800, puis elle fut relevée en 1805[13].

Musées[modifier | modifier le code]

  • Musée national du houblon.
  • Talbot House : pendant la Première Guerre mondiale, alors que Poperinge se trouvait dans le secteur britannique du front, les aumôniers militaires Neville Talbot et Philip « Tubby » Clayton fondèrent en 1915 un foyer pour soldats sans distinction de grade, un « Every man's Club ». La maison doit son nom à Gilbert Talbot, frère de Neville Talbot, tué au front en 1915. Après la guerre, Clayton fonda une association appelée « Toc H », d'après les initiales de Talbot House. En 1929, un mécène racheta la maison et en fit don à l'association. Dans l'entrepôt de houblon jouxtant la maison et qui était utilisé comme salle de concerts pendant la guerre, un musée évoque la vie des soldats derrière le front.

Cimetières militaires[modifier | modifier le code]

  • Le Lijssenthoek Military Cemetery est le deuxième plus grand cimetière britannique de la Première Guerre mondiale (10 800 tombes). Il se trouvait tout à côté d'un grand hôpital de campagne et c'est la raison pour laquelle on trouve la tombe d'une infirmière britannique avec des tombes de Chinois du Chinese Labour Corps, d'Américains, de Français et d'Allemands.
  • Le Poperinghe New Military Cemetery.

Personnalités liées à Poperinge[modifier | modifier le code]

Bourgmestres[modifier | modifier le code]

Les bourgmestres ont été :

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique: Avant la fusion des communes[modifier | modifier le code]

  • Sources : INS, Rem. : 1831 jusqu'en 1970 = recensements, 1976 = nombre d'habitants au 31 décembre[14].

Évolution démographique: Commune fusionnée[modifier | modifier le code]

Elle comptait, au , 19 918 habitants (9 818 hommes et 10 040 femmes), soit une densité de 120,50 habitants/km²[15] pour une superficie de 165,30 km².

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « - Coronavirus : quelles sont les routes encore ouvertes pour se rendre en Belgique ? », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  2. « Coronavirus : la frontière avec la Belgique sous contrôle », sur France Bleu, (consulté le )
  3. a et b https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
  4. a b et c Henri Piers, Histoire de la ville de Bergues-Saint-Winoc : notices historiques sur Hondschoote, Wormhoudt, Gravelines, Mardick, Bourbourg, Watten, etc.., Imprimerie de Vanelslandt, (lire en ligne), p. 99
  5. Comité flamand de France, Annales du Comité flamand de France, Mme Théry (Dunkerque),Bacquet,(Dunkerque),Impr. V. Ducolombier (Lille),Impr. H. Morel (Lille), (lire en ligne)
  6. Sur un site canadien consacré aux cimetières militaires de la Première Guerre mondiale on peut lire en effet : « Poperinghe was also an important centre for military camps and most disciplinary matters were of course dealt with when battalions were out of the line so in this Cemetery is the largest number of men to be executed and buried in one place. »
  7. « Histoires 14-18 : les déserteurs fusillés de Poperinge », sur france3-regions.francetvinfo.fr, France 3, Hauts de France, (consulté le )
  8. « Abel Louis GARÇAULT », sur Mémoire des hommes (consulté le )
  9. Bruno Mascle (préf. général André Bach), Fusillé pour l'exemple : Abel Garçault, 1894-1914 : enquête sur le premier fusillé pour l'exemple de l'Indre, Châteauroux, Éditions la Bouinotte, , 144 p. (ISBN 978-2-36975-006-2, OCLC 897807222)
  10. (en) « Poperinge : Wapen - Armoiries - coat of arms - crest », sur heraldry-wiki.com, Heraldry of the World, (consulté le ).
  11. [1]La Voix du Nord (édition Hazebrouck) du lundi .
  12. Vicaire A. Deschrevel et H. Pauwels, « Notre-Dame de Poperinge », dans Congrès archéologique de France. 120e session. Flandre. 1962, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 96-100
  13. Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, p. 29.
  14. https://bib.kuleuven.be/ebib/project-belgische-historische-tellingen
  15. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
  16. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
  17. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]