Préfecture d'Okinawa — Wikipédia

Préfecture d'Okinawa
沖縄県 Okinawa-ken
Blason de Préfecture d'Okinawa
Symbole
Drapeau de Préfecture d'Okinawa
Drapeau
Administration
Pays Drapeau du Japon Japon
Capitale Naha
Région Kyūshū
Île Îles Ryūkyū et îles Daitō
Districts ruraux 5
Municipalités 41
Gouverneur Denny Tamaki
ISO 3166-2 JP-47
Démographie
Population 1 391 743 hab. ()
Densité 612 hab./km2
Rang 32e
Géographie
Coordonnées 26° 12′ 44″ nord, 127° 40′ 51″ est
Superficie 227 594 ha = 2 275,94 km2
Rang 44e
Pourcentage d'eau 0,5 %
Symboles préfectoraux
Fleur Erythrine (Erythrina variegata)
Arbre pin (Pinus luchuensis)
Oiseau Pic d'Okinawa (Sapheopipo noguchii)
Localisation
Localisation de Préfecture d'Okinawa
Carte du Japon avec la Préfecture d'Okinawa mise en évidence
Liens
Site web Préfecture d'Okinawa
Îles de la préfecture (manquent les îles Daitō à l'est).

La préfecture d'Okinawa (沖縄県, Okinawa-ken?, en okinawaïen : ウチナー, Uchinaa) est une préfecture du Japon, administrant les îles Ryūkyū et les îles Daitō.

Histoire[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1879, lors de l’expansionnisme militaire de l’Ère Meiji, la région n'était pas une partie du Japon, mais un pays indépendant : le royaume de Ryūkyū. Les Îles Ryūkyū étaient importantes pour le trafic maritime en Asie de l'Est, car ce royaume était riche. Le commerce avec les empereurs chinois a enrichi le royaume Ryūkyū, surtout au XVe siècle.

Le han de Satsuma, comprenant l'archipel Satsunan, actuellement la préfecture de Kagoshima, a fait la guerre au royaume de Ryūkyū au XVIIe siècle et le royaume a perdu son indépendance en 1609. En 1872, le royaume de Ryūkyū devint officiellement un han rattaché au Japon et en 1879, il devint une préfecture administrative.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la bataille d'Okinawa se déroula du au entre l'empire du Japon et les États-Unis. Elle fit 230 000 morts côté japonais, dont la moitié de civils. On estime que plus de 4 000 soldats se suicidèrent pour ne pas se rendre. En parallèle, la résistance japonaise d'Okinawa mena des opérations de guérillas contre les Américains. Ils attaquaient les convois et pendaient les survivants dans les champs qui entouraient la ville. Le gouvernement militaire américain des îles Ryūkyū administra l'archipel jusqu'en 1950, lorsqu'elle passe le relais à l'administration civile américaine des îles Ryūkyū qui mit sous tutelle le gouvernement des îles Ryūkyū.

Après avoir évacué le Japon le , les États-Unis ont continué à occuper la région jusqu'au , à la suite de l’accord de réversion d'Okinawa de 1971. Elle abrite toujours plusieurs bases militaires, la principale base américaine de la région Asie-Pacifique se situe sur Okinawa Hontō.

Okinawa a hébergé des conférences du G8 et a vu naître la Charte d’Okinawa sur la société mondiale de l’information.

Les forces japonaises d'autodéfense pourraient voir leurs effectifs dans la préfecture passer de 2 000 en 2010 à 20 000 en 2020[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Îles[modifier | modifier le code]

La préfecture correspond géographiquement à l'archipel Ryūkyū (au sens strict), situé entre l'océan Pacifique et la mer de Chine orientale. Il appartient à l'archipel Nansei, situé à égale distance du Japon et de Taïwan.

Il se compose de quatre ensembles :

Municipalités[modifier | modifier le code]

La préfecture possède onze villes (entre parenthèses, leur nom en okinawanais) :

Toutes ces villes sont sur Okinawa Hontō, à l'exception de Miyakojima (îles Miyako) et Ishigaki (îles Yaeyama).

La préfecture possède également onze bourgs et dix-neuf villages répartis en cinq districts :

Les districts de Kunigami et Nakagami sont sur Okinawa Hontō, celui de Shimajiri est sur Okinawa Hontō et le reste de l'archipel Okinawa, îles Kerama et Daitō comprises. Les districts de Miyako et Yaeyama sont sur les îles éponymes.

Climat[modifier | modifier le code]

Okinawa se situe en zone subtropicale. La température moyenne annuelle est de 22,4 °C. Même en hiver, la température moyenne est de 16 °C et ne descend jamais sous les 10 °C.

Politique[modifier | modifier le code]

Gouverneurs[modifier | modifier le code]

Membres du parlement[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Avec un taux de pauvreté plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale depuis des décennies, Okinawa est la préfecture la plus pauvre du Japon[2],[3],[4].

La plus grande composante de l'économie d'Okinawa est le secteur tertiaire, avec le tourisme[5]. Le secteur du bâtiment est également très important.

L'agriculture profite du climat subtropical. Les cultures principales sont la canne à sucre, les légumes, les fleurs et les fruits. L'élevage était traditionnellement concentré sur le porc, mais l'élevage bovin a récemment été développé pour l'export.

La pêche côtière et en eau profonde est pratiquée pour la bonite et le thon. L'aquaculture produit des crevettes et le Mozuku, un type d'algue. Depuis 2005, l'aquaculture produit également de l'euglena, une microalgue. Euglena (entreprise) a par exemple produit 60 tonnes d'euglena en 2016 sur l'île d'Ishigaki[6].

La plus importante industrie en volume concerne la transformation de la canne à sucre et de l'ananas. Après la construction d'une raffinerie de pétrole sur la côte Est d'Okinawa Honto, le raffinage est presque égal à l'agroalimentaire. La troisième industrie est la production d'aliments finis et le tabac. Les productions traditionnelles incluent l'Awamori, les vêtements colorés Bingata, la poterie, le textile et les céramiques laquées.

Démographie[modifier | modifier le code]

Au , la préfecture d'Okinawa avait une population de 1 318 218 habitants et une densité de 580 habitants/km². C'est dans cette préfecture, et notamment dans l'archipel d'Okinawa, que l'on retrouve la plus longue espérance de vie (86 ans pour les femmes et 78 ans pour les hommes[Quand ?]) ainsi que le plus grand nombre de centenaires à l’échelle de la planète, en partie grâce à l'hérédité et à l'alimentation des okinawaïens[7].

Culture[modifier | modifier le code]

Poterie d'Okinawa.

Les habitants de cette partie du Japon, qui se démarque du reste du pays par sa culture, appartiennent à l'une des rares minorités japonaises. Leur culture religieuse se caractérise par la prédominance des femmes dans la vie religieuse et la faible influence du bouddhisme dans la culture villageoise. Les habitants de l'ancien royaume des Ryūkyū parlent plusieurs langues différentes, les langues ryūkyū, dont la plus connue est l'Uchinaguchi. Ces langues ne se confondent pas avec les dialectes du japonais comme le Kansai-ben et constituent un groupe linguistique distinct[8].

Par ailleurs, la culture d'Okinawa se distingue de la culture japonaise par l'originalité du système familial et des traditions culinaires et musicales. Malgré une politique d'intégration systématique par l'apprentissage de la langue japonaise, et une différence de traitement des habitants d'avec les nationaux, Okinawa réaffirme aujourd'hui une identité culturelle propre[8]. Enfin, Okinawa est considérée comme le lieu de naissance du karaté et du Kobudo[9].

Dans le cadre de la protection et conservation du patrimoine naturel, le Parc quasi national d'Okinawa Senseki a été créé.

Les races de chevaux Miyako et Yonaguni sont originaires de la région.

Éducation[modifier | modifier le code]

L'Institut scientifique et technologique d'Okinawa s'y trouve.

Fictions se déroulant à Okinawa[modifier | modifier le code]

Jumelage[modifier | modifier le code]

La préfecture d'Okinawa est jumelée avec les municipalités ou régions suivantes[10] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Defense Ministry Eyes Massive Military Build-Up in Okinawa Prefecture », PanOrient News, (consulté le )
  2. (ja) « 沖縄貧困率29%、全国最悪 07年山形大調べ », Ryūkyū Shimpō (en),‎ (consulté le )
  3. Claude Leblanc, « Les laissés-pour-compte de l’économie japonaise », L'Opinion, (consulté le )
  4. Philippe Mesmer, « Au Japon, Okinawa veut en finir avec les bases américaines », L'Express, (consulté le )
  5. (en) MOFA: Okinawa: Industry (Agriculture / Fisheries) (Kyushu-Okinawa Summit 2000)
  6. (en) « Euglena : Tiny algae, great promise », sur japantoday.com (consulté le ).
  7. Cornelia Stolze, « L'île des centenaires », Quoi de neuf, docteur ? sur Arte, le 8 janvier 2009
  8. a et b Patrick Beillevaire (dir.), Japon, peuple et civilisation, Paris, La Découverte, coll. « Poche », (réimpr. 2006), 232 p. (ISBN 2-7071-4433-9), « Le particularisme d'Okinawa », p. 25
  9. Documentaire franco-okinawaïen sur le Kobudo
  10. (ja) Council of Local Authorities for International Relations, « 姉妹(友好)提携情報 » [« Informations sur les relations de jumelage »] [xls], sur www.clair.or.jp,‎ (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Makoto Katsumata (dir.) (préf. Jean-Michel Baylet), Les loisirs au Japon : actes du colloque Temps libre, loisirs et tourisme en France et au Japon, Paris, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 351 p. (ISBN 2-7384-1887-2), « L'industrie des loisirs et le développement local. Le cas des îles d'Okinawa »
  • Patrick Beillevaire (dir.), Japon, peuple et civilisation, Paris, La Découverte, coll. « Poche », , 238 p. (ISBN 978-2-7071-4433-1, présentation en ligne), « Le particularisme d'Okinawa », p. 25-26

Articles[modifier | modifier le code]

  • Patrick Beillevaire, « Okinawa, un archipel sous influences », Hérodote, La Découverte, nos 78-79,‎ (ISSN 0338-487X)
  • Shiratori Hiroshi, « Le mouvement référendaire au Japon après la Guerre froide. Une analyse comparative inspirée de Rokkan », Revue française de science politique, vol. 51, no 4,‎ , p. 637-651 (lire en ligne)
    Une étude comparative des référendums au Japon, et des référendums de 1996 à Okinawa.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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