Président du Reich — Wikipédia

Président du Reich
Reichspräsident
Image illustrative de l’article Président du Reich
étendard du dernier président du Reich.

Image illustrative de l’article Président du Reich
Le grand-amiral Karl Dönitz, ultime président du Reich.

Création
Mandant Peuple allemand
Durée du mandat 7 ans, renouvelables
Abrogation
Premier titulaire Friedrich Ebert
Dernier titulaire Karl Dönitz
Titulaire actuel
depuis le , , et
Résidence officielle Reichspräsidentenpalais, Berlin

Le président du Reich (en allemand : Reichspräsident) est le chef de l'État fédéral du Reich allemand entre et , sous le régime de la Constitution de Weimar.

Élu pour sept ans au suffrage universel direct, le président du Reich remplace l'empereur en qualité de chef de l'État allemand à la suite de la proclamation de la République. Il dispose de pouvoirs étendus, notamment la nomination du chancelier et la dissolution du Reichstag.

Après la mort de Paul von Hindenburg en , la fonction est réunie à celle du chancelier sous la férule d'Adolf Hitler avec le titre de Führer. Le suicide d'Hitler 11 ans plus tard amène à la recréation de la présidence du Reich au profit de Karl Dönitz, qui l'occupera seulement trois semaines avant sa suppression par les Alliés.

Élection[modifier | modifier le code]

Selon la Constitution du Reich allemand de , « Le président du Reich est élu par tout le peuple allemand. Tout Allemand ayant atteint l'âge de 35 ans est éligible »[1].

L'élection se fait au suffrage universel direct, tout Allemand âgé de 20 ans citoyen du Reich étant électeur, sauf s'il est sous tutelle, curatelle ou a été déchu de ses droits civiques.

Est élu président du Reich le candidat qui recueille la majorité absolue des suffrages exprimés. Si nul n'y parvient, un second tour est organisé quatre semaines plus tard. La victoire revient à celui qui reçoit le plus grand nombre de suffrages. Entre les deux tours, de nouveaux candidats peuvent postuler.

Compétences[modifier | modifier le code]

La Constitution confie au président des pouvoirs importants pour équilibrer ceux du Reichstag, à tel point que le chef de l'État a été qualifié d'« Empereur de substitution » (en allemand : Kaiserersatz)[2].

Le président du Reich nomme et révoque le chancelier du Reich (Reichskanzler) et ses ministres. Il désigne les juges, les diplomates et exerce le commandement suprême de l'armée (Reichswehr).

Il peut « dissoudre le Reichstag, mais une fois seulement pour le même motif ».

En vertu de l'article 48, il a faculté « lorsque la sûreté et l'ordre public sont gravement troublés ou compromis au sein du Reich, [de] prendre les mesures nécessaires à leur rétablissement ; en cas de besoin, il peut recourir à la force. A cette fin, il peut suspendre totalement ou partiellement l'exercice [de certains] droits fondamentaux » énumérés par la Constitution.

Pratique[modifier | modifier le code]

Le pouvoir de dissolution du Reichstag et les possibilités offertes par l'article 48 font du président du Reich l'homme fort du régime, puisqu'il n'est pas dépendant du soutien du Reichstag à l'inverse du chancelier.

Bien que le chancelier et le gouvernement soient responsables politiquement devant le Reichstag, le président n'était pas obligé par le texte constitutionnel de tenir compte des rapports de force parlementaires. Ainsi à partir de , Paul von Hindenburg prend l'habitude de nommer des « gouvernements présidentiels » (Präsidialkabinette), une pratique renforcée après les élections de qui voient deux partis opposés à la république, le Parti communiste et le Parti nazi, remporter la majorité absolue des sièges.

Si le chef de l'État prononce en tout cinq dissolutions du Reichstag, quatre sont le fait d'Hindenburg entre et , notamment pour permettre aux gouvernements présidentiels de se maintenir au pouvoir en profitant de la vacance de l'assemblée législative.

Résidence officielle[modifier | modifier le code]

Le palais présidentiel, sur la Wilhelmstraße.

Le président du Reich bénéficie d'une résidence d'État où se situent également ses bureaux, le « palais présidentiel » ou « palais du président » (Reichspräsidentenpalais).

Installé n°73 de la Wilhelmstraße, il abrite d'une part le cabinet du président (Büro des Reichspräsidenten), qui régit tous les aspects liés aux fonctions présidentielles en tant qu'institution de l'État ; d'autre part les appartements privés du chef de l'État, une partie de son personnel ainsi que des salles de représentation et de réception.

Lors de la rénovation entreprise entre et , le président Hindenburg était logé à la chancellerie du Reich (Reichskanzlei) et le chancelier était installé dans l'appartement du secrétaire d'État de la chancellerie.

À la suite de la mort d'Hindenburg, Hitler y installe la « chancellerie présidentielle du Führer » (Präsidialkanzlei des Führers) mais n'y loge pas. À partir de , le ministre des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop prend ses quartiers dans les anciens appartements présidentiels.

Partiellement détruit au cours de la bataille de Berlin, le palais est démoli en par les autorités de Berlin-Est.

Liste[modifier | modifier le code]

Titulaire Dates Parti Remarques
Friedrich Ebert -
(6 ans et 17 jours)
SPD
Hans Luther -
(12 jours)
Sans
Walter Simons -
(2 mois)
Sans
Paul von Hindenburg
(Generalfeldmarschall)
-
(9 ans, 2 mois et 21 jours)
Sans
Adolf Hitler
(Führer et chancelier)
-
(10 ans, 8 mois et 28 jours)
NSDAP
Karl Dönitz
(Großadmiral)
-
(23 jours)
NSDAP
  • Commandant en chef de la Kriegsmarine
  • Désigné par le testament politique d'Hitler
  • Ministre de la Guerre du gouvernement de Flensbourg
  • Arrestation par les troupes britanniques le
  • Suppression de la présidence du Reich

Étendard[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Article 41 de la Constitution de
  2. L’expression a été employée par Hermann Molkenbuhr le 25 février 1919 lors d’une réunion du groupe SPD de l’Assemblée nationale constituante allemande.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]