Premier médecin du roi — Wikipédia

Premier médecin du roi
Image illustrative de l’article Premier médecin du roi
Blason de la faculté de médecine de Paris (xviie – xviiie siècles)

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Portrait d’Antoine Portal, dernier premier médecin du roi

Titre Archiatre
Mandant Roi de France
Titulaire actuel
depuis le XVIe siècle
Résidence officielle Versailles
Rémunération 3 000 livres

Le premier médecin du roi, ou archiatre, est sous l'Ancien Régime en France le chef de tous les officiers de santé au service du monarque. Il a l'autorité suprême pour l'organisation de la médecine dans tout le royaume.

Un office essentiel du royaume[modifier | modifier le code]

Description de la charge[modifier | modifier le code]

L'archiatre entre tous les jours dans la chambre du roi pendant que celui-ci est encore au lit et peut, dans certaines circonstances, commander au département de la « bouche du roi », les cuisines du palais et le service de la table royale[1]. Il prête serment au roi[2].

Charges associées[modifier | modifier le code]

Le premier médecin cumule en outre les charges de surintendant des eaux minérales et des fontaines du royaume, aux vertus thérapeutiques. Il est surintendant du jardin royal des plantes médicinales, à Paris. Il contrôle les « remèdes secrets », c'est-à-dire de la sécurité des médicaments dont la composition est gardée jalousement par son inventeur, faute de brevets. Ces charges sont essentielles pour dénoncer les charlatans.

François de Lassone (1717-1788), lui-même premier médecin du roi, décrit ainsi les offices dévolus à cette charge : « voulant alléger le poids des attributions dont le premier médecin du roi était alors investi, telles que l’examen des remèdes secrets, la charge de surintendant des eaux minérales, la police sanitaire, l’étude des épidémies, etc., sentant bien que tant de questions et de si importantes ne pouvaient être examinées et jugées par un seul homme, provoqua la formation d’une société qui devait s’en occuper avec l’ensemble et la maturité convenables. Telle fut l’origine de la Société royale de médecine. »[3]

Histoire de la Société royale de médecine Trois figures allégoriques (le zèle du bien public, l'observation et l'étude) contemplent le portrait de Louis XVI

Rémunération[modifier | modifier le code]

À partir du règne d'Henri IV, le premier médecin appartient à l'élite des dignitaires du royaume, il est l'un des douze officiers à toucher plus de 3.000 l. t. Les médecins, quant à eux, touchent 1.800 l. t[4],[5]. Sous Louis XIV, le premier médecin touche quarante-cinq mille livres par an, et ne paye pas d'impôts. À cela s'ajoutent les honoraires pour des consultations prises en dehors de la charge royale.

Anoblissement[modifier | modifier le code]

La charge de premier médecin assure aux descendants une noblesse. Le premier médecin a un brevet de conseiller d'État et, depuis l'édit du [6], la surintendance des eaux minérales. Les lettres patentes d' lui confient la présidence de la Société royale de médecine.

Liste des premiers médecins du roi[modifier | modifier le code]

Liste alphabétique[modifier | modifier le code]

Liste chronologique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Joseph Expill, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, p. 650.
  2. « CHAN-Grands officiers de la Couronne et de la Maison du roi », sur archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
  3. Art. Lassone, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales sous la direction d’Amédée Dechambre, t. II, Paris, , p. 8
  4. Chantal Grell et Benoît Pellistrandi, Les Cours d'Espagne et de France au XVIIe siècle, Madrid, Casa de Velázquez, , 331 p. (ISBN 978-84-95555-78-6, lire en ligne)
  5. François Lebrun, « Médecins et empiriques à la cour de Louis XIV », Histoire, économie et société, vol. 3, no 4,‎ , p. 557-566 (DOI 10.3406/hes.1984.1375, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  6. http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1998x032x004/HSMx1998x032x004x0373.pdf

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Delaunay, Le monde médical parisien au dix-huitième siècle, Librairie Jules Rousset, Paris, 1906, p. 93-165, XI-XVII (lire en ligne)