Prenez vos désirs pour des réalités — Wikipédia

À la Sorbonne, en mai 1968.

Prenez vos désirs pour la réalité[1] ou Prenez vos désirs pour des réalités[2],[3] ou Je prends mes désirs pour la réalité car je crois en la réalité de mes désirs[4],[5] ou Désirer la réalité, c’est bien ! Réaliser ses désirs, c’est mieux ![6] Ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités sont ceux qui croient à la réalité de leurs désirs[7],[8],[9],[10] sont des slogans de Mai 68 pour certains et pour d'autres parfois présenté abusivement comme des slogans de Mai 68.

Origines[modifier | modifier le code]

Les Enragés est un petit groupe d'agitateurs, créé en février 1968. Il participe à la contestation révolutionnaire à la faculté de Nanterre (voir Mouvement du 22 Mars) puis à Paris au cours de Mai 68.

Avant de quitter Nanterre pour participer à une contestation plus globale, ils laissèrent quelques graffitis devenus, par la suite, célèbres : « Professeurs, vous êtes vieux... votre culture aussi », « Les syndicats sont des bordels. L'UNEF est une putain », « Ne travaillez jamais », « Prenez vos désirs pour la réalité », « L'ennui est contre-révolutionnaire », « Le savoir n'est pas un bouillon de culture ».

Commentaires[modifier | modifier le code]

  • Le sociologue Claude Fischler rappelle que « L’un des slogans bien connus de mai 68, phénomène dont la dimension utopique a été souvent relevée était précisément « Prenez vos désirs pour des réalités ». »[11]
  • Selon la sociologue Juliette Minces en 1970 : « La phrase-clef des étudiants n'a-t-elle pas été « Prenez vos désirs pour des réalités » ? Peut-être est-ce là une des explications du peu de soins apporté par les groupuscules eux-mêmes à analyser la France de 1968, ses structures, son prolétariat. »[12]
  • Pour l'ingénieur polytechnicien Thierry Gaudin en 2010 : « La génération aujourd’hui au pouvoir, qui a grandi après la Seconde guerre mondiale, a entendu dire, dans son adolescence : « Prenez vos désirs pour des réalités ». Sans doute, les désirs sont des réalités ; mais ce ne sont pas les seules... »[13]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • BnF, Esprit(s) de Mai 68 - Prenez vos désirs pour des réalités, exposition, 2008, voir en ligne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anu Allas, Spiel der Unsicherheit / Unsicherheit des Spiels : Experimentelle Praktiken in der estnischen Kunst und im estnischen Theater der 1960er Jahre, 2015, Transcript Verlag, page 22.
  2. Paul Chamberland, Le surréalisme, œuvre vive, Études françaises, vol. 5, n°1, 1969, page 81.
  3. « Les murs parlent », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
  4. Voir en ligne.
  5. Ouvrage collectif, Mélanges de littérature du Moyen Age au XXe siècle, l'École normale supérieure de jeunes filles, 1978, page 817.
  6. Jean-Philippe Legois, Les Slogans de 68, EDI8, 2010, page 122.
  7. (de) Fritz Paepcke (éd.), Im Übersetzen leben. Übersetzen und Textvergleich, Tübingen, Gunter Narr, 1986, page 353.
  8. Benjamin Lambert, Petit livre noir (et rouge) de mai 1968 : essai rétrospectif avant l'effacement des mémoires, Ed. Librécrit, 2007, lire en ligne.
  9. Maxime Alexandre, Journal (1951-1975), Librairie Jose Corti, 1976, lire en ligne.
  10. Matthieu Grimpret, Chantal Delsol, Liquider Mai 68 ?, Presses de la Renaissance, 2008, lire en ligne.
  11. Claude Fischler, Pensée magique et utopie dans la science. De l'incorporation à la "diète méditerranéenne". Cahiers de l'Ocha, 1996, page 5.
  12. Juliette Minces, Réflexions autour du « journal de la Commune étudiante », in Sociologie et contestation, L'Homme et la société, vol. 16, n°1, 1970, pp. 149-159, lire en ligne.
  13. Thierry Gaudin, Crises et métrologie – À quoi sert la prospective ?, Annales des Mines - Réalités industrielles, 2/2010, mai 2010, pp. 74-83, lire en ligne, pdf.