Principauté de Vladimir-Souzdal — Wikipédia

Principauté de Vladimir-Souzdal
ru Владимиро-Су́здальское кня́жество
Vladimiro-Suzdal'skoye knyazhestvo

1168–1389

Blason
Description de l'image Croissance Russies.jpg.
Informations générales
Statut Principauté (vassale de le Horde d'or à partir de 1239)
Capitale Vladimir
Langue(s) Russe
Religion Église orthodoxe

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La cathédrale de l'Assomption à Vladimir construite en 1158-1160 fonctionna comme église-mère de toutes les églises russes au XIIIe siècle.

La principauté de Vladimir-Souzdal (en russe : Влади́миро-Су́здальское кня́жество, Vladimiro-Souzdalskoïe kniajestvo) est une principauté russe apparue au XIIe siècle après le démembrement de la Rus' de Kiev, d'abord gouvernée par des descendants du grand-prince de Kiev Iouri Dolgorouki.

Devenue vassale de l'Empire mongol, puis de la Horde d'or (1239), elle se divise en onze principautés, parmi lesquelles la principauté de Moscou, qui devient la plus puissante : en 1325, Moscou est choisie au détriment de Vladimir comme siège par le métropolite de la Rus', point de départ d'une longue expansion. À partir de 1318, la principauté de Vladimir est dirigée par des princes de Moscou ou de Tver.

La principauté de Vladimir est parfois considérée comme le berceau de la langue russe et de la Russie.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

La principauté occupait un vaste territoire au nord-est de la Rous' délimitée approximativement par la Volga, l'Oka et la Dvina septentrionale avec comme cœur l'Opolié, c'est-à-dire la région comprenant Vladimir, Souzdal, Perselavl-Zalesski et Iouriev-Polski. Au XIe siècle la capitale était Rostov Veliki et les principales villes Souzdal, Iaroslavl et Belozersk.

Cette région, occupée par l'ethnie finnoise aujourd'hui éteinte des Meria, fut colonisée très anciennement par les Slaves qui se concentrèrent dans les villes : Rostov, Souzdal, Belozersk, Riazan, Mourom. Le territoire ne fut sans doute pas christianisé en profondeur sous Vladimir Ier, malgré les affirmations des chroniques russes, Livre des degrés et Chronique de Goustynia[1] : Certes, Vladimir se rend en personne à Rostov, sans doute dans l'idée d'en faire une tête de pont de la christianisation vis-à-vis des populations finnoises et y envoie un évêque grec, Fédor ; le fils de Vladimir, Boris se voit quant à lui confier la tâche de gouverner, mais à sa mort, en 1015, le territoire demeure sans prince et deux évêques sont successivement chassés de la ville par les habitants[2].

Les choses changent sous Vladimir Monomaque. Le grand-prince déplaça en 1093 la capitale de Rostov à Souzdal et, quinze ans plus tard, fonda la ville de Vladimir sur la rivière Kliazma à 31 km au sud de Souzdal. Son fils Iouri Dolgorouki fut nommé prince de Rostov et de Souzdal et déplaça la capitale dans la nouvelle ville en 1157. Les boyards de Rostov et de Souzdal étaient cependant réticents et une brève guerre civile suivit.

Au milieu du XIIe siècle, la partie du sud de la Rus' fut pillée par des nomades turcophones et ses habitants commencèrent à migrer vers le nord. Dans ces zones précédemment boisées par la taïga, de nombreuses colonies fut alors construites telles Pereslavl-Zalesski, Kostroma, Dmitrov, Moscou, Iouriev-Polski, Ouglitch et Tver, toutes cités dont la fondation est attribuée (soit par l'histoire, soit par la légende populaire) à Iouri Dolgorouki.

Apogée (1169-1239)[modifier | modifier le code]

La vénération de Theotokos comme sainte protectrice de Vladimir fut introduite par le prince André Ier qui lui dédia de nombreuses églises et installa dans son palais une icône connue sous le nom de Theotokos de Vladimir.

André Ier Bogolioubski augmenta de façon significative la puissance de la principauté, au détriment des principautés avoisinantes. Après la prise de Kiev en 1169, il refusa d'occuper le trône de Kiev et intronisa son frère cadet à sa place. Cet événement mit fin de fait à la suprématie de la Rus' de Kiev où le titre de grand-prince de Kiev ne fut ensuite disputé qu'entre de nombreux prétendants sans pouvoir réel. La capitale de l'État russe était désormais Vladimir et André Ier s'efforça de la développer. Il fut assassiné par des boyards dans sa résidence en 1174.

Après un court interrègne, son frère, Vsevolod III obtient le trône de Vladimir. Il poursuit la plupart des politiques de son frère. Ses principaux ennemis furent au sud la principauté de Riazan et à l'est la Bulgarie de la Volga. Après plusieurs campagnes militaires, Riazan fut brûlé, et les Bulgares furent contraints de payer un tribut.

La mort de Vsevolod III en 1212 précipita un conflit dynastique. Son fils aîné Constantin Vladimirski, en gagnant le soutien de boyards expulsa l'héritier légitime, son frère Iouri II à Rostov. Six ans plus tard, à la mort de Constantin, Iouri réussit à revenir dans la capitale, il s'avéra être un dirigeant avisé qui vaincu définitivement la Bulgarie de la Volga et installa son frère Iaroslav à Novgorod. Cependant à la fin de son règne, les hordes mongoles sous le khan Batu prennent et brûlent Vladimir en 1238 et se mirent à dévaster les autres villes de la Rus'[3].

Période de la domination mongole et ascension de Moscou (1239-1325)[modifier | modifier le code]

Ni Vladimir, ni aucune des autres villes de la principauté ne réussirent à retrouver la puissance de la Rus', après l'invasion mongole.

La principauté devint vassale de l'Empire mongol puis de la Horde d'or ; le grand-prince est désormais nommé par le Grand Khan. Même le célèbre Alexandre Nevski dut se rendre à Karakorum afin d'être intronisé comme grand-prince de Vladimir.

La principauté se désintégra rapidement en onze petits États : les principautés de Moscou, de Tver, de Pereslavl-Zalesski, de Rostov, de Iaroslavl, d'Ouglitch, de Belozersk, de Kostroma, de Nijni Novgorod, de Starodub et de Iouriev-Polski. Toutes reconnaissaient au départ la suzeraineté du grand-prince de Vladimir, mais son autorité effective s’effritait progressivement : à la fin du XIIIe siècle, seules les princes de Moscou, de Tver et de Nijni Novgorod reconnaissent encore la suzeraineté de Vladimir. Leurs dirigeants, une fois intronisés, choisissent le plus souvent de rester dans leur État, plutôt que de venir à la cour de Vladimir.

Période des princes étrangers (1318-1362)[modifier | modifier le code]

La principauté de Moscou éclipse peu à peu ses rivales.

En 1318, le prince de Moscou (depuis 1303) Iouri III, devient prince de Vladimir. En 1325, le métropolite de toute la Rus' déplace son siège de Vladimir à Moscou.

Suites[modifier | modifier le code]

Les princes de Moscou réussissent à se libérer de la domination mongole, puis s'emparent de nombreux territoires.

Rôle de la principauté dans la naissance de la civilisation russe[modifier | modifier le code]

Organisation religieuse[modifier | modifier le code]

Les chrétiens orthodoxes n'ont pas de chef religieux unique. En ce qui concerne ces régions, elles sont au départ sous l'égide du patriarche de Constantinople (l'écriture cyrillique est inventée par le missionnaire grec Cyrille), puis apparaissent des patriarches locaux.

La langue russe[modifier | modifier le code]

Sur le plan linguistique, les territoires de la Rus' de Kiev se divisent ensuite en deux grands ensembles : les territoires de langue russe et les territoires de langues ruthènes (ou « russiennes »[4]), dont sont issus l'ukrainien, le biélorusse et d'autres moins importantes (ces territoires ruthènes ont longtemps fait partie du grand-duché de Lituanie, très lié au royaume de Pologne).

La langue russe proprement dite s'élabore au Moyen Âge dans les principautés de Russie centrale, notamment celle de Vladimir-Souzdal.

  • Textes officiels
  • Textes religieux
  • Auteurs et ouvrages littéraires

Architecture[modifier | modifier le code]

Vladimir est dès le XIIe siècle un lieu de construction, notamment d'églises orthodoxes.

Liste des grands-princes de Vladimir[modifier | modifier le code]

Princes de la lignée de Iouri Dolgorouki (1168-1318)[modifier | modifier le code]

Princes étrangers (1318-1362)[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michael Klimenko, Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert: Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen, Berlin/Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, p. 63
  2. Selon la Vie de St Léonce de Rostov (Skazanie o sviatom Leonti Rostovskom), citée par Klimenko, Ausbreitung des Christentums in Russland, p. 67 : le premier évêque, le grec Théodore (Fedor) est chassé par les habitants, le second, Hilarion, aussi ; le troisième évêque, Léonce se contente de convertir les enfants et doit faire face à des adultes hostiles[pas clair].
  3. Marie Favereau : La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde., 2023, Éd. Perrin, (ISBN 978-2262099558)
  4. En polonais, ruski ne signifie pas « russe », mais « ruthène » (le mot « russien » était couramment utilisé au XIXe siècle par les réfugiés polonais en France après la défaite de l'insurrection de 1829).