Référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans les Communautés européennes — Wikipédia

Référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans les Communautés européennes
Maintien du Royaume-Uni au sein des Communautés européennes
Type d’élection référendum
Corps électoral et résultats
Inscrits 40 075 432
Votants 25 848 654
64,5 %
Votes exprimés 25 794 114
Votes nuls 54 540
Carte électorale (par comté)
Carte
Pensez-vous que le Royaume-Uni doit rester dans la Communauté européenne ?
Oui
67,23 %
Non
32,77 %

Le référendum britannique de 1975 est un référendum organisé dans les quatre nations constitutives du Royaume-Uni[a] et ayant eu lieu le . Celui-ci porte sur le maintien du pays au sein des communautés européennes après son adhésion le .

Le taux de participation est de 64,5 % avec 25 848 654 votants pour un corps électoral de 40 075 432 personnes. 67,23 % des votants ont répondu favorablement à la question posée soit 17 378 581 personnes et 32,77 % se sont opposés à la question posée soit 8 470 073 personnes ; 54 540 personnes ont formulé un vote blanc ou nul, votes qui n'ont pas été décomptés.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le pays entre dans la CEE sous le gouvernement conservateur d'Edward Heath en 1973. Lors des élections générales de février 1974, les travaillistes obtiennent plus de sièges que les conservateurs mais pas suffisamment pour gouverner, c'est pourquoi de nouvelles élections sont organisées en octobre 1974 pour lesquelles les travaillistes promettent aux citoyens qu'ils auront la possibilité de choisir de rester ou non au sein de la CEE.

Le parti travailliste a traditionnellement craint les conséquences de l'adhésion du pays dans un marché commun européen dans lequel il voit une distorsion des prix des aliments en raison de la prédominance de la politique agricole commune entrée en vigueur en 1962, ainsi que la perte de la souveraineté économique et de la liberté des gouvernements d'engager des politiques industrielles socialistes.

Harold Wilson redevient Premier ministre après les élections d'octobre, il déclare : « Ce que je crois, c'est que nos objectifs n'ont pas été complètement atteints[1] », et que le gouvernement recommande un vote en faveur du maintien de cette adhésion. Le , la Chambre des communes vote par 396 voix contre 170 pour le maintien dans le Marché commun mais avec renégociation des termes de l'adhésion. Parallèlement, le gouvernement rédige le projet de loi référendaire, pour être déplacé en cas de renégociation réussie.

L'électorat exprime son soutien pour le maintien du pays dans la CEE, avec 67 % en faveur et un taux de participation de 65 %. C'est le premier référendum organisé dans l'ensemble du Royaume-Uni et le seul jusqu'au référendum sur le mode de scrutin de 2011[2].

Résultats[modifier | modifier le code]

Le référendum est approuvé par une majorité de citoyens britanniques ; par ailleurs, chaque nation constitutive est en majorité en faveur du maintien dans la CEE :

Résultats du référendum par Nation
Nation Voix en faveur %
Drapeau de l'Angleterre Angleterre 14 918 009 68,7 %
Drapeau de l'Écosse Écosse 1 332 186 58,4 %
Drapeau de l'Irlande du Nord (drapeau du Royaume-Uni) Irlande du Nord 259 251 52,1 %
Drapeau du pays de Galles Pays de Galles 472 071 64,8 %

Seuls deux comtés insulaires du nord de l'Écosse très faiblement peuplés votent en majorité contre : les Hébrides extérieures et les Shetland.

Résultats du référendum pour le pays
Réponse Voix %
Oui 17 378 581 67,23 %
Non 8 470 073 32,77 %
Blancs ou Nuls 54 540 0,21 %
Total (participation : 64,5 %) 25 903 194 100,00 %
67,23 % 32,77 %
Oui Non

Réactions et conséquences[modifier | modifier le code]

Le Premier ministre Harold Wilson qualifie le vote de « décision historique ». Roy Jenkins, alors chancelier de l'Échiquier et qui sera le 6e président de la Commission européenne deux ans plus tard, déclare que : « Il [le référendum] met l'incertitude derrière nous, il engage la Grande-Bretagne envers l'Europe et nous engage à jouer un rôle actif, constructif et enthousiaste au sein de celle-ci ».

Le résultat renforce la position tactique de Harold Wilson, en obtenant une autre expression publique de soutien à ses politiques. Selon Cook et Francis (1979), « la gauche de son parti avait été apaisé par la tenue d'un référendum, la droite par son résultat[3] ». Après le résultat, le Parti travailliste et les syndicats britanniques se sont joints aux institutions européennes, auxquelles ils étaient réticents à s'engager avant l'approbation publique de l'adhésion à la CEE.

À la Chambre des communes, la question de l'intégration européenne est réglée pendant deux ans, jusqu'à ce que le débat sur l'élection directe du Parlement européen apparaisse en 1977.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les territoires situés en dehors des îles Britanniques (notamment Gibraltar et les bases britanniques à Chypre, ainsi que les dépendances de la Couronne) ne prennent pas part au référendum.

Références[modifier | modifier le code]

Compléments[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]