Résistance au Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale — Wikipédia

La résistance au Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale est un mouvement faisant suite à l'invasion du Luxembourg en 1940.

Contexte[modifier | modifier le code]

L'Allemagne nazie entreprend après l'invasion une politique implicite de germanisation du Luxembourg, notamment par l'interdiction de la langue française. Elle se concrétise ensuite en 1942 par l'intégration du territoire du grand-duché au Gau Koblenz-Trier (en), ce qui traduit en fait une annexion au Reich, et l'enrôlement de force des Luxembourgeois dans l'armée allemande. Dans cette situation, la population adopte deux attitudes opposées : soit la collaboration[1], soit la résistance.

La résistance[modifier | modifier le code]

Monument commémoratif de la Résistance luxembourgeoise à Remich

Dès l'invasion du pays, l'esprit de résistance se manifeste, incarné par le prince Jean, futur grand-duc, évacué par l'armée française vers le Royaume-Uni[2].

En 1942, 10 200 Luxembourgeois furent obligés d'intégrer l'armée allemande. En réponse, le pays réagit en aout 1942 avec une grève générale qui sera rapidement réprimée dans le sang. La résistance cacha près de 3600 réfractaires ou déserteurs[3].

Le 25 février 1944, 23 chefs de la Résistance luxembourgeoise sont exécutés par les nazis près du camp de concentration de Hinzert dans le massif du Hunsrück (Rhénanie-Palatinat)[4],[5]. La résistance luxembourgeoise mena des actes de guérilla et de sabotage contre l'occupant nazi jusqu'en 1944[6]. Par la suite, elle combattit aux côtés des troupes américaines lors de la libération du pays les 9 et avant d'être réoccupé brièvement lors de la bataille des Ardennes en décembre 1944-janvier 1945.

Au total, durant l'Occupation, ce sont au total 5 700 Luxembourgeois qui furent également déportés et massacrés par les nazis.

Après la capitulation allemande, les résistants luxembourgeois participèrent, en tant que militaires, à l'occupation de l'Allemagne[7].

Foyers de résistance[modifier | modifier le code]

Les principaux foyers de résistance se situaient dans le sud du pays, notamment à Esch-sur-Alzette.

Mouvements[modifier | modifier le code]

Groupes chrétiens, libéraux et patriotiques (désignation NS: "Reaktion"):

Unio'n vun de Lëtzebuerger Fräiheetsorganisatiounen (Unio'n), 1944:

Lëtzeburger Patriote Liga (LPL), 1940

Lëtzebuerger Legio'n (LL), 1940 => Letzeburger Volleks-Legio'n (LVL), 1941

Trei Lëtzeburger Studenten (TLS), 1941

Lëtzebuerger Scouten ≈ Lëtzeburger Freihéts-Kämpfer (LFK), 1940

Lëtzeburger Ro'de Lé'w, 1941

Lëtzeburger Freihéts-BondLëtzeburger Freihéts-Bewegong (LFB), 1940

Patriotes Indépendants ("PI-Men"), 1940

Groupes communistes et international-socialistes (désignation NS: "Rotfront"):

Aktiv Letzeburger Enhétsfront ge'nt de Faschismus (ALEF), 1940

Kommunistesche Kampfgrupp Schëffleng ("Alweraje"), 1941

Personnalités de la résistance luxembourgeoise[modifier | modifier le code]

  • Madeleine Weis-Bauler[3]
  • Lucien Kohn
  • Léon Weirich
  • Zénon Bernard
  • Jean Origer
  • Jean-Baptiste Esch
  • Pierre Schummer
  • Nicolas Schummer
  • Eugène Léger
  • Emile Maar
  • François Nilles
  • Jean-Pierre Nilles
  • Raymond Petit[3]

Musées[modifier | modifier le code]

Des musées nationaux concernant la résistance luxembourgeoise existent au Luxembourg. On peut notamment citer :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Vincent Artuso. La collaboration au Luxembourg durant la Seconde Guerre mondiale, 1940-1945 : accommodation, adaptation, assimilation. P. Lang, 2013. Écouter en ligne sur France Culture
  2. Jean-Pierre Stroobants. Le grand-duc Jean de Luxembourg, un « symbole de l’histoire » de son pays. Le Monde, 25 avril 2019. Lire en ligne
  3. a b et c La Seconde Guerre mondiale au Luxembourg. Zentrum fir politesch Bildung, 2000. Lire en ligne
  4. 69 ans après, le Luxembourg se souvient de ses Résistants. Luxemburger Wort, 23 février 2013. Lire en ligne
  5. Une cérémonie pour commémorer la résistance. L'Essentiel, 24 février 2019. Lire en ligne
  6. Un tram détourné à Martelange par la Résistance. L'Avenir, 19 février 2022. Lire en ligne
  7. Vincent Artuso. L’histoire du temps présent: Luxembourg, puissance occupante. Tageblatt, 14 avril 2019. Lire en ligne
  8. Le musée national de La Résistance est « toujours d’actualité ». Le Quotidien, 15 octobre 2021. Lire en ligne

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) Hoffmann, Serge : Le mouvement de résistance LVL au Luxembourg, Archives nationales, 2004, 158 pages.
  • (de) Muller, Carlo : Luxemburg im 2. Weltkrieg, Geschichte für die Primärschule (um Internet: Referenz um Spaweck), Luxembourg, 1997.
  • (fr) Artuso, Vincent : La collaboration au Luxembourg durant la Seconde Guerre mondiale (1940-1945), 2013, 394 pages.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]