Révoltes et épisodes révolutionnaires en Corse — Wikipédia

La Corse depuis le début du VIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, a connu plusieurs révoltes et épisodes révolutionnaires.

Révoltes contre les Romains[modifier | modifier le code]

Les premiers envahisseurs, contre qui les Corses se sont révoltés sont les soldats de l'Empire romain. Titus Livius a rapporté les noms des généraux qui ont conduit les armées romaines en Corse :

  • Lucius Scipion en 260 av J.-C. ;
  • Marcus Claudius et Licinus Varus en 240 av J.-C. ;
  • Marcus Piranus en 181 av J.C. ;
  • Juventius Thalma et Scipion Nasica en 162 av J.C.

Dans une seule action, près de 7 000 insulaires trouvent la mort au champ des myrtes. Après une expédition, les vainqueurs exigent 100 000 livres de cire. (L'action de Pinarus leur coûta deux mille hommes qui furent tués, et une contribution de cent mille livres de cire. Celle de Cicéreius le double de la contribution, sept mille hommes morts, et dix-sept cents réduits se rendent.)

Révoltes contre les seigneurs (1005-1012)[modifier | modifier le code]

Les seigneurs, profitant de l'état d'anarchie dans lequel se trouve le pays au début du XIe siècle, commencent à se faire la guerre entre eux et à chercher à augmenter leur puissance. Le comte de Cinarca, le plus considérable des seigneurs féodaux, croit le moment favorable pour s'assurer la suprématie de l'île. Il commence par faire la guerre à ses voisins, en soumet plusieurs, et, rassemblant ses forces, se prépare à de nouvelles conquêtes ; mais le peuple, qui souffre de ces déchirements intérieurs, s'oppose à ses empiétements.

S'étant assemblé en « diète » (assemblée) générale à Morosaglia en 1007, le peuple nomme son général, Sambucuccio, seigneur d'Alando. Sambucuccio, ayant réuni des forces considérables, marche contre le comte de Cinarca, le bat et le force à rentrer dans ses domaines.

Sambucuccio, vainqueur du comte de Cinarca et des autres petits seigneurs, qu'il oblige à se tenir chez eux, songe à donner au peuple, qui l'a investi de l'autorité suprême, une organisation indépendante appropriée aux mœurs et aux besoins du pays.

Les institutions de Sambuccucio sont remarquables par leur simplicité et par l'esprit démocratique qui y règne ;

  • Les Divisions naturelles, une pieve comprend les villages situés sur un même versant ou dans la même vallée (les cantons d'aujourd'hui) ;
  • Chaque village élit deux pères et un Podestat, dont le mandat expire au bout d'un an ;
  • Les pères des communes doivent : veiller sur l'intérêt de leurs administrés, protéger les faibles, apaiser les discordes ;
  • Le Podestat vote pour l'assemblée générale des Douze, de laquelle dépend l'Administration générale de cette petite république.

Ainsi, dès l'année 1007, la Corse est dotée d'un gouvernement autonome et fédéral, le plus ancien d'Europe, car bien que les mouvements insurrectionnels de la Suisse datent de 1032, la Ligue de Brunnen n'est signée qu'en 1315. Dès lors, tous les actes publics des insulaires l'ont prise pour modèle jusqu'au XVIIIe siècle.

Révoltes contre les Génois[modifier | modifier le code]

La lutte contre les Génois dure du XIIe siècle jusqu'en 1768, s'étalant sur plus de 500 ans. Parmi les révoltes générales ou partielles, les plus célèbres sont celles qui eurent à leur tête Guidice, Rinuccio, Leca, Vincetello, Sampiero, Ceccaldi, Giafferi, Buonaparte, Gaffory et Paoli.
À partir de 1729, cette Révolution Corse est également appelée guerre de Quarante ans. Des anecdotes font preuve de la détermination des insurgés :

  • Dans le cadre de la révolte contre les Génois, entreprise depuis 1729, le général Gaffori en 1746, tente de reprendre la citadelle de Corte. Des pans de murs tombent à chaque boulet lancé par les batteries insulaires, les brèches sont alors presque praticables. Les Génois, dans l'espoir de sauver la citadelle, exposent un jeune enfant du côté où le feu est le plus vif : c'est le fils du Général Gaffori. À sa vue les canonniers s'arrêtent mais leur général leur demande de faire feu.
  • Des partisans ayant appris que les Génois tenaient encore Nonza décident de les déloger. Un bateau débarque le fils du vieux chef qui conduit la petite troupe. « Puisque te voilà arrivé, dit-il à son fils, je te cède le commandement de ces braves gens; va chasser les Génois et fais en sorte que tout l'honneur de la journée soit pour toi. » Le jeune homme s'empare de Nonza, mais vers la fin de l'action, un coup de feu l'étend mort aux pieds de ses soldats. Un courrier est expédié sur le champ au vieillard : « Quelle nouvelle apportes-tu ? - Ton fils est mort ! - Et Nonza ? - Prise. - Vive la Patrie ! »

C'est à la suite de ces guerres de ces efforts que les Corses préparèrent leur constitution.

Sources[modifier | modifier le code]