Raoul Dautry — Wikipédia

Raoul Dautry
Raoul Dautry, directeur des chemins de fer de l'État, en 1928.
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Maire de Lourmarin
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Ministre de l'Armement
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Raoul Dautry est un ingénieur, dirigeant d'entreprises publiques et homme politique français, né le à Montluçon (Allier) et mort le à Lourmarin (Vaucluse).

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Raoul Dautry étudie à l'École polytechnique (promotion X1900)[2].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il entame une carrière à la compagnie des chemins de fer du Nord.

Sur la gare de Barentin.

Il met au point en 1914 un système de circulation des trains permettant aux renforts de se rendre sur le front de l'Est (bataille de la Marne). Il crée la « voie des cent jours »[3] au départ de Beauvais. Enseignant à côté de ses obligations professionnelles à l'E.S.T.P., il occupe d'importantes fonctions dans les chemins de fer. Ingénieur en chef de la Compagnie des chemins de fer du Nord, il fait réaliser des cité-jardins pour les cheminots, la plus importante étant celle de Tergnier. ll est ensuite directeur général de l'administration des chemins de fer de l'État de 1928 à 1937. Lors de la création de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) en 1938, il devient membre de son conseil d'administration.

Dautry est ministre de l'Armement du au (gouvernement Édouard Daladier et gouvernement Paul Reynaud). Il obtient l'accord de Daladier pour envoyer une mission en Norvège chercher le stock disponible d'eau lourde convoitée par les Allemands. Il a veillé à ce que, en pleine débâcle, le stock d'eau lourde française soit envoyé en Angleterre : le , Hans von Halban et Lew Kowarski quittèrent le port de Bordeaux à bord du Broompark, emportant avec eux le stock d’eau lourde vers la Grande-Bretagne[4].

Pendant l'Occupation, il se retire dans sa maison de Lourmarin (Vaucluse), et ne prend pas part à la vie politique. Il donne alors cours à l'École libre des sciences politiques, où il succède à Suzanne Basdevant, interdite d'enseigner par les nazis[5].

On peut le voir jouer son propre rôle de ministre de l'armement dans le film (mi fiction, mi documentaire) de Jean Dréville, intitulé la Bataille de l'Eau Lourde tourné en 1948 où figurent un grand nombre de protagonistes réels de cet évènement historique.

À la Libération, il est nommé ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme dans le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) du général de Gaulle du au . C'est à cette occasion qu'il demande à Auguste Perret de reconstruire la ville du Havre. Par la suite, il devient administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). C'est lui qui choisit le site du centre CEA de Saclay dont Auguste Perret construit les bâtiments.

En 1946, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques.

Malgré les absences régulières exigées par ses responsabilités nationales, il a été un maire très actif de Lourmarin (Vaucluse), de 1945 jusqu'à sa mort. Les Lourmarinois lui doivent notamment un réseau d'adduction d'eau potable très précoce pour l'époque, et des projections urbanistiques (contournement de l'agglomération, notamment), qui ne se concrétiseront parfois que plus tard [6]. Il repose au cimetière de Lourmarin.

Il a été nommé grand officier de la Légion d'honneur. Son épouse est morte en 1962.

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Le nom de place Raoul-Dautry a été donné à une place parisienne située devant la gare Montparnasse, compte tenu du rôle qu'il a joué dans le développement ferroviaire en France.
  • Un boulevard porte également son nom à Lourmarin (Vaucluse), dont il fut le maire visionnaire de l'immédiat après-guerre.
  • Une place porte son nom à Tergnier (Aisne), ville où il a organisé et dirigé, après la Première Guerre mondiale, la reconstruction de la cité des cheminots. Une cité-modèle qu'il reproduira 31 fois pour la Compagnie des Chemins de Fer du Nord.
  • Une rue porte son nom à Gif-sur-Yvette, ville voisine du centre CEA de Saclay.
  • Un lycée scientifique et technologique porte son nom à Limoges[7].
  • Un stade, ainsi qu'une rue portent aussi son nom à Ermont (Val-d'Oise).
  • Une école primaire porte son nom à Limoges.
  • La place de la gare d'Auray porte son nom.
  • Un boulevard porte son nom à Pierrelatte (Drôme).
  • La promotion 1956-1957 du Collège d'Europe porte son nom[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-2hdsmvikw--1smfqytpcdwc2 »
  2. page de Raoul Dautry comme l'un des polytechniciens illustres, sur le site officiel de l'École polytechnique
  3. « Il y a 100 ans, la ligne des 100 jours », sur lindependant.fr (consulté le )
  4. Céline Jurgensen et Dominique Mongin, Résistance et dissuasion, Odile Jacob, 2018.
  5. Pierre Rain, L'École Libre Des Sciences Politiques, Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0033-9, lire en ligne)
  6. Archives communales de Lourmarin, notamment 2 D 9, 1 L 7, 1 O 5 (archives communicables ; consultation sur demande).
  7. Source académie Limoges, lycée Raoul-Dautry lire (consulté le 02/12/2009).
  8. « Promotions et patrons | College of Europe », sur www.coleurope.eu (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Métier d'Homme, Raoul Dautry, Éditions Plon, Paris, 1937.
  • Raoul Dautry, Rémi Baudouï, Balland, 1993.
  • Raoul Dautry, du rail à l'atome, Vladimir Halpérin, Fayard, 1997.
  • Raoul Dautry, la passion de servir, Michel Avril, France-Empire, 1993.
  • La guerre oui ou non ? Tome 2, ouvriers et soldats, J.-L. Crémieux-Brilhac, Gallimard, 1990.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]