Raymond Mondon (1914-1970) — Wikipédia

Raymond Mondon
Illustration.
Fonctions
Député français

(10 ans, 7 mois et 13 jours)
Élection 30 novembre 1958
Réélection 25 novembre 1962
12 mars 1967
30 juin 1968
Circonscription 1re de la Moselle
Législature Ire, IIe, IIIe et IVe (Cinquième République)
Groupe politique IPAS (1956-1962)
RI (1962-1969)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Armand Nass

(12 ans et 7 jours)
Élection 10 novembre 1946
Réélection 17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Moselle
Législature Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique UDSR (1946-1951)
RPF (1951-1956)
IPAS (1956-1958)
Maire de Metz

(23 ans, 2 mois et 12 jours)
Réélection 3 mai 1953
15 mars 1959
21 mars 1965
Prédécesseur Gabriel Hocquard
Successeur Jean-Marie Rausch
Secrétaire d’État à l’Intérieur

(1 mois et 3 jours)
Prédécesseur Jean Chamant
Successeur Jean Chamant
Ministre des Transports et des Travaux publics

(1 an, 6 mois et 9 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ancy-sur-Moselle (Empire allemand)
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Metz, Moselle (France)
Nature du décès Cancer
Nationalité Française
Conjoint Lucienne Houpert (1914-2009)
Religion Catholicisme
Résidence Moselle

Raymond Mondon, né le à Ancy-sur-Moselle et mort le à Metz, est un homme politique français. Il est maire de Metz de 1947 à 1970 et occupe deux postes ministériels en 1955 et en 1969-1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Raymond Mondon est le fils unique de vignerons de Lorraine allemande, alors dans l'Empire allemand. Il devient Français, de fait en 1919 à l'âge de 5 ans. Élève chez les jésuites du collège Saint-Clément, il obtient son baccalauréat en 1931 et poursuit ses études à la faculté de droit de Nancy où il obtient une licence. En , il est arrêté avec vingt-cinq autres personnes à Nancy lors d’une manifestation des Ligues contre Stavisky, pour tapage et attroupement sur la voie publique[1].

Résistant (« Rudemonde »)[modifier | modifier le code]

Mobilisé comme lieutenant d’infanterie durant la Seconde Guerre mondiale, il est sérieusement blessé en , puis fait prisonnier, avant d’être libéré en de la même année. Entre-temps, la Moselle est devenue allemande et Raymond Mondon renonce à y retourner. Reçu au concours de la magistrature un an plus tard, il est nommé juge d'instruction à Saint-Mihiel[2]. Il entre alors en résistance sous le pseudonyme de Rudemonde. Le , il échappe une première fois à la Gestapo. Obligé de quitter la Meuse pour Paris, il est à nouveau arrêté et torturé. Le suivant, il échappe au dernier train qui s’apprête à partir pour Dachau.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Député sous la IVe République[modifier | modifier le code]

Le , lors des élections à la première Assemblée nationale de la IVe République, il est élu député UDSR de la Moselle. Il est réélu sous l'étiquette RPF lors du scrutin du , puis comme candidat du CNI lors des élections du .

Il est très brièvement secrétaire d’État à l’Intérieur du au auprès du ministre de l’Intérieur François Mitterrand dans le cabinet de Pierre Mendès France. Mitterrand et Mondon se connaissent bien depuis les années noires de la Résistance où ils appartenaient au même réseau. Leurs chemins se croisent mais se séparent en 1958, quand Mondon choisit le Général et Mitterrand l’opposition.

Maire de Metz[modifier | modifier le code]

Le , Raymond Mondon, alors âgé seulement de 33 ans est élu maire de Metz[3]. Sa devise pour sa ville est : « Voir grand pour demain ». Il est réélu au premier tour à chaque consultation électorale qui s’apparente dans son cas à un plébiscite renouvelé des Messins et demeure en poste jusqu'à sa mort. Deux faces opposées caractérisent son action : d’une part la modernisation économique de la ville, de l’autre, l’échec patent de la rénovation urbaine. En effet, ses choix urbanistiques, délibérément tournés vers la « modernité » d'alors, sont aujourd'hui contestables et contestés[4].

Conseiller général[modifier | modifier le code]

De 1949 à 1970, Mondon est également élu au conseil général de la Moselle dans le canton de Metz-Ville-3.

Député sous la Ve République[modifier | modifier le code]

Sous la Ve République, il est élu à l'Assemblée nationale en 1958 et 1962.

Il fonde en 1962, avec Valéry Giscard d’Estaing, le groupe des Républicains indépendants (RI) à l’Assemblée nationale ; il préside ce groupe jusqu’en 1969. Il est réélu sous l’étiquette FNRI en 1967 et 1968, et conserve son siège jusqu'à son entrée au gouvernement l'année suivante.

Les relations amicales entre Giscard d’Estaing et Mondon vont se détériorer à la fin de la décennie soixante. Cependant, Valéry Giscard d’Estaing déclare, en 1976, lors d’une visite à Metz, que Mondon a été « son meilleur ami dans la vie politique française ».

Ministre des transports[modifier | modifier le code]

En 1969, Mondon soutient la candidature à la présidence de Georges Pompidou qui le fait entrer au gouvernement de Jacques Chaban-Delmas comme ministre des Transports, le . Il adhère alors au projet de « Nouvelle société » de Chaban. En tant que ministre des Transports, il lance les études portant sur une liaison ferroviaire rapide entre Paris et Strasbourg, devant profiter des travaux d'infrastructure de la future autoroute A4 qui passera finalement par Metz, fief électoral de Raymond Mondon.

C'était sans compter sur la fierté industrielle allemande, qui a empêché le projet Mondon de LGV Est d'aboutir dans la mesure où le gouvernement français pensait qu'une ligne uniquement française, ne se prolongeant pas en Allemagne, serait déficitaire. L'Allemagne a dit oui à l'arrivée du TGV français en Allemagne seulement quand elle a conçu son ICE, le train à grande vitesse allemand[5]. Néanmoins, l'idée a fait son chemin et la LGV Est européenne a vu le jour en 2007, 38 ans après l'étude de Mondon[6].

Mort[modifier | modifier le code]

Il reste ministre, maire de Metz et conseiller général de la Moselle jusqu'à sa mort, qui survient le , des suites d'un cancer. Au cours de ses funérailles le , la tristesse de Chaban-Delmas est palpable dans son éloge funèbre lequel émeut l’assemblée et tous les Messins réunis une dernière fois autour de leur ancien maire.

Il est inhumé à Ancy-sur-Moselle[7].

Hommages[modifier | modifier le code]

Un rond-point à l’entrée de Metz et à proximité de la sortie Metz-Centre de l’autoroute A31 porte le nom de place Raymond-Mondon.

En outre, son nom a été donné à un lycée des métiers de l'hôtellerie à Metz.

Liste des fonctions et mandats[modifier | modifier le code]

Mandats électifs[modifier | modifier le code]

Mandat Début Fin
Député de la Moselle
Maire de Metz
Conseiller général de la Moselle 1949

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

Fonction Gouvernement Début Fin
Secrétaire d’État à l’Intérieur Mendès France
Ministre des Transports
et des Travaux publics
Chaban-Delmas

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-François Colas, Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, t. I, université de Paris X-Nanterre, , p. 119 — Thèse de doctorat.
  2. « politique 40 e anniversaire de la mort de raymond mondon. Le fabuleux destin d’un fils d’Ancy », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  3. Il y a 50 ans, Metz perdait son maire Raymond Mondon, sur Le Républicain lorrain
  4. Jean-Claude Berrar, Metz défigurée dans les années 60-70. Éditions Serpenoise, 2011.
  5. L'ICE a fédéré l'industrie allemande , in Les Échos, n° 15900 du 3 juin 1991 (page 13)
  6. André Schontz: Le chemin de fer et la gare de Metz, Éditions Serpenoise, 1990 (p.205)
  7. « Cimetières de France et d'ailleurs »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gaëtan Avanzato, Raymond Mondon, Serpenoise, 2000.
  • Gaëtan Avanzato, Raymond Mondon, le donjon de Metz, Metz, Éditions des Paraiges, 2011.

Liens externes[modifier | modifier le code]