Raymond Souplex — Wikipédia

Raymond Souplex
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Raymond Souplex en 1949 (Studio Harcourt).
Nom de naissance Raymond Guillermain
Naissance
Paris, France
Nationalité Française
Décès (à 71 ans)
Paris, France
Profession Acteur
Dialoguiste
Scénariste
Chansonnier
Films notables Si Versailles m'était conté...
Manon
Séries notables Les Cinq Dernières Minutes

Raymond Guillermain, dit Raymond Souplex, est un acteur, dialoguiste, scénariste et chansonnier français né le dans le 5e arrondissement de Paris et mort le dans le 18e arrondissement de Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le au no 13 place du Panthéon dans le 5e arrondissement de Paris[1], fils de Léon Adrien, chef de service du bureau de bienfaisance du 5e arrondissement et de Zélie Ernestine Pesloux (anagramme de Souplex), il est le cadet d'une famille de quatre enfants. Adulte, il tente d'entrer au Conservatoire en 1920, mais il échoue.

Le chansonnier[modifier | modifier le code]

À ses débuts, il est clerc d'huissier, la journée, et chansonnier le soir[2]. Il tourne dans des cabarets et cafés-théâtres parisiens, dont le Caveau de la République, le théâtre du Coucou et le théâtre des Deux Ânes. C'est durant cette période qu'il rencontre Jane Sourza qui devient sa complice pendant de nombreuses années et non sa compagne comme on a pu le croire longtemps. Dès 1935, il participe aux émissions radiophoniques de Radio Cité avec Noël-Noël, Saint-Granier et Jane Sourza. Avec cette dernière, il interprète le rôle d'un clochard, nommé La Hurlette, philosophe dans l'émission humoristique Sur le banc. Pour créer son personnage, il s'inspire d'un clochard qu'il a connu enfant s'appelant Adalbert Biart de Chéradine[2]. De cette émission est tiré en 1955 le film du même nom de Robert Vernay où il tient le rôle principal du clochard. Ça n'est qu'en 1933, sur les instances de la Chambre des huissiers, qu'il renonce à son métier de clerc d'huissier.

Raymond Souplex mobilisé en 1940.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Raymond Souplex continue à se produire, par exemple au théâtre de Dix-Heures, au théâtre des Deux Ânes, ou sur Radio Paris. Il participe aussi, avec d’autres artistes comme Fréhel, Lys Gauty, Jane Sourza, à une tournée dans les usines du Troisième Reich où travaillent de nombreux Français du STO. À Berlin en , il accompagne quelques artistes français dont Loulou Gasté, Édith Piaf, Albert Préjean, Viviane Romance, et pose avec eux devant la Porte de Brandebourg, à l'occasion d'un voyage censé promouvoir la chanson française, ce qui lui vaut un blâme à la Libération. Il écrit une opérette Clochemerle, d’après le roman de Gabriel Chevallier, musique de Fernand Warms, crée le au théâtre Moncey[3]. Après la guerre, il reprend son émission Sur le banc sur l'antenne de Radio Luxembourg de 1949 à 1963.

L'acteur[modifier | modifier le code]

Sa carrière cinématographique démarre en 1939, avec le film Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis avec Noël-Noël, alors que Raymond Souplex a déjà une certaine popularité. En 1940, dans Les Surprises de la radio de Marcel Aboulker, il joue son propre rôle au milieu d'autres grandes vedettes de l'époque. Il faut attendre la Libération pour revoir Souplex sur les écrans. En 1948, Henri-Georges Clouzot l'engage dans Manon aux côtés de Cécile Aubry, Serge Reggiani et Michel Bouquet et en 1950, Henri Jeanson le choisit pour incarner un chanteur de charme vieillissant dans Lady Paname aux côtés de Louis Jouvet et de Suzy Delair. En 1951, il incarne Gen Paul, l'artiste peintre plutôt ringard, mais sympa, ami, et confident de Garou-Garou, incarné par Bourvil, dans le film Garou-Garou, le passe-muraille. Ce rôle le rendra assez populaire. Des années 1950 au début des années 1970, le public voit à la télévision à de nombreuses reprises Raymond Souplex, surtout dans des émissions de variétés de l'ORTF, comme l'émission de Jean Nohain, 36 chandelles.

Le personnage de Bourrel[modifier | modifier le code]

En 1957, Claude Loursais le choisit pour devenir l'acteur principal de la série télévisée policière française Les Cinq Dernières Minutes, où il incarne l'inspecteur (puis commissaire en 1965) Antoine Bourrel. Ce rôle a été inspiré par le tournage du film Identité judiciaire dans lequel il incarne le commissaire Basquier, personnage en tous points comparable à celui du commissaire Bourrel.

L'acteur et son personnage sont restés fameux en raison de l'exclamation : « Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! » (et non « Bon sang ! Mais c'est bien sûr ! ») à la fin de chaque épisode lorsque la résolution de l'énigme s'impose à l'enquêteur et que celui-ci s'adresse directement au téléspectateur pour l'inviter à le suivre dans ses raisonnements. Il compose personnellement son personnage : la coupe à la brosse et la moustache, la gabardine, le nœud papillon, le chapeau rond. La collaboration avec Claude Loursais dure 56 épisodes de 1958 à 1972.

Bourrel est secondé dans la série par Jean Daurand, dans le rôle de l'inspecteur Dupuy. À noter que le tandem formé par les deux comédiens est si familier du public français qu'ils apparaissent ensemble dans deux films où Souplex joue à nouveau un policier et Daurand son adjoint : L'assassin viendra ce soir et La Malédiction de Belphégor.

Raymond Souplex joue durant cette fameuse série avec bon nombre d'acteurs célèbres ou devenus célèbres : Françoise Fabian, Ginette Leclerc, Serge Gainsbourg, Pierre Brasseur, Henri Virlogeux, Bernard Fresson, Henri Crémieux, Jacques Monod, Yves Rénier, Henri Tisot, Gérard Hernandez, Marcel Bozzuffi, François Perrot, Michel Bouquet, Danièle Évenou, Marthe Mercadier, Raymond Gérôme, Jean-Pierre Cassel...

En 1960, il apparaît dans le court-métrage Le Rondon d'André Berthomieu.

Ultime tournage et mort[modifier | modifier le code]

Raymond Souplex tourne le 56e épisode de la série Les Cinq Dernières Minutes lorsqu'il meurt, le 22 novembre 1972, d'un cancer du poumon, à son domicile, 7 rue Cauchois dans le 18e arrondissement de Paris[4],[2]. Cet épisode intitulé Un gros pépin dans le chasselas n'étant pas achevé, Claude Loursais et Claude-Jean Bonnardot décident d'introduire un juge d'instruction flanqué d'un greffier et d'user d'un artifice scénaristique pour compléter le tournage. Le juge est joué par Jacques Bouvier. Il est diffusé le [5].

Raymond Souplex est inhumé au cimetière de Gentilly. Son épouse, Lucienne Arduini, décède en 1993.

Postérité[modifier | modifier le code]

Perrette Souplex, fille de Raymond Souplex, actrice elle-même, interprète le rôle de Perrette Bourrel dans l'épisode Le Dernier Cri en 1996, un des derniers de la série.

Hommage[modifier | modifier le code]

Un square du 18e arrondissement de Paris, au coin des rues Montcalm et Marcadet, porte son nom. Il est évoqué dans le 349e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Au théâtre ce soir[modifier | modifier le code]

Les Cinq Dernières Minutes[modifier | modifier le code]

Entre 1958 et 1973, il participe au tournage de 56 épisodes de cette célèbre série policière en incarnant le rôle de l'inspecteur principal, puis commissaire, Antoine Bourrel.

  • La Clé de l'énigme de Claude Loursais (première diffusion : 01/01/58)
  • D'une pierre deux coups de Claude Loursais (première diffusion : 09/03/58)
  • Les Cheveux en quatre de Claude Loursais (première diffusion : 07/04/58)
  • Réactions en chaîne de Claude Loursais (première diffusion : 06/05/58)
  • L'habit fait le moine de Claude Loursais (première diffusion : 06/06/58)
  • Le Théâtre du crime de Claude Loursais (première diffusion : 05/08/58)
  • Le Tableau de chasse de Claude Loursais (première diffusion : 07/10/58)
  • Un sang d'encre de Claude Loursais (première diffusion : 09/12/58)
  • Un grain de sable de Claude Loursais (première diffusion : 27/01/59)
  • On a tué le mort de Claude Loursais (première diffusion : 10/03/59)
  • Sans en avoir l'air de Claude Loursais (première diffusion : 14/08/59)
  • Dans le pétrin de Claude Loursais (première diffusion : 18/09/59)
  • Poison d'eau douce de Claude Loursais (première diffusion : 03/11/59)
  • Au fil de l'histoire de Claude Loursais (première diffusion : 01/03/60)
  • Un poing final de Claude Loursais (première diffusion : 26/04/60)
  • Dernier Cri de Claude Loursais et Jean-Marie Comeau (première diffusion : 21/06/60)
  • Le Dessus des cartes de Claude Loursais (première diffusion : 06/09/60)
  • Qui trop embrasse de Claude Loursais (première diffusion : 22/11/60)
  • Sur la piste de Claude Loursais (première diffusion : 31/01/61)
  • Cherchez la femme de Claude Loursais (première diffusion : 04/04/61)
  • Épreuves à l'appui de Claude Loursais (première diffusion : 06/06/61)
  • L'Avoine et l'Oseille de Claude Loursais (première diffusion : 26/09/61)
  • L'Épingle du jeu de Claude Loursais (première diffusion : 06/01/62)
  • Le Tzigane et la Dactylo de Pierre Nivelet (première diffusion : 17/04/62)
  • C'était écrit de Claude Loursais (première diffusion : 05/06/62)
  • Mort d'un casseur de Guy Lessertisseur (première diffusion : 05/06/62)
  • Un mort à la une de Pierre Nivelet (première diffusion : 27/11/62)
  • L'Eau qui dort de Claude Loursais (première diffusion : 12/03/63)
  • Une affaire de famille de Jean-Pierre Marchand (première diffusion : 06/07/63)
  • Fenêtre sur jardin de Claude Loursais (première diffusion : 18/02/64)
  • 45 tours et puis s'en vont de Bernard Hecht (première diffusion : 23/04/64)
  • Quand le vin est tiré de Claude Loursais (première diffusion : 11/07/64)
  • Sans fleurs ni couronnes de Claude Loursais (première diffusion : 28/11/64)
  • Napoléon est mort à Saint-Mandé de Claude Loursais (première diffusion : 24/04/65)
  • Bonheur à tout prix de Claude Loursais (première diffusion : 03/07/65)
  • Des fleurs pour l'inspecteur de Claude Loursais (première diffusion : 25/09/65)
  • La Chasse aux grenouilles de Claude Loursais (première diffusion : 27/11/65)
  • Pigeon vole de Claude Loursais (première diffusion : 29/01/66)
  • La Rose de fer de Jean-Pierre Marchand (première diffusion : 04/06/66)
  • Histoire pas naturelle de Guy Lessertisseur (première diffusion : 22/10/66)
  • La Mort masquée de Guy Lessertisseur (première diffusion : 14/01/67)
  • Finir en beauté de Claude Loursais (première diffusion : 25/03/67)
  • Un mort sur le carreau de Roland-Bernard (première diffusion : 16/09/67)
  • Voies de fait de Jean-Pierre Decourt (première diffusion : 11/11/67)
  • Les Enfants du faubourg de Claude Loursais (première diffusion : 27/01/68)
  • Tarif de nuit de Guy Séligmann (première diffusion : 06/04/68)
  • Le commissaire est sur la piste de Claude Loursais (première diffusion : 23/03/69)
  • Traitement de choc de Claude Loursais (première diffusion : 23/11/69)
  • Une balle de trop de Raymond Portarlier (première diffusion : 01/01/70)
  • Les Mailles du filet de Claude Loursais (première diffusion : 06/06/70)
  • Les Yeux de la tête de Claude Loursais (première diffusion : 01/11/71)
  • Chassé croisé de Claude Loursais (première diffusion : 03/02/72)
  • Meurtre par la bande de Claude Loursais (première diffusion : 04/05/72)
  • Le diable l'emporte de Claude Loursais (première diffusion : 10/11/72)
  • Meurtre par intérim de Claude Loursais (première diffusion : 07/02/73)
  • Un gros pépin dans le chasselas de Claude-Jean Bonnardot (première diffusion : 07/11/73)

Théâtre[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Carmen, La Hurlette et cie par Jane Sourza et Raymond Souplex, CD paru en 2006 chez Marianne Mélodie.
  • Chansons à boire par Raymond Souplex, CD paru en 2006 chez ULM.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris 5e, acte de naissance no 1551, année 1901 (page 19/28) (avec mention marginale de décès)
  2. a b et c L'almanach de la télévision, de Télé 7 Jours, année 1963 : "Raymond Souplex : le policier malgré lui"
  3. Recueil "Clochemerle" de Raymond Souplex lire en ligne sur Gallica
  4. Archives de Paris 18e, acte de décès no 2693, année 1972 (vue 10/31)
  5. En fait son dernier tournage fut le cinquante-quatrième épisode (dans l'ordre des diffusions), Le diable l'emporte, dont des raccords en studio ont été tournés jusqu'au alors que les intérieurs de Un gros pépin dans le chasselas ne l'avaient pas encore été.

Liens externes[modifier | modifier le code]