René Barjavel — Wikipédia

René Barjavel
René Barjavel en 1949. Photo d'identité (Sacem).
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René Henri Gustave BarjavelVoir et modifier les données sur Wikidata
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Barjavélien
Distinction
Œuvres principales
Plaque commémorative

René Barjavel, né le à Nyons (Drôme) et mort le à Paris 14e, est un écrivain et journaliste français, également scénariste et dialoguiste de cinéma. Il est principalement connu pour ses romans d'anticipation, de science-fiction ou fantastiques dans lesquels s'exprime l'angoisse ressentie devant une technologie que l'être humain ne maîtrise plus.

Certains thèmes reviennent fréquemment dans son œuvre littéraire : chute de la civilisation causée par les excès de la technologie et la folie de la guerre, caractère éternel et indestructible de l'amour (Ravage, La Nuit des temps, Le Grand Secret, Une rose au paradis). Son écriture se veut poétique, onirique et, parfois, philosophique. Il a aussi abordé, dans ses essais, l'interrogation empirique et poétique de l'existence de Dieu (notamment, La Faim du tigre), et le sens de l'action de l'être humain sur la nature.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et débuts[modifier | modifier le code]

Petit-fils de paysans, fils de boulanger, René Henri Gustave Barjavel pétrira lui-même son pain[1]toute sa vie.

Il étudie au collège de Nyons puis à celui de Cusset (près de Vichy) dans l'Allier[2]. Après le baccalauréat, il pratique de nombreux métiers pour gagner sa vie: pion, employé de banque, conférencier… Il débute à dix-huit ans dans le journalisme au Progrès de l'Allier, à Moulins[2].

Le à Vichy, puis le à Moulins, il donne une conférence sur Colette, qui sera publiée par la Nouvelle Province littéraire cette même année sous le titre Colette à la recherche de l'amour[3].

René Barjavel devient, en 1935, secrétaire de rédaction de la revue Le Document, puis chef de la fabrication aux Éditions Denoël après avoir rencontré Robert Denoël à Vichy en 1936. Il collabore à divers journaux, en particulier au Merle blanc, comme critique cinématographique[2],[4].

La guerre[modifier | modifier le code]

Il participe à la guerre de 1939-1940 dans un régiment de zouaves, où il développe un penchant pour l’antimilitarisme. Affecté aux cuisines avec le grade de caporal-chef, il a pour tâche principale de chercher et distribuer le ravitaillement[5]. Il est révolté par la condition du soldat et les mœurs militaires. Démobilisé en 1940, il fonde à Montpellier le journal l'Écho des étudiants et y fait débuter, entre autres, Jacques Laurent, François Chalais, André Hodeir ou encore Yvan Christ. De retour à Paris, où il habite dans le 15e arrondissement, au 20 rue Lacretelle, il retrouve sa place de chef de fabrication chez Denoël[5].

C'est pendant l'Occupation qu'il commence à publier ses romans d'anticipation qui font de lui le précurseur de la vogue de la science-fiction française de l'après-guerre. En 1943, il publie Ravage, son premier roman dans cette veine. Ce livre, ainsi que trois nouvelles, seront publiés en feuilleton dans l'hebdomadaire collaborationniste et antisémite Je suis partout. Son deuxième roman de science-fiction, Le Voyageur imprudent, est publié la même année sous forme de feuilleton, toujours dans Je suis partout. Le journal publie également une interview de l'auteur par Henri Poulain, parue le [6].

C'est pendant cette période de l'Occupation qu'il rencontre le philosophe mystique G.I. Gurdjieff, dont il suivait déjà l'enseignement auprès de groupes et de son élève Jeanne de Salzmann. Cet apprentissage aura un profond impact dans sa vie (« Je sais que j'ai bu à la vérité, à cette source de vérité d'où coule toute la sagesse du monde »)[7]. Dans ce groupe il côtoie Louis Pauwels, René Daumal. il fréquente aussi Lanza del Vasto.

En 1944, il écrit un « Essai sur les formes futures du cinéma », Cinéma Total.

Après la libération de Paris, il n'échappe pas à la vague de suspicion de l'époque. Dénoncé publiquement comme collaborateur par le Comité national des écrivains (CNE) en 1944-1945[8], il est blanchi de ces accusations grâce notamment à une lettre de Georges Duhamel[9]. Lorsque, pour les mêmes raisons, le même comité démet Robert Denoël de ses fonctions, Barjavel dirigera de fait la maison d'édition jusqu’à l'assassinat de l'éditeur le [10].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, Barjavel mène parallèlement des activités de journaliste, critique, romancier et scénariste. En 1946, il publie un roman d'amour, Tarendol, dont Julien Duvivier achète les droits pour le cinéma (et qui donnera également lieu en 1980 à une adaptation pour la télévision avec Jacques Penot et Florence Pernel dans les rôles principaux). En 1947, il fait, pour Georges Régnier, sa première adaptation et écrit son premier dialogue de cinéma dans Paysans noirs.

Le manque d’argent et l’échec de Le Diable l’emporte marquent un début de rupture avec sa carrière de romancier et il s’aventure alors dans le cinéma. Mais la tuberculose et les difficultés financières l’empêchent de réaliser Barabbas. Adaptateur, dialoguiste[11], il ne laisse cependant pas un souvenir marquant, malgré son empreinte profonde dans de nombreux films, dont la saga des Don Camillo, Les Misérables (de Jean-Paul Le Chanois), Les Chiffonniers d'Emmaüs, Le Mouton à cinq pattes, etc. Il réalise aussi plusieurs courts métrages.

Après ce long intermède au cinéma pendant lequel il n'a presque rien publié, René Barjavel commence, avec La Nuit des temps, paru en 1968, et Le Grand Secret, publié en 1973, une seconde carrière de romancier qui fera de lui un grand écrivain populaire. Il recommence aussi une nouvelle activité de journaliste avec une chronique hebdomadaire au Journal du dimanche[12]. C'est là qu'il fera paraître le , au sujet de l'affaire Ranucci, un article réclamant l’exécution sans faiblesses de « ces larves malfaisantes » que sont les assassins (l'intéressé avait été guillotiné trois jours plus tôt), alors que, dans Le Figaro du , Max Clos, à l'époque directeur de la rédaction, n'avait pas hésité à poser cette question dérangeante : « Comment peut-on être humainement sûr – absolument sûr – que tel homme est bien le coupable ? »

Il écrit également des chansons. Enfin, quand il en a le temps, il se livre à l'une de ses passions, la photographie en couleurs ; son album de 74 pages, Les Fleurs, l'amour, la vie, est publié par les Presses de la Cité en 1978.

Avec La Peau de César et Demain le Paradis, il termine sa carrière d'écrivain. René Barjavel meurt des suites d'une crise cardiaque en , à 74 ans dans le 14e arrondissement de Paris[13]. Sa tombe est située dans le cimetière du hameau de Tarendol (commune de Bellecombe-Tarendol), nom qu'il fit connaitre du grand public grâce à l'un de ses romans[14].

Barjavel, précurseur de la science-fiction « à la française »[modifier | modifier le code]

Lorsqu'il publie ses deux premiers romans fantastiques en 1942, René Barjavel fait figure de précurseur dans le domaine la science-fiction française[15], la science-fiction américaine ne faisant réellement son apparition qu'après la fin de la Seconde Guerre mondiale. La découverte de ce type de littérature sera de longues années avant que des auteurs comme Isaac Asimov, A. E. van Vogt, Clifford D. Simak ou même H. P. Lovecraft sortent du cercle des amateurs de romans d'anticipation

C'est assez tardivement que les premiers romans de Barjavel (Le Voyageur imprudent et Ravage) seront rattachés à la littérature de science-fiction car en France, on évoque plutôt le « roman scientifique » chez Jules Verne, de « roman d'anticipation » pour J.-H. Rosny aîné ou Albert Robida ou encore de « roman extraordinaire » chez Barjavel, mais pas encore de SF, proprement dit, cet anglicisme ne s'imposant que dans les années 1950, voire les années 1960. Dans ses deux romans écrits et publiés dans une France alors coupée du monde anglophone, Barjavel développe déjà des idées typiques de la période de la Guerre froide : apocalypse, fin du monde, voyage dans le temps ainsi que des catastrophes imputables à une technologie aliénante ou employée de façon malveillante.

Édition originale de Ravage, éditions La Toison d'or, 1943.

René Barjavel se démarque de la littérature de l'époque par ses thèmes fantastiques mais il reste cependant un écrivain de son temps. On peut discerner dans Ravage (1943) un certain écho de l'idée pétainiste du retour à la terre et de la méfiance envers l'urbanisation d'une France encore majoritairement rurale. Barjavel se verra d'ailleurs reprocher sa signature dans différents journaux de la collaboration tels Je suis partout et Gringoire. Il abandonne néanmoins rapidement cette veine collaborationniste à la suite du succès de Ravage[16].

L'auteur, originaire de la campagne drômoise, semble nettement se méfier du progrès dans Ravage avec une civilisation qui tend à devenir extrêmement technologiques[17] et ces inquiétudes étaient partagées par d'autres auteurs de l'époque (cf. La France contre les robots, de Georges Bernanos), ou encore René Guénon

Édition originale du Voyageur imprudent chez Denoël, 1944.

Le Voyageur imprudent semble moins « engagé » et se présente comme une œuvre de fantaisie pure et de cruauté humoristique qui précède en outre les années 1950 avec l'évocation de ce qu'on peut nommer le « paradoxe temporel ». Les deux romans sont cependant liés; le monde futur très lointain que visite le voyageur du temps étant la suite de la catastrophe de 2052 évoquée dans Ravage. L'auteur y expose une vision « biologique » de l'avenir de l'humanité, assez délirante en illustration des thèses évolutionnistes, son voyage en l'an 100 000 n'étant pas, à cet égard, sans rappeler l'an 802 701 du H. G. Wells de La Machine à explorer le temps.

Avec Le Diable l'emporte (1948), Barjavel décide d'aborder la question alors très actuelle de la Troisième Guerre mondiale. Ce thème sera d'ailleurs l'un des favoris de la SF américaine de l'après-guerre (Dr Bloodmoney, de Philip K. Dick, Le Lendemain de la Machine, de Rayer, Je suis une légende, de Richard Matheson, etc.). Mais là encore l'humour noir le plus cruel épice le genre de l'anticipation, et les moyens que l'humanité emploie pour s'autodétruire sont loin de se limiter aux armes nucléaires. Barjavel ne manque pas, à travers l'absurde robotisation du « civilisé inconnu » ou les dérapages de l'agriculture industrielle (la poule géante dévorant un stade de football), de se moquer avec cruauté des dérives de la manipulation du vivant.

Dans La Faim du tigre, Barjavel ira même jusqu’à envisager que l'humanité se soit dotée de la bombe atomique par instinct malthusien de limitation de l'explosion démographique, une thèse exposée sur un ton philosophique voltairien non dénuée d'humour.

Barjavel est peut-être plus ou moins consciemment en phase avec les années 1960, avec les idées de Mai 68 qu'il évoque avant même qu'elles ne s'expriment (cf. Les Chemins de Katmandou) de même que dans La Nuit des temps où le thème de la guerre totale est de nouveau exploité, ainsi que dans Le Grand Secret, où l'on découvre un auteur nettement favorable à la libération sexuelle et plutôt libertaire.

Il reste l'un des rares auteurs de science-fiction (avec Arthur C. Clarke dans La Cité et les Astres) à avoir traité de manière approfondie et spéculative le thème de l'immortalité.

Dans Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester, René Barjavel prend nettement position contre la mise en place du programme nucléaire civil. Il est cependant difficile de le classer politiquement, à l'instar des rapports entre la Russe Leonova et l'Américain Hoover dans son roman La Nuit des temps qui illustrent cette position d'un certaine forme d'apolitisme.

Barjavel, un visionnaire ?[modifier | modifier le code]

Dans les années 1940, René Barjavel et J.K. Raymond-Millet avaient imaginé ce type de scène dans le futur.

Dans son essai paru en 1944, Cinéma total : Essai sur les formes futures du cinéma, publié aux Denoël qui inspirera le faux reportage de J.K. Raymond-Millet baptisé La Télévision, œil de demain et diffusé dans les salles de cinéma en 1947, René Barjavel évoque l'avenir du cinéma avec les films en relief mais surtout comme il l'écrit lui-même, la conjonction de la radio, du cinéma et de la télévision et décrit des phénomènes comme l'alliance du cinéma et de la télévision mais aussi du reportage télévisé qui permettront à chaque être humain de découvrir tous les recoins de la planète. Selon Barjavel, le monde de l'image, grâce au progrès, aura envahi l'univers de chaque personne au niveau individuel et dans ce qu'elle a de plus intimes, présageant ainsi sur la future existence des tablettes connectées, des hologrammes et du cinéma à la demande[18]. Dans ce futur imaginé par Barjavel et repris par le faux reportage de J.K. Raymond-Millet, les écrans sont devenus portables et, bien que la communication est censée être plus développée grâce à cela, on y voit paradoxalement des gens dans la rue les yeux rivés sur leurs écrans respectifs, ne prêtant plus attention à ce qui les entoure[19].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Contes et nouvelles[modifier | modifier le code]

Récit autobiographique, journal[modifier | modifier le code]

Chroniques[modifier | modifier le code]

Albums[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

Adaptations, dialogues et scénarios de films[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Dans le cadre des Intergalactiques, festival de science-fiction organisé à Lyon, un prix René Barjavel est organisé chaque année par l’association AOA Prod. La meilleure nouvelle sur un thème choisi est récompensée :

  • 2013 : Thème « L’Homme augmenté »
  • 2014 : Thème « Éco-système(s) »
  • 2015 : Thème « Le voyageur imprudent »
  • 2016 : Thème « L’empire galactique vous ment »
  • 2018 : Thème « Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester »
  • 2019 : Thème « La fin du monde soudainement, et puis le monde enfin eut une réaction… »[21]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Sans oser le demander : podcast et émission en replay », sur France Culture, (consulté le ).
  2. a b et c Laurence Delord-Pieszczyk, L'œuvre de René Barjavel, Presses universitaires du Septentrion, , p. 7.
  3. Voir en ligne. Disponible à la Bibliothèque nationale de France : notice.
  4. Site comptoirlitteraire.com, page René Barjavel, écrivain français.
  5. a et b Yves Ansel, dossier de l'édition de Ravage chez Folio Plus, 1996, p. 320.
  6. Reproduction de l'interview.
  7. GM. Loup, « Barjaweb -- Barjavel parle de Mr Gurdjieff », sur barjaweb.free.fr (consulté le )
  8. Voir le blog contreculture.org.[non neutre].
  9. « Barjaweb--RENE BARJAVEL--BIOGRAPHIE DÉTAILLÉE », sur barjaweb.free.fr (consulté le )
  10. Henri Thyssens, « Listes noires », thyssens.com (consulté le ).
  11. Voir sur jepicore.cd.st.
  12. « Les libres propos de René Barjavel », qui seront recueillis dans Les Années de la lune, Les Années de la liberté et Les Années de l'homme.
  13. Insee, « Acte de décès de René Henri Gustave Barjavel », sur MatchID
  14. Site ledauphine.com, article "Quelles sont les personnalités qui reposent dans les cimetières de Drôme-Ardèche ?".
  15. Site lepoint.fr, article de Nicolas d’Estienne d’Orves "Barjavel, l’écrivain qui avait prévu les ravages de notre temps".
  16. Site lesinrocks.com, article de Mathieu Depan "Quand Ravage de Barjavel ouvrait la voie à la science-fiction en France".
  17. Site fabrice-nicolino.com, page "Ravage à tous les étages (en attendant pire)".
  18. Site fichier-pdf.fr, texte de René Barjavel Cinéma total".
  19. Site demotivateur.fr, article de Mélanie Bonvard « En 1947, ils avaient déjà prévu notre quotidien de 2015 ! C'est troublant, et un peu inquiétant aussi... ».
  20. d'après le livre de Boris Simon
  21. « Prix René Barjavel 2019 | Les Intergalactiques de Lyon », sur Les Intergalactiques de Lyon (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Propos de René Barjavel recueillis par Jacques Marquis, « René Barjavel : nous sommes au commencement de tout... si nous ne faisons pas sauter la banque d'ici une génération », Téléciné no 155, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 44-48, (ISSN 0049-3287)
  • Guy Blasquez, « L'humanisme de René Barjavel », université Bordeaux 3, 1980, 224 p. (thèse de 3e cycle)
  • Patrick Cabanel, « René Barjavel », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 160-161 (ISBN 978-2846211901)
  • Laurence Delord-Pieszczyk, « L'œuvre de René Barjavel : de la science-fiction au Moyen Âge ou l'itinéraire d'une symbolique », université Paris 3, 1996, 282 p. (thèse)
  • René Barjavel (postface Jacques Goimard), Romans merveilleux, Paris, Omnibus, , 1361 p. (ISBN 978-2-258-15140-6, lire en ligne)
  • Natacha Vas-Deyres, Serge Lehman, André-François Ruaud : Science-fiction ! : voyage dans la modernité, aux éditions Les Moutons électriques
  • Natacha Vas-Deyres, Ces Français qui ont écrit demain : utopie, anticipation et science-fiction au XXe siècle, aux éditions Honoré Champion

Émission de radio[modifier | modifier le code]

  • "Ravage de René Barjavel : comment vivre dans un monde sans électricité ?" 5 décembre 2022, Sans oser le demander, France culture[1].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]