Reporterre — Wikipédia

Reporterre
Logo de Reporterre

Adresse reporterre.net
Description Média en ligne
Slogan Le média de l'écologie
Commercial non
Publicité Non
Type de site Actualité
Langue Français
Inscription Accès libre, inscription à la lettre d'info facultative et gratuite
Nombre d'inscrits 126 000 abonnés à la lettre d'info (nov 23)
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Propriétaire Association La Pile
Rédacteur en chef Hervé Kempf
Directeur de la publication Hervé Kempf
Lancement 1989 (magazine papier)
2007 (site web)
État actuel Actif

Reporterre est un site d'actualité lancé en 2007 par le journaliste Hervé Kempf, sous-titré « le média de l'écologie », qui traite principalement de problématiques environnementales et sociales. Le journal est en accès libre et sans publicité et son modèle économique repose essentiellement sur les dons de ses lecteurs.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le média est publié en ligne par une association à but non lucratif, la Pile (Association pour une presse indépendante, libre et écologique). Les ressources de Reporterre dépendent à 98 % des dons de ses lecteurs et pour les 2 % restants de ventes éditoriales (droits notamment)[1],[2]. Le média emploie vingt-trois salariés permanents, dont seize journalistes professionnels, et une quinzaine de collaborateurs réguliers[1]. En 2022, le site revendique 13 millions de visiteurs uniques pour l'année[3][source insuffisante].

Ce média sur internet est en accès libre et sans publicité[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1989, Reporterre est le premier magazine sur l'écologie à paraître depuis Survivre et vivre, La Gueule ouverte et Le Sauvage[2]. Lancé par une équipe animée par Hervé Kempf[4], le titre vend en moyenne 26 000 exemplaires par mois. Il a compté jusqu'à 4 500 abonnés payants. Mais l'équilibre financier n'est pas atteint et le mensuel disparait après un an de parution[5].

En 2007, Reporterre est relancé par Hervé Kempf sur internet[4],[2], afin « d'informer sur les liens entre la crise écologique, les injustices sociales et les menaces sur les libertés ». D'abord modeste, le site se développe petit à petit, en commençant à publier des enquêtes ou des entretiens exclusifs. Une maquette plus moderne est mise en place en , à l'occasion de l'adaptation du site au logiciel libre SPIP (Système de publication pour l'Internet). Le site a pris son essor quand Hervé Kempf a quitté le quotidien français Le Monde, en , et s'est consacré totalement au « média de l'écologie »[4],[2].

Ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

La ligne éditoriale du média peut être définie comme profondément écologiste, en faisant la promotion d’un certain écologisme et agrarisme. Le média, qui observe entre autres l'effondrement de la biodiversité et l'accélération du bouleversement climatique, prône ouvertement la décroissance économique et se montre très critique sur l’urbanisation du monde. Par ailleurs, le site contient de nombreux articles antinucléaires.

Dans un entretien pour Ballast, Hervé Kempf détaille la ligne éditoriale, et la définit comme l'articulation entre journalisme et engagement politique : « Nous avons une ligne rédactionnelle très claire, qui est inscrite sur le site : nous considérons que la question écologique est la question historique et politique principale de ce début de XXIe siècle. C'est une grille de lecture visible, assumée, et à partir de laquelle nous faisons notre travail de journaliste. Nous sommes aussi engagés, et j'allais même dire moins, que des journaux comme The Economist, Les Échos, Le Figaro ou Le Monde, qui défendent explicitement, à des degrés divers, une ligne néolibérale et affirment la primauté de l'économie comme mode principal de l'activité sociale. […] À partir de ça, nous menons une bagarre contre la vision du monde dirigée par l'économie, pour faire simple. »[6],[7]. En , dans un article mis en ligne le 24, Reporterre déclare que « les plus à même de nous sortir de la crise écologique sont les politiques ancrées à gauche »[8].

Thèmes[modifier | modifier le code]

Le site traite principalement des sujets suivants :

Audience[modifier | modifier le code]

En juin 2022, Reporterre annonce 1,6 million de visiteurs uniques mensuels de son site sur la base des relevés de Google Analytics[2].

Critiques et controverses[modifier | modifier le code]

Diffusion d'une fausse information[modifier | modifier le code]

En , dans le contexte du mouvement étudiant du printemps 2018, Reporterre publie[9] une information qui s'avérera par la suite être une fausse nouvelle sur un blessé grave lors de l'évacuation de la faculté de Tolbiac. Sur la base de plusieurs témoignages, le site publie un article, vite repris par d'autres médias, affirmant qu'un étudiant a été gravement blessé[10] et que ce fait a été caché par les autorités[11]. Après sa propre enquête, intégrant vérifications et démentis officiels, Reporterre conclut qu'aucun étudiant n'a été gravement blessé[12]. Le rédacteur en chef explique dans l'émission Les décodeurs de la RTBF les incertitudes initiales et comment la vérité a pu être établie[13].

Confusionnisme et complotisme[modifier | modifier le code]

En , L'Express critique Reporterre, dont plusieurs articles sont qualifiés de confusionnistes, voire de complotistes[7]. Le de la même année, le média répond à ces allégations[14].

Contributeurs[modifier | modifier le code]

L'équipe comprend, en 2022, quinze journalistes en CDI et de cinq à dix pigistes réguliers[2].

  • Marie Astier, journaliste
  • Hervé Kempf, journaliste et écrivain
  • Nicolas de La Casinière, journaliste et auteur
  • Lorène Lavocat, journaliste
  • Emilie Massemin, journaliste
  • Fabrice Nicolino, journaliste et auteur
  • Alexandre-Reza Kokabi, journaliste
  • Charles Dannaud, journaliste
  • Gaspard d'Allens, journaliste
  • Hortense Chauvin, journaliste
  • Justine Guitton-Boussion, journaliste
  • Laury-Anne Cholez, journaliste
  • Celia Izoard, journaliste

Collection d'ouvrages[modifier | modifier le code]

Depuis 2014, Reporterre a développé une collection d'ouvrages en partenariat avec les Éditions du Seuil. Une quinzaine de livres ont ainsi été co-édités :

  • Grégoire Souchay et Marc Laimé, Sivens : le barrage de trop, Seuil/Reporterre, 2015.
  • Gaspard d'Allens et Lucile Leclair, Les néo-paysans, Seuil/Reporterre, 2016.
  • Marie Astier, Quel pain voulons-nous ?, Seuil/Reporterre, 2016.
  • Tiffany Blandin, Un monde sans travail ?, Seuil/Reporterre, 2017.
  • Gaspard d'Allens et Andrea Fuori, Bure, la bataille du nucléaire, Seuil/Reporterre, 2017.
  • Élisabeth Schneiter, Les héros de l'environnement, Seuil/Reporterre, 2018.
  • Christine Laurent, Mon jardin sans pétrole, Seuil/Reporterre, 2019.
  • Gaspard d'Allens, Main basse sur nos forêts, Seuil/Reporterre, 2019, 176 p. (ISBN 978-2-02-134390-8).
  • Isabelle Attard, Comment je suis devenue anarchiste, Seuil/Reporterre, 2019, 160 p.
  • L'écologie au XXIe siècle, ouvrage collectif[15] présenté par Hervé Kempf, Seuil/Reporterre, 2020, 224 p. (ISBN 978-2-0214-4326-4).
  • Lucile Leclair, Pandémies, une production industrielle, Seuil/Reporterre, 2020, 144 p. (ISBN 978-2-0214-6605-8)
  • Matthieu Auzanneau et Hortense Chauvin, Pétrole, le déclin est proche, 2021, 160 p. (ISBN 978-2-0214-8075-7)
  • Lucile Leclair, Hold up sur la terre, 2022, 160 p. (ISBN 978-2-02-149253-8)
  • Fabien Benoît et Nicolas Celnik, Techno-luttes, enquête sur ceux qui résistent à la technologie, 2022, 224 p. (ISBN 978-2-02-150773-7)
  • Dorothée Moisan, Les Écoptimistes, remèdes à l’écoanxiété, 2023, 192 p. (ISBN 978-2-02-152337-9)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hervé Kempf, « Les comptes 2022 de Reporterre », sur reporterre.net, (consulté le ).
  2. a b c d e f et g Adrien Franque et Aurore Coulaud, « Ecologie: les médias indépendants se plient en quatre », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. « Rapport d'activité 2022 de Reporterre »
  4. a b et c Anne-Sophie Novel, « We Demain, Kaizen, Socialter, Reporterre… à lire sans modération Monsieur Trump ! », sur alternatives.blog.lemonde.fr, (consulté le ).
  5. « Reporterre est millionnaire. La millionième visite du site de l’écologie est intervenue le 22 août »,
  6. « Hervé Kempf : « On redécouvre ce qu'est la politique » », sur Ballast, (consulté le )
  7. a et b « Russie, bébés prématurés, homéopathie… Quand Reporterre verse dans le "confusionnisme" », sur L'Express, (consulté le )
  8. « Douze arguments pour répondre aux anti-écolos durant le réveillon », sur reporterre.net, (consulté le ).
  9. « Tolbiac, le point sur l'affaire », sur reporterre.net (consulté le ).
  10. « Blessé grave à Tolbiac: un témoin avoue avoir menti, le site «Reporterre» rétropédale », Libération, (consulté le ).
  11. « Tolbiac : itinéraire d'une « fake news » », Europe 1 (consulté le ).
  12. « Tolbiac : le point sur l'affaire », sur reporterre.net (consulté le ).
  13. « Affaire du « mort » de Tolbiac : déconstruction d'une rumeur - Les Décodeurs », RTBF, (consulté le ).
  14. « Réponse de Reporterre à l'article de l'Express »
  15. Avec des contributions de Mathieu Amiech, Corinne Morel Darleux, Angélique Huguin, Jade Lindgaard, Claire Nouvian, Fatima Ouassak, Jon Palais, Alessandro Pignocchi, Pierre Rigaux, Juliette Rousseau, François Ruffin et Pablo Servigne.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]