Robert Lacoste — Wikipédia

Robert Lacoste
Illustration.
Fonctions
Sénateur de la Dordogne

(9 ans et 5 jours)
Groupe politique SOC
Député français

(5 ans, 5 mois et 24 jours)
Élection 25 novembre 1962
Réélection 12 mars 1967
Circonscription 4e de la Dordogne
Législature IIe et IIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC (1962-1967)
FGDS (1967-1968)
Prédécesseur Michel Diéras
Successeur Pierre Janot

(12 ans et 7 jours)
Élection 10 novembre 1946
Réélection 17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Dordogne
Législature Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique SOC

(1 an et 21 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
Circonscription Dordogne
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Groupe politique SOC
Gouverneur général et ministre de l'Algérie

(2 ans et 3 mois)
Maire d'Azerat

(37 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Azerat (France)
Date de décès (à 90 ans)
Lieu de décès Périgueux (France)
Sépulture Azerat
Nationalité Française

Signature de Robert Lacoste

Robert Lacoste, né le à Azerat (Dordogne) et mort le à Périgueux[1], est un syndicaliste et homme politique français, député socialiste de la Dordogne de 1945 à 1958 et de 1962 à 1967, sénateur de 1971 à 1980, mais surtout connu comme gouverneur général et ministre de l'Algérie de (gouvernement de Guy Mollet) à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Robert Lacoste fait des études de droit à l'université de Paris.

Il devient ensuite fonctionnaire des finances et militant syndical CGT.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Signataire du Manifeste des Douze, il rejoint la Résistance en Haute-Savoie. À la demande de Jean Moulin, il participe à l'élaboration du programme du Conseil national de la Résistance (CNR)[2]

En 1944, il est délégué général adjoint du Comité français de Libération nationale pour la France occupée et devient ministre à la Production industrielle dans le gouvernement provisoire du général de Gaulle. Il accompagne ce dernier lors de sa visite à Oradour-sur-Glane, le . Son entrée au gouvernement provisoire est le prélude d'une longue carrière à des postes divers mais essentiels à la période considérée de l'immédiat après guerre. D'abord à la Production industrielle, puis l'Industrie en devenant le ministre de l’Industrie Henri Laforest, Yves Péron et Lucien Dutard symbolisent la relève.[Quoi ?] Yvon Delbos retrouve l’Éducation nationale et réorganise le vieux Parti radical en Dordogne et enfin Robert Lacoste est ministre de l'industrie et du commerce. Il est quasi inamovible à ces postes sauf durant le bref intermède où la fonction est occupée par le communiste Marcel Paul. Lacoste a toujours été considéré comme une tête de pont du patronat français au sein de la SFIO, ce que traduit aussi son attitude durant la grève des mineurs du Nord Pas de Calais en 1947. Il était déjà proche des milieux patronaux avant la guerre avec son ami Bélin[3].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Élu maire d'Azerat en 1945, il le reste jusqu'en 1983[4].

Membre des deux assemblées constituantes, député socialiste de la Dordogne, il est ministre de l’Industrie jusqu'en 1950. En 1948, il supprime des avantages acquis à la Libération par les mineurs, et doit faire face aux importantes grèves des bassins houillers qui sont sévèrement réprimées[5].

Il est nommé ministre des Finances et de l’Économie en 1956.

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Tout juste après la visite en Algérie de Guy Mollet, accueilli par des Français d’Algérie qui lui jettent des tomates (la « journée des tomates »), des œufs pourris et aussi des billes d’acier, Lacoste accepte de remplacer le général Catroux et devient ministre résident et gouverneur général de l’Algérie. Il conserve le Ministère de l’Algérie jusqu’aux événements du 13 mai 1958. Partisan du maintien de l’Algérie dans la République française, une Algérie nouvelle profondément modifiée par la « loi-cadre » , il est l’un des principaux adversaires du FLN. Partisan d'une forte répression contre le FLN, il pourfend ceux qui, en métropole ou dans les couloirs de l’ONU, ne sont selon lui qu’indulgence à l’égard des attentats et des assassinats fomentés par l’organisation[6]. Il déclare par exemple le à Alger devant des anciens combattants : « Sont responsables de la résurgence du terrorisme, qui a fait à Alger, ces jours derniers, vingt morts et cinquante blessés, les exhibitionnistes du cœur et de l'intelligence qui montèrent la campagne contre les tortures. Je les voue à votre mépris. »[7].

Témoignant pour la défense du général Salan lors de son procès, le , Robert Lacoste déclarera également, à propos des partisans du FLN et des Accords d'Évian[8]:

« J’ai quand même le droit de dire cette espèce d’écœurement que j’ai aujourd’hui parce que ceux-là qui ont tué femmes et enfants à la terrasse des cafés, aux arrêts d’autobus, à la sortie des écoles, dans les stades et dans les bals populaires, sont amnistiés[8]. »

Après 1962[modifier | modifier le code]

Il siège à nouveau à l’Assemblée nationale de 1962 à 1967. De 1971 à 1980, il est élu sénateur socialiste de la Dordogne, tout en assumant, de 1974 à 1979, la vice-présidence du Conseil régional d'Aquitaine.

Président du Conseil supérieur de l’électricité et du gaz de France en 1950, il est maire d’Azerat jusqu’en 1983. Robert Lacoste est décédé dans la nuit du au , à l'hôpital de Périgueux. Il est inhumé dans son village Azerat[9].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

  • Secrétaire général à la Production industrielle du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du au )
  • Ministre de la Production industrielle du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 4 au )
  • Ministre de la Production industrielle du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du au )
  • Ministre de la Production industrielle du gouvernement Léon Blum (3) (du au )
  • Ministre de la Production industrielle du gouvernement Paul Ramadier (1) (du au )
  • Ministre du Travail et de la Sécurité sociale (par intérim) du gouvernement Paul Ramadier (1) (du 4 au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement Paul Ramadier (1) (du au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement Paul Ramadier (2) (du au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement Robert Schuman (1) (du au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement André Marie (du au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement Robert Schuman (2) (du 5 au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement Henri Queuille (1) (du au )
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce du gouvernement Georges Bidault (2) (du au )
  • Ministre des Affaires économiques et financières du gouvernement Guy Mollet (du 1er au )
  • Ministre Résident en Algérie du gouvernement Guy Mollet (du au )
  • Ministre de l'Algérie du gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury (du au )
  • Ministre de l'Algérie du gouvernement Félix Gaillard (du au )

Au Parlement[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « AZERAT (24) : cimetière - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )
  2. Alain Herbeth, « La gauche "Algérie française », La Nouvelle Revue d'histoire, no 85 de juillet-août 2016, p. 27-29
  3. (en) Henry Ehrmann, La politique du patronat français 1936-1955, Paris, PFNSP, , p. 199 et spécialement p. 108-109
  4. Pays-Perigord-Noir.com - Azerat
  5. « Marianne - Actualités et débats », sur www.marianne.net, (consulté le )
  6. Alain Herbeth, Robert Lacoste, le bouc émissaire, Paris, L’Harmattan, , 236 p.
  7. Étienne Maquin, Le parti socialiste et la guerre d'Algérie, L'Harmattan, 1990.
  8. a et b André Figueras, Salan, Raoul: ex-général..., La Table ronde, 1965, p. 245
  9. « M. Robert Lacoste est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]