Sémites — Wikipédia

Répartition géographique des locuteurs de langues sémitiques au Ier siècle av. J.-C.

Sémites est un nom qui a été utilisé pour décrire différents peuples du Proche-Orient ancien. Il est forgé à partir du personnage biblique de Sem, fils de Noé. Dans la Bible hébraïque, les différents peuples connus par les rédacteurs ont été répartis selon les descendants de Noé[1]. La liste de ces peuples figure au chapitre 10 de la Genèse. Dans le cas de Sem, le texte lui attribue 5 fils et 21 descendants, soit 26 peuples[2]. Parmi les peuples cités, on trouve notamment les Araméens, les Assyriens, les Lydiens et les Élamites. Le patriarche Abraham étant un descendant de Sem, ses descendants, les Ismaélites et les Israélites, sont des « sémites » au sens de la Bible. La recherche moderne a montré que tous ces peuples, Akkadiens, Arabes, Assyriens, Araméens, Hébreux, Phéniciens… ont en commun des racines linguistiques, en effet ils parlent tous des langues sémitiques, une origine commune proto-sémite provenant du Croissant fertile vers -7000. Ils se sont multipliés jusqu’à occuper toute la péninsule arabique vers 2500 av. J-C. En ce laps de temps, le sémitique a évolué en fonction des zones géographiques où vivaient ses locuteurs, jusqu’à donner plusieurs langues filles, ce sont les langues sémitiques. Le Groupe sémitique descend lui-même du groupe humain Afro-Asiatique originaire du Kenya actuel qui a migré vers l’Afrique du Nord et le Proche-Orient en longeant le Nil vers 10 000 av. J-C. Créant plusieurs familles de langues ayant une origine commune comme les langues berbères, couchitiques, égyptiennes, tchadiques et sémitiques[3].

Le terme de sémites a été utilisé à l'époque moderne pour désigner des populations descendant supposément de ces peuples antiques, à savoir les Juifs et les Arabes.

L'emploi contemporain du terme se limite au domaine de la linguistique, pour désigner un ensemble de langues, les langues sémitiques. La catégorisation scientifique de ces langues ne recouvre pas celle donné par la Bible pour les descendants de Sem. Ainsi les langues cananéennes, dont fait partie l'hébreu, sont des langues sémitiques, alors que les Cananéens ne sont pas des descendants de Sem selon la Bible. À l'inverse, l'élamite n'est pas une langue sémitique[4].

Références

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  1. Dearman 1996.
  2. Gn 10
  3. Vincent Boqueho, « Langues Afro-Asiatiques, Arabes, berbères, éthiopiens: Tous cousins! », Hérodote.net, vol. Langues Afro-Asiatiques, no Langues Afro-Asiatiques,‎ (lire en ligne Accès libre)
  4. Greenberg 2007.

Bibliographie

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  • (en) Mario Liverani, « Semites », dans International Standard Bible Encyclopedia, vol. 4, William B. Eerdmans Publishing Company, p. 388-392
  • (en) J. Andrew Dearman, « Semites », dans The Harper Collins Bible Dictionary,
  • Albert de Pury, « Les “Sémites” n'existent pas », Le Temps stratégique, no 89,‎ p. 6-16
  • (en) Moshe Greenberg, « Semites », dans Fred Skolnik et Michael Berenbaum (dir.), Encyclopaedia Judaica, vol. 18, Thompson Gale et Keter Publishing House, , 2e éd.
  • Jean-Pierre Chrétien et Marcel Kabanda, Rwanda. Racisme et génocide. L’idéologie hamitique, Paris, Belin, 2013, 384 pages

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