Séthi Ier — Wikipédia

Séthi Ier
Image illustrative de l’article Séthi Ier
Bas relief du temple de Séthi Ier à Abydos.
Naissance v. 1324 av. J.-C.
Décès v. 1279 av. J.-C. (à 45 ans)
Période Nouvel Empire
Dynastie XIXe dynastie
Fonction Pharaon d'Égypte
Prédécesseur Ramsès Ier
Dates de fonction 1294 à 1279 av. J.-C. (N. Grimal, Kitchen, J. Málek, I. Shaw)
1314 à 1304 av. J.-C. (D. B. Redford)
1308 à 1294 av. J.-C. (A. H. Gardiner)
1306 à 1290 av. J.-C. (D. Arnold, Kinnaer)
1304 à 1290 av. J.-C. (Hornung)
1303 à 1290 av. J.-C. (Parker)
1296 à 1279 av. J.-C. (A. D. Dodson)
1291 à 1279 av. J.-C. (Wente)
1290 à 1279 av. J.-C. (Krauss, J. von Beckerath)
Successeur Ramsès II
Famille
Père Ramsès Ier
Mère Satrê
Conjoint Mouttouya ou Touya
Enfant(s) Ramsès II
Tia
♀ Nebchasetnebet ♂ amnemes
Sépulture
Type Tombeau
Emplacement Vallée des Rois, tombe KV 17, puis tombe de la cachette (DB 320)
Date de découverte
Découvreur Giovanni Battista Belzoni
Fouilles Giovanni Battista Belzoni
Objets Sarcophage en albâtre
figurines en terre cuite
vases en faïence bleue

Séthi Ier (également écrit Séthy Ier ou Séti Ier) est un pharaon d'Égypte de la XIXe dynastie, qui règne de 1294 à 1279 av. J.-C., pendant le Nouvel Empire[note 1]. Fils du pharaon Ramsès Ier, il est le père du pharaon Ramsès II.

Il épouse Mouttouya, fille de Raia, un officier supérieur de l'armée, lieutenant général de la charrerie, et de Rouia. Elle nous est bien connue par sa statue monumentale aujourd'hui au musée du Vatican. Elle est enterrée dans la vallée des Reines, tombe QV80, où sa momie fut déposée, vers la 21e ou 20e année du règne de son fils Ramsès II.

Séthi Ier commence sa carrière probablement sous Horemheb. Il porte les titres prestigieux de « prince régent », « vizir », « maire de Thèbes », « scribe royal », « grand officier de la charrerie », « gouverneur de la forteresse de Tjarou ». Une de ses statues proclame « Tandis qu'il était Rê-le soleil à l'aube rayonnante, j'étais à ses côtés comme une étoile de la terre[note 2] ».

Il est enterré dans la vallée des Rois dans la tombe KV17 qui reste la plus grande et la mieux préservée des tombes royales de la vallée. Sa momie fut retrouvée dans la tombe de la cachette (DB 320) en compagnie de celles de son fils et de nombreux autres pharaons ; bien conservée, elle lui donne l'allure d'un grand homme endormi.

Règne[modifier | modifier le code]

Séthi Ier doit être âgé d'environ trente ans lorsqu'il accède au trône laissé vacant par son père, Ramsès Ier, le fondateur de la XIXe dynastie. Élevé dans une tradition militaire, le vaillant pharaon qui, déjà sous Horemheb, avait entamé sa carrière, doit combattre sur les frontières est de l'Empire contre la menace sérieuse des Hittites que les derniers rois de la XVIIIe dynastie avaient trop laissé grandir.

À son avènement, une véritable révolte des pays vassaux de l'Égypte, qui tentent de s'affranchir de la tutelle pharaonique en jouant la carte du Hatti, oblige Séthi à prendre les armes et à organiser une tournée militaire jusqu'en Amourrou, qui se solde par une victoire totale de Pharaon. Ces combats sont relatés sur le mur sud de la salle hypostyle de Karnak qu'il fait bâtir, dont la fameuse illustration du siège de la citadelle de Dapour.

Bien que ses conquêtes apportent un calme relatif à l'Égypte, elles sont rapidement remises en cause par les Hittites, qui usent de leur influence et de leur or afin que les roitelets locaux passent de leur côté.

Ainsi, le prince de Qadech, la rebelle, à peine Séthi de retour en Égypte, pousse à la révolte ses voisins et cherche alliance avec le Grand du Hatti, Mouwatalli. C'est cette situation que retrouve à son tour son fils et successeur Ramsès II.

Séthi se distingue aussi par ses constructions à Abydos où il édifie un temple cénotaphe, comprenant l'Osiréion, et à Gournah où il fait construire son temple funéraire. Des morceaux de reliefs de ce temple que des voleurs avaient dérobés ont été restitués par l'université allemande de Tübingen[1].

Titulature[modifier | modifier le code]

Sépulture[modifier | modifier le code]

Tête de la momie de Séthi Ier.
Les hiéroglyphes du temple de Séthi Ier
(l'« hélicoptère » supposé est au haut du milieu).

Le sarcophage en albâtre de Séthi Ier porte une version du livre des Portes entièrement gravée et dont les hiéroglyphes étaient jadis emplis de pâte bleue. Le texte a été publié dès 1864 par Joseph Bonomi et Samuel Sharpe[2]. Le sarcophage est conservé au Sir John Soane's Museum de Londres.

Une partie d'une gravure hiéroglyphique égyptienne a été interprétée comme représentant un « hélicoptère »[3],[4].

Postérité dans la fiction[modifier | modifier le code]

Séthi Ier apparaît dans plusieurs films d'aventure dont l'intrigue se déroule au moins en partie en Égypte ancienne. Il apparaît dans le film américain Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille, qui relate la vie de Moïse en s'inspirant de la Bible. Séthi Ier apparaît en tant que père de Ramsès II et oncle adoptif de Moïse. Il est incarné par l'acteur Cedric Hardwicke. Le même sujet est traité par le film d'animation américain Le Prince d'Égypte des studios DreamWorks, sorti en 1998, où Séthi Ier est également mis en scène, tout comme dans le film Exodus de Ridley Scott, sorti en 2014, dans lequel il est interprété par John Turturro.

Dans le film fantastique américain La Momie de Stephen Sommers, le prêtre égyptien Imhotep, qui devient rapidement la momie du titre, vit sous le règne de Séthi Ier. Le début de l'intrigue est situé en -1290 ; Imhotep assassine Séthi Ier par amour pour sa favorite Ânkh-Soun-Amoun, et c'est pour ce crime qu'il est condamné à être momifié vivant et maudit. Le film prend cependant de grandes libertés avec la réalité historique, notamment pour le nom « Imhotep », emprunté à un personnage ayant vécu au troisième millénaire, bien avant Séthi Ier : Imhotep, l'architecte du pharaon Djéser.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon N. Grimal, Kitchen, J. Málek, I. Shaw.
    Autres avis de spécialistes : 1314 à 1304 av. J.-C. (D. B. Redford), 1308 à 1294 av. J.-C. (A. H. Gardiner), 1306 à 1290 av. J.-C. (D. Arnold, Kinnaer), 1304 à 1290 av. J.-C. (Hornung), 1303 à 1290 av. J.-C. (Parker), 1296 à 1279 av. J.-C. (A. D. Dodson), 1291 à 1279 av. J.-C. (Wente), 1290 à 1279 av. J.-C. (Krauss, J. von Beckerath).
  2. Texte sur le socle d'une statue de Ramsès Ier au temple de Médamoud d'après K. A. Kitchen.

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Bonomi et Samuel Sharpe, The Alabaster Sarcophagus of Oimenepthah I, King of Egypt, Londres, Longman, Green, Longman, Roberts, and Green, .
  • David Darling, « paleocontact hypothesis », The Encyclopedia of Science,‎ (lire en ligne).
  • Julie Masquelier Loorius, Séthi Ier et le début de la XIXe dynastie, Paris, Pygmalion, .

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]