Salem Ben Yagoub — Wikipédia

Salem Ben Yagoub
سالم بن يعقوب
Naissance
Ghizen, Djerba, Tunisie
Décès (à 87 ans)
Ghizen, Djerba, Tunisie
Nationalité tunisienne
Profession
Activité principale
Formation

Salem Ben Yagoub ou Salem Ben Yakoub (arabe : سالم بن يعقوب), né le dans le village de Ghizen sur l'île de Djerba et décédé le dans le même village, est un homme de religion tunisien, le dernier imam du cercle des Azzaba[1]. Historien, il a laissé plusieurs notes manuscrites concernant l'histoire de son île.

Biographie[modifier | modifier le code]

Disciple du cheikh djerbien Omar ibn Ibrahim ibn Marzouk, il poursuit ses études à la Zitouna et puis à Al-Azhar où il copie plusieurs manuscrits qui font de sa bibliothèque l'une des plus riches de Djerba[2].

Devenu aveugle, la fin de sa vie est marquée par la maladie, ce qui complique la publication de ses notes et ses manuscrits[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Son ouvrage intitulé Histoire de l'île de Djerba, publiés aux éditions Jouini de Tunis en 1986, est l'une des références les plus importantes de l'histoire de l'île.

Après sa mort, ses fils et son disciple, le docteur Farhat Ben Ali Jaâbiri, se sont chargés de poursuivre la collecte des manuscrits qu'il comptait imprimer et publient les ouvrages suivants :

  • Histoire de l'île de Djerba et de ses écoles par le docteur Farhat Ben Ali Jâabiri, 2 vol., éd. Cérès, Tunis, 2006
  • Histoire de l'île de Djerba et de ses savants ibadhites par Salem Ben Yagoub, sans éditeur, 2009

Critiques[modifier | modifier le code]

Selon Salem Ben Yagoub, plusieurs historiens ont mal écrit ou interprété l'histoire de Djerba ; il accuse même certains d'avoir commis des altérations de la vérité à des fins politiques et de ne pas avoir fait preuve de neutralité dans leurs récits[4].

Al Idrissi[modifier | modifier le code]

Dans son Livre de la récréation de l'homme désireux de connaître les pays (نزهة المشتاق في اختراق الآفاق), Al Idrissi accuse les habitants de Djerba de faire preuve de tromperie et de malhonnêteté. Selon Ben Yagoub, l'auteur n'a pas côtoyé les Djerbiens et n'était qu'un serviteur de la cour de Roger II de Sicile, l'un des rois les plus injustes envers les habitants de l'île[5].

Ibn Khaldoun[modifier | modifier le code]

Ben Yagoub reproche également à Ibn Khaldoun d'avoir pris les ibadites de Djerba pour des kharidjites mécréants[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Azzaba (arabe : عزابة), pluriel de Azzabi, désigne un corps religieux qui regroupe des imams ibadites de Djerba et qui s'occupait de l'éducation, des affaires sociales et politiques, ainsi que du maintien de l'ordre et de la sécurité sur l'île.
  2. Présentation de l'auteur, tirée de (ar) Salem Ben Yagoub, Histoire de l'île de Djerba et de ses écoles : Publié par Dr. Farhat Ben Ali Jâabiri, vol. 2, Tunis, Cérès Éditions, , 402 p., p. 9
  3. (ar) Salem Ben Yagoub, Histoire de l'île de Djerba et de ses écoles : Publié par Dr. Farhat Ben Ali Jâabiri, vol. 2, Tunis, Cérès Éditions, , 402 p., p. 13
  4. (ar) Salem Ben Yagoub, Histoire de l'île de Djerba et de ses savants ibadhites, Tunis, , 364 p., p. 12-13
  5. Lucette Valensi et Abraham Udovitch rapportent également ces préjugés défavorables en comparant la description de Moïse Maïmonide et celle d'Al Idrissi dans Lucette Valensi et Abraham Udovitch, Juifs en terre d'islam : les communautés de Djerba, Paris, Archives contemporaines, , 182 p. (ISBN 2903928053) ; voir aussi Histoire des Juifs à Djerba.
  6. Ibn Khaldoun parle largement du kharidjisme à Djerba dans son Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale.