Sanna Marin — Wikipédia

Sanna Marin
Illustration.
Sanna Marin en 2023.
Fonctions
Présidente du Parti social-démocrate de Finlande

(3 ans et 9 jours)
Élection
Prédécesseur Antti Rinne
Successeur Antti Lindtman
Première ministre de Finlande

(3 ans, 6 mois et 10 jours)
Président Sauli Niinistö
Gouvernement Marin
Législature 38e
Coalition SDP-Kesk-Vihr-Vas-SFP
Prédécesseur Antti Rinne
Successeur Petteri Orpo
Députée finlandaise

(8 ans, 4 mois et 22 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Pirkanmaa
Législature 37e et 38e
Ministre des Transports et des Communications

(6 mois et 4 jours)
Premier ministre Antti Rinne
Gouvernement Rinne
Prédécesseur Anne Berner
Successeur Timo Harakka
Biographie
Nom de naissance Sanna Mirella Marin
Date de naissance (38 ans)
Lieu de naissance Helsinki (Finlande)
Nationalité Finlandaise
Parti politique SDP
Diplômée de Université de Tampere

Sanna Marin
Premiers ministres de Finlande

Sanna Marin (/ˈsɑnːɑ ˈmɑriːn/[a][1]), née le à Helsinki, est une femme d’État finlandaise, présidente du Parti social-démocrate de Finlande (SDP) et Première ministre du au .

Issue d'une famille pauvre et ayant grandi dans la précarité, elle est diplômée de l'Université de Tampere après avoir financé ses études avec des « petits boulots », ce qui fait d'elle un symbole de l'ascension sociale finlandaise. Elle obtient son premier mandat électif en , comme conseillère municipale de Tampere. Elle est élue députée au Parlement de Finlande trois ans plus tard et devient en ministre des Transports et des Communications du gouvernement de coalition du social-démocrate Antti Rinne.

À la suite de la démission de ce dernier, elle prend sa succession et devient Première ministre en . À 34 ans, elle est à ce moment la plus jeune personne à diriger un gouvernement dans le monde et à diriger le gouvernement dans l'histoire finlandaise. Les cinq partis de sa majorité sont par ailleurs dirigés par des femmes. Elle prend la tête du Parti social-démocrate de Finlande le et intègre la même année le classement des 100 femmes les plus puissantes du monde selon Forbes[2],[3].

En 2022, elle adopte une ligne très ferme face au président russe Vladimir Poutine, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, pays voisin de la Finlande. Elle choisit notamment, dès le début de l'invasion, de fournir des armes à l'Ukraine, rompant avec la neutralité historique de la Finlande, et de soumettre la candidature de son pays à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord malgré les menaces ouvertes du gouvernement et du président russes.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Sanna Mirella Marin naît le à Helsinki dans une famille modeste. Peu après sa naissance, sa mère rejoint un refuge pour femmes battues pour échapper à son mari alcoolique. Ses parents divorcent donc. Elle est alors élevée par sa mère et sa nouvelle compagne. Elle n'a jamais connu sa famille maternelle, sa mère ayant passé son enfance dans un orphelinat[4].

Enfance et éducation[modifier | modifier le code]

La famille rencontre des difficultés financières qui ont un impact sur le début de sa scolarité que Sanna Marin qualifie de « médiocre »[4]. Diplômée en administration publique à l'université de Tampere, elle est la première membre de sa famille à suivre des études universitaires. Afin de les financer, elle occupe plusieurs « petits boulots » ; dans une boulangerie, livreuse de journaux ou caissière en magasin et ne contracte aucun prêt étudiant de peur de ne pas pouvoir le rembourser[5].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Depuis une quinzaine d'années, elle est en couple avec l'ancien footballeur et entrepreneur Markus Räikkönen, avec qui elle a une fille née en [6],[7]. Le couple se marie en [8], et divorce en mai 2023[9].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Début de parcours[modifier | modifier le code]

Elle entre dans le mouvement de jeunesse du Parti social-démocrate en 2006 et se présente sans succès aux élections municipales à Tampere deux ans plus tard[5].

Premières responsabilités[modifier | modifier le code]

Sanna Marin est élue au conseil municipal de Tampere en 2012, et en prend la présidence en . À l'occasion des élections législatives du 19 avril 2015, elle fait son entrée au Parlement de Finlande en représentation de la circonscription de Pirkanmaa.

Elle devient seconde vice-présidente du Parti social-démocrate de Finlande (SDP) en 2014, puis première vice-présidente en [10].

Ministre des Transports[modifier | modifier le code]

Sanna Marin devient ministre des Transports et des Communications en juin 2019.

Au début de l'année 2019, elle remplace Antti Rinne, alors absent pour congé maladie, dans la campagne pour les élections législatives du suivant[11]. Lors du scrutin, elle recueille 20 000 voix de préférence, réalisant la meilleure performance parmi les candidats sociaux-démocrates[5].

En juin suivant, Rinne la nomme ministre des Transports et des Communications[12].

Première ministre[modifier | modifier le code]

Élection[modifier | modifier le code]

Sanna Marin devient Première ministre en décembre 2019.

Le , cinq jours après que Rinne a remis sa démission en raison de la rupture de sa coalition gouvernementale, Sanna Marin est désignée candidate du SDP à la direction du gouvernement par le conseil du parti. Lors du vote, elle recueille 32 voix favorables, trois de plus qu'Antti Lindtman[13].

Formation de son gouvernement[modifier | modifier le code]

L'Eduskunta la désigne formellement Première ministre le suivant[14], par 99 voix pour et 70 voix contre. Son gouvernement est désigné quelques heures plus tard par le président de la République Sauli Niinistö[15]. À 34 ans, elle devient le plus jeune chef du gouvernement de l'histoire finlandaise, et devient également la chef de gouvernement la plus jeune lors de sa prise de fonction, ravissant ce titre au centriste Esko Aho qui s'était hissé au pouvoir à 36 ans en 1991. À sa prise de fonction, elle est également le plus jeune chef de gouvernement en exercice, devançant le Premier ministre ukrainien Oleksiy Hontcharouk, âgé de 35 ans[16].

Le , elle est élue à la présidence du Parti social-démocrate de Finlande[17].

Gestion de la guerre russo-ukrainienne[modifier | modifier le code]

Sanna Marin avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev le 26 mai 2022.

Elle annonce, début 2022, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le « renforcement de la coopération de la Finlande avec l’Union européenne en matière de défense » et évoque « le droit [de la Finlande] de déposer une demande d’intégration à l’OTAN »[18]'[19]. Rompant avec la neutralité historique de la Finlande, elle fait une demande officielle d'adhésion à l'OTAN le 15 mai 2022[20].

Défaite aux élections législatives de 2023[modifier | modifier le code]

Le 2 avril 2023, à l'issue des élections législatives, le parti de Sanna Marin est devancé par le Parti de la coalition nationale, la formation de centre droit dirigée par Petteri Orpo, et le Parti des Finlandais, d'extrême droite. Le soir-même, la Première ministre sortante reconnaît sa défaite tandis que Petteri Orpo lance des négociations pour former un nouveau gouvernement[21].

Trois jours plus tard, elle annonce lors d'une conférence de presse ne pas être candidate au renouvellement de son mandat à la présidence du Parti social-démocrate lors du congrès de septembre 2023, convoqué à Jyväskylä, et son souhait de redevenir simple députée dans la prochaine législature[22].

Le 6 avril 2023, elle présente la démission de son gouvernement au président Sauli Niinistö qui la charge d'expédier les affaires courantes jusqu'à la formation du prochain gouvernement[23]. Après avoir formé un gouvernement de coalition, Petteri Orpo succède officiellement à Sanna Marin le 20 juin.

Démission de son mandat de députée[modifier | modifier le code]

À l'issue des élections législatives, Sanna Marin annonce renoncer à la présidence du parti social-démocrate. Le 7 septembre 2023 elle demande à être démise de son mandat de députée car elle a été nommée conseillère stratégique au Tony Blair Institute for Global Change[24]. Cette demande est acceptée le et effective dès le [25].

Polémique et image[modifier | modifier le code]

En 2021, le magazine Time la sélectionne comme une des 100 personnes les plus influentes du monde[26].

En août 2022, des vidéos de Sanna Marin faisant la fête et dansant dans un appartement privé à Helsinki sont publiées[27]. Riikka Purra, présidente du Parti des Finlandais — parti populiste de droite radicale — lui demande de se soumettre à un test de dépistage de drogues. Mikko Kärnä, député du Parti du centre — membre de la coalition gouvernementale — suggère qu'elle se soumette volontairement à ce test pour lever les doutes. Sanna Marin déclare n'avoir pas consommé de drogue ni vu personne le faire au cours de la fête[28],[29],[30],[31]. Elle se soumet à un test de dépistage, qui se révèle négatif[32].

Selon le journal Le Parisien, cet événement révèle un traitement politique qui diffère selon le sexe et l'âge des personnalités au pouvoir. Sanna Marin reçoit le soutien de nombreuses femmes dans le monde entier[33],[34],[35]. Pour Eugenia Michtelstein, experte en communication politique et directrice du département de sciences sociales de l'université de San Andrés, « ces critiques sont sexistes » : elle se demande si une demande de dépistage aurait été faite pour un homme Premier ministre tel que Boris Johnson à la suite du Partygate. Elle questionne le rôle des réseaux sociaux qui diffusent publiquement la vie privée des personnalités politiques, chose impossible vingt ans auparavant[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en finnois retranscrite phonétiquement selon la norme API.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (fi) « Miten pääministerin sukunimi ääntyy? », sur kotus.fi, Institut des langues de Finlande, (consulté le )
  2. « Sanna Marin », sur Forbes.
  3. Bhavi Mandalia, « Power Forbes selected Prime Minister Sanna Marin as one of the most influential women in the world », sur PledgeTimes, (consulté le ).
  4. a et b Camille Pagella, « Le surprenant parcours de Sanna Marin, première ministre finlandaise qui défie Moscou », L'Illustré, .
  5. a b et c Anne-Françoise Hivert, « Sanna Marin, 34 ans, et première ministre... la carrière politique fulgurante d’une Finlandaise « ordinaire » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Sanna Marin, la génération écolo-connectée arrive au pouvoir en Finlande », Madame Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Jean-Baptiste François, « Finlande : l'incroyable ascension de Sanna Marin, Première ministre à 34 ans », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (fi) « Pääministeri Sanna Marin meni naimisiin – "Olen onnellinen ja kiitollinen, että saan jakaa elämäni rakastamani ihmisen kanssa" », sur Yle (consulté le ).
  9. « Un mois après sa défaite aux législatives, Sanna Marin divorce », 20 Minutes, .
  10. Anne-Françoise Hivert, « Sanna Marin, 34 ans, et première ministre... la carrière politique fulgurante d’une Finlandaise « ordinaire » », Le Monde, .
  11. (en) « Sanna Marin to replace ailing SDP chair Antti Rinne through February », sur Yle, (consulté le ).
  12. (en) « Names of new Finnish cabinet ministers emerge », sur Yle, (consulté le ).
  13. (en) « Finland to get youngest-ever PM », sur Yle, (consulté le ).
  14. « Politique. Sanna Marin : la Finlande entre les mains de femmes trentenaires », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Finland’s record-young PM appointed, faces confidence vote next week », sur Yle, (consulté le ).
  16. (en) « Marin to be youngest sitting PM in the world », sur Yle, (consulté le ).
  17. (fi) « Sanna Marin SDP:n johtoon: "Teidän ansiosta ja teidän vuoksenne" – Ei ole kuullut Antti Rinteeltä ministerihaaveista, Yle seurasi kokousta », sur Yle (consulté le ).
  18. « Vu de Russie. La Finlande brave l’« ultimatum » de Moscou et revendique son droit à intégrer l’Otan », Courrier international, .
  19. Christelle Petrongari avec AFP, « La guerre en Ukraine pousse la Suède et la Finlande à renforcer leur défense », sur Euronews, .
  20. « Finlande : qui est Sanna Marin, la Première ministre qui s'oppose à Vladimir Poutine ? », L'Express, (consulté le ).
  21. Le Monde avec AFP, « Élections législatives en Finlande : la première ministre sortante Sanna Marin reconnaît sa défaite face à la droite de Petteri Orpo », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (fi) « Sanna Marin jättää Sdp:n puheen johtajuuden syksyllä, tiedotus tilaisuus katsottavissa », sur Helsingin Sanomat, (consulté le ).
  23. (fi) « Statsminister Marin lämnade in sin regerings avskedsansökan », sur Conseil d'État (Finlande) (consulté le ).
  24. (fi) « Sanna Marin pyytää eroa kansanedustajan tehtävästä: ”Uskon, että ihmiset ymmärtävät” », sur Yle, (consulté le ).
  25. (fi) « Sanna Marin sai haluamansa eron kansanedustajan tehtävästä », sur Yle, (consulté le ).
  26. « Sanna Marin », Time, .
  27. Philippe Bernier Arcand, « Sanna Marin : être Première ministre et faire la fête », L'Acadie nouvelle, (consulté le ).
  28. (en-GB) Merlyn Thomas, « Sanna Marin: Finland PM partying video causes backlash », sur BBC News, (consulté le ).
  29. (fi) « Perussuomalaisten Purra: Pääministeri Marinin kannattaisi mennä vapaaehtoiseen huumetestiin », sur Helsingin Sanomat, (consulté le ).
  30. (en-US) Sammy Westfall, « Video of Finnish prime minister partying sparks outrage — and applause », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
  31. a et b (es) « El escándalo por las fiestas de Sanna Marin encendió el debate: ¿puede un líder llevar una “vida normal”? », La Nación, (consulté le ).
  32. (en) « Sanna Marin: Finnish PM's drug test comes back negative », sur Deutsche Welle, .
  33. Aubin Laratte, « Sanna Marin filmée en train de danser : derrière la polémique, des relents sexistes ? », Le Parisien, .
  34. Valentine Ulgu-Servant, « Polémique sur les soirées de Sanna Marin : Hillary Clinton affiche son soutien à la Première ministre finlandaise », Vanity Fair, .
  35. Sarah Paillou, « Vidéo scandale : la lettre d’Élisabeth Borne en soutien à la Première ministre finlandaise », Le Journal du dimanche, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]