Santiago — Wikipédia

Santiago
Santiago du Chili, Santiago de la Nueva Extremadura
Blason de Santiago
Héraldique
Drapeau de Santiago
Drapeau
Santiago
De gauche à droite à partir du haut : la colline Santa Lucia, Sanhattan, La Moneda, la statue de l'Immaculée Conception, la Tour Telefónica, le musée national des Beaux-arts et la bibliothèque nationale, la Torre Entel.
Administration
Pays Drapeau du Chili Chili
Région Santiago
Province Santiago
Code postal 3580000
Indicatif téléphonique +56 2
Démographie
Gentilé Santiagois (fr)[1], Santiaguino (es)
Population 4 912 500 hab. (2012 en augmentation)
Densité 7 659 hab./km2
Géographie
Coordonnées 33° 26′ 16″ sud, 70° 39′ 02″ ouest
Altitude 510 m
Superficie 64 140 ha = 641,4 km2
Divers
Fondation
Localisation
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Santiago
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Santiago
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Santiago
Liens
Site web site officiel

Santiago, ou Santiago du Chili (/sɑ̃.tja.ɡo.dy.ʃi.li/[2] ; en espagnol : Santiago de Chile /sanˈtjaɣo ðe ˈtʃile/[3] Écouter), est la capitale du Chili, un pays d'Amérique latine. Elle est située dans la Vallée Centrale. Ses habitants s’appellent les Santiagois (Santiaguinos en espagnol).

D’après le recensement de l'Instituto Nacional de Estadísticas, l'agglomération de Santiago comptait en 2009 plus de 5,1 millions d'habitants. La région Métropolitaine de Santiago s’est largement développée au cours du XXe siècle, rassemblant plus de 7 millions d'habitants en 2009.

Fondée en 1541, Santiago est la capitale chilienne depuis l'époque coloniale. La ville se vante d'un centre-ville à l'architecture néoclassique et aux rues sinueuses, parsemées notamment de styles Art déco et néogothique. Le paysage urbain de Santiago est formé par des collines indépendantes et la ville est traversée par la rivière Mapocho, jalonnée par d'élégants parcs tels le Parque Forestal. L'imposante cordillère des Andes est visible depuis de nombreux endroits de la ville. L'activité urbaine a causé le développement de nuages de pollution, particulièrement durant les mois d'hiver. La ville est entourée par des vignobles et Santiago reste à quelques heures des montagnes et de l'océan Pacifique.

La croissance économique régulière de Santiago depuis quelques décennies a transformé la ville en une métropole moderne. Santiago accueille aujourd'hui un nombre croissant de théâtres, de restaurants et de centres commerciaux. L'expansion et le panorama urbain se développent, comprenant le plus grand bâtiment d'Amérique du Sud, la Gran Torre Santiago. La ville compte plusieurs grandes universités et développe des infrastructures de transports modernes telle qu'une autoroute en partie souterraine et le métro de Santiago, le système le plus étendu d'Amérique du Sud. Santiago est le centre culturel, politique et financier du Chili, le centre des sièges régionaux des entreprises multinationales, ainsi que du pouvoir exécutif et judiciaire, excepté celui du Congrès situé à Valparaíso.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Santiago vue par le satellite Spot.

Santiago est la capitale et le principal centre urbain du Chili. La ville est, en fait, divisée en 37 communes. L'agglomération compte plus de 7 millions d'habitants, ce qui équivaut à un tiers de la population totale du pays. Santiago est considérée comme la troisième ville la plus riche, la septième la plus peuplée et celle présentant la meilleure qualité de vie de l'Amérique latine. Elle est située dans la vallée centrale (valle central) qui court le long d'une grande partie du pays. À l'est, la ville est dominée par la cordillère des Andes et se trouve au pied de l'Aconcagua (plus haut sommet des Andes marquant la frontière avec l'Argentine) et à l'ouest, elle s'approche peu à peu de la cordillère de la Costa qui sépare Santiago de l'océan Pacifique et de la région de Valparaíso. La capitale chilienne est située à 102 km à l'est-sud-est de Valparaiso et à 434 km au nord-nord-est de Concepción.

La ville de Santiago englobe son agglomération qui forme le Gran Santiago et qui est composée de 34 communes : les 32 communes de la province de Santiago, plus les communes de Puente Alto et de San Bernardo, appartenant respectivement aux provinces de Cordillera et du Maipo. Il n'existe pas de gouvernement métropolitain pour la ville. Chaque commune, gérée par un maire, est chargée des tâches administratives, de la fiscalité, des services, de la santé et de l'éducation.

La ville se trouve approximativement à mi-chemin des 4 300 km de longueur que fait le pays. Arica, à environ 2 000 km, étant la dernière ville avant le passage de la frontière avec le Pérou et Puerto Toro (env. 2 000 km également), celle située le plus au sud du pays.

Climat[modifier | modifier le code]

Santiago présente un climat méditerranéen. Les étés sont chauds (plus de 28 °C de novembre à mars) et les hivers relativement doux (8 °C en moyenne en juillet). La pluviométrie y est faible, la saison sèche correspondant à l'été austral. Les pluies, courtes mais violentes, ont lieu en général pendant l'hiver, causant chaque année des inondations dans les quartiers qui ne disposent pas encore de systèmes d'égouts pluviaux adéquats.

D'après la classification de Köppen avec la station Pudahuel : la température du mois le plus froid est comprise entre 0 °C et 18 °C (juillet avec 7,8 °C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (janvier avec 20 °C). La saison sèche se produit l'été, les précipitations du mois estival le plus sec sont inférieures à 40 mm et à 1/3 du mois hivernal le plus humide (janvier avec 1,2 mm, inférieur à 1/3 de juin : 78,2 mm/3 soit 26,07 mm) donc pour cette région c'est un climat aride. L'été est tempéré car la température moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 22 °C (janvier avec 20 °C) et la température moyenne des 4 mois les plus chauds est supérieure à 10 °C (décembre à mars avec respectivement 19,1 °C, 20 °C, 19,3 °C et 17 °C).

Donc le climat de Santiago est classé comme Csb dans la classification de Köppen, soit un climat différent pour chaque différente région de la municipalité, en fonction de l'altitude.

Relevé météorologique de Santiago du Chili
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température moyenne (°C) 20 19,3 17 13,8 10,5 8 7,8 9,1 11,3 13,8 16,6 19,1 13,9
Précipitations (mm) 1,2 2,1 4,2 13,7 58 78,2 75,5 54,2 26,7 13,6 6,1 3,9 338,2
Humidité relative (%) 57 62 67 73 80 84 84 82 79 72 63 58 71,75
Source : WorldClimate.com[4].


Relevé météorologique de Santiago - El Bosque
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Précipitations (mm) 0,7 0,4 3 10,6 46,6 76 90,8 52,4 76 12,4 8,3 2,4 379,6
Source : climate-charts.com[5].


Relevé météorologique de Santiago - Tobalaba
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Précipitations (mm) 0,5 0,9 3,6 11,6 41,9 74,2 87,5 65,3 30,8 19,2 9,3 2,4 347,2
Source : climate-charts.com[6].


Relevé météorologique de Santiago - Cerrillos
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Précipitations (mm) 0,3 0,5 3,1 10,4 42,4 71,6 84,1 46,1 22,5 11,9 10,1 1,8 304,8
Humidité relative (%) 58 62 66 71 79 83 83 80 77 71 64 60 71,17
Source : climate-charts.com[7].


Relevé météorologique de Santiago - Quinta N. - 33.4 S, 70.7 W, altitude : 520 m, 1981-2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 13,3 12,8 11,4 8,6 6,4 5 3,9 5 6,7 8,6 10,3 12,2 8,7
Température moyenne (°C) 21,2 20,3 18,2 14,4 10,9 9 8,2 9,8 12 15 17,7 20,1 14,7
Température maximale moyenne (°C) 30,1 29,5 27,4 23,1 18,5 15,7 15,3 17,1 19,5 22,9 26,1 28,8 22,8
Record de froid (°C)
date du record
7,2
1970
6,2
1973
0
1967
−1
1985
−1,6
1993
−3,3
1983
−3,5
1969
−3,4
2007
−2,6
1974
−0,3
1991
3,1
1992
1
1971
−3,5
1969
Record de chaleur (°C)
date du record
38,3
2019
36,2
2019
36,2
2015
33,9
2020
31,6
2015
27,3
2018
28,4
2012
31
2014
32,6
1996
33,1
2019
34,9
2019
37,3
2016
38,3
2019
Ensoleillement (h) 325 270 250 191 132 101 118 151 165 219 269 320 2 511
Précipitations (mm) 0,6 1,3 6,1 16,3 55,5 83,3 75,9 55,1 27,2 12,9 6,2 1,5 341,8
Nombre de jours avec précipitations 0,3 0,5 0,9 3,1 5,4 7 6,1 5,9 4,7 2,4 1,2 0,5 38
Humidité relative (%) 57 61 68 74 80 84 84 81 76 70 62 57 71,17
Source : climate-charts.com[8] (précipitations et humidité relative), Hong Kong Observatory[9] (température période 1981-2010), Dirección Meteorológica de Chile[10]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
30,1
13,3
0,6
 
 
 
29,5
12,8
1,3
 
 
 
27,4
11,4
6,1
 
 
 
23,1
8,6
16,3
 
 
 
18,5
6,4
55,5
 
 
 
15,7
5
83,3
 
 
 
15,3
3,9
75,9
 
 
 
17,1
5
55,1
 
 
 
19,5
6,7
27,2
 
 
 
22,9
8,6
12,9
 
 
 
26,1
10,3
6,2
 
 
 
28,8
12,2
1,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Relevé météorologique de Aéroport international Arturo-Merino-Benítez, Santiago 1981-2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 12 11,5 9,9 7,1 4,7 3,5 2,5 3,6 5,4 7,3 9,1 11 7,3
Température moyenne (°C) 20,4 19,5 17,5 13,7 10,3 8,3 7,5 8,9 11,1 14,1 16,9 19,3 14
Température maximale moyenne (°C) 29,9 29,4 27,5 23 18,3 15,3 14,7 16,4 18,7 22,5 25,9 28,5 22,5
Record de froid (°C)
date du record
2,7
1975
4,7
1975
2,1
1976
−2,6
1985
−5,9
1996
−6,5
1976
−6,8
1976
−6,2
1993
−4,5
1974
−2,8
1991
0,7
1974
3,3
1991
−6,8
1976
Record de chaleur (°C)
date du record
39,3
2019
37,2
2019
36,8
2015
34,5
2020
31,1
2002
26,7
1997
28,2
1989
29,9
1974
32,9
1996
33,3
2009
35,2
2019
37,1
2019
39,3
2019
Ensoleillement (h) 367 305 277 202 145 120 132 162 182 205 298 350 2 745
Précipitations (mm) 0,4 0,8 6,1 12 46,1 68,7 62,5 44,2 20,1 10 4,6 1,4 276,9
Nombre de jours avec précipitations 0 0 1 3 5 7 7 6 5 2 1 0 37
Humidité relative (%) 57 60 65 71 80 84 84 81 78 71 63 58 71
Source : Dirección Meteorológica de Chile (en °C et mm, moyennes mensuelles)[10],[11],[12],[13]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
29,9
12
0,4
 
 
 
29,4
11,5
0,8
 
 
 
27,5
9,9
6,1
 
 
 
23
7,1
12
 
 
 
18,3
4,7
46,1
 
 
 
15,3
3,5
68,7
 
 
 
14,7
2,5
62,5
 
 
 
16,4
3,6
44,2
 
 
 
18,7
5,4
20,1
 
 
 
22,5
7,3
10
 
 
 
25,9
9,1
4,6
 
 
 
28,5
11
1,4
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Pollution[modifier | modifier le code]

En 2015, la ville est déclarée en « état d'urgence environnementale » à la suite d'un niveau de pollution de l'air record. Les autorités sanitaires ont recommandé d'éviter de sortir sauf en cas d'extrême nécessité[14].

Structure urbaine[modifier | modifier le code]

À cause de la croissance exponentielle de la capitale, l'agglomération est organisée en diverses communes. Le Grand Santiago se compose à l'heure actuelle de trente-six communes qui ont vu leurs populations augmenter au fil des décennies.

Selon l'Instituto Nacional de Estadísticas, en 2000, trente-six communes forment le Grand Santiago :

Cerrillos Las Condes Pudahuel
Cerro Navia Lo Barnechea Puente Alto
Conchalí Lo Espejo Quilicura
El Bosque Lo Prado Quinta Normal
Estación Central Macul Recoleta
Huechuraba Maipú Renca
Independencia Ñuñoa San Bernardo
La Cisterna Padre Hurtado San Joaquín
La Florida Pedro Aguirre Cerda San Miguel
La Granja Peñalolén San Ramón
La Pintana Pirque Santiago
La Reina Providencia Vitacura
Carte de Santiago et ses communes.

Ces trente-six communes se situent dans des zones urbaines.

Vue panoramique du centre-ville.

Transports[modifier | modifier le code]

Station Vicente Valdés.

Santiago dispose d'un système très dense de bus (les micros), de taxis collectifs et de sept lignes (1, 2, 3, 4, 4 A, 5 et 6) de métro, dont le réseau dépasse les 140 km de lignes.

Santiago compte 991 838 véhicules, dont 979 346 sont motorisés. Chaque jour, 805 220 voitures traversent la ville, équivalent à 38 % du trafic national, et un taux de une voiture pour sept personnes. La ville dispose d'un réseau étendu de rues et d'avenues facilitant les déplacements entre les différents arrondissements qui composent l'aire métropolitaine.

Dans les années 1990, le gouvernement essaya d'organiser le système des transports publics. En 1994, de nouvelles routes furent ouvertes et les bus furent peints en jaune. Cependant, le système montrait de nombreux problèmes avec des routes se chevauchant, des niveaux de pollution de l'air et acoustique élevés et des problèmes de sécurité à la fois pour les cyclistes et les conducteurs. Pour résoudre ces problèmes, un nouveau système de transport, appelé Transantiago (Red Metropolitana de Movilidad) a été imaginé et mis en place. Lancé le , le système combine des services principaux avec le métro et les routes locales, sous un système de paiement unifié grâce à une carte intelligente sans contact appelée Tarjeta bip!. Le changement ne fut pas très bien reçu par les utilisateurs, qui se plaignirent du manque de bus, trop de transferts d'un bus à un autre et une couverture du réseau limitée. La plupart des problèmes ont été résolus, mais le système obtint une mauvaise réputation qu'il n'a pas réussi à effacer.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation de la cité[modifier | modifier le code]

Cathédrale de Santiago.

Santiago fut fondée le par le conquistador Pedro de Valdivia, qui lui donna le nom de Santiago de la Nueva Extremadura en mémoire de l'apôtre espagnol Saint Jacques et de l'Estrémadure. La cérémonie de fondation de Santiago se tint sur la colline de Huelén (renommée plus tard colline Santa Lucia de Santiago). Valdivia choisit de s'y installer en raison du climat, de la végétation abondante et de la facilité avec laquelle la ville pourrait être défendue. En effet, elle fut établie entre les deux bras de la rivière Mapocho, sur les flancs du cerro Santa Lucia (colline Santa Lucia). Le tracé de la ville fut dessiné par Pedro de Gamboa selon les normes coloniales.

Époque coloniale[modifier | modifier le code]

Le , à 22 h 30, un séisme de magnitude 8,5 sur l'échelle de Richter (estimation rétrospective) fait plus de 600 morts et quelque cinq mille blessés, et détruit quasiment tous les bâtiments de la ville.

Capitale de la République[modifier | modifier le code]

Affiche de campagne de l'architecte Sergio Larraín García-Moreno (es) aux élections municipales à Santiago en 1938.

Le , un incendie se déclare dans l'église de la Compagnie (de Jésus), lors de la clôture de la fête religieuse connue sous le nom de « Mois de Marie », faisant entre 2 000 et 3 000 morts, principalement des femmes appartenant aux plus grandes familles de la capitale. Non identifiables, les victimes seront inhumées dans une fosse commune. Les vestiges de l'église seront démolis, et un service d'incendie sera créé dans la capitale à l'initiative des citoyens.

Explosion démographique[modifier | modifier le code]

L'explosion démographique de Santiago du Chili remonte aux dernières décennies du XXe siècle. La ville a connu une croissance rapide de sa population en raison de divers facteurs tels que l'urbanisation, l'industrialisation et les migrations internes. La recherche d'opportunités économiques a attiré de nombreuses personnes des régions rurales vers la capitale.

Le développement économique accru à Santiago a également contribué à l'augmentation de la population, avec la création d'emplois dans divers secteurs. Cependant, cette croissance rapide a également posé des défis en matière d'infrastructure, de logement et de services publics, ce qui a incité les autorités à mettre en œuvre des projets d'urbanisme et des politiques visant à gérer cette expansion démographique.

Le Grand Santiago[modifier | modifier le code]

La Métropole au début du XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Des émeutes éclatent le et se poursuivent les jours suivants à la suite de l'augmentation du prix du ticket de métro. Des magasins sont pillés et plusieurs institutions sont incendiées. Plusieurs personnes meurent lors du pillage de l'usine de sous-vêtements Kayser à Renca[15]. Plusieurs rames de métro ainsi que seize autobus sont également détruits par le feu et de nombreux mobiliers urbains détruits. Le président Sebastián Piñera décrète l'état d'urgence pour quinze jours et confie la gestion de la ville à Javier Iturriaga del Campo, un général de l'armée[16]. Tous les musées sont fermés et les transports publics ne circulent pas. Des concerts de casseroles ont lieu dans la ville, similaires à ceux qui se sont produits lors de l'accession au pouvoir de Pinochet. Le , des milliers de personnes sont bloquées à l'aéroport à la suite de l'annulation d'une centaine de vols.

Le 25 octobre, 1,2 million de personnes manifestent contre le gouvernement et le système économique chilien, réputé très inégalitaire. Des manifestations se succèdent pendant plusieurs semaines et entrainent une sévère répression ; à la mi-janvier 2020 on dénombre au moins 27 morts, 3 650 blessés et 22 000 détentions[17].

Démographie[modifier | modifier le code]

Depuis 1541, l'évolution démographique de Santiago a été :

1541 1613 1778 1820 1840 1850
15010 61724 31846 00070 00080 000
1865 1875 1885 1895 1907 1920
115 377129 807189 322256 403332 724507 296
1930 1940 1952 1960 1970 1982
696 231952 0751 353 4001 907 3782 436 3983 650 541
1992 2002 2007 2017 - -
4 756 6635 392 3955 717 0466 254 314--
Source[18]:

Économie[modifier | modifier le code]

Données générales[modifier | modifier le code]

La ville de Santiago est le centre industriel et financier du Chili, et génère 45 % du PIB du pays. Certaines institutions internationales, telles que la CEPALC (Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes), ont leurs bureaux à Santiago. Actuellement[Quand ?] en cours de construction, le Costanera Center est un méga-projet immobilier dans le quartier financier de Santiago. Il comprend un centre commercial de 280 000 mètres carrés, une tour de 300 mètres, deux tours de bureaux de 170 mètres chacune, et un hôtel de 105 mètres de hauteur.

L’instauration d’un capitalisme néolibéral par la dictature militaire (1973-1990) a favorisé la dérégulation du marché et la survalorisation de la propriété immobilière. Le régime a alors abandonné les grands projets d’urbanisme pour la capitale, ce qui a favorisé un étalement urbain mal maîtrisé[19].

En , le gérant en charge, Cencosud, a déclaré dans un communiqué que la construction de ce méga centre commercial serait progressivement réduite jusqu'à ce que l'incertitude financière soit effacée.

En , Cencosud a annoncé le redémarrage du projet, et cela a été pris en général comme un symbole de la réussite du pays au cours de la crise financière mondiale. Près du Costanera Center un autre gratte-ciel est déjà en cours de construction Titanium La Portada, de 190 mètres de hauteur. Bien que ceux-ci soient les deux plus grands projets, il y a beaucoup d'autres immeubles de bureaux en construction à Santiago, ainsi que des centaines de bâtiments résidentiels de grande hauteur.

En , Gran Torre Santiago, une partie du projet Costanera Center, atteint la barre des 300 mètres, et devient officiellement la plus haute structure d'Amérique latine.

Santiago abrite en 2017 une soixantaine de gratte-ciel.

Pédro de Valdivia, fondateur de Santiago (huile de Federico Madrazo).
Gran Torre Santiago.

L'économie forte et la dette publique faible attirent les immigrés en provenance d'Europe et des États-Unis.

La ville perd, en 2019, le lac d’Aculeo, asséché par la sécheresse et la surconsommation d’eau. Avec une superficie de près de 12 km2 et une profondeur d’environ six mètres, le lac constituait depuis des décennies l'une des principales activités touristiques de la région[20].

Industrie[modifier | modifier le code]

La majeure partie de l'activité industrielle et commerciale du Chili est concentrée dans la capitale nationale et régionale de Santiago, mais il y a d'importantes activités d'approvisionnement, de commercialisation et de transformation à San Bernardo (emplacement des magasins, grands chemins de fer), Puente Alto, Melipilla, Talagante et Buin.

Centre financier de Santiago.
Avenue Apoquindo et centre financier.

La production laitière et de viande de bœuf est importante ; les principales cultures de la région sont les céréales, les raisins, les pommes de terre et les haricots.

Le cuivre, le gypse et le calcaire y sont extraits. La commercialisation est facilitée par la proximité des centres urbains reliés aux lignes principales de chemin de fer et par un réseau développé de routes régionales.

La FAMAE (FAMAE Fábricas y Maestranzas del Ejército) qui fabrique les armes pour l'armée chilienne a son siège à Santiago[21].

Sport[modifier | modifier le code]

Le stade national.

Santiago est le berceau des plus grandes équipes de football du Chili. Fondée le , le Club Social y Deportivo Colo-Colo a une longue tradition et joue de manière régulière parmi l'élite depuis la création de la Primera División en 1933. Le club a gagné 29 titres nationaux, dix Coupe nationale, et une Copa Libertadores en 1991, seul club chilien à avoir remporté le tournoi. Le club joue ses matchs à l'Estadio Monumental David Arellano dans la commune de Macul. La seconde équipe est l'Universidad de Chile qui compte seize titres nationaux et trois Coupes nationales. En 2011, elle remporte la Copa Sudamericana, c'est la seule équipe chilienne à avoir remporté ce tournoi. Le club fut fondé le , sous le nom de Club Deportivo Universitario, union du Club Náutico et de la Federación Universitaria. Les fondateurs étaient des étudiants de l'Université du Chili. En 1980, l'organisation se sépare de l'Université du Chili et le club est maintenant indépendant. Le club joue ses matchs à l'Estadio Nacional de Chile dans la commune de Ñuñoa. La troisième équipe la plus populaire est le Club Deportivo Universidad Católica fondé le . L'équipe joue ses matches à l'Estadio San Carlos de Apoquindo. L'Universidad Católica compte dix titres nationaux, jouant plus de vingt fois la Copa Libertadores, atteignant la finale, qu'elle perd, en 1993, face au São Paulo FC. Plusieurs autres clubs de football sont basés à Santiago, tels que l'Unión Española, Audax Italiano, Palestino, Santiago Morning, et Magallanes. Par ailleurs l'Estadio Nacional de Chile fut l'un des quatre stades où se déroulèrent les matchs de la phase finale de la Coupe du monde de football 1962 et notamment la finale remportée par le Brésil sur la Tchécoslovaquie par 3 buts à 1, le .

S'ajoutent au sports de Santiago, le tennis et le basketball. La ville compte aussi le Club hippique de Santiago et l'hippodrome du Chili qui sont les deux pistes dédiés à la course de chevaux. Santiago accueillera par ailleurs les Jeux panaméricains de 2023.

Education et culture[modifier | modifier le code]

Los Dominicos est un haut lieu du patrimoine culturel situé à Santiago.

Santiago possède la plus grande concentration d'institutions culturelles du pays. Par contre, ne subsistent que quelques bâtiments historiques de la période coloniale espagnole, car à Santiago, comme dans le reste du pays, les tremblements de terre frappent régulièrement le pays. Les bâtiments existants comprennent la maison Colorada (1769), l'église San Francisco (1586), l'église Santo Domingo (1747-1771) et la Posada del Corregidor en (1750). La cathédrale sur la place centrale (Plaza de Armas) a une vue comparable au Palacio de La Moneda, le palais présidentiel. Le bâtiment original fut construit entre 1784 et 1805, par l'architecte Joaquín Toesca. Il abrite le musée national d'histoire, avec 12 000 objets qui peuvent être exposés. À l'angle sud-est de la place se trouve le centre commercial Edwards, à fonte verte, construit en 1893. À l'est de cela on trouve le bâtiment colonial de la maison Colorada (1769), qui loge le Musée de Santiago. Il y a aussi le Théâtre municipal de Santiago, construit en 1857 par l'architecte français Brunet Edward Baines. Il a été gravement endommagé par un tremblement de terre en 1906. Pas loin du théâtre se trouvent le manoir de Subercaseaux et la Bibliothèque nationale du Chili, une des plus grandes bibliothèques de l'Amérique du Sud.

Universités[modifier | modifier le code]

Université pontificale catholique du Chili.

Musique[modifier | modifier le code]

Le Théâtre municipal.

Il y a deux orchestres symphoniques :

  • l'Orquesta Filarmónica de Santiago, qui se produit dans le théâtre municipal ;
  • l'Orquesta Sinfónica de Chile, dépendant de l'université du Chili, qui joue dans le théâtre de celle-ci.

Les groupes historiques du Chili sont :

Les chanteurs historique.s du Chili sont :

Musées[modifier | modifier le code]

Le musée national des beaux-arts.

Parmi les musées, on compte :

Personnalités[modifier | modifier le code]

Religion[modifier | modifier le code]

La religion majoritaire est le catholicisme, mais l'évangélisme en provenance des États-Unis est en forte croissance. La ville est le siège de l'archidiocèse de Santiago du Chili fondé au XVIe siècle, avec sa chaire épiscopale à la cathédrale métropolitaine de Santiago du Chili. Santiago abrite, entre autres églises, six basiliques mineures : la basilique Notre-Dame-de-la-Merci, la basilique Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, la basilique du Cœur-Immaculé-de-Marie, la basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel (située à Maipú, et également reconnue sanctuaire national), la basilique du Saint-Sauveur et la basilique Notre-Dame-de-Lourdes.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Santiago est intégrée dans la Région métropolitaine mais ne possède pas d'institutions chargées de son administration, celle-ci étant exercée par diverses autorités, ce qui complique le fonctionnement de la ville comme une entité unitaire.

La ville est divisée en 40 communes qui sont dirigées chacune par un conseil municipal et un maire. La plus importante est celle de Santiago qui en occupe le centre et abrite les principaux édifices publics.

Jumelages[modifier | modifier le code]

Cerro Santa Lucia.
Carte
Jumelages et partenariats de Santiago.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Santiago.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
AnkaraTurquie
AthènesGrèce
BrasiliaBrésil
Buenos AiresArgentine
GuayaquilÉquateur
HefeiChine
Kiev[23],[24]Ukrainedepuis le
La PazBolivie
LangreoEspagne
MadridEspagne
ManillePhilippines
MexicoMexique
MiamiÉtats-Unis
MinneapolisÉtats-Unis
PlasenceEspagne
PékinChine
RigaLettonie
Saint-DomingueRépublique dominicaine
San JoséCosta Rica
Santiago de QuerétaroMexique
Santiago de VeraguasPanama
São Paulo[25]Brésildepuis
TunisTunisie


Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf
  2. Prononciation en français standard transcrite selon la norme API.
  3. Prononciation en espagnol d'Amérique retranscrite selon la norme API.
  4. Weather station Pudahuel.
  5. climate-charts.com.
  6. climate-charts.com.
  7. climate-charts.com.
  8. climate-charts.com.
  9. (en) « Climatological Information for Santiago, Chile », (consulté le ).
  10. a et b (es) « Estaciones en la Región de Magallanes y de la Antártica Chilena 102 Estaciones Encontradas », Dirección Meteorológica de Chile (consulté le ).
  11. (en) « worldweather.org », sur worldweather.org (consulté le ).
  12. « STATION Punta Arenas », sur meteo climat (consulté le ).
  13. (en) « CLIMAT summary for 85934: Punta Arenas (Chile) Latitude: 53-00S Longitude: 070-51W Altitude: 37 m. », sur OGMIET (consulté le ).
  14. « Chili: Santiago affectée par un pic de pollution en pleine Copa America », sur Sciences et Avenir,
  15. (es) Cinco muertos en incendio de fábrica saqueada en Chile, ecuavisa.com, .
  16. Chili : état d'urgence après de violentes manifestations dues à la hausse du prix du métro, Claudio Reyes, larepubliquedespyrenees.fr, .
  17. Maurice Lemoine, « L’antisémitisme « à la carte » du Centre Simon Wiesenthal », sur Médelu,
  18. (es) « Factibilidad de Densificación Habitacional de las Áreas Adyacentes a la Nueva Red del METRO », Universidad Tecnológica Metropolitana, (consulté le )
  19. « Santiago, un concentré d’inégalités », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  20. « Au Chili, un lac rayé de la carte par la sécheresse », (consulté le ).
  21. (en) « FAMAE Fábricas y Maestranzas del Ejército », sur GlobalSecurity.org (consulté le ).
  22. (es) « Bienvenido a la UDD / Universidad del Desarrollo », sur Universidad del Desarrollo (consulté le ).
  23. « https://old.kyivcity.gov.ua/files/2018/2/15/Mista-pobratymy.pdf »
  24. « https://kyivcity.gov.ua/kyiv_ta_miska_vlada/pro_kyiv/mista-pobratimi_z_yakimi_kiyevom_pidpisani_dokumenti_pro_poridnennya_druzhbu_spivrobitnitstvo_partnerstvo/ »
  25. « http://legislacao.prefeitura.sp.gov.br/leis/lei-14471-de-10-de-julho-de-2007 »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Isidora Goyenechea

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]