Saut du Doubs — Wikipédia

Saut du Doubs
Vue générale de la cascade depuis le belvédère haut, côté français.
Localisation
Pays
Localisation
Altitude
730
Coordonnées
Caractéristiques
Hauteur totale
27
Hydrographie
Cours d'eau
Bassin versant
Géolocalisation sur la carte : Neuchâtel
(Voir situation sur carte : Neuchâtel)
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)

Le Saut du Doubs est une chute d'eau de 27 mètres de hauteur[1] sur le Doubs située sur la frontière franco-suisse, et pour partie dans la commune de Villers-le-Lac côté français, pour partie dans celle du Locle côté suisse.

Géographie[modifier | modifier le code]

Topographie[modifier | modifier le code]

Côté français, le site se situe dans l'est de la Franche-Comté (canton de Morteau, département du Doubs) et côté suisse, à l'ouest du canton de Neuchâtel. Le Saut du Doubs se situe à l'extrémité est du lac des Brenets (nommé en France lac de Chaillexon), situé également sur la frontière. En aval du saut, le Doubs continue sa route à travers le massif du Jura dans des gorges.

Origine[modifier | modifier le code]

Le Saut du Doubs fut créé, il y a 12 000 ans, par l'éboulement (provoqué par un séisme ?) des deux versants de la vallée (à l'époque les gorges du Doubs commençaient à l'ouest de Morteau). L'éboulis créa un grand barrage naturel, provoquant le remplissage des gorges en amont de l'éboulement, ce qui créa le paléo-lac de Morteau (long de 15 km), dont le lac de Chaillexon (lac des Brenets) (long de 3,7 km) est le vestige. La chute se créa lorsque le niveau du lac fut assez élevé pour permettre au flot de contourner l'éboulement. Le saut lui-même correspond à l'endroit où le Doubs, dévié par l'éboulement, saute la falaise correspondant à l'ancienne rive droite de la gorge pour en rejoindre le fond[2].

Géologie[modifier | modifier le code]

Le barrage naturel du Saut du Doubs n'est pas entièrement étanche, ce qui explique les variations de niveau assez importantes observées dans le lac de Chaillexon (lac des Brenets). L'éboulement est en effet constitué d'une accumulation perméable de fragments de roche calcaire. On totalise ainsi une évacuation de 3 m3 d'eau par seconde à travers la roche de l'éboulement, ce qui cause un abaissement continu du lac lors des étiages. En 2001, des travaux de colmatage d'une partie des pertes sont réalisés, pour limiter les bas niveaux du lac et favoriser sa navigation. Ces travaux ont permis de réduire notamment l'effet provoqué par les sécheresses[2].

Le saut du Doubs vu de dessus.
Le bassin du Doubs en amont du barrage naturel.

Protection[modifier | modifier le code]

Bout du lac des Brenets avec les embarcadères des bateaux.
La passerelle piétonne sur le Doubs.

Côté français, le site fait l'objet de plusieurs protections au titre de « site classé » : un premier classement en 1912, dont la portée n'est plus justifiée par le nombre d'équipements routiers sur le site[3], et un autre classement en 2001 comprenant une zone plus élargie (438 hectares) comprenant les bassins naturels du Doubs en amont, le saut du Doubs et le bassin artificiel en aval, créé par la construction du barrage du Châtelot. La cascade est située dans le parc naturel régional du Doubs[4].

Tourisme[modifier | modifier le code]

La découverte du site peut se faire :

  • À pied : accès par le GR5 dont le parcours est commun avec la Grande Traversée du Jura.
  • En voiture : depuis la France : stationnement au parking des Vions à Villers-le-Lac puis 1,5 ou 2 km de marche pour accéder aux belvédères. Depuis la Suisse, stationnement sur le parking des Pargots, puis environ 4 km de marche.
  • En bateau-mouche à la belle saison : au départ de Villers-le-Lac[5] ou des Brenets[6], grâce à une croisière commentée au cœur des gorges du Doubs comprenant une escale au bout du lac des Brenets avec accès aux belvédères (600 m de marche).

Sur place, plusieurs belvédères offrent différentes vues sur le saut (deux côté français, un côté suisse) ; une passerelle piétonne permet d'accéder aux deux côtés du Doubs.

Descente en kayak[modifier | modifier le code]

La chute est déclarée infranchissable vu le "balcon" qui la brise à environ 5 mètres du bord supérieur de la chute, bien visible sur les photos ci-jointes. C'est uniquement par hautes eaux que ce seuil disparaît, ce qui permet le passage à des kayakistes chevronnés. Le , profitant d'une crue du Doubs (débit de 70 m3/s), trois kayakistes de club de Voray-sur-l'Ognon, dont Arthur Bernot, ont franchi la chute, ce qui constitue un record de dénivelé pour l'Europe[7],[8].

La française Nouria Newman a fait de même le [9]. Depuis les franchissements s'enchaînent en périodes de crues : Thomas Neime et Arthur Bernot en octobre 2020[10], puis le Arthur Bernot et Raphaël Urscheler[11]...

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - le Doubs », sur www.larousse.fr (consulté le )
  2. a et b V. Bichet et M. Campy, Montagnes du Jura, Géologie et paysages, 2008, p. 227
  3. [PDF] Site classé Le Col des Roches Sur DREAL Franche-Comté
  4. [PDF] Site classé Les Bassins et le saut du doubs Sur DREAL Franche-Comté
  5. « Bateaux du Saut du Doubs / Des Croisières en France et Suisse », sur Bateaux du Saut du Doubs (consulté le ).
  6. « Navigation sur le lac des Brenets et le Doubs », sur nlb.ch (consulté le ).
  7. « INSOLITE. En kayak, ils plongent du haut du saut du Doubs en crue ! », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
  8. Record de chute verticale, soit 25 m sur les 27 m du "saut" qui débute par une cascade de 2 m de dénivelé.
  9. « Vidéo : une chute vertigineuse de 23 mètres sur la cascade du Doubs signée Nouria Newman - Kayak extrême », sur L'Équipe (consulté le )
  10. Ainsi qu' Arthur P. et Maxime X.
  11. « INSOLITE. “Deux secondes dans l’air et dans l’eau”, ils plongent en kayak du saut du Doubs en pleine crue hivernale », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

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