Sculpture romaine — Wikipédia

La déesse Terre, sa corne d'abondance[N 1]. Époque de Gallien vers 260-270, époque de crise. Sarcophage au triomphe de Dionysos, qui meurt et renait. The Met

La sculpture romaine, on pourrait dire « gréco-romaine »[1], au moins en partie, regroupe des œuvres provenant d'horizons géographiques très différents, de l'Atlantique à l'Asie, et s'étalant sur une durée très longue, du IIIe siècle avant l'ère commune (AEC) - ou avant Jésus-Christ - jusqu'à la fin de l'Antiquité tardive, au début du VIe siècle de l'ère commune (EC). Ses domaines de prédilection ont été le portrait et l'histoire en images : la sculpture narrative.

La sculpture romaine a été longtemps présentée comme une répétition de la sculpture grecque antique et même comme un genre de déclin, dès que l'on a cru y reconnaître de simples copies des sculptures grecques célébrées dans l'Antiquité. Cependant elle est reconnue depuis le XIXe siècle comme un objet d'étude à part entière. Les études actuelles sur les "copies" mettent en valeur les nouveautés introduites au cours des premiers siècles de l'art romain. Des innovations radicales ont eu lieu par la suite, surtout aux IIIe et IVe siècles.

Comme au cours de toute l'Antiquité, la sculpture reflète bien plus la volonté de riches et puissants commanditaires que la personnalité artistique des artisants-artistes. Les sculpteurs qui ont travaillé à Rome et pour Rome n’étaient pas des Romains - la plupart étaient grecs - mais ils ont mis leur art au service des Romains, afin de donner une forme plastique aux valeurs qu’entendaient affirmer les Romains[2]. Beaucoup de ces sculpteurs étaient de condition modeste, esclaves ou affranchis[3].

Sculpture « romaine ». Vue d'ensemble[modifier | modifier le code]

Ce type de sculpture se laisse difficilement aborder. En effet il est nécessaire de détacher l'art romain, sur l'étendue de l'empire, de la ville de Rome. Avec ses mythes de fondation, depuis l’Asyle de Romulus - un lieu qui offrait déjà une forme de droit d'asile - Rome, d'abord républicaine, et qui pratiquait très peu la sculpture, a intégré politiquement et culturellement, au cours des siècles, des populations qui la pratiquaient. Dans cette société républicaine romaine l'aristocratie s'est vite distinguée par la valeur accordée à ses portraits familiaux, obtenus par empreinte, garants de la lignée du patriciat ancestral - dont le dernier représentant disparait au IIe siècle EC. La culture de la société romaine antique, dans l'espace immense de l'empire romain, s'est constituée par cette intégration qui en a modifié le contenu, surtout dès lors qu'il y a eu un Empire romain et surtout au contact de la Grèce antique - entre autres : sa religion, sa littérature, et sa sculpture[2].

Sculpture « gréco-romaine »[modifier | modifier le code]

Hermès. Original réalisé (par un sculpteur grec ?)[4] pour le propriétaire de la villa des Papyrus, Iers AEC

On peut parler d'une sculpture « gréco-romaine » car le modèle grec a servi de référence quasi unique pendant six siècles. Lorsque Rome, au IIIe siècle AEC, a pris possession de la péninsule et s'est trouvée confrontée aux colonies grecques qui y étaient implantées, elle a découvert la sculpture hellénistique de l'époque, juxtaposée à la sculpture grecque classique et peut être à des décors de temples ou à des statues de culte dans le style caractéristique de la sculpture grecque archaïque. La plupart de ces sculptures étaient peintes, en partie ou en totalité ; les yeux des bonzes n'étaient pas vides mais semblaient vivants[5]. Par le droit de la guerre dans l'Antiquité beaucoup d'entre elles sont arrivées à Rome et ont participé à l'évolution du regard des Romains, surtout dans l'art du portrait familial et honorifique. Ces riches et puissants Romains ont, dès lors, fait travailler des sculpteurs grecs. Leurs productions se sont répendues dans l'empire romain, en particulier avec les statues des empereurs placées, par les personnalités locales, dans toutes les grandes villes à l'occasion du passage du nouvel empereur dans leur ville. En raison du brassage des populations qui s'est opéré au fil du temps, des formes dérivées des styles grecs romanisés ont donné l'occasion de nouvelles solutions, surtout au cours du IVe siècle EC, à la fin de l'Antiquité tardive, avec une nette séparation entre ce qui se passait sur le plan artistique comme politique entre l'ancien empire romain d'Occident et l'empire d'Orient, Byzantin.

Points spécifiques à la sculpture romaine[modifier | modifier le code]

Couple marié. Relief funéraire. 25/50 EC. Centrale Montemartini

Cette sculpture possède, dans l'ensemble, certains traits caractéristiques. À la différence de la sculpture grecque qui peut avoir été conçue pour être vue sous plusieurs angles, la sculpture romaine est, bien plus souvent, frontale : « c’est la tête et le corps vus de face qui comptent avant tout. » Le portrait y tient une place bien plus considérable qu'à l'époque hellénistique[N 2], et sa valeur morale est renforcée par la tradition des imagines, ces masques des ancêtres qu’on exposait dans l’atrium des puissants, l'aristocratie des patriciens et des notables issus de la plèbe : les Homines quasi-boni. Ces images servent d’abord à montrer leur uirtus ; leur vertu, qui dérive du latin vir, « l'homme » en tant que « mâle », concept révélateur de la culture romaine. Cette qualité, les statues-portraits sont censées l'inspirer à ceux qui les contemplent. L'expression sévère de ces portraits est donc supposée manifester la "force de caractère" de la personne en question, une force qui a fait ses preuves au cours de l'existence[6].

Pline l'Ancien, aux tout débuts de notre ère, veut clairement poser l'existence d'un art romain indépendant de l'art grec. Il rapelle[7] ce qui distingue l'art grec de l'art romain en portant son attention sur la nudité : si l'art grec privilégie le nu héroïque, la sculpture romaine privilégie le port de la cuirasse ou de la toge. Elle valorise ainsi les vertus militaires et civiques. C'est aussi d'un point de vue moral que Pline critique des comportements condamnables par leur démesure, leur immodestie, celle des empereurs en particulier, alors que leur fonction les appelle, selon lui, à l'exemplarité, la modération, une ancienne valeur romaine, de son point de vue, pervertie par la profusion de matériaux luxueux associés à la conquète, qui a fait entrer à Rome les œuvres d'art étrangères et le luxe par l'exercice du droit de la guerre[8].

Origines et originalité de la sculpture romaine[modifier | modifier le code]

Remarques sur cette série :
1. Le "Pseudo-Brutus" ou "Brutus capitolin" pourrait se situer dans la tradition des portraits honorifiques d'époque hellénistique, réalisés à l'échelle naturelle en mémoire de notables et qui semblent rester vivants parmi les vivants[11]. Ces portraits pouvaient être payés par la personne ou sa famille, et dans certains cas pris en charge par une collectivité. Dans l'espace publique, ce type de sculpture se devait d'être acceptable pour le bien publique. Ce portrait romain peut être rapproché, par son intensité exemplaire, d'un portrait hellénistique[12]. On peut penser à celui d'un « notable » local : la tête d'une statue en bronze et incrustations, vers 100 AEC, trouvée à Délos. Il pourrait s'agir aussi d'un portrait en l'honneur d'une personnalité ancienne et dans un style "archaïsant", donc au Ier siècle AEC[13]. Comme de nombreuses sculptures antiques cette tête romaine a été pourvue d'un buste d'époque moderne, ici en bronze recouvert d'une toge, à la Renaissance[14].
2. Le portrait de Livie (Livia Drusilla, épouse d'Auguste). Basanite (grauwacke de Uadi Hammamat) témoigne de la vogue, auprès des élites de roches rares, importées, ici, d'Egypte et dont le poli extrème qu'affectionnaient les Égyptiens, dans cette roche dont la dureté pouvait être un gage d' "éternité, correspondait au goût romain, à la différence des grecs qui ne polissaient pas à ce point[N 3]
. 3. La statue d’Antinoüs héroïsé (nu comme un héros) du musée de Delphes, est une œuvre commandée pour satisfaire au désir de l'empereur Hadrien, suite à la noyade de son favori dans les eaux du Nil. Une grande partie du monde romain a participé à cet effort de commémoration. À Delphes, le corps est clairement composé dans le « style sévère » (480-450), modèle de proportions établi à l'époque classique par le célèbre canon de Polyclète[15].
4. Le fragment d'une statue, ou d'un buste, du Musée des Beaux-Arts de Lyon offre un visage à l'expression sévère, particulièrement représentatif de l'époque extrèmement inquiétante que traversait l'Empire : froid et sécheresse, donc mauvaises récoltes, entrainant des pandémies et des mouvements de population, des guerres de tous côtés. Une variation dans les cycles du soleil, des perturbations climatiques et océaniques du type d'El Niño et des éruptions volcaniques auraient été à l'origine de tous ces fléaux[16].
5. La tête de Constantin n'est qu'un fragment d'une statue d'empereur colossale, alors que pour les Grecs ce format était réservé aux dieux. Le traitement de la tête s'est radicalemnt transformé, très nettement frontale et géométrisée. La chevelure suit donc cette régularisation, qui est, ici, symétrique rigide. Le monde romain traverse alors une très grave crise que Constantin incarne par sa conversion au Christianisme, alors que son image veut délivrer un message de force et de parfaite maîtrise, non humaine[17].

« Les artistes d'époque romaine ou traitant de sujets spécifiquement romains disposaient de l'histoire des styles grecs comme d'un répertoire de moyens d'expression adaptés à toutes sortes de sujets codifiés. »[18].

La sculpture romaine hérite, donc, en partie, de la sculpture étrusque, de la sculpture grecque archaïque et classique et surtout de la sculpture hellénistique qui leur est contemporaine à l'époque de la République (509 AEC - 27 AEC). Fascinés par les sculptures grecques et hellénistiques qu'ils pillent, les Romains qui commandent de nouvelles sculptures demandent des "copies", qui peuvent être des variations, assez éloignées de leurs modèles grecs. Cependant leur goût évolue au contact des originaux et des "copies", et ils adaptent, dans leurs commandes, ce qu'ils admirent aux conventions sociales propres à leur culture romaine.

Pline indique aussi la valeur qu'il attribue à l'expression d'une oeuvre d'art[19]. En cela il suit cette partie, expressionniste, de la sculpture hellénistique que l'on qualifie aussi de «baroque».

Or cette culture romaine évolue avec le temps et l'extension des territoires soumis à Rome. Dans une première partie, lors de la période de l’« Optimum climatique romain », qui s’étend des derniers siècles avant l'ère commune. aux premiers siècles après, les visages présentent une certaine impassibilité, se conforment à des modèles hérités des temps passés. Ensuite lors de la crise du troisième siècle, qui dépend de la rencontre de la crise monétaire, de la guerre, de la crise constitutionnelle et du changement climatique brutal, les visages prennent des expressions variées, souvent pensives ou graves.

Plus tard, au sixième siècle, les temps deviennent très difficiles dans presque toutes les régions de l'Empire - changement climatique et maladies infectieuses, entrainant de vastes mouvements de populations[20]. Des personnages surgissent et s'imposent, brièvement, au sommet du pouvoir. Avec leur culture, leurs usages et, plus tard, avec de nouveaux signes du luxe, plus légers et transportables, de nouvelles formes artistiques remplacent les formes "classiques" par celles de l'Antiquité tardive qui passera, sans grande rupture, à l'art du Haut Moyen Âge. Dans cette dernière période la grande sculpture est moins présente, d'autres supports, d'autres matériaux plus discrets, emploient les codes nouveaux.

L'influence grecque[modifier | modifier le code]

La sculpture romaine s'est largement inspirée de modèles grecs. C'est grâce à des copies romaines que l'on imagine de nombreux originaux grecs aujourd'hui disparus : ainsi le type Vénus d'Arles, attesté principalement par le marbre exhumé au XVIIe siècle dans les ruines du théâtre d'Arles, serait une copie, plus ou moins proche d'une œuvre disparue du sculpteur grec du second classicisme, Praxitèle[21].

C'est donc, tout autant, la sculpture grecque classique (499-323 AEC) que la sculpture hellénistique (323-27 AEC), plus contemporaine, qui ont eu une influence décisive sur les sculpteurs, souvent grecs, qui travaillaient pour les Romains. Tous partageaient la même admiration pour les styles plus ou moins anciens. Le modèle grec s'était d'ailleurs enrichi des expériences accumulées à l'époque hellénistique, en particulier le savoir-faire des Égyptiens, comme la sculpture sur basanite d'Egypte, à l'époque Lagide ; cette roche volcanique étant particulièrement dure[N 6].

Concernant les procédés hérités de la Grèce hellénistique, ils peuvent procéder à des moulages relevés sur les originaux grecs, de la main de tel artiste, ou sur des "copies" réalisées par son atelier ou plus récentes. Ces moulages partiels et l'étude de ces sculptures anciennes servent à construire des "copies" qui sont toutes plus ou moins différentes. Elles portent, chaque fois, la marque de tel sculpteur d'époque romaine. Bien souvent ces sculpteurs effectuaient aussi des œuvres nouvelles par l'assemblage d'emprunts à plusieurs styles grecs. Ces productions éclectiques[22] révèlent le goût que les Romains avaient pour les citations.

Oreste et Pylade. Rome. Ier siècle AEC, d'après un type attribué au sculpteur Stéphanos (lui même du Ier siècle AEC), ou à son entourage. H. 162 cm. Louvre.

Le groupe d'Oreste et Pylade en est un exemple parfait, et admirablement restauré, car les deux corps ont été anifestement retrouvés en morceaux, plus ou moins érodés. La lettre et la main qui la tient ont, d'ailleurs, été ajoutées à l'époque moderne. Ces deux éphèbes semblent discuter à propos de cette lettre. On peut, aujourd'hui, reconnaître la scène en question. En effet, les Romains appréciaient la littérature grecque, et ici il s'agit d'un passage des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes (vers 295 – vers 215 AEC). Oreste, fils du roi Agamemnon et de Clytemnestre, et son ami, Pylade, doivent être sacrififiés sur l'autel de la déesse Artémis, dans un sanctuaire de Tauride. Mais à cet instant Oreste reçoit une lettre de sa sœur, Iphigénie, elle-même prêtresse de cette déesse. Dans la lettre elle leur propose de les sauver. Voilà pour l'histoire. Quant à la sculpture, elle donne à celui de gauche, Oreste, les caractéristiques d'une statue du sculpteur Stéphanos, du Ier siècle AEC, mais ce sculpteur reprend des motifs du style grec sévère (480/460 AEC). À côté d'Oreste, son compagnon, Pylade, est une combinaison de références à Praxitèle (vers 395-326) pour le corps et de motifs empruntés au style sévère : les cheveux enroulés autour d'un bandeau et les tresses croisées sur la nuque. Ce groupe a été produit, parmis tant d'autres semblables, pour servir de décoration, à la fin de l'époque républicaine ou au début de l'époque impériale, dans cette forme de pastiche néoclassique qui plaisait tant aux élites romaines[23].

Un procédé similaire est bien visible pour le corps héroïsé d'Antinoüs, au IIe siècle : le sculpteur a posé le visage du jeune homme, son portrait, sur un corps d'athlète à forte carrure, de style sévère. Ce type d'assemblage est caractéristique de la sculpture romaine. Le goût romain demandait aussi de polir soigneusement les marbres, ce que leurs prédécesseurs ne faisaient pas. Par contre il était d'usage, dans l'Antiquité gréco-romaine, d'enduire les statues de bronze d'huile afin de lui conserver l'aspect de l'or. Les statues de marbre possédaient souvent des éléments, comme la couronne pour Antinoüs, en métal, parfoius doré. La statue de Delphes appartient à un vaste groupe de statues, plus d'une centaine, dérivées d'un seul bronze, perdu : après sa mort accidentelle dans le Nil, le jeune favori de l'empereur Hadrien fit l'objet d'un véritable culte dans la partie grecque et hellénisée de l'Empire romain. Les cités et les sanctuaires avaient tout intéret à manifester leur soutient à cet empereur qui était particulièremebnt généreux pour toute cette partie de l'Empire[24].

La sculpture grecque classique et la sculpture hellénistique offraient alors une innombrable réserve de sculptures, dont certaines étaient admirées par tous, y compris les voyageurs comme Pausanias le Périégète (115-180 EC). Un grand nombre avait été déplacé à Rome après avoir été pillé ou acheté. On en fit aussi des répliques, comme celle - le « Buste de Ptolémée II Philadelphe (?) » - de la Villa des Papyrus, à Herculanum[25]. Mais les sculpteurs ont longtemps continué de produire dans les styles anciens, sur commande de l'élite romaine. Les ateliers de sculpture ont trouvé, d'ailleurs, dans les pratiques grecques certains procédés bien utiles, comme l'assemblage par tenon (mâle) et mortaise (femelle) de plusieurs parties - une invention de l'époque hellénistique.

La sculpture romaine s'inspire donc, bien souvent, des sculptures les plus célèbres à cette époque, des sculptures qui ont déjà plusieurs siècles. Pour autant, elle n'est pas qu'une simple répétition: elle décline ces modèles en d'infinies variétés, créant des œuvres originales à partir de l'ancien (ce sont des re-créations, et même des variations qui peuvent assembler des références diverses, ou des moulages pris sur plusieurs sculptures). Ce qui permet de tels assemblages, c'est qu'en dehors des statuettes et des représentations divines de taille hors normes, les figures de héros et d'humains sont, en général, de taille naturelle, ou à l'échelle un. Les moulages relevés sur des statues différentes peuvent ainsi s'assembler grâce à un travail de professionnels habiles, qui savent compléter les parties manquantes[26].

De plus, les références de la sculpture romaine ne se limitent pas à l'époque grecque classique. Dès le Ier siècle AEC, de nombreuses œuvres, classiques ou hellénistiques, dites "archaïsantes" s'inspirent de la sculpture grecque archaïque (VIe siècle AEC)[27]

L'originalité de la sculpture romaine[modifier | modifier le code]

Au-delà de l'influence de la sculpture grecque et étrusque, la sculpture romaine a ses particularités distinctives : l'individualisation du portrait : à l'origine, les grandes familles faisaient relever l'empreinte du visage par des spécialistes du moulage à la cire. « Cette effigie, obtenue par contact avec le corps même du modèle, nous révèle l’inconscient animiste et donc l’inquiétante étrangeté de tout portrait », en particulier romain[28]. Cette pratique sociale romaine est au fondement du réalisme dans le portrait romain, allant jusqu'à conserver des traits peu flatteurs[29]. D'autre part les Romains ont privilégié l'usage du portrait en buste, alors que les grecs ne pratiquaient que la statue en pied. De plus, cette sculpture de commande romaine a su prolonger, au delà des royaumes hellénistiques, un métissage des styles dans les régions sous imperium qui avaient déjà acquises leur manière propre, comme l'Égypte ou les provinces orientales.

En reprenant les formes et les savoir-faire de la sculpture grecque, la sculpture romaine s'en distingue par de nombreux aspects. Alors que les mœurs de la République romaine assimilaient la nudité représentée dans la sculpture grecque comme une impudicitia déshonorante, cette culture de l'ancienne Rome privilégiait initialement une iconographie qui puisse représenter les valeurs républicaines : l’auctoritas (l'autorité), la gravitas (la gravité) et la dignitas (la dignité) du citoyen[31]. Assez rapidement, néanmoins, la nudité héroïque, empruntée aux valeurs de la Grèce, a su s'imposer aussi bien dans des portraits de bourgeois comme aux plus hauts niveaux de l'État. Le portrait d'un général, découvert à Tivoli, montre l'usage qu'il pouvait en être fait dans le contexte culturel romain, à la fin de la République romaine. La cuirasse, de type hellénistique, disposée à ses pieds, avec le choix du portrait héroïsé, est l'indice de son appartenance à une aristocratie romaine profondément hellénisée.[32]. Malgrés cet usage peu commun, la Romains, à la différence des Grecs, ont privilégié le corps vêtu, en particulier pour l'armée ou les empereurs en tenue militaire. Par contre les "copies" d'Antiques, comme l'Apollon de Piombino, étaient appréciées comme pièces de décor.

L'Apollon de Piombino a été découvert dans la mer près de Piombino, Italie ; le naufrage serait survenu après une période d'exposition dans l'Antiquité, puisqu'il avait été restauré avant son voyage. Réalisé, vers 130-100 AEC, par un atelier de Rhodes, c'est une imitation du kouros archaïque. Cependant il n'a pas été conçu pour tromper un acquéreur romain, car autant les Grecs de la fin de l'époque hellénistique que les Romains, au début de l'époque impériale ont eu ce goût pour les formes très anciennes, déjà à leur époque[33]. Les statues découvertes dans les villas d'Herculanum et Pompéi en sont la preuve[4].

Portraits d'époque[modifier | modifier le code]

À l'automne 2007 un buste en marbre d'excellente qualité[34] était découvert dans le Rhône par une équipe du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) sous le direction de l'archéologue Luc Long. Ce buste d'Arles a été, très rapidement, interprété comme un portrait de César. Depuis cette date la recherche a beaucoup progressé. En 2012, Mario Denti a pu montrer que la partie inférieure de la sculpture en fait un buste et non un portrait. Il s'agit d'un type de buste qui a été diffusé au cours de la première moitié du Ier siècle EC[35]. Le savoir-faire des sculpteurs hellénistiques est décelable dans le travail de la chevelure de la partie droite, ce qui suppose que la sculpture a été conçue pour être vue, de préférence, sous cet angle précis et non de face, comme il a été exposé lors de sa découverte. Quant au fait que la partie arrière ait été retirée, les mèches ayant été sculptées ensuite, cela pourrait faire de ce marbre une imago clipeata. Cependant les sculpteurs de l'époque pratiquaient le montage d'un portrait en deux parties liées par deux tenons ferreux, comme c'était le cas ici. L'interprétation première, dans l'émotion de la découverte, est révélatrice d'une appréciation de l'art romain orientée par le désir de spectaculaire. La recherche est plus lente mais apporte bien plus d'informations sur une culture qui nous reste, en partie, étrangère[36],[37]. Pour Jean-Charles Balty , les portraits de César et des empereurs sont soumis à des types précis. Et pour de nombreux portraits romains, en particulier en Gaule, « il s’agit de contemporains dont le portrait, par suite d’un phénomène d’« Angleichung » [d'alignement] commun à bien des époques et des sociétés, imite celui de quelques hommes politiques célèbres de la fin de l’époque républicaine et, plus tard, celui de l’empereur. »[38]

Généralement, à la fin du IIe et au Ier siècle AEC, la tradition du portrait « aristocratique », surtout dans les villes d'Italie, hors de Rome, fait se multiplier des visages d'hommes qui portent les marques de l'âge, et même des défauts physiques, avec toujours une expression dure et froide. Tous ont les cheveux très courts, ou rares. Il s'agit de donner une image conforme à l'idéal aristocratique, au moment où cet idéal n'est plus d'actualité, d'ailleurs. Néanmoins la tradition du cheveux court, du visage rasé, était un fait culturel qui opposait l'homme mâle, romain de culture, aux femmes qui portaient toutes des cheveux plus ou moins longs, mais peignées, séparées en deux par une raie centrale. Tandis que les populations non romaines, ont été toujours représentées avec des cheveux abondants, plus ou moins non peignés, avec de longues barbes pour les hommes[41].

Cette convention capillaire ne va pas durer avec l'empire, d'abord pour les femmes de l'élite : un savant travail transforma leurs longs cheveux, voire les perruques composées de chevelures de populations étrangères, en un ornement de grand luxe. Et pour les empereurs, surtout à partir de Marc Aurèle (r. 161-180), l'usage se répandit d'une barbe peignée et des cheveux aux mèches bouclées en spirale, bien ordonnées.

Le buste d'Arles semble être un portrait d'époque parce qu'il porte les marques « aristocratiques » de son temps. Il a aussi une expression qui est courante depuis l'époque hellénistique : il incline la tête, a le cou tordu et ses rides sur le front pourraient exprimer une vague préoccupation[N 8]. Il daterait, au plus tard, du milieu du Ier siècle AEC. Après des études savantes et contradictoires, « s'il ne représente pas César, il pourrait s'inspirer des portraits de César qui ont été réalisés par centaines de son vivant et que nous ne savons pas identifier »[42]. Les portraits de César étaient, en effet, innombrables, autant à Rome que dans les pays soumis[43].

Remploi d'un portrait hellénistique du IIe siècle AEC, pour une romaine, v. 62 EC. Magnésie du Méandre.
Marbre, H. 2,15 m. MArch Istambul

À cette époque, les statues-portraits et certains reliefs publics ont été, souvent, remployés dans un tout autre projet lorsque leur actualité était passée. Dans les portraits en marbre la tête était sculptée séparément du corps, et ensuite assemblée par tenon et mortaise. Il était donc possible, dans l'Antiquité, de remplacer la tête d'une statue par une autre. Cette tradition semble apparaître avec la présence romaine, dans un contexte hellénistique où les statues-portraits étaient très nombreuses[44]. Elles avaient été érigées aux personnalités les plus marquantes de la république depuis au moins le Ve siècle AEC[45].

La coiffure féminine romaine (en), sous la république, se distinguait peu de à celle des Grecques. Sous l'empire elle devient un signe de distinction. Cela demande du temps, le savoir-faire de professionnels et des accessoires, et même des perruques de nature et couleurs variées. Ces coiffures introduisent, pour le sculpteur d'origine grecque, des motifs propres au monde romain. La diversité des coiffures, en fonction du statut et de la période, aide à la datation.
La coiffure de Messaline (seconde épouse de l'empereur Claude) se distingue par une frange de bouclettes au dessus du front et par sa chevelure coiffée « en côtes de melon ». Les coiffures féminines de l'époque des Flaviens sont encore plus spectaculaires. Julia Titi lance la mode de la coiffure en « diadème » : frisottis et grosses boucles sont rassemblées sur le haut de la tête, tandis que le reste des cheveux est noué en chignon sur la nuque. Un excellent exemple, bien conservé, d'une jeune inconnue présentant une variante de cette coiffure, conservé au Musée Archéologique d'Istambul, illustre bien la circulation de cette mode et de ses variantes dans le bassin méditerranéen.
Sous les Sévères (193-235), ce sont des perruques qui font la différence. Le buste de l'impératrice Julia Domna bénéficie de ce raffinement tout artificiel. Par contre les sculpteurs conservent les mêmes compositions pour les portraits en buste de Julia Titi et Julia Domna, pourtant séparées par un siècle. L'effet enveloppant de la coiffure est, chaque fois, redoublé par l'ample manteau aux plis profonds et par la tunique, plus fine, qui vient s'agraffer sur les épaules.

Portraits aristocratiques[modifier | modifier le code]

L'aristocratie patricienne sous la République (avant 31 AEC)
Romain ou Étrusque. Bronze et pâte de verre. 250-150 AEC. San Giovanni Lipioni, Molise.
Cabinet des médailles
Statue d'Aulus Metellus, magistrat étrusque ou citoyen romain d'origine étrusque (?) Époque républicaine, vers 100 AEC. Bronze, H. 1,79 cm.
Musée archéologique de Florence[48]
Le groupe dit Togatus Barberini: statue funéraire d'un sénateur romain tenant les images (imagines) d'ancêtres décédés, fin du Ier siècle AEC ; tête (n'appartenant pas): milieu du Ier siècle AEC.
Centrale Montemartini, Rome[N 9].

Pline l’Ancien, dans son Histoire Naturelle[49], suit la description des traditions romaines : « [...] chez nos ancêtres : dans les atriums on exposait un genre d’effigies destinées à être contemplées : non pas des statues dues à des artistes étrangers ni des bronzes ou des marbres, mais des masques moulés en cire, qui étaient rangés chacun dans une niche : on avait ainsi des portraits pour faire cortège aux convois de famille (,gentilicia funera) ».

À Rome, le jus imaginum « droit aux images », permet aux aristocrates, qu'ils soient d'époque républicaine ou sous l'Empire, de regrouper, dans les armoires de leur atrium, les portraits de leurs ancêtres. Ce sont des images en trois dimensions, en cire peinte, en plâtre ou en terre cuite, qui permettent de représenter la généalogie de l'aristocrate[50]. À l'occasion de grands événements, comme des enterrements ou des triomphes, le maître de maison sortait sur le pas de sa porte pour y exposer, à la vue de tous, ces portraits[51],[52]. Ces portraits ont pu être disposés à l'intérieur de pseudo-boucliers, les imagines clipeata. Aux masques de cire onsubstitua des bustes en marbre ou en bronze. Une nouvelle épouse apportait les portraits des ses ancêtres illustres qui allaient donner de la valeur à la maison de son époux[53].

Ces effigies sont donc d'un usage politique, une manière de revendiquer, pour l'aristocratie sénatoriale uniquement, leur place très élevée. Sur le plan artistique, elles ont joué un rôle essentiel dans l'histoire de l'art romain en valorisant le portrait réaliste.

Ces effigies, dans leur diversité, avaient plusieurs fonctions, on vient de voir le signe d'un statut social, elles participaient de la mémoire familiale (ce qui pouvait rejoindre la mémoire civique du fait des services rendus par le défunt à la collectivité ), elles servaient aussi à garder le souvenir du visage de la personne, tout simplement. La commande de masque mortuaire n'était pas dénué d'affection et pouvait accompagner cette personne dans sa tombe. Ainsi, le masque d’une petite fille, retrouvé dans une tombe (Lyon début du IIe siècle EC) : sur sa stèle en forme d’autel on peut lire cette dédicace : « Aux dieux Mânes et à la mémoire de Claudia Victoria, qui a vécu 10 ans 1 mois et 11 jours. Claudia Severina sa mère a fait (ce tombeau) à sa fille très douce de son vivant, pour elle–même, et l’a dédié sous l’ascia »[54] ,[N 10]

Concernant le portrait du petit garçon de Berlin, même si le visage semble exprimer du chagrin, ce type de psychologisation va totalement à l’encontre de la conception antique du portrait. Le sculpteur a peut-être travaillé à partir d’un masque mortuaire moulé dans la cire du visage de l’enfant décédé. L'effet original du portrait aurait été, à l'origine, très différent de son état actuel en raison de la couleur : les yeux en particulier étaient autrefois peints avec des pupilles et des cils qui auraient donné vie et énergie au portrait[55].
Pline l'Ancien, Histoire naturelle : « Celui qui, le premier, fit un portrait d'homme avec du plâtre, en prenant un moulage sur le visage même, puis imagina de verser de la cire dans ce moule en plâtre, cire sur laquelle il procédait à des retouches, fut Lysistratus de Sicyone, frère de Lysippe [...] (il) instaura la pratique de rendre la ressemblance ; avant lui on s'appliquait à faire des visages aussi beaux que possible »[56].

De nombeux portraits, dont les plus nombreux sont, aujourd'hui, en marbre, témoignent de l'exigence à respecter les traits spécifiques à chaque personne. Le portrait de l'orateur Cicéron est bien connu, la bouche très légèrement ouverte, prêt à parler. C'est avec le même respect pour le portrait naturel, non idéalisé, qu'a été taillé le portrait d'une jeune fille de Vulci, datant de cette époque républicaine ou des premières années du principat d'Auguste. Le visage de la jeune fille, aux traits délicats et gracieux, est coiffé sobrement mais le marbre était autrefois enrichi d'inserts d'or et de pierres précieuses[57]. Cet attachement à représenter le visage du personnage tel qu'il est conduit aussi, parfois, à placer la tête sur un corps différent, iéalement athlétique. C'est ce qui est arrivé à ce portrait d'un romain trouvé à Délos, plus grand que nature et dont la tête a les oreilles décollées mais le corps d'un héros, un colosse, même. Ce type de commande, comme cette statue équestre d'un habitant d'Herculanum, indique clairement qu'une partie de la bourgeoisie romaine ou italienne utilisait l'art comme un moyen de valoriser leur famille[58].

De tels portraits ont été retrouvés dans tout l'empire. Le buste, daté du début du IIIe siècle, d'un très jeune homme découvert à Reims porte le vêtement romain, mais sa chevelure est coiffée en longues mèches profondément séparées, et tombant jusqu'à la nuque, ce qui pourrait en faire un jeune gaulois[59],[60].

Portraits romains d'inspiration hellénistique et classique[modifier | modifier le code]

En réaction à l'appropriation par les esclaves affranchis des codes du portrait aristocratique, l'aristocratie romaine s'inspire alors des portraits hellénistiques. Si on retrouve des caractéristiques du portrait aristocratique, on retrouve, entre autres caractéristiques du portrait hellénistique, la recherche d'expression de souffrance ou d’inspiration, avec la tête légèrement de côté, la chevelure très vivante, les yeux levés au ciel, la bouche un peu entrouverte.

Les portraits des "grands hommes" totalement imaginaires et souvent de petite taille, ont été placés dans les bibliothèques dès l'époque de Pline l'Ancien - comme le portrait d'Épicure de la bibliothèque de la Villa des Papyrus . Mais la réalisation de tels portraits d'imagination remonte à l'époque classique, au début du Ve siècle grec[61].

Portraits impériaux[modifier | modifier le code]

Variations sur le portrait d'Auguste[modifier | modifier le code]

La créativité des sculpteurs romains et assimilés, de formation hellénistique ou autre, se poursuit au fil du temps. Les visages dérivés des portraits d'Auguste type "Primaporta" (d'après un original de 20 AEC, Auguste, né en 63 AEC, ayant alors 37 ans) calme, maître de lui-même, la tête légèrement fléchie vers sa droite, ces portraits, diffusés dans l'Empire, se sont répandus dans le monde romain de l'élite bien au delà de cette date. On en trouve un bel exemple dans la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane où un romain anonyme a souhaité prendre modèle sur l'empereur, l'aspect physique évoquant des valeurs morales, pour un Romain[62]. La tête du Louvre, dont la datation oscille entre, environ, 25 AEC et 25 EC, présente le visage d'un homme jeune alors que l'empereur avait, à peu près, 42 ans ou bien qu'il était mort 11 ans auparavant, à l'âge de 75 ans, en 14 EC. Le sculpteur se joue du "réalisme" apparent pour produire un hommage à un être que le temps ne toucherait pas.

Naturalistes ou idéalisés[modifier | modifier le code]

Naturalistes ou idéalisés, les portraits des empereurs sont révélateurs d'un programme politique. Le choix du naturalisme ou de l'idéalisation est significatif, en ce sens. La référence à un modèle prestigieux l'est tout autant : l'Auguste "Prima Porta" reprend ainsi le type statuaire du Doryphore de Polyclète. Cependant cette romanisation s'incarne dans un personnage dont les hommes se souviendront, et sa cuirasse porte un relief à la fois historique et allégorique avec la restitution des enseignes prises à Crassus trente-quatre ans plus tôt. Son visage exprime l'autorité, et semble s'adresser à tous[63].

Auguste trouve donc l'inspiration plutôt dans la sculpture grecque classique. Son visage est complètement idéalisé, impassible, jeune (il sera d'ailleurs surnommé « l'empereur qui ne vieillit pas »), car il veut faire comprendre au peuple que l'on est dans une période nouvelle et qu’il choisit une voie glorieuse en s’inscivant dans l'héritage d'Athènes à son apogé, au Ve siècle. Les statues de l'empereur et sa famille sont placées en des lieux essentiels pour la communauté civique. Les statues des empereurs , à Leptis Magna, en Lybie, ont été placées sous Tibère puis sous Claude avec les statues de leur famille devant le temple d’Auguste et de Rome. Celle de Claude assis prend place, parmi les siens, sur le forum, au coeur politique de la cité. D'ailleurs ce sont les citoyens, eux mêmes, qui paient de tels monuments, inaugurés, en général, lors du passage de l'empereur dans la cité. Idéalisation ne veut pas dire héroïsation : le sculpteur peut rajeunir le portrait de l'empereur, mais celui-ci peut aussi aussi être représenté avec le corps athlétique d'un héros, que l'on reconnait à son corps nu. Ce montage d'un portrait naturaliste et d'un corps héroïque révèle le rôle de l'art comme moyen d'affirmation sociale. Il aurait été assassiné, un an après l'inauguration de cette statue, par sa quatrième épouse, Agrippine la Jeune. Néron lui succède.

Après le règne de Néron et la guerre civile qui lui fait suite, la dynastie flavienne s'impose. Vespasien a alors recourt au portrait aristocratique de tradition républicaine, signe d'une politique qui protège l'aristocratie.

Sous les Antonins le portrait reste personnalisé, mais assez classicisant. Marc Aurèle en est la meilleure représentation. La mode féminine se plaît à jouer avec des perruques spectaculaires.

Divinités et portraits divinisés aux Ier et IIe siècles[modifier | modifier le code]

Le portrait divinisé d'une romaine peut nous surprendre, car le visage d'une femme âgée a été "greffé" sur le corps d'une Vénus du type Vénus du Capitole, dans sa belle jeunesse. Selon Rosemary Barrow (en), la visibilité d'une femme, dans une sculpture à Rome au premier siècle, se distingue par sa nudité, sa beauté, son côté mode, mais aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, par son âge. La statue offre, ainsi, le montage de deux conventions idéalisantes, celle d'un corps jeune, Grec, et du visage âgé, Romain.

Antonoüs fut divinisé et son culte, le culte d’Osiris-Antinoüs, se répandit rapidement dans toutes les provinces de l’Empire, surtout entre 133 et 138 EC, année de la mort de l’empereur Hadrien. Plus tard, Commode (règne: 180-192 EC) a tenté d'imposer le culte de l'empereur-dieu, en se présentant avec les attributs d'Hercule[66].

Expressions au IIIe siècle[modifier | modifier le code]

Bien plus tard, le portrait de l'empereur Dèce s'est totalement libéré de cette « mode ». Le portraitr de Dèce révèle un personnage au caractère inquiet, inquiétude qui se manifeste sur les visages des sculptures romaines de cette Antiquité tardive, jusque sur le visage des femmes. On rencontre une réelle fermeté de caractère dans le portrait féminin de Lyon, fermeté que semble évoquer Robert Turcan lorqu'il évoque les portraits de Maximin Ier le Thrace (r. 235 à 238.) à la Ny Carlsberg Glyptotek et de Gordien III (r. 238-244) au musée archéologique d'Ostie[67].

Stylisations aux IVe et Ve siècles[modifier | modifier le code]

On peut donc considérer que le portrait Julio-Claudien inauguré par Auguste n'a pas été suivi par ses héritiers. Puis les suivants ont trouvé d'autres types de statues qui témoignent de leur puissance, jusqu'aux derniers empereurs, avec des procédés divers de stylisation et l'usage du portrait colossal, souvent entre cinq et dix mètres de haut, voire plus.

L'usage a longtemps perduré de remployer des portraits d'empereurs, soit pour en effacer le souvenir de l'ancien au profit du nouveau portraituré, soit pour se glisser dans l'ombre du précédent, dont le nouveau souhaitait, probablement, la protection[68].

Portraits monétaires[modifier | modifier le code]

L'Orient[modifier | modifier le code]

Le corps à la fin de l'Empire[modifier | modifier le code]

Au cours de la crise du troisième siècle le visage est, le plus souvent, reproduit avec le plus grand soin et parfois légèrement idéalisé en fonction de modèles impériaux pour les personnages appartenant à l'élite. On rencontre très souvent le même regard tourné vers le ciel et la même bouche à l'expression amère[69]. Avec les corps, on procède tout à fait différemment. Le corps ne représente, alors, absolument pas la personne réelle, il se doit d’être "beau" : la pratique hellénistique du collage d'un visage réaliste sur une statue de réemploi ou sur un corps héroïque, étant devenue une pratique courante depuis le IIe siècle EC. Ce collage est particulièrement insoutenable avec la statue portrait en bronze de l'empereur Trébonien Galle (r. 251-253), au format héroïque, plus grand que nature, où le visage, marqué par l'âge est posé sur un corps d'athlète, un peu épais et surdimensionné par rapport à la tête. Les portraits de l'empereur ont eu une fonction très importante dans la propagande impériale qui consitait à présenter le souverain au public et à représenter la personnalité avec laquelle il souhaitait être perçu : ici l'empereur reprend la pose de la célèbre statue d'Alexandre le Grand à la Lance, de Lysippe[70].

Au IIIe siècle le visage est souvent plus expressif. Certains modèles hellénistiques offrent de nouvelles solutions comme la tête inclinée et le regard pensif pour le visage des femmes, comme Salonice, l'épouse de l'empereur Gallien (r. 253-268)[74] ou bien un visage grave et sévère comme la tête de femme du milieu du IIIe siècle du Musée des Beaux-Arts de Lyon[75].

Une évolution radicale s'oppère au cours de l'Antiquité tardive, du IVe et début du Ve siècles : le sculpteur traite le corps comme le visage de manière uniformément schématique, avec une pose le plus souvent frontale. Dans certains cas les attributs du pouvoir et les bijoux apparaissent, par contre, de manière bien visibles, voire ostensiblement affichés.

Une tête découverte à Forcalquier en 1943, qui ne peut guère être comparée à une autre, permet de réfléchir à la sculpture de la fin de l'Antiquité. Réalisée en marbre, plus grande que nature et retaillée, c'est apparemment la tête d'un jeune homme. Pouvant très difficement être comparée à une sculpture similaire, elle peut être le point de départ d’une réflexion sur les problèmes posés par les œuvres de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Age, de la fin du Ve siècle aux premières décennies du VIe siècle[76].

La sculpture, propagande officielle[modifier | modifier le code]

Arc de Trajan, gravure de 1898.

Chaque empereur est soucieux de l'image que les habitants de l'empire ont de lui et établissent sinon un véritable programme, au moins une volonté de contrôle[77].

La première forme de propagande est la monnaie, qui diffuse en masse un portrait et un message à travers de grandes distances. Mais les statues impériales sont également une forme réfléchie pour permettre aux citoyens de l'empire de révérer l'homme et la fonction. Les spécialistes ont recensé des milliers de statues et bustes d'empereurs, même si malheureusement, on connait pour très peu la destination exacte « L'iconographie de la statue impériale romaine comprend cinq types principaux : la figue équestre, l'homme vêtu d'une tunique et d'un manteau, l'homme en toge, l'homme cuirassé et la statue idéalisée. Parmi les figures impériales en toge, l'attitude la plus fréquente est celle de l’adlocutio, l'avant-bras étendu. Parfois l'empereur est représenté en prêtre, la tête voilée ». Au cours du premier siècle de l'Empire, il est fréquent de représenter l'empereur en Jupiter, assis ou debout, avec un aigle[78].

Au-delà des statues d'empereur, les autorités déploient la communication officielle au travers de multiples supports sculptés, via les reliefs sur des trophées, arcs, colonnes, autels et autres monuments. Si dès l'époque républicaine, des statues de personnages illustres décédés sont présents sur les arcs ; à partir de 70 EC, des personnes encore en vie sont honorées par ce biais. Le plus grand exemple d'art officiel et triomphal est l'arc de Trajan à Bénévent[79].

Sculpture narrative et historique[modifier | modifier le code]

Reliefs : des images qui parlent[modifier | modifier le code]

Ara Pacis Augustae - l'Autel de la Paix Auguste. Porte Ouest.
Bâtiment protecteur réalisé par Richard Meier, en 2006.

Au retour de ses campagnes victorieuses de Gaule et d'Espagne, Auguste obtient du sénat l'édification de l'Autel de la Paix Auguste (Ara Pacis Augustae). La partie haute des longs côtés présente une longue procession de prètres, suivis de membres de la famille du Prince, Auguste. On a presque l'impression que c'est, pour lui, un défilé de succession dynastique[80]. Cette paix est aussi celle des Romains entre eux, après des années de guerre, et la paix qui s'établit dans le monde, comme conséquence ; Rome étant devenue (grâce à Auguste) l’unique puissance « sur terre et sur mer ». L'ensemble des panneaux qui mettent en scène dieux et déesses, symétriquement aux deux entrées du monument[N 14] confirment que les Césars sont bien les descendant des dieux[81]. Livie qui se tourne vers Auguste sont, d'ailleurs, en tête du cortège qui se dirige vers l'autel pour effectuer le sacrifice aux dieux.

L'exemple du début du bas-relief sur la colonne de Trajan, 107 à 113 EC, est parfaitement explicite des enjeux liés à la communication et à la célébration de l'empereur et de Rome. Le visage de l'empereur est traité en profil dans toutes les scènes où il apparaît lors de cette guerre. Située tout en bas, mais à hauteur des yeux, côté Est, la scène principale présente l'empereur, assis, entouré de ses généraux ; deux d'entre eux sont également assis mais il les domine par la taille, l'un légèrement plus à l'écart sur un muret quand il dialogue avec l'autre, assis sur une chaise identique à la sienne. La hiérarchie est bien explicite.

Monnaie de Trajan avec le sommet de la Colonne Trajane

Tout le reste de la colonne raconte en images la première guerre contre les Daces ; cette scène en présente l'instant où sont prises les décisions initiales qui doivent conduire à la victoire, décrite au sommet de la colonne. Celle-ci était surmontée de la statue en bronze doré de Trajan, revêtu d’une armure et tenant une lance, de sa main gauche, et le globe, symbole de l'Univers, de sa main droite[82].

Emprunts divers à des modèles grecs[modifier | modifier le code]

Dans l'« Autel » de Domitius Aheronobarbus, F. Coarelli a montré queplusieurs groupes de personnages sont empruntés à des stèles funéraires attiques du IVe siècle AEC. . Cette pratique pourrait être celle de sculpteurs, pour l'essentiel Grecs, qui ont duy répondre à la demande de la classe dirigeante romaine, dès le IIe siècle AEC, et qui corresponde à ce nouvel univers culturel. Ils ont, alors, simplement réalisé des montages de formes empruntées complétées par des éléments nouveaux, dans des compositions adaptées à la culture de leurs clients ou de leurs maîtres[84] : ainsi la Procession de la Villa Médicis ou la Suovetaurilia, une scène de '« Autel » de Domitius Aheronobarbus, au Louvre.

Un art de propagande[modifier | modifier le code]

Ce domaine de l'art a été considérablement employé par les Romains, et surtout les autorités, pour porter un message et fixer un évènement dans la mémoire. La sculpture narrative, essentiellement en bas-relief, s'éloigne des créations grecques tout en exubérance pour se tourner vers un style sobre, propre à leur mentalité et en suivant les règles de la structure narrative[86].

À partir du Ier siècle AEC, les reliefs sur pierre ou marbre sont utilisés pour exprimer une idéologie au travers des récits fondateurs ou le rappel de période glorieuses. De nombreux personnages illustres font établir des monuments relatant leurs faits d'arme et glorifiant leur personnalité. Cela se développe à l'ère impériale, le relief historique devenant un genre artistique majeur. Ainsi, il subsiste trente-huit exemplaires de relief à thème historique datant de l'époque des Julio-Claudiens. Un âge d'or de ce type de sculpture se repère sous Trajan, notamment avec sa célèbre colonne ou la grande frise de l'arc de Constantin[87].

La période de troubles du IIIe siècle voit plusieurs solutions se rencontrer pour la représentation du corps humain. Dans le cas très particulier du groupe des quatre Tétrarques il était nécessaire de donner une image qui manifeste la permanence de l'unité - vitale pour l'Empire - du pouvoir, malgré sa division en quatre personnes physiques. Les commanditaires ont choisi une roche célèbre pour sa très haute résistance aux épreuves du temps depuis l'époque des pharaons : le porphyre rouge d'Égypte.

À l'origine, ce groupe était adossé, deux par deux, à une colonne, à Constantinople. Ils étaient placés, sans doute à mi-hauteur, sur cette colonne qui faisait autour de 7 mètres, et son sommet a du recevoir une statue divine[89].

En terme de style on abandonne, ici, le principe de l'imitation de la nature, la mimesis, c'est la solution de la stylisation qui est retenue par la simplification des formes et leur fusion en des masses compactes. Le travail de cette roche dure induit, d'ailleurs, la simplification des détails, comme les mains, et la construction de grandes masses, comme les manteaux qui tombent avec quelques plis, qui renforcent la clarté du message. Ainsi, dans ce groupe, tout y est semblable mais significatif : non seulement les visages et les corps sont semblables, mais les vêtements et l'équipement, nouveaux dans l'iconographie impériale, sont ceux des soldats du corps d’armée le plus puissant de l’époque : l’armée d’Illyrie, dont ils sont tous issus. L'accolade, auparavant réservée au domaine familial, apparaît ici pour la première fois dans un contexte officiel. Les visages et les âges sont à peine différenciés, mais la barbe naissante signale, sur deux d'entre eux, un Auguste. Ils représentent donc bien les deux parties de l'Empire en deux couples Auguste-César, correspondant à la nouvelle division du pouvoir au sein de l'Empire. Tout ici est la traduction de l'idéologie tétrarchique de l'unité, aux dépens de la personnalité de chacun des souverains[90],[91],[89].

Sculpture religieuse[modifier | modifier le code]

L'architecture religieuse romaine se distingue de l'héritage hellénistique « par son goût pour l'espace, l'ampleur des constructions, le décor illusionniste, le manque d'attention aux détails plastiques et l'importance de la façade »[92].

Statues de culte[modifier | modifier le code]

Ce sont les statues des cultes traditionnels (la religion de la Rome antique) sur la péninsule et la Sicile dont Rome a achevé la conquète en 241 AEC, et enrichis avec l' interpretatio graeca au contact des Grecs, avec leur apparence en usage dans le monde grec[93].

Nouvelles religions et sculpture[modifier | modifier le code]

La sculpture permet de voir l'introduction de nouvelles religions au sein de l'empire romain, avec la datation et la localisation de statues et reliefs dédiés aux nouvelles divinités[94].

Transferts culturels et syncrétisme[modifier | modifier le code]

Comme pour ce qui s'était passé à la suite des conquètes d'Alexandre, les sculptures romaines reflètent les transferts culturels entre les cultures et souvent cela conduit à des formes produites par syncrétisme. Ils assimilent, donc, des éléments d'autres cultures, comme la sculpture égyptienne, pour des productions égyptianisantes nécessitées par l'importation de cultes pratiqués dans l'Empire, comme les cultes de l'Égypte antique. Les formes qui résultent de ces transferts, d'une culture à l'autre manifestent une grande créativité dans des assemblages syncrétistes.

Isis-Aphrodite est une forme de la grande déesse Isis dans le monde romain. C'est la déesse de la fertilité associée à Aphrodite. On faisait appel à elle pour le mariage et l'accouchement et, suivant des prototypes pharaoniques très anciens, également pour la renaissance. Des accessoires élaborés, dont un calathos exagéré (la couronne des divinités gréco-romaines égyptiennes) orné d'un petit disque et de cornes d'Isis, renforcent l'effet de sa nudité. Les figures représentant cette déesse se retrouvent aussi bien dans des contextes domestiques que funéraires. Populaires déjà du IIIe au IIe siècle AEC, la fabrication des ces statuettes a continué à l'époque romaine.

Cybèle ("Mère des dieux") est une déesse de la mythologie phrygienne (de la Phrigie, en Turquie actuelle). Les deux stèles votives du Louvre montrent moins une évolution que deux styles, l'un "savant" et l'autre "populaire", dans la Turquie sous domination romaine. Elles donnent un aperçu, néanmoins, de ce style polulaire qui deviendra si important à la fin de l'Empire.

Images du culte de Mithra[modifier | modifier le code]

Mithra sacrifiant le taureau. Marbre, H. 1,29 m. IIe siècle. Mithra est représenté en costume oriental, comprenant un pantalon et un bonnet phrygien. British Museum[N 18]

Autels[modifier | modifier le code]

Sous l'Empire, le relief cultuel prend une importance particulière ; moins couteux que la ronde-bosse, il est déployé pour faire le récit des légendes divines et permet plus aisément d'adjoindre aux personnages des motifs symboliques secondaires[92]. En outre, les représentations classiques des divinités sont alors associées aux figures impériales divinisées. Ainsi, de très nombreux autels dédiés à un empereur sont érigés un peu partout dans l'Empire[94].

Sarcophages[modifier | modifier le code]

L'usage des sarcophages se répand à partir du IIe siècle EC, tandis que l'incinération et l'usage des urnes tendent à disparaître ; le rituel se fait aussi moins ostentatoire[102]. Mais le travail investi dans de telles masses d'une pierre plus ou moins rare, signale des personnalités appartenant aux élites de l'Empire. Les sarcophages sont rarement retrouvés intacts, plus souvent retrouvés brisés et auxquels il manque des fragments. Ils ont fait, récemment, l'objet d'études comparatives. Ils sont, en effet, couverts de personnages et présentent souvent plusieurs scènes, lesquelles peuvent être imbriquées les unes dans les autres.

On a pu ainsi établir des séries de thèmes à ces scènes, et qui sont repris sur plusieurs sarcophages, présentant des variantes de la même scène. Cela permet de tenter de comprendre les choix faits par les anciens à propos des motifs qu'ils assemblent, mais aussi de proposer une datation grâce au style artistique et par les thèmes retenus. On a pu, parfois, grâce à ces études comparatives, proposer la restitution des parties manquantes en s'appuyant sur une scène semblable, mais intacte.[105].

À côté de Rome un autre centre, Athènes, exporte des sarcophages à reliefs dans toute la Méditerranée. Le couple est souvent à demi allongé sur ce qui ressemble à un lit funéraire avec ses coussins brodés. Sur la face et les petits côtés, les scènes sont reprises de modèles de la sculpture grecque ; c'est le cas du sarcophage de Salonique à l'amazonomachie du Louvre[107]. Le grand sarcophage Ludovisi se distingue, tout d'abord, par ses proportions exceptionnelles, celles de la cuve, très haute, sans compter le couvercle (H. 76 cm), d'où une hauteur totale proche de 2,30 m. Chaque face présente une seule scène. L'accumulation des corps restitue très bien l'athmosphère d'une bataille entre Romains et "Barbares". Ces derniers, dont certains se battent encore, tombent sous les coups des Romains qui sont en position de force dans la partie centrale. Et dominant cette masse grouillante, au centre et au dessus de la mêlée, le général vainqueur : on lui fait honneur, c'est en effet le défunt pour lequel a été taillé ce sarcophage monumental.

Grand sarcophage Ludovisi. Scène de bataille entre Romains et Barbares. L. 2,73 ; H. 1,53 m.
250-260 EC. Musée national romain, Palais Altemps

François Baratte évoque la possibilité de modèles picturaux, hellénistiques ; en tout cas cet héritage donne aux nouvelles générations de sculpteurs les moyens de formules nouvelles : des visages tourmentés, des corps désarticulés, et puis les jeux de la lumière et de l'ombre sur les reliefs avec ce poli du marbre que les Grecs ne pratiquaient pas mais que les Romains affectionnaient[108].

Reliefs funéraires[modifier | modifier le code]

Chapiteaux[modifier | modifier le code]

Décor de l'habitation[modifier | modifier le code]

Si les villes romaines sont abondamment décorées par les butins de guerre, essentiellement grecs, les espaces privés vont être aussi décorés par des œuvres de la même origine. Elles sont alors, soit importées - achetées éventuellement dans le monde hellénistique - soit commanditées à des sculpteurs dans un style grec et "étiquetées" grecques[110]. On pense, d'abord, à la Villa des Papyrus, ensevelie par l'éruption du Vésuve en 79 EC - dont les sculptures sont conservées au Musée archéologique national de Naples - et qui présentent la collection composée par un riche et puissant citoyen romain qui a rassemblé des créations originales auprès de sculpteurs contemporains ; il n'en existe, en effet, aucune copie au monde[4]. La Villa d'Hérode Atticus est aussi un bon exemple de villa romaine, mais en Grèce même, entre le Ier et le Ve siècle, et elle est riche par ses témoins d'un décor plus clairement romain. La relation entre l'imitation artistique et l'innovation romaine permet de prendre en compte la notion de « décorum » ou d'adéquation, de convenance à un contexte culturel précis. Cette notion est très importante pour comprendre les objectifs de l'ancien collectionneur et l'existence de multiples modèles dans l'œuvre d'un artiste. L'exemple de la caryatide de Loukou montre l'éclectisme à l'œuvre, car l'artiste combine conservatisme et originalité, créant ainsi un nouveau type[111].

Trouvées principalement dans les bains et les villas et rendues dans le style grec classique tardif, les statues d'Eros ne sont pas conformes aux valeurs traditionnelles romaines de la masculinité, mais, par contre, elles nous éclairent sur les valeurs grecques de l'élite romaine[113]. La statue de Dionysos, Villa Adriana, réalisée au IIe siècle EC, est une création de l'époque d'Hadrien qui s'inspire, quant à elle, de la statuaire grecque du classicisme du « style libre » (450-430 AEC), celui de Polyclète. Elle est révélatrice de la passion de cet empereur romain pour la culture grecque de cette époque, six siècles auparavant.

De grands collectionneurs[modifier | modifier le code]

La Villa des Papyrus nous a conservé, sous les laves du Vésuve, la plus belle collection de toute l'Antiquité. La villa, avec vue sur la mer, à été élevée à la fin de la République par un membre de l'élite, Pison, consul de Rome ; sa fille ayant été la dernière épouse de César, il s'agissait d'un membre de l'élite politique, mais passionné de philosophie épicurienne. Il avait fait construiure cette villa sur un programme architectural pensé en référence au gymnase des Grecs (en particulier celui de Priène[114]) et avec une vision épicurienne de la vie. Le grand péristyle qui entourait un long bassin, évoquerait ainsi le gymnase grec. La statue monumentale d'Athéna permettait, selon Gilles Sauron[115], de s'imaginer à Athènes, dans le Jardin d'Épicure. L'éruption du Vésuve a permis de préserver cette collection dans son intégralité, en tout cas telle qu'elle était au moment de l'éruption, un siècle après la fondation de la villa. On a donc pu retrouver la bibliothèque de la villa et des exemplaires, en cours de correction, des écrits du philosophe épicurien Philodème, à proximlité du buste d'Épicure.

Les Éphèbes coureurs, ces sculptures installées dans le parc,n’ont pas de répliques connues, elles ont donc été commanditées par un propriétaire, probablement Pison pour le décor du péristyle rectangulaire, au sud-ouest, de sa villa, avec un autre bronze, Hermès assis, et galerie sud-est de ce péristyle : les cinq péplophores, puis, autour du bassin : des piliers hermaïques avec des têtes en marbre. Pour les Romains comme pour les Grecs, les bronzes étaient soigneusement entretenus sans aucune oxydation, protégés par un traitement de «substances bitumineuses ou d’huile», donc semblables à de l’or[116],[117].

Sculpteurs et « copies » de sculptures dans le monde romain[modifier | modifier le code]

Statue dite « Héra Borghèse », en fait une Aphrodite. Provenance : Montecalvo, Italie centrale. Marbre, H. . IIe siècle EC. Ny Carlsberg Glyptotek. Copie d'une scupture du haut classicisme grec[118]. Les variantes sur ce type peuvent présenter un aspect "complet", ce sont presque constamment des restaurations modernes qui complètent les fragments[N 25]. Cette statue a été dé-restaurée récemment.

Dans de nombreux musées européens certains cartels des Départements des Antiquités grecques portent, dorénavant, la mention « copie romaine », précision qui n'apparaissait pas avant[119]. Ceci dit, plusieurs musées allemands ont été les premiers à replacer de telles œuvres dans leur contexte : au sein du Département des Antiquités romaines[N 26].

Dans l'Antiquité le travail du sculpteur en tant que travail manuel n'est pas valorisé. Peu de noms de sculpteurs romains sont restés, comparativement aux artistes grecs, et ceci à la fin du IIe siècle et au début du Ier siècle AEC, à l'époque républicaine, où l'on connait le mieux les sculpteurs les plus célèbres. Pline l’Ancien au Ier siècle EC peut, ainsi, s’extasier devant Zénodoros (sculpteur sur bronze et sur pierre), l’auteur du fameux colosse de Néron, de plus de 30 mètres de haut. « Même si (ou plutôt parce que) le secret de la fonte du bronze s’est perdu, la virtuosité de l’artiste s’étale au grand jour puisqu’il imite deux coupes ciselées de Calamis, si bien qu’il est difficile de discerner les « originaux » des « copies ». »[120] Par ailleurs, si, dans la tradition grecque, il pouvait être fréquent de signer son œuvre, il semble que cette coutume n’ait pas été conservée à l'époque de l'empire Romain[121]. Enfin, la participation d'un peintre, souvent bien réelle, n'est quasiment jamais mentionnée[122].

En ce qui concerne les artistes dont le nom a été conservé, les premières ancedotes sur des artistes apparaissent dès le fameux Canon de Polyclète, au Ve siècle AEC. Il existe donc une littérature sur l'art, mais celle-ci, rédigée par des peintres et des sculpteurs, s'adresse d'abord aux artistes, entre eux. Cette production de traités permet à quelques uns de se distinguer ; un long processus est alors engagé qui aboutira, au XVIe siècle, à la Renaissance, avec les Académies d'art, à la distinction entre artisans et artistes[123]. Toute cette littérature sur l'art, écrite dans l'Antiquité, est aujourd'hui quasiment perdue. À Rome, elle était connue au moins par des intermédiaires, comme Varron (Ier siècle AEC a pu l'être pour Pline[124]. Entre temps, était née une histoire d'art, les auteurs étant des savants, des historiens, des compilateurs avec des textes destinés à un public cultivé, hellénistique et romain.

Les sculpteurs d'origine grecque sont, de très loin, les plus nombreux. Une grande partie des œuvres mentionnées par Pline l’Ancien sont des œuvres d’artistes grecs, prises de guerre, recontextualisées à Rome, dans les espaces publics et privés[110]. Ainsi, le groupe du Laocoon, « copie » en marbre d'un original hellénistique en bronze, est aussi l'œuvre collective de plusieurs sculpteurs Rhodiens, connus pour être spécialisés dans la copie. Ils ont aussi réalisé pour l'empereur Tibère (r. 14-37 EC) l'ensemble de Sperlonga[125]. Cet ensemble est organisé dans l'espace d'une grotte. Ce sont des « copies » en marbre d'après des originaux hellénistiques : les copistes étant Athénodore, Agésandros et Polydore, évoqués par Pline l'Ancien. Par ailleurs, une dynastie de sculpteurs travaillant à Aphrodisias : Polyclès, son frère Dionysos et son fils Timarchidès, étaient tous trois connus dans le monde romain, mais leur nom n'est pas rattaché à d'autres sculptures, aujourd'hui.

La question de l'originalité ou de l'imitation, et bien souvent, la question de l'émulation sont à placer dans un ensemble de représentations plus large dans le monde romain[126]. Il semble clair, aujourd'hui, en 2024, que la recherche de l'"original" est vouée à l'échec. De toutre évidence les types célèbres étaient l'objet de variations innombrables où l'émulation devait jouer fortement entre les ateliers et entre les chefs d'ateliers, sculpteurs plus ou moins renommés. La découverte de l'Apoxyomène de Croatie (daté du Ier siècle AEC), a révélé le fait que la statue était un type populaire et bien connu, aux nombreuses variantes, toutes des originaux, en bronze, en marbre, en basanite. Les statues populaires étaient reproduites dans de multiples moulages et « éditions »[127]. Comme l'exprime clairement Valérie Huet et Stéphanie Wyler : « les principes d’imitation, de citation et d’appropriation riment avec l’émulation et contruisent Rome en tant qu’entité culturelle spécifique »[128]. Bien qu'ils prétendent n’imiter personne, mais de prendre pour modèle la nature, les uns connaissent les sculptures des autres et tous, Grecs et Romains, rivalisent entre eux. À l'époque romaine un très grand nombre de sculptures grecques ayant été amenées dans la Campanie, souvent à Rome, la demande de « copies » était d'autant plus aisée, mais aussi créative, que l'usage de moulages relevés sur les originaux était tout à fait permis. L'usage venait des Grecs, eux-mêmes. C’est d’ailleurs le frère de Lysippe, Lysistratos, qui passe pour avoir fait des moulages des visages d’hommes : « C’est encore lui qui imagina d’exécuter des moulages à partir de statues, et le procédé prit une telle extension qu’on n’exécuta plus aucune figure ou statue sans un modèle en argile »[129]. Comme on ne procède que par élément - la tête, le bras gauche, ... - le réassemblage de ces éléments, ou avec d'autres, produits ou non par le sculpteur d'époque romaine, pouvait donner lieu à des variantes. Par ailleurs le passage d'un original en bronze à sa « copie » en marbre nécessitait l'adjonction d'un élément pour la stabilité (la stabilité du bronze pouvait reposer sur des pièces de bois qui passaient des jambes au support, à la base percée d'un trou, comme pour les Bronzes de Riace ). Enfin le goût romain pour un marbre parfaitement poli est totalement étranger aux usages en Grèce et dans le monde hellénistique. Les dites "copies" qui présentent ce poli relèvent clairement d'une création révélatrice de la culture romaine.

La copie de textes, « copie » stricto sensu ou non, peut servir de référence dans l'usage du vocabulaire en grec et en langue latine. Il apparait, ainsi, que des nuances surgissent au sein de la littérature antique. Les auteurs, tels que Pline, Pausanias, Lucien , etc. nous révèlent - pour ce qui concerne la peinture - qu'à côté de la copie, stricto sensu, les Romains appréciaient des imitations, permettant des séries, dont la copie, - comme les paysages de Studius - et la référence à un modèle - comme pour le portrait de Pancaspée en Vénus anadyomène. « Ainsi ni le grec ni le latin ne semblent réserver un vocabulaire spécifique à la « copie » artistique, ni même établir une opposition de nature entre un tableau original et sa « copie » »[128]. Et si l’on considère les peintures murales conservées elles souvent anonymes au moins à nos yeux : dans ce cas, il est souvent difficile de déterminer avec certitude si ces réutilisations de modèles empruntés au monde grec avaient pour vocation de « citer » une œuvre précise, un style géographique ou chronologique particulier, ou si elles illustrent simplement une tradition technique et artistique. Les collections peuvent ainsi accueillir, parmi des originaux sur bois qui sont menacés de pourriture, des « copies » qui conservent plus ou moins l'esprit grec. Le collectionneur réalise sa collection sur le modèle d'Attale II de Pergame qui avait envoyé des peintres s’inspirer de modèles à Delphes pour les rapporter à Pergame. Dans cette opération les artistes y puisent aussi leurs répertoires stylistiques et iconographiques ; les « copies » pouvant être adaptées à de nouveaux contextes et de nouveaux espaces. Le résultat pouvait être à divers degrés référencés à leurs modèles initiaux, que ce soit tel fragment grec intégré dans une décoration plus complexe ; motif tiré d'un support grec, comme les musiciennes empruntées aux lécythes attiques à fond blanc ; « image grecque » qui sert alors de référence à un autre tableau ; ou même, simple référence à un texte grec, tirée d'Homère, par exemple.

Ces "copies", les artistes/artisans d’époque romaine les ont-ils « copiées » d’après l’« original » ou d'après un tirage réalisé par l'atelier de l'artiste, ou d’après un carton qui aurait circulé, ou même d’après des moulages de parties relevées sur l'original, peut-être assemblées avec d'autres moulages, ou encore d’après des « copies » plus ou moins récentes, d'époque hellénistique ou romaine ? Les deux sculptures retrouvées sur le Champ de Mars, Le Nil et Le Tibre, permettent de se représenter, matériellement, le travail des "copistes" d'époque romaine travaillant d'après une sculpture en basalte noir, du IIIe siècle AEC, qui se trouvait à Rome, précisément. Le Nil étant une "copie" en marbre - dont on ne peut mesurer le degré de fidélité - et Le Tibre étant une figure dérivée, une forme d'appropriation d'une sculpture du monde hellénistique par la culture romaine.

Objets d'art[modifier | modifier le code]

Le travail des bronziers nous a conservé une foule innombrable de sculptures de petite taille, souvent associées à des objets utilitaires. La Ciste Ficoroni témoigne de manière exceptionnelle de la qualité d'intégration par des bronziers romains de leurs modèles grecs. On peut y reconnaître tout un univers culturel venu de Grèce : Poignée: Dionysos entre deux satyres, gravures: têtes de Méduse entre palmettes, et halte des Argonautes au pays des Bébryces.

Il existe une foule de figurines en terre cuite, parfois peinte, que l'on découvre surtout en Égypte hellénistique et romaine[132]. Bien plus exceptionnelles sont les figurines en verre qui se soient conservées. Les banquets romains ont aussi été l'occasion de faire réaliser des pièces de vaisselle prestigieuses, en métaux, en céramique ou en verre.

Matériaux[modifier | modifier le code]

La majorité des œuvres antiques sculptées parvenues jusqu'à l'époque moderne sont en pierre. De ce fait, il est difficile d'évaluer la part originelle des sculptures en bronze, partiellement ou en totalité recouverts de métaux précieux (or, argent), dont la plupart ont été refondus pour récupérer le métal. À noter que certains bronzes ont été redorés, entièrement ou partiellement ; c'est le cas de l'Apollon à la lyre, probable statue de culte et production gallo-romaine du IIe siècle découvert à Lillebonne, et conservé au Louvre[133]. Le bois a été utilisé mais ne s'est pas conservé ; cependant c'est dans la Tamise qu'une figure humaine en bois a été découverte, exceptionnelle. Elle date des premiers temps de l'implantation romaine en Grande-Bretagne, au tout début de notre ère[134].

Aux tout débuts de la République, plusieurs commandes ont été faites, par des Romains, à des sculpteurs Étrusques et Grecs. Des coroplathes étrusques, qui travaillaient l'argile, la terre cuite, ont réalisé les décors de Caere (Cerveteri) et Véies, mais aussi celui du temple de Jupiter capitolin à Rome. L'usage de la terre cuite se prolonge jusqu'à la fin de l'Empire et même au-delà, mais on en conserve des multitudes sous la forme de statuettes et , bien sûr, pour des objets utilitaires souvent décorés par moulage ou estampage[132][135].

En bronze ou en terre cuite, la sculpture figurative ou décorative est bien souvent présente dans des objets utilitaires : chaise, balance, lampe à huile, etc..

Sur une sculpture en bronze, les sculpteurs antiques pouvaient employaier le cuivre, et parfois bien plus, pour des détails. Ils apportaient, en effet, des touches de couleur sur le bronze qui avait, alors, quasiment l'apparence de l'or : des alliages de bronze de cuivre et d'étain offraient, à s'y méprendre, l'aspect de l'or (comme sur le cratère de Derveni, hellénistique) ; on utilisait le cuivre rouge pour les lèvres et les pointes des seins dès la première moitié du Ve siècle AEC ; les dents pouvaient être plaquées d'argent et les yeux étaient composés d'une mosaïque des matériaux colorés[137]. La couleur dans la sculpture romaine sur pierre se manifeste aujourd'hui encore, dans une certaine mesure, par l'utilisation de marbres colorés. La sculpture hellénistique avait accentué le recours à des éléments assemblés, mais dans un même matériau : le marbre blanc, même s'il était peint. Dans la Rome impériale, Pline l'Ancien n'est pas le seul à déplorer cet usage des marbres colorés et des couleurs vives, voire criardes, en remplacement des nuances de la peinture sur marbre dans le monde grec[138].

Après la conquête de la Grèce, les empereurs les riches commanditaires Romains ont fait appel à des sculpteurs de Grèce et d'Italie du Sud, La Grande-Grèce[139]. Les premiers matériaux utilisés par la sculpture à Rome sont la terre cuite et le bronze. Cependant, les artistes tirent rapidement parti d'un matériau très facilement accessible dans la région, le tuf calcaire ou travertin[N 31]. À partir du IIe siècle AEC, les sculpteurs Romains commencent à utiliser des pierres venues de Grèce, principalement le marbre du Pentélique et le marbre de Paros. À l'époque de Jules César, l'ouverture des carrières de marbre de Luna (actuelle Carrare) bouleverse les habitudes des artistes : désormais, la majorité des statues et des monuments de la cité de Rome seront réalisés dans ce matériau : le marbre de Carrare. Les œuvres plus modestes réalisées dans les provinces utilisent généralement des ressources locales.

La liste des marbres antiques est très longue et leurs couleurs et aspects innombrables, en fonction des carrières, donc des sites géologiques, sur tout le bassin méditerranéen et dans tout l'Empire romain. Cette liste rassemble des roches que les gens de l'Antiquité considéraient comme similaires en raison de leur aptitude à être taillées et polies. Cependant il faut considérer que la plupart des têtes antiques restaurées à l'époque moderne ont été placées sur des bustes drapés aux couleurs rutilantes, mais modernes. Ces pierres de couleur surgissent sur les chantiers de fouilles, comme éléments importants du décor architectural romain.

Le goût pour les pierres de couleur, comme le granit gris ou le porphyre, le marbre jaune antique de Chemtou (Tunisie) qui fournit aussi du marbre noir et du grès jaune, se développe sous les Flaviens, dès la fin du Ier siècle EC, pour la sculpture ou pour le décor architectural. La basanite vient d'Égypte, sur la routre de Coptos ; c'est une roche noire, très dure et lorsqu'elle est parfaitement polie par les Romains qui joue avec la lumière, faisant alterner le noir et le clair, lumineux. La malachite est évoquée par Pline l'Ancien[140]. L'agate a été employée, au moins, pour la réalisation d'une sculpture décorative de l'Antiquité tardive, probablement dans l'Empire Byzantin, vers 400 EC : c'est le dit "Vase Rubens".

"Vase Rubens". Empire Byzantin, vers 400 EC (?). Agate et or, H. 18,6 cm. Walters Art Museum

Par ailleurs, contrairement à ce que pensaient les premiers archéologues, les statues grecques et romaines, étaient polychromes, qu'elles aient été essentiellement en bronze ou en marbre. L'assemblage de plusieurs éléments d'une sculpture en marbre avait été mis au point par les sculpteurs hellénistiques, mais les Romains ont appliqué le procédé à des roches colorées (marbre et porphyre par exemple) ; c'était un signe prestigieux, pour son propriètaire, en raison du coût des matériaux d'importation[141]. Quant à l'usage grec de plusieurs métaux avec le bronze, il s'est poursuivi à l'époque romaine[142]. Enfin, le marbre blanc était peint.

La sculpture de pierres semi-précieuses, des gemmes, permet d'introduire plusieurs couleurs, présentant des strates de couleurs contrastées comme un camée en onyx. Les camées antiques sont rares mais ils subsistent, dont, en France le Grand Camée de France au Cabinet des médailles et Amphitrite assise sur un taureau dans les flots, au musée de la Bnf. D'autres pierres de couleur permettent de jouer avec une seule couleur, adaptée au sujet sculpté, comme une pierre jaspeée, bleue et rare, en guise de fond pour l'envol de Pégase[143]. Le dernier maître de ce qui reste de l'Empire, à la fin du Ve siècle, Ricimer (r. 461-472) ne nous a laissé qu'une minuscule effigie, le sceau taillé dans un saphyr, qui le présente drapé, assis de face, tenant un globe[144], selon un code byzantin que l'on retrouve dans le dyptique de l'impératrice Ariadne vers 500.

Au cours de l'Antiquité tardive les élites se servent de l'ivoire, sculpté en bas-relief, sur des plaques dont la largeur dépasse rarement les 10 cm. Ces objets de grand luxe, comme les diptyques consulaires, n'étaient commandés qu'à l'occasion d'une promotion exceptionnelle ; en terme de style ils sont encore largement inspirés de la traditiion grecque. Mais la rupre se manifeste par la généralisation de la frontalité et de la symétrie, du découpage des espaces en registres superposés où les acteurs sont juxtaposés, et de la vue de face sur les monnaies dans la représentation des Princes, une pratique systématiquement évitée auparavant[146].

Enfin il ne faudrait donc pas oublier, d'une part, la production de monnaie romaine et la qualité du travail de ces sculpteurs très spécialisés, d'autre part, le travail des pierres dures, qui pouvait atteindre une sophistication inouïe dans le cas très exceptionnel du Grand Camée de France, en sardoine à cinq couches ; le plus grand camée antique connu. Mais ce travail a connu d'autres réalisations de qualité, bien plus tardives, comme le Camée du triomphe de Licinius, au IVe siècle.

Postérité[modifier | modifier le code]

Le langage figuratif de la sculpture romaine s'impose pendant des siècles comme une source essentielle de l'art occidental[149].

Statue équestre de Marc Aurèle. IIe siècle EC. qui peut être comparée à la Statuette équestre dite de Charlemagne, du IXe siècle EC

Par exemple, le type de la statue équestre de l’empereur Marc-Aurèle a servi de modèle pendant de nombreux siècles après l’époque romaine. Au Moyen Âge, Charlemagne s’est fait représenter comme un empereur romain, avec le buste droit et le regard portant au loin. Aux Temps Modernes également, la statue de Marc-Aurèle inspira de nouvelles représentations (comme la statue équestre de Louis XIV)[150].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans la mythologie grecque la corne d'abondance fournissait à ses propriétaires une quantité infinie de nourriture et de boissons, comme par magie. La participation de la déesse Terre au "triomphe" - une des fêtes - de Dionysos indique la relation que la terre quiu reçoit le corps du défunt est aussi celle qui porte les fruits de la terre. Dionysos étant célébré aux Anthestéries, une fête de la renaissance de la fin de l'hiver et la fête des morts. La persistance de ces représentations au IIIe siècle, un siècle traversé par des crises dans le monde romain, n'est pas éloigné de certaines croyances partagées, à cette époque, dans l'art paléochrétien.
  2. Sur le portrait hellénistique : « Portraits et sculptures commémoratives hellénistiques », et sur la valeur morale de ces portraits : « Corps et société dans la sculpture hellénistique ».
  3. Portrait de Livie : La comparaison peut être faite avec la statue attribuée à Arsinoé II, Bérénice II ou Arsinoé III du Musée de la Bibliotheca Alexandrina. Pour la statue-portrait d'Arsinoé II : voir Sculpture hellénistique#Assemblage et syncrétisme au royaume lagide. Consuter les images de cette statue d'époque hellénistique sur : [1] et [2] et [3]
  4. Les Grecs évoquaient souvent un peuple de leur mythologie, les Pygmées. Ils n'ont aucun rapport avec les authentiques populations de Pygmées, vivant en Afrique centrale. « Le Nil » serait une "copie" romaine (vers 80 EC) d'une œuvre originale, en basalte noir (la basanite d'Égypte), d'un atelier d'Alexandrie (300 / 250 AEC) - Le Tibre serait donc une variation, d'époque romaine, sur cette composition originale hellénistique.
  5. Le Tibre : Découvert en 1512 à Rome (Champ de Mars). La sculpture décorait sans doute une fontaine placée le long de l'allée menant au sanctuaire d'Isis et Sérapis. Elle était probablement placée en symétrie à la statue du Nil (aux musées du Vatican). Dans cette autre sculpture, une foule d'enfants pygmées ont pris la place de Romulus et Rémus. Référence, Louvre Collections [4]
  6. La basanite est au 7e rang sur l'échelle de Mohs (de 1 à 10).
  7. Tête colossale d'Antinoüs. Louvre, Collection [5]. Une mortaise au sommet de la tête, quatre gros trous et plusieurs petits pour la fixation d'une couronne métallique sont visibles ; les yeux évidés étaient incrustés. Cette tête était insérée dans un corps sculpté dans un matériau différent. H. 95 cm. : sans la partie qui s'insérait dans le buste.
  8. Aby Warburg appelle cette formule gestuelle antique, ici expressive d'une vie sensible, une Pathosformel, une « formule de pathos », où « pathos » peut avoir le sens de « passion » ou d' « émotion ».
  9. Description et commentaire in Michael Siebler, 2007, p. 60, dont le rappel de la description qu'a fait l'historien Polybe (v. 200-v 120 AEC) de l'usage des imagines lors des funérailles de cette aristocratie sénatoriale, et la réaction d'un « homme nouveau », fier de ses blessures en tant que soldat, par Salluste (86-35 AEC).
  10. L'ascia, qui a la forme d'une herminette marteau, est figurée sur les tombes d'époque romaine. Paul-Marie Duval, « L'« ascia ». 1. Typologie de l'« ascia», herminette marteau », Publications de l'École Française de Rome, no 116,‎ , p. 487-494 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Oeuvre romaine qui s’inspirerait d’un original de Praxitèle, dans la postérité de l’Aphrodite de Cnide (Sculpture grecque classique#Second classicisme (370-338)). Son attitude semble, ici, plus clairemenbt que pour l'Aphrodite de Cnide, « une réaction de pudeur. L’érotisation de l’image, déjà présente dans l'Aphrodite de Cnide, est fortement raccentuée et se fait plus terrestre : le volume des seins est plus abondant, comme l’ensemble de la représentation s’enveloppe de chairs plus riches. » : Alain Pasquier in Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, dir., Praxitèle, Musée du Louvre, Somogy Editions d'Art, coll. « catalogue », , 456 p., 30 cm (ISBN 2-7572-0047-X, SUDOC 244722080)
  12. Synthèse visuelle d'un programme politique résumé dans la devise des monnaies sur lesquelles Commode se définit comme pieux, heureux, pacificateur du monde, Hercule romain (...) Exécuté à l'extrême fin du règne de l'empereur, vers 190 EC.
  13. Voir aussi une première solution de la vue de face sur les monnaies antiques :Solidus d'or de Valentinien III, 441-450. Trésor de Sovana., Musée archéologique de Florence.
  14. Ara Pacis, dieux et déesses : Trois Vénus (de la terre, de la mer et de l'air) / La déesse Rome et Mars, Romulus, Rémus et la Louve / Énée et la truie : Mars, père de Romulus et Rémus qu’allaite la Louve dans la grotte de Lupercal / l'ancêtre, Enée, sacrifie la truie miraculeuse.
  15. Cet Hercule pourrait avoir été réalisé d'après un moulage relevé sur un bronze grec du IVe siècle AEC, très proche du style de Lysippe. (Ada Gabucci, 2005, p. 114,« Statue d'Hercule en bronze doré », sur Musei Capitolini (consulté le )).
  16. Cette statue, trouvée dans les ruines du Forum de Nerva (Temple de Mars vengeur ?) à Rome au XVIe siècle, est datée, avec une forte probabilité, du début du IIe siècle EC en raison de son style (soit la fin du règne de Trajan, soit le début de celui d'Hadrien). Il s’agit d’une copie d’un original de l’époque augustéenne, lui-même basé sur un modèle grec hellénistique du IVe siècle AEC. (« Statue colossale de Mars Vengeur », sur Musées du capitole, (consulté le ).)
  17. Notice du musée :[6] : Traduction « Il est représenté comme un jeune homme, vêtu d'une tunique courte aux plis abondants et d'un manteau noué à la taille, la tête ceinte d'un haut diadème de palmettes. Sur son bras gauche, il porte une corne d'abondance, symbole de fertilité et de richesse. Dans sa main droite, il porterait éventuellement un verre rituel. Il est représenté en mouvement, une attitude qui suggère un pas de danse ou un geste nécessaire à un acte du culte. Les Lares Compitales, à l'origine protecteurs des champs et des carrefours, sont devenus, depuis la réforme religieuse menée par Auguste, les divinités familiales et domestiques par excellence. Chaque maison avait son autel ou lararium dans l'atrium ou le péristyle, lieu où toute la famille faisait ses dévotions, quotidiennement. A la fin du IVe siècle, un édit de l'empereur Théodose interdit sa vénération. Les représentations de grands dieux, en bronze, apparaissent avec une plus grande densité dans les zones les plus romanisées d'Hispanie, comme la Bétique et la Tarraconaise. »
  18. Mithra sacrifiant le taureau : notice du musée [7].
  19. Autel, temple de Vespasien, Pompéi. Sacrifice d'un taureau : Le sculpteur, qui s'inspire visiblement de l'Ara Pacis, a représenté le grand pontife, la tête couverte : il effectue des libations sur un trépied, avec l'aide des camilli ("serviteurs de l'autel") qui portent les objets rituels, des sacrificateurs et des musiciens.
  20. Inscription votive: l'autel est dédié au dieu par Tiberius Claudius Felix, Claudia Helpis et leur fils, Tiberius Claudius Alypus : « Soli Sanctissimo sacrum / Ti(berius) Claudius Felix et / Claudia Helpis et / Ti(berius) Claudius Alypus fil(ius) eorum / votum solverunt liben(te)s merito / Calbienses de coh(orte) III // L(ucius) Umbricius / Priscus / libens animo / d(onum) d(edit) // "HEBR" » : « Tiberius Claudius Felix et Claudia Helpis et Tiberius Claudius Alypus, leur fils, ont accompli leur vœu au Très Saint ».
  21. Un sarcophage de cette qualité, le sarcophage de Portonaccio, date de cette époque et présente aussi une très haute qualité d'exécution.
  22. « Foulage » : terme de vinification : Action de fouler (écraser un peu) aux pieds le raisin (CNRTL [8]. Sur le rapport entre Dionysos et Ariane voir Anthestéries#Célébrations religieuses : l'ouverture des jarres. La comparaison a été faite avec : Sarcophage des Acceptii, en forme de cuve. Restitution hypothétique. Centre: Dionysos et Ariane et une scène de foulage, figures similaires au précédent : Robert Turcan, 2003, p. 122-127. 1ère moitié du IIIe siècle EC. Lugdunum. « Sarcophage de la famille des Acceptii », sur Lugdunum (consulté le ).
  23. Selon Paul Veyne, les images des sarcophages tranquilisaient les esprits : « sentir la peur éclipsée derrière du merveilleux, du fabuleux, du voluptueux et de l'humanité charnelle. » : Hugues Savay-Guerraz, 2023, p. 169
  24. Pan et la chèvre : Pan s’accouplant avec une chèvre, sculpture romaine (vers 45-68 EC). Les groupes érotiques appartiennent au décor habituel des jardins romains. Ces statues pourraient même témoigner — pour les figures d'Hermaphrodite ou de Pan zoophile — d'une interprétation romaine de l'art hellénistique. (François Queyrel, La sculpture hellénistique. Formes, thèmes et fonctions, t. 1, Picard, , 427 p., 29 cm (ISBN 978-2-7084-1007-7, SUDOC 192160273))
  25. Héra de type Borghèse, "omplète", aux musées du Vatican : [9].
  26. La prise en compte du contexte romain pourrait être due, selon Huet et Wyler, 2005, aux recherches de Paul Zanker et Tonio Hölscher.
  27. Ce vase est constitué de deux vases, l'un dans l'autre, séparés par des entretoises à pieds adoucis. La fine résille polychrome externe a été taillée dans la masse de cette enveloppe externe. (« RGM Römisch-Germanisches Museum », sur Romano-Germanic Museum (consulté le )).
  28. Minerve casquée tenant une petite chouette. Le corps en onyx est une copie du type de l'Héra Borghèse (en) ; la statue a été restaurée en Minerve par l'ajout d'une tête et de bras en marbre.
  29. Vase plastique : vase ayant la forme d'une sculpture figurative.
  30. Gladiateurs : Le gladiateur de type thrace au petit bouclier carré et à l'épée à lame courbe) a vaincu le mirmillon (au grand bouclier et au glaive à lame droite). Le vaincu tend la main pour demander sa grâce. : Hugues Savay-Guerraz, Lugdunum musée et théâtres romains : Parcours dans les collections, Libel, (ISBN 978-2-491924-43-0), p. 92
  31. Sur l'usage de tuf volcanique (dans la construction de bâtiments publics et privés) et de travertin (pour la sculpture) par les Romains : Pierre Bedon, « La pierre et les carrières de l'Occident romain dans les textes antiques », Supplément à la Revue archéologique du centre de la France,‎ , p. 49-59 (lire en ligne, consulté le ).
  32. Médaillon : dans Numismates, « Du médaillon antique à la médaille : entre monnaie, œuvre d'art et distinction honorifique », sur BNUMIS, non daté (consulté le )
  33. Licinius, sur un quadrige, foulant des barbares. Cuirassé, ceint d'un diadème et portant le paludamentum, l'Auguste armé d'une lance et portant le globe est entouré de divinités symbolisant la lune et le soleil tandis que deux Victoires ailées tiennent les rênes des chevaux.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Paul Veyne, L'empire gréco-romain, Seuil, coll. « Des Travaux », , 874 p., 21 cm (ISBN 2-02-057798-4, SUDOC 092673007), p. 4e de couverture. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, (SUDOC 124342531), (SUDOC 099215195), (SUDOC 159201322). Numériques: (SUDOC 196389704), (SUDOC 271098139).
  2. a et b Robert Turcan, 2016, p. 411.
  3. François Baratte, 1996, p. 36.
  4. a b et c Gilles Sauron, 2009.
  5. Tonio Hölscher, La vie des images grecques : Sociétés de statues, rôles des artistes et notions esthétiques dans l'art grec ancien, Hazan : Louvre Éditions : La chaire du Louvre, (ISBN 978-2-7541-0841-6, SUDOC 187241910), p. 25-31
  6. Robert Turcan, 2016, p. 412.
  7. Pline, Histoire naturelle, XXXIV, 18-19.
  8. Valérie Naas, 2023, p. 246-248.
  9. Ouadi Hammamat : ancien cours d'eau et site archéologique en Égypte ; oued situé à l'est de Qena, sur la route caravanière de Coptos, au bord du Nil. Égypte.
  10. Portrait de Livie : Louvre Collection [10]
  11. Tonio Hölscher, 2015, p. 25-31.
  12. Robert Turcan, 2002, p. 19-20.
  13. Nature et datation du Pseudo Brutus : Brutus capitolin#Recherches contemporaines : une œuvre d'inspiration hellénistique
  14. « Boston Museum of Fine Arts loan exhibition "Visiting Masterpieces: The Capitoline Brutus" », Mfa.org,
  15. Holtzmann, 2010, p. 350.
  16. Entretien avec Kyle Harper, « Les pires épidémies de l'histoire de l'humanité ont une dimension climatique », sur Collège de France, (consulté le )
  17. François Baratte, 1996, p. 217.
  18. Tonio Hölscher (de) cité par Gilles Sauron, « Les Romains et l'art », dans Hervé Inglebert, dir., Histoiure de la civilisation romaine, Nouvelle Clio, (ISBN 978-2-13-050659-1 et 2-13-050659-3, SUDOC 08565681X), p. 235 et numérique (SUDOC 189212128) 2015.
  19. Valérie Naas, 2023, p. 320.
  20. Kyle Harper, « Changements climatiques et dynamiques sociales : perspectives historiques sur le grand défi », sur Collège de France, (consulté le ).
  21. Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, dir., Praxitèle, Musée du Louvre, Somogy Editions d'Art, coll. « catalogue », , 456 p., 30 cm (ISBN 2-7572-0047-X, SUDOC 244722080), p. 134-139
  22. « Éclectisme » sur CNRTL [11]
  23. C. Giroire et M. Szewczy, 2022, p. 148-149, Ludovic Laugier.
  24. Bernard Holtzmann, La sculpture grecque : Une introduction, Paris, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », , 446 p., 18 cm (ISBN 978-2-253-90599-8, SUDOC 147449987), p. 350
  25. Holtzmann, 2010, p. 286 : « Buste de Ptolémée II Philadelphe (?) ».
  26. Sur cette question : Recherche des originaux : étude des copies de la sculpture grecque classique.
  27. Sur la question de la sculpture archaîsante hellénistique qui sert de modèle aux Romains : héritage archaïque dans la sculpture hellénistique.
  28. Quatrième de couverture de Julius von Schlosser, 1997 : [12].
  29. Zuffi 2005, p. 30.
  30. (en) « Exhibition: Three bronze portraits of Hadrian at the Louvre, Paris [Louvre : “Portraits en bronze de l’empereur Hadrien”] », sur Following Hadrien, (consulté le ). Notice du Louvre, tête seule, 125 - 150 EC : [13].
  31. Alexandra Dardenay, « Rome, les Romains et l’art grec : translatio, interpretatio, imitatio, aemulatio », dans études réunies par Corinne Bonnet et Florence Bouchet, "Translatio" : traduire et adapter les Anciens, Classiques Garnier, (ISBN 978-2-8124-0860-1, SUDOC 171779282, lire en ligne), p. 119.
  32. a et b François Baratte, 1996, p. 80-81.
  33. a et b C. Giroire et M. Szewczy, 2022, p. 151-152.
  34. Jean-Charles Balty, in Gaggadis-Robin et Picard, et al., 2016 : 1. Le Pseudo-César dans « Le « César » d’Arles et le portrait des consuls de l’année 46 av. J.-C. » [14].
  35. Denti in Gaggadis-Robin et Picard, 2016, p. 91
  36. Denti, in Gaggadis-Robin et Picard, 2016, p. 94-95
  37. Gaggadis-Robin et Picard, (et al.), 2016, p. 15-24.
  38. Jean-Charles Balty, in Gaggadis-Robin et Picard, et al., 2016 : « Le portrait romain en Gaule : aspects méthodologiques et historiques », 11 févr. 2021, [pccj-12382.pdf].
  39. Mario Denti, « Idéologie et culture de la recherche sur le portrait gréco-romain : le « César » du Rhône ». Publié dans Gaggadis-Robin et Picard, 2016, p. 83-95.
  40. Ce portrait aurait été réalisé sous le règne d'Auguste, dans les années 30-20 AEC, et il est « incontestablement idéalisé et classicisant » selon Jean-Charles Balty, dans Gaggadis-Robin et Picard, (et al.), 2016 [15], p. 44.
  41. Elizabeth Bartman, 2001.
  42. Daniel Roger, in Gaggadis-Robin et Picard, 2016, p. 22
  43. Sur le buste du Rhône, dans Gaggadis-Robin et Picard, (et al.), 2016 les articles de : Luc Long [16] ainsi que Jean-Charles Balty [17], Emmanuelle Rosso [18], Lorenz E. Baumer [19] et Mario Denti [20]. Voir aussi la documentation iconographique, avec trois angles de vue sur le Type Tusculum dans (it) Niccolò Chiesa, « Cesare e i suoi ritratti », sur Latinoamilano, (consulté le ).
  44. Robert Turcan, 2016, p. 2, version numérique.
  45. Jean-Charles Balty dans Gaggadis-Robin et Picard, (et al.), 2016 [21], p. 40.
  46. C. Giroire et M. Szewczy, 2022, p. 300-115.
  47. C. Giroire et M. Szewczy, 2022, p. 122.
  48. Michael Siebler, 2007, p. 30.
  49. Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXXV, 2-4.
  50. Martin Galinier, « Franchir le seuil : l’exposition d’« images » à Rome, ou la moralité entre espaces publics et domestiques », dans Susana Marcos (dir.) - Journées d'études, septembre 2015, Entre espace public et espace privé : les élites [romaines] en représentation, Presses Universitaires de Perpignan, (ISBN 978-2-35412-307-9, SUDOC 230462847, lire en ligne), p. 25-43.
  51. Robert Turcan, 2002, p. 17-29 « L'hommage des images aux morts ».
  52. Julius von Schlosser (trad. Édouard Pommier et Valérie Levot, postface Thomas Medicus), Histoire du portrait en cire (et « Des portraits d'ancètres chez les Romains » par G. E. Lessing, Macula, 1997 (paru en 1911), 234 p., 24 cm (ISBN 2-86589-053-8, SUDOC 004178610), p. 15-32 et 221-223.
  53. Robert Turcan, 2002, p. 21.
  54. Martin Galinier, 2018 : « Le masque était accompagné d’épingles à cheveux en bronze et d’une poupée d’ivoire ».
  55. « The Antikensammlung : Altes Museum, Neues Museum, Pergamon Museum ». Agnes Schwarzmaier, Andreas Scholl and Martin Maischberger. Verlag Philipp von Zabern. 2016. (ISBN 978-3-88609-774-6), p. 257-259.
  56. Pline l'Ancien (trad. Émile Littré), Histoire Naturelle : livre XXXV, (XLIV), Wikisource (lire en ligne).
  57. (en) « Portrait of maiden, maiden of Vulci », sur Fondazione Torlonia (consulté le ).
  58. François Baratte, 1996, p. 78-79.
  59. C. Giroire et M. Szewczy, 2022, p. 300-301.
  60. Fiche du Louvre : [22]
  61. Pline l'Ancien, "Histoire naturelle" XXXV, [23], paragraphe 6. Le portrait en pied de Thémistocle, réalisé en « vraie grandeur », est daté vers 460 AEC. Il n'en reste que le buste, copié à lépoque romaine.
  62. Pascal Capus, « Galerie des portraits : Buste d'Auguste couronné de chêne », sur La villa de Chiragan : Musée Saint-Raymond, Musée d’Archéologie de Toulouse (consulté le ) et « Buste d'un inconnu », dans cette villa : [24]
  63. Robert Turcan, 2016.
  64. (en) Rosemary Barrow, « 7- The Incongruous Body: Portrait of ‘Marcia Furnilla’ as Venus », dans Rosemary Barrow, Gender, Identity and the Body in Greek and Roman Sculpture, Cambridge University Press, (ISBN 1-107-03954-1, SUDOC 231954778, lire en ligne).
  65. Osiris-Antinoüs . Notice du musée : [25].
  66. François Baratte, 1996, p. 174-175.
  67. Robert Turcan, 2002, p. 207.
  68. (en) Roger Ling, « The Oxford Handbook of Roman Sculpture », Antiquaries Journal,‎ 2016 september, p. 437 (lire en ligne, consulté le ).
  69. Stéphanie Mongibeau, « Quelques portraits de Vesunna, capitale de la civitas des Pétrucores (Périgueux) ». 2016., p.150. In Gaggadis-Robin et Picard, 2016, et al..
  70. Statuette d'Alexandre le Grand à la Lance, adaptation (époque lagide) d'une célèbre statue de Lysippe (4e quart IVe / IIIe siècle AEC) : Notice du Louvre [26]
  71. (en) Notice du musée : [27].
  72. Eutropia : notice du Musée d'Occitanie [28].
  73. François Baratte, 1996, p. 250-251.
  74. Claire Sotinel et Catherine Virlouvet (dir.), Rome, la fin d'un empire : 212-fin du Ve siècle, Belin, , 688 p., 24 cm. (ISBN 978-2701164977, SUDOC 240558278), p. 94.
  75. Maria-Pia Darblade-Audoin et Henri Lavagne (dir.), Nouvel Espérandieu : Tome II – Lyon (Rhône) : recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule, Académie des inscriptions et belles-lettres, , 204 p., 28 cm (ISBN 2-87754-162-2, SUDOC 111206340), p. 238 (n° 485)
  76. Caroline Michel d’Annoville, « L’étrange portrait de Forcalquier : une œuvre de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Age ? » in : Gaggadis-Robin et Picard, 2016, p. 157-166 [29]
  77. Duby et al., 2015, p. 158.
  78. Duby et al., 2015, p. 156.
  79. Duby et al., 2015, p. 157.
  80. Michael Siebler, 2007, p. 52.
  81. Robert Turcan, 2016, p. 15 (en ligne : paragraphe).
  82. Penelope J. E. Davies, « The Politics of Perpetuation : Trajan's Column and the Art of Commemoration »[30], American Journal of Archaeology, vol. 101, 1997.
  83. Notice du musée : [31].
  84. François Baratte, 1996, p. 74-75.
  85. Notice du musée du Louvre [32]
  86. Zuffi 2005, p. 33.
  87. Duby et al., 2015, p. 175-176.
  88. Ada Gabucci, 2005, p. 257.
  89. a b et c Caroline Blonce, 2019.
  90. François Baratte, 1996, p. 211.
  91. Michael Siebler, 2007, p. 82.
  92. a et b Duby et al., 2015, p. 177.
  93. Tiphaine Moreau et Géraud Vaughan, 100 fiches d'histoire romaine, Bréal, (réimpr. 2013 et 2018) (ISBN 978-2-7495-3066-6, SUDOC 155322702), p. 254-257, (SUDOC 171512472), (SUDOC 232534012), numérique: (SUDOC 274100754).
  94. a et b Duby et al., 2015, p. 179.
  95. Voir : Isis dans le monde romain.
  96. Isis-Aphrodite : notice du Met [33].
  97. « relief votif », sur Louvre. Collections (consulté le ).
  98. « relief votif », sur Louvre. Collections (consulté le ).
  99. (en) « Temple of Genius Augusti (Temple of Vespasian) », sur Pompei II (pompeiisites.org) (consulté le ).
  100. Anne-Françoise Jaccottet, « Sacrifice en image ou image de sacrifice ? L’autel dit de Vespasien à Pompéi », Histoire de l'art, no 73 « Objets sacrés »,‎ , p. 9-14 (lire en ligne, consulté le )
  101. Marie-Christine Budischovsky, « D’une culture à l’autre : l’acclimatation des « animaux sacrés » d’Égypte dans les temples isiaques de Rome », dans Marianne Besseyre, Pierre-Yves Le Pogam et Florian Meunier (dir.), L'animal symbole, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, (SUDOC 236939408, lire en ligne), p. 1-19
  102. Michael Siebler, 2007, p. 80.
  103. Sarcophage à l'amazonomachie : Louvre, Collection [34].
  104. Sarcophage : Phèdre et Hippolyte. Louvre, Collection [35].
  105. Robert Turcan, 2003, p. 136-139.
  106. François Baratte, 1996, p. 188-189.
  107. François Baratte, 2003, p. 157.
  108. François Baratte, 2003, p. 191.
  109. Octogone du palais de Galère : [36]. Bulletin de Correspondance Hellénique, École Française d'Athènes.
  110. a et b Huet et Wyler, 2005, p. 151 (3 numérique).
  111. Compte rendu : (en) Mary-Anne Zagdoun, « The Ancient Art of Emulation: Studies in Artistic Originality and Tradition from the Present to Classical Antiquity. Memoirs of the American Academy in Rome, Supplementary Volume I », Bryn Mawr Classical Review,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  112. (en) « Statue of a Camillus », sur Musei Capitolini (consulté le ).
  113. Elizabeth Bartman (« Eros’s Flame: Images of Sexy Boys in Roman Ideal Sculpture ») : compte rendu de Mary-Anne Zagdoun, 2003.
  114. Gymnase du bas, sur le plan, dans : Julie Bernini, « La topographie des décrets de Priène », Cahiers des études anciennes, vol. LIX,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )).
  115. Gilles Sauron, 2009, p. 71 et suivantes.
  116. Agnès Rouveret et al., 2006, p. 83-84.
  117. Gilles Sauron, Les décors privés des Romains : dans l'intimité des maîtres du monde : IIe Siècle Av. J.-c.-IIIe Siècle, Picard, , 303 p., 34 cm (ISBN 978-2-7084-0837-1 et 2-7084-0837-2, SUDOC 137724241), p. 71 et suivantes
  118. Alain Pasquier, « Le type statuaire de l'Héra Borghèse au Musée du Louvre », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,‎ , p. 711-742 (lire en ligne, consulté le ).
  119. Cette précision identifiant les « copies » est due aux recherches de Gisela Richter, Margarete Bieber et Brunilde Ridgway. (en) Brunilde S. Ridgway (ed.) et al., Greek sculpture in the Art Museum, Princeton University : Greek originals, Roman copies and variants, Princeton : The Art Museum, , 131 p., 29 cm. (ISBN 0-943012-17-1, SUDOC 019159269).
  120. Huet et Wyler, 2005, p. (31 numérique).
  121. Séverine Moureaud, 2016, p. 7 (paragraphe numérique).
  122. Alain Pasquier, 2004, p. 724.
  123. Valérie Naas, 2023, p. 26-27.
  124. L'histoire de l'art s'inscrivait, à Rome, dans l'histoire antiquaireValérie Naas, 2023, p. 29 et 279-287
  125. Voir aussi : Statues de Sperlonga.
  126. (en) Mary-Anne Zagdoun, « The Ancient Art of Emulation: Studies in Artistic Originality and Tradition from the Present to Classical Antiquity. Memoirs of the American Academy in Rome, Supplementary Volume I », Bryn Mawr Classical Review,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  127. Carol C. Mattusch, « Le nom de l’artiste, la renommée du bronze et le fléau des copies » in S. Descamps-Lequime et B. Mille, ed., 2017, p. 14-23 [37]
  128. a et b Huet et Wyler, 2005.
  129. Pline, « Histoire Naturelle », XXXV, 153.
  130. Notice du musée [38].
  131. Notice du musée : [39].
  132. a et b Pascale Ballet, 2020.
  133. Dominique Robcis, Sophie Descamps-Lequime, Nathalie Pingaud et Benoît Mille, « Dorure et redorure de la statuaire antique en bronze : une nouvelle lecture de l’Apollon de Lillebonne », Technè, no 45 « Bronzes grecs et romains : études récentes sur la statuaire antique »,‎ , p. 100-113 (lire en ligne, consulté le ). Fiche du louvre : [40].
  134. Marine Benoît, « Une rarissime sculpture de bois de l'époque romaine déterrée au Royaume-Uni », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  135. Un exemple de cette innombrable variété de statuettes en terre cuite: Isabelle Hasselin Rous, « Les figurines en terre cuite de Tarse en Cilicie à l’époque romaine impériale », Anatolia Antiqua, no XXVII,‎ , p. 99-107 (lire en ligne, consulté le ).
  136. Harpocrate au pot: Harpocrate assis, doigt à la bouche, tunique, mèche de l'enfance, couronne pschent, double bourgeon, portant un pot. Référence [41].
  137. Agnès Rouveret et al., 2006, p. 282-83.
  138. Agnès Rouveret et al., 2006, p. 24-25.
  139. François Baratte, 1996, p. 15.
  140. Pline l'Ancien, « Histoires Na