Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale — Wikipédia

Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Secrétariat général de la Défense nationale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Sigle
SGDSNVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Administration du Gouvernement français
Forme juridique
Domaine d'activité
Administration publique généraleVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Langue
Organisation
Effectif
1 472 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale
Organisation mère
Budget
273 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), anciennement secrétariat général à la Défense nationale (SGDN), est un organisme interministériel placé sous l'autorité du Premier ministre français. Il est chargé d'assister le Premier ministre dans l'exercice de ses responsabilités en matière de défense et de sécurité nationale et d'assurer le secrétariat du Conseil de défense et de sécurité nationale. Depuis le , le secrétaire général est le préfet Stéphane Bouillon.

Sous la Ve République, le SGDSN est un rouage essentiel du pouvoir exécutif. Ses missions sont la protection de l'État contre les cyberattaques ; la prévention et de la gestion des crises (attaques terroristes, épidémies…) à la protection du secret de la défense nationale[1].

Cinq autres secrétaires généraux gouvernementaux existent : le secrétariat général du gouvernement, le secrétariat général de la Mer, le secrétariat général des Affaires européennes, secrétariat général à la Planification écologique et le secrétariat général pour l'investissement.

Historique[modifier | modifier le code]

Logo entre 2010 et 2016.

Dès 1906 fut créé un Conseil supérieur de la Défense nationale (CSDN), organisme d'étude qui réunissait périodiquement les ministres de la Guerre, des Affaires étrangères et de l'Intérieur. La permanence du besoin d'une coordination s'affirmait déjà et n'a jamais cessé depuis lors.

Entre 1921 et 1939, tirant les leçons de la Première Guerre mondiale, le gouvernement confiait à un conseil supérieur de la Défense nationale et à son secrétariat général permanent, la préparation des mesures de mobilisation humaine, économique et administrative pour le temps de guerre.

Après la Seconde Guerre mondiale, la coordination de la Défense fut assurée par un seul organisme, l'état-major général de la Défense nationale, devenu par la suite état-major permanent du Président du conseil.

En 1950 fut réinstauré le partage des rôles entre le secrétariat général permanent de la Défense nationale et un état-major combiné des forces armées, placés tous les deux sous l'autorité du chef du gouvernement.

Sous la Cinquième République, après quelques années, 1962 vit de nouveau la dissociation des deux compétences entre un état-major des armées dépendant du ministère de la Défense et le SGDN, placé sous l'autorité du Premier ministre. Dans le même temps, l'évolution de la notion et des réalités de la Défense et de la Sécurité orientait les missions du SGDN vers un cadre plus large.

Au , le secrétariat général à la Défense élargit ses missions et devient le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale en absorbant le secrétariat général du conseil de la sécurité intérieure (SGCSI) créé en 2002[2],[α].

Á compter de 2024, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale assure le secrétariat du conseil de politique nucléaire, le haut-commissaire à l'Énergie atomique lui est rattaché pour sa gestion administrative et budgétaire[β].

Organisation et missions[modifier | modifier le code]

Le SGDSN est responsable des plans gouvernementaux de défense et de sécurité, dont le Plan Vigipirate[3].

Le SGDSN constitue un service du Premier ministre[4]. Il assure le secrétariat du Conseil de Défense et de Sécurité nationale (CDSN). Conformément aux directives du Président de la République et du Premier ministre, il conduit, en liaison avec les départements ministériels concernés, les travaux préparatoires aux réunions. Il prépare les relevés de décisions, notifie les décisions prises et en suit l'exécution[5].

Le SGDSN assiste le Premier ministre dans l'exercice de ses responsabilités en matière de Défense et de Sécurité nationale. À ce titre :

  1. Il anime et coordonne les travaux interministériels relatifs à la politique de Défense et de Sécurité nationale et aux politiques publiques qui y concourent ;
  2. En liaison avec les départements ministériels concernés, il suit l'évolution des crises et des conflits internationaux pouvant affecter les intérêts de la France en matière de Défense et de Sécurité nationale et étudie les dispositions susceptibles d'être prises. Il est associé à la préparation et au déroulement des négociations ou des réunions internationales ayant des implications sur la Défense et la Sécurité nationale et est tenu informé de leurs résultats ;
  3. Il propose, diffuse et fait appliquer et contrôler les mesures nécessaires à la protection du secret de la Défense nationale. Il prépare la réglementation interministérielle en matière de Défense et de Sécurité nationale, en assure la diffusion et en suit l'application ;
  4. En appui du coordonnateur national du renseignement, il concourt à l'adaptation du cadre juridique dans lequel s'inscrit l'action des services de renseignement et à la planification de leurs moyens et assure l'organisation des groupes interministériels d'analyse et de synthèse en matière de renseignement ;
  5. Il élabore la planification interministérielle de Défense et de Sécurité nationale, veille à son application et conduit des exercices interministériels la mettant en œuvre. Il coordonne la préparation et la mise en œuvre des mesures de Défense et de Sécurité nationale incombant aux divers départements ministériels et s'assure de la coordination des moyens civils et militaires prévus en cas de crise majeure ;
  6. Il s'assure que le Président de la République et le Gouvernement disposent des moyens de commandement et de communications électroniques nécessaires en matière de Défense et de Sécurité nationale et en fait assurer le fonctionnement ;
  7. Il propose au Premier ministre et met en œuvre la politique du Gouvernement en matière de sécurité des systèmes d'information. Il dispose à cette fin du service à compétence nationale dénommé « Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information » ;
  8. Il veille à la cohérence des actions entreprises en matière de politique de recherche scientifique et de projets technologiques intéressant la Défense et la Sécurité nationale et contribue à la protection des intérêts nationaux stratégiques dans ce domaine[6].
Le SGDSN est situé à l'hôtel des Invalides.

Outre le secrétaire général et le secrétaire général adjoint, le SGDSN comprend[γ] :

  • la direction de la protection et de la sécurité de l'État ;
  • la direction des affaires internationales, stratégiques et technologiques ;
  • le service de l'administration générale.

Trois services à compétence nationale sont rattachés au SGDSN :

Le groupement interministériel de contrôle est un service à compétence nationale rattaché au Premier ministre et, pour sa gestion administrative et budgétaire, au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Ce dernier est notamment chargé de la passation des marchés, de la gestion budgétaire et financière et du recrutement des agents du service[8].

Au , le SGDSN compte 1 472 agents, dont 622 à l’ANSSI, 284 au GIC et 278 à l’ONSIIC[9].

Par délégation du Premier ministre, le SGDSN assure la tutelle de l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) ; il assurait jusqu'à sa suppression celle de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice[10].

Les secrétaires généraux[modifier | modifier le code]

Le secrétaire général, par sa qualité :

Les secrétaires généraux de la Défense nationale, puis de la Défense et de la Sécurité nationale, ont été successivement :

Secrétaire général Décret de nomination
Secrétaires généraux de la Défense nationale
Général Michel Fourquet [a]
Général Michel de Brébisson [b]
Général Bernard Cazelles [c]
Général Jacques Beauvallet [d]
Général Jean Simon [e]
Général Roger Rhenter [f]
Général Jacques Antoine de Barry [g]
Général Gilbert Forray [h]
Guy Fougier, conseiller d'État [i]
Général Achille Lerche, conseiller d'État [j]
Jean Picq, conseiller-maître à la Cour des comptes [k]
Isabelle Renouard, ministre plénipotentiaire hors classe [l]
Jean-Claude Mallet, conseiller d'État [m]
Francis Delon, conseiller d'État [n]
Secrétaires généraux de la Défense et de la Sécurité nationale
Francis Delon, conseiller d'État [o]
Louis Gautier, conseiller maître à la Cour des comptes [p]
Claire Landais, conseillère d'État [q]
Général François-Xavier de Woillemont (intérim) [r]
Stéphane Bouillon, préfet [s]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  • Décrets de nomination :
  1. Décret du , JORF, no 170, , p. 7151.
  2. Décret du , JORF, no 27, , p. 963.
  3. Décret du , JORF, no 72, , p. 2995.
  4. Décret du , JORF, no 36, , p. 1563.
  5. Décret du , JORF, no 128, , p. 5907.
  6. Décret du , JORF, no 85, , p. 2136.
  7. Décret du , JORF, no 93, , p. 1243.
  8. Décret du , JORF, no 176, , p. 8654, NOR PRMD8705011D.
  9. Décret du , JORF, no 135, , p. 7852, NOR PRMX8810480D.
  10. Décret du , JORF, no 141, , p. 8735, NOR PRMX9300454D.
  11. Décret du , JORF, no 157, , p. 10192, NOR PRMX9500919D.
  12. Décret du , JORF, no 287, , p. 18023, NOR PRMX9601820D.
  13. Décret du , JORF, no 161, , p. 10854, NOR PRMX9803079D.
  14. Décret du , JORF, no 173, , p. 13441, texte no 39, NOR PRMX0407531D.
  15. Décret du , JORF, no 12, , texte no 87, NOR PRMD1001240D.
  16. Décret du , JORF, no 236, , texte no 29, NOR PRMX1423848D.
  17. Décret du , JORF, no 50, , texte no 58, NOR PRMX1805677D.
  18. Décret du , JORF, no 179, , texte no 47, NOR PRMX2018993D.
  19. Décret du , JORF, no 186, , texte no 100, NOR PRMX2020074D.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Grégory Daho, « La désectorisation des politiques de sécurité : Le cas du recentrage interministériel du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale », Revue française d'administration publique, no 171,‎ , p. 651–667 (DOI 10.3917/rfap.171.0651, lire en ligne).
  • Guillaume Denglos (dir.) et Philippe Vial (dir.), Au cœur de l'État : Une histoire du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, XIXe – XXIe siècles, Paris, Nouveau Monde Éditions, , 754 p. (ISBN 978-2-38094-346-7).
  • Béatrice Guillaumin, « Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale : Acteur incontournable de la réponse de l'État face aux crises ? », dans Xavier Dupré de Boulois (dir.) et Xavier Philippe (dir.), Gouverner et juger en période de crise, Le Kremlin-Bicêtre, Mare et Martin, coll. « Collection de l'Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne » (no 71), , 342 p. (ISBN 978-2-84934-691-4, HAL hal-03846150), p. 67–79.
  • SGDSN, Rapport d'activité 2022, (présentation en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]