Section française de l'Internationale ouvrière — Wikipédia

Section française de l'Internationale ouvrière
Image illustrative de l’article Section française de l'Internationale ouvrière
Logotype officiel.
Présentation
Anciens dirigeants Jean Jaurès, Paul Lafargue, Jules Guesde, Édouard Vaillant, Louis Dubreuilh, Léon Blum, Daniel Mayer, Guy Mollet
Fondation 1905 (congrès du Globe)
Fusion de Parti socialiste français
Parti socialiste de France
Parti ouvrier socialiste révolutionnaire
Fédérations autonomes
Parti d'unité prolétarienne (1937)
Disparition 1969
Scission dans PSF (1907)
PSF (1920)
PC-SFIC (1920)
PSdF (1933)
POI (1936)
PSOP (1938)
PSD (1945)
UGS (1957)
PSA (1958)
Fusionné dans Parti socialiste
Journal L'Humanité (1905-1920)
Le Populaire (1918-1969)
Positionnement Gauche[1]
Factions :
Centre gauche à extrême gauche
Idéologie Socialisme[1]
Marxisme[1]
Factions :
Néo-socialisme
Communisme
Affiliation française Front populaire (1936-1938)
Couleurs Rouge

Le Parti socialiste - Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) est un parti politique socialiste français, qui existe sous ce nom de 1905 à 1969. Lors du congrès d'Issy-les-Moulineaux en 1969, il devient le Parti socialiste, s'associant avec l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche.

Histoire[modifier | modifier le code]

Partis socialistes avant la SFIO[modifier | modifier le code]

Réorganisation et unité initiale (1876-1890)[modifier | modifier le code]

Jules Guesde, fondateur du Parti ouvrier français.

Après les événements de la Commune de Paris, une terrible répression s'abat sur les mouvements socialistes. Il y a entre 20 000 et 30 000 morts et plus de 38 500 fugitifs ou exilés et autant d'arrestations. Parmi les personnes arrêtées, il y a 78 % d'ouvriers dont 84 % sont déportés dans les plus lointaines colonies de l'empire colonial français.

Dès 1872, les classes ouvrières se réorganisent en chambre syndicale. En 1876, un ouvrier bijoutier, Jean Barberet, organise le premier congrès ouvrier. De Londres, les exilés s'organisent, notamment les amis d'Auguste Blanqui qui accusent ouvertement le gouvernement de favoriser la classe bourgeoise.

D'un autre côté, Jules Guesde, journaliste condamné pour avoir défendu la Commune, développe une position de différenciation par rapport aux autres partis.

Division en cinq tendances (1882-1901)[modifier | modifier le code]

Schéma synthétique relatif à la genèse de la SFIO (1878-1905)

Une structure socialiste unitaire est créée en 1879 : la Fédération du parti des travailleurs socialistes de France (FPTSF). Mais les congrès de 1880 et 1881 voient s'affirmer la désunion des socialistes. À partir de 1882, ils créent plusieurs partis représentant cinq grandes tendances du socialisme[2] :

  • Les possibilistes : lors de la séparation au congrès Saint-Étienne en 1882, Jules Guesde propose le vote du programme « minimal » (partiellement rédigé par Marx). La vision de Paul Brousse est différente : il s’agit de fractionner le but en plusieurs étapes pour le rendre possible. Le municipalisme est la base du mouvement possibiliste, c'est ce qui correspond à la vision communiste de Marx. Jusqu'en 1890, la Fédération des travailleurs socialistes étend son influence vers les pays de la Loire, mais elle subit une scission avec les allemanistes. Cette érosion est due à l'évolution politique : les possibilistes sont désormais devenus républicains. La FTSF regroupe les artisans et les professions libérales.
  • Les allemanistes : au sein de la FTSF, une aile ouvrière s'élève, emmenée par Jean Allemane qui crée une scission en 1890, à la suite du congrès de Châtellerault, formant le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Il prône les réformes immédiates et le réformisme municipal. Ils sont proches de certains aspects de l'anarchisme et veulent une décentralisation du pays. Leurs moyens d'action sont plus concentrés sur l'action syndicale que politique. Ils sont pour la gestion des industries par les travailleurs.
  • Les socialistes indépendants : au départ c'est un regroupement de plusieurs personnalités radicales et républicaines. Ce sont des hommes comme Jean Jaurès ou Millerand, qui deviennent très rapidement députés. Ils dominent par leur qualité oratoire et leur nombre les divers groupes ouvriers ou socialistes qui sont élus au Parlement. Ce groupe hétérogène au départ, devient très vite homogène. Ils se regroupent autour des idées de solidarité républicaine et ne s'occupent pas de la rupture entre les socialistes et la république bourgeoise. Ce courant parait très attaché à l'unité d'esprit du socialisme. C'est sur cet esprit d'unité que ce groupe se lie à plusieurs militants socialistes comme Léon Blum. Ce groupe d'indépendants s'agrandit jusqu'à créer en 1898 la confédération des socialistes indépendants, puis en 1902 c'est la fusion avec la FTSF de Brousse pour créer le Parti socialiste français.
  • Les guesdistes : le Parti ouvrier français, créé en 1880 en tant que Parti ouvrier, par Jules Guesde et Paul Lafargue. C'est une organisation qui se bat non seulement pour des réformes mais aussi pour la conquête du pouvoir politique par les prolétaires. C'est une organisation marxiste, qui est en lien avec Karl Marx et Friedrich Engels. C’est numériquement le parti socialiste le plus important en France.
  • Les blanquistes du Parti socialiste révolutionnaire (PSR), nouveau nom donné en 1898 au Comité révolutionnaire central (CRC) créé en 1881. Après avoir perdu de nombreux militants lors de la crise boulangiste (dissidence du Comité central socialiste révolutionnaire en 1889), le CRC a été renforcé en 1896 par la scission d'élus et responsables régionaux exclus du POSR regroupés en 1897 sous le nom Alliance communiste révolutionnaire (ACR). Le PSR est dirigé par Édouard Vaillant, qui fait partie de l'union des indépendants et des marxistes.

Marche vers l'unité : les deux partis socialistes (1901-1905)[modifier | modifier le code]

Brillant match d'éloquence entre MM. Jean Jaurès et Jules Guesde, caricature des deux dirigeants socialistes lors d'un débat à Lille en , dessin d'Henry Somm, musée Jean-Jaurès.
Invectives et pugilat lors du second congrès unitaire socialiste français tenu salle Wagram (28-). Vue d'artiste de Sabattier, L'Illustration, .

En 1901, deux mouvements socialistes s'opposent : une « gauche », clairement révolutionnaire, avec Édouard Vaillant et Jules Guesde ; une « droite », plutôt réformiste, avec Jaurès et Paul Brousse. Ces courants s'opposent régulièrement, par exemple lorsque Millerand accepte d'entrer au gouvernement (dit « bourgeois »), Guesde et Vaillant dénoncent cette prise de position en déclarant que cela discrédite le socialisme. Malgré ces rivalités, Vaillant prône l'unification. Aux élections de 1893, une cinquantaine de députés sont élus. Parmi les raisons de leur élection, on trouve la diminution par le pouvoir du droit de presse, et surtout le mécontentement des ouvriers, qui se manifeste par de nombreuses grèves.

Deux rassemblements se développent : le Parti socialiste français regroupe les socialistes indépendants, ce qui reste de la FTSF de Brousse et la plus grande partie des Fédérations indépendantes. Ce parti est dirigé en 1902 par Jaurès.
Le Parti socialiste de France naît en 1901 sous le nom d’Unité socialiste révolutionnaire, réunissant le parti socialiste révolutionnaire (PSR), le Parti ouvrier français (POF) et quelques fédérations autonomes. Les guesdistes forment ici la quasi-totalité des effectifs.

Création de la SFIO[modifier | modifier le code]

Jean Jaurès, socialiste indépendant, joue un rôle fondamental dans la création de la SFIO.

L'unification du socialisme français a lieu en 1905, au congrès du Globe à Paris, qui fait suite du congrès socialiste international d'Amsterdam de 1904. Le Parti socialiste, section de l'Internationale ouvrière, plus connu sous le sigle SFIO, parti du mouvement ouvrier, est né. Les anarchistes ne s'associent pas à cette unification.

Albert Willm aurait joué un rôle notable en 1905 dans le choix du sigle du Parti SFIO :

« L’avocat Albert Willm, du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR), aurait alors voulu marquer la préoccupation ouvriériste du courant allemaniste et obtenu l’adjonction d’ouvrière. Là se trouve l’explication de la présence incongrue de l’expression Internationale ouvrière alors qu'à l’époque tous les textes officiels traduits en français se réfèrent aux décisions de l’Internationale socialiste[3]. »

Carte d'adhérent de Jean Jaurès.

Ce rassemblement est à la fois une victoire des révolutionnaires et une victoire des jauressiens. En effet, ils représentent le tiers de la direction, même si Jaurès lui-même n'y siège pas, car les élus ne peuvent en être membre. À l'inverse des autres partis socialistes européens, la SFIO est un parti peu centralisé, laissant une grande autonomie à ses élus et aux échelons locaux. Sa direction ne dispose que de maigres moyens humains et financiers d'autant que, contrairement à ses homologues britannique et allemand, elle ne peut s'appuyer sur les organisations syndicales, lesquelles défendent leur indépendance (la Charte d'Amiens est adoptée par la CGT en 1906). Dans ces conditions, le secrétaire général Louis Dubreuilh n'exerce qu'une fonction administrative et c'est le chef du groupe parlementaire et directeur du quotidien L'Humanité, Jean Jaurès, qui apparait comme le véritable chef du parti.

La SFIO (Section française de l'internationale ouvrière) prend position contre la politique coloniale et le nationalisme belliciste. Cependant, il y a encore des divergences sur les questions d'actualité. La rupture entre Vaillant et Guesde intervient dès 1906, quand la majorité accepte la résolution du congrès d'Amiens sur l'indépendance syndicale. Mais c'est sur la question de la guerre que la rupture intervient nettement. Jaurès, suivant la doctrine de l'Internationale, en appelle à la grève générale, voire à l'insurrection, afin de prévenir ou d'arrêter le conflit. Jules Guesde pense lui que la guerre peut détruire le capitalisme, et redoute que la grève ne devienne effective et affaiblisse les pays les plus industrialisés, ceux où l'organisation ouvrière serait plus forte. C'est une des raisons pour lesquelles les idées de Jules Guesde sont de moins en moins approuvées par les adhérents SFIO qui se rangent du côté de Jaurès.

À la veille de la guerre de 1914, le Parti déclare 93 218 adhérents, à comparer au chiffre officiel des effectifs du congrès de l’unité qui est de 34 688[4].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le , la SFIO publie un manifeste disant « À bas la guerre ! Vive la république sociale ! Vive le socialisme international ! ». Ce manifeste montre que les socialistes à ce moment étaient fermement contre la guerre. Trois jours plus tard, Jaurès, fervent pacifiste, est assassiné par Raoul Villain, nationaliste et aliéné notoire.

Dès le 2 août, il y a un basculement total avec le discours de Vaillant qui déclare « en présence de l'agression, les socialistes accompliront tous leur devoir pour la patrie ». Le 4 août, les socialistes votent les crédits de guerre, et le 26 août lors de la création du gouvernement les blanquistes et les guesdistes sont représentés dans le gouvernement de l'union sacrée.

Ainsi, en 1914, la grande majorité de la SFIO accepte de cautionner la guerre, contrairement à tous ses engagements antérieurs. Peu de socialistes maintiennent l’opposition à la guerre : le Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI) de Fernand Loriot ou, de façon moins radicale, la minorité dirigée par Jean Longuet, qui crée le journal Le Populaire.

Années 1920[modifier | modifier le code]

Les années 1919 et 1920 marquent un développement important du mouvement ouvrier, la CGT multiplie par deux ses effectifs en 1919. La SFIO aborde les élections législatives de novembre 1919 assez sereinement, elle présente un nouveau programme rédigé par Léon Blum qui renvoie la perspective révolutionnaire en disant « elle viendra à son heure historique ». Dès mars 1919, des grèves démarrent dans les mines, le textile et dans les banques. Ces grèves provoquent de fortes pressions sur la SFIO, où deux franges s'affrontent : les « zimmerwaldiens » et la SFIO réformiste. Cependant, la SFIO refuse de déclarer la grève générale. En février 1920, au congrès de Strasbourg, les adhérents acceptent à 92 % le retrait de la SFIO de la Deuxième Internationale, discréditée par son attitude favorable à la guerre.

Scission entre communistes et socialistes[modifier | modifier le code]

Au congrès de Tours, Léon Blum s'oppose à l'adhésion de la SFIO à l’Internationale communiste.

En décembre 1920, au congrès de Tours, la question de l'adhésion à l’Internationale communiste divise la SFIO :

  • À gauche, les partisans de l'adhésion sont d’une part les membres du Comité de la troisième Internationale (« zimmerwaldiens »), dont Fernand Loriot, Boris Souvarine et Charles Rappoport ; d’autre part des anciens des courants socialistes de droite ou du centre (Marcel Cachin et Ludovic-Oscar Frossard) sont ralliés à cette position.
  • Au centre, il reste l'ancienne tendance de gauche qui se réunit avec Jean Longuet et Paul Faure, pour l'adhésion mais sous certaines réserves. Ils contestent l'article 17 qui mentionne que le parti doit respecter les directives centrales de la IIIe Internationale (c'est-à-dire qu'ils ne sont plus libres de leur politique) et l'article 21 qui met en place la révolution par une insurrection (révolution « blanquiste » des bolcheviks).
  • Enfin la droite des « guesdistes » et la droite des « reconstructeurs » (partisans de Léon Blum), qui s'opposent catégoriquement à l'adhésion.

Malgré ces oppositions, l'adhésion à la IIIe Internationale ouvrière est obtenue par 3 028 voix contre 1 022, et 327 abstentions. La SFIO se divise en deux, les majoritaires créent un nouveau parti : la SFIC (Section française de l’Internationale communiste) que l'on appellera plus tard le Parti communiste, puis PCF.

Difficultés après le congrès de Tours[modifier | modifier le code]

La SFIC regroupe en 1921 la majorité des adhérents de l’ex-SFIO unifiée, et conserve aussi le principal organe de presse socialiste : L'Humanité. Mais des luttes internes entraînent des départs, puis la stalinisation du parti s’accompagne de vagues d’exclusions, et de la formation de mouvements communistes dissidents[5]. Ceci entraîne une chute très importante du nombre des adhérents (109 000 en 1921 ; 28 000 en 1933).

De son côté, la nouvelle SFIO n'est pas un parti important du point de vue du nombre d'adhérents (55 000 en 1923), mais a un réel poids électoral avec 101 députés aux élections de mai 1924. La SFIO adhère à la nouvelle Internationale ouvrière socialiste.

Une scission syndicale, entre CGT et CGTU, suit la scission politique.

Cartel des gauches[modifier | modifier le code]

En 1924, une union se forme entre radicaux, SFIO et républicains-socialistes. Ils passent un accord électoral, le Cartel des gauches. Ils veulent le retour de la défense de la laïcité, une défense des lois sociales, une politique financière plus juste avec des aides où l'on privilégie le prolétariat, et aussi une politique d'alliance avec la Société des Nations (SDN). Ce cartel est dénoncé, à l'intérieur de la SFIO, par une partie de l'aile gauche, menée par Jean Zyromski[6] et Bracke qui considèrent le parti radical comme un parti de la bourgeoise (au niveau classe sociale) et qui luttent pour une « indépendance de classe » de la SFIO. En mai 1924, le Cartel des gauches remporte la victoire aux élections avec 328 sièges sur 582.

Le premier gouvernement est celui de Édouard Herriot (Gouvernement Édouard Herriot (1), au ). Il n'y a aucun ministre socialiste. La SFIO voulait diriger le gouvernement car elle estime que les radicaux sont encore trop ancrés au sein de la classe bourgeoise. Herriot met en place une politique de gauche pour satisfaire son électorat. Il crée un conseil national économique et social. Aristide Briand va se charger de la politique étrangère. Il essuie malgré tout un échec important sur sa politique laïque, à cause de l'opposition de l’Église ; Édouard Herriot voulait à nouveau supprimer l'ambassade du Vatican, et le concordat de l'Alsace.

Dès 1925, une division apparaît entre les radicaux et les socialistes, qui porte sur le remboursement de la dette nationale. C'est une crise d'endettement qui est due à la reconstruction après la guerre, mais aussi aux bons du trésor. De plus la monnaie est instable. Socialistes et radicaux sont en opposition sur la conception financière du remboursement de la dette. Les radicaux veulent appliquer la méthode libérale (laisser le commerce libre), tandis que les socialistes sont pour l'instauration d'un impôt sur le capital. Une autre solution donnée par la SFIO serait de transformer les bons du trésor en un emprunt plus long. Le gouvernement n'arrive pas à trouver de solution, au moment où le directeur général de la banque déclare qu'il n'y a plus de réserve d'or. Herriot est accusé d'avoir fait exploser la dette nationale, il est donc démis de ses fonctions. Six autres gouvernements du cartel des gauches vont se succéder en 15 mois.

Années 1930[modifier | modifier le code]

En 1933, la SFIO est devenue plus importante que le Parti communiste. Mais la SFIO est divisée entre plusieurs courants, avec dans sa frange la plus à gauche :

Et dans sa frange davantage centriste ou à droite :

  • Les néo-socialistes sont plutôt centristes refusant à la fois la révolution marxiste et le réformisme au coup par coup mais favorables à une politique étatique de planification de l’économie. À la suite des conflits constants avec Léon Blum, ils seront exclus du mouvement en 1933 pour former l’éphémère Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF) et se disperseront durant le régime de Vichy entre la collaboration totale et la résistance de la première heure (aux côtés des socialistes de la SFIO et des communistes du PCF).
  • Autre tendance, « Révolution constructive » est apparue dès 1930. On trouve des intellectuels comme Robert Marjolin ou Georges Albertini, ils sont avec les néo-socialistes (mais resteront fidèles à la SFIO). Ils partagent un bon nombre de préoccupations comme l'impatience devant la « tergiversation » de Blum, l'attention aux classes moyennes, la nécessité de l'intervention de l'État pour aider le secteur privé.

Front populaire[modifier | modifier le code]

Vincent Auriol, Léon Blum, Paul Faure et Jean-Baptiste Séverac en 1936.

Le paysage des années 1930 est marqué par la montée du fascisme. Des intellectuels de gauche se réunissent en comités pour combattre le fascisme, comme le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, ou le Mouvement Amsterdam-Pleyel dans lequel on retrouve les écrivains Romain Rolland et Henri Barbusse qui sont proches des communistes. Ce qui précipite le déclenchement en France d’une lutte intense contre le fascisme, c'est l'évènement du 6 février 1934 où plusieurs ligues d’extrême-droite essaient de rentrer dans le palais Bourbon. La gauche voit en cette journée une tentative de renversement de la république. C’est pour cela que dans un premier temps, la gauche organise une contre-manifestation le . C’est à partir de ce moment-là que les divers courants de gauche vont s’unir.

Manifestation de la SFIO à Paris en 1934 pour la libération du dirigeant communiste allemand Ernst Thälmann.

Après le rapprochement dans la rue, il y a une alliance entre les partis : dès juillet 1934, la SFIO et le parti communiste mettent de côté leurs querelles pour gagner les élections de 1936. Le , les socialistes et les communistes font un pacte d’unité et d’action. Cependant, les radicaux n’acceptent de s’allier avec les communistes qu’en mai 1935, la France signant un accord avec l’URSS. Le , les radicaux signent le « ralliement populaire », celui-ci est célébré comme un événement national.

En janvier 1936, les différents partis se mettent d’accord sur le fameux programme « pain, paix, liberté ». Ce programme de Front populaire permet de gagner les élections de 1936, remportées par Léon Blum. Cette victoire électorale est accueillie durant les mois de mai et juin par de grandes grèves spontanées, avec plus de 2 millions de grévistes. C’est une grève de pression politique, avec des occupations d’usines.

Manifestation du Rassemblement populaire, . Dans la tribune, de gauche à droite : Thérèse Blum, Léon Blum, Maurice Thorez, Roger Salengro, Maurice Viollette, Pierre Cot.

Sous la pression des grèves, le Front populaire procède à plusieurs réformes en faveur des travailleurs comme la semaine de 40 heures, l’instauration de deux semaines de congés payés et une augmentation des salaires de 7 à 15 %. Ces réformes sont relativement populaires mais la situation économique reste mauvaise, la production baisse. Dès septembre, la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, Blum est obligé de dévaluer le franc et en même temps décide de faire une pause dans les réformes.

Le Front populaire refuse d’intervenir pour aider militairement la République espagnole, qui est confrontée au coup d’État franquiste de juillet 1936. Léon Blum, cédant aux centristes radicaux, mais surtout à d’autres pressions, notamment celles du Royaume-Uni, décide de ne pas s’engager dans cette guerre.

Les années du Front populaire sont marquées par un regain de l'antisémitisme. L'extrême droite souligne que Léon Blum est juif.

Pour l'historien Serge Berstein, les choix intellectuels de Léon Blum sont pour beaucoup dans l'échec politique de l'expérience du Front populaire. En particulier, Blum estime que seul le prolétariat constitue l’instrument de la transformation sociale et refuse de prendre en compte les classes moyennes, qu'il tient pour un groupe résiduel condamné par l’évolution économique.

Blum est emporté en juin 1937 par le vote négatif des sénateurs radicaux, qui lui refusent les pleins pouvoirs ; selon Bernstein, ce vote traduit « la révolte des classes moyennes, clientèle du radicalisme contre ce qui leur apparaît comme une politique de classe »[7]. C’est la fin du Front populaire, même si l’assemblée élue reste en place pour voter la confiance au gouvernement Daladier et ne sera pas renouvelée au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale lors de la défaite de 1940.

La question de la guerre face aux dictatures fascistes[modifier | modifier le code]

La question de la guerre s'impose de plus en plus, alors que le Parti communiste se veut le fer de lance d'un antifascisme conséquent, du moins jusqu'au pacte germano-soviétique d'août 1939. Les pacifistes les plus convaincus jugent belliciste cet antifascisme. Cette question va jusqu'à constituer le principal clivage lors du 36e congrès national de la SFIO de mai 1939 à Nantes. Le parti se divise en deux tendances : les partisans de Blum s'opposent à ceux de Paul Faure. Ce dernier est le chef de file du principal courant hostile à la guerre, illustré également par Charles Spinasse, Julien Peschadour, Jean-Baptiste Séverac, Louis L'Hévéder, Fernand Roucayrol, Georges Dumoulin, Georges Albertini ou encore Georges Soulès. Les fauristes demandent une conférence de paix qui réparerait les injustices de 1919 et obtiennent 2 200 mandats. Maurice Deixonne et Ludovic Zoretti sont les principales figures de la tendance encore plus radicale apparue en 1938 et intitulée Redressement socialiste, qui voit dans l'Allemagne et l'Italie des « nations prolétaires » opprimées par la France et la Grande-Bretagne (276 mandats). La tendance Blum reste néanmoins majoritaire avec ses 2 800 mandats.

De la Résistance à la Libération[modifier | modifier le code]

Arrêté par le régime de Vichy en 1940, Léon Blum fait connaître son soutien au général de Gaulle.
Paul Faure est nommé au Conseil national de Vichy.

Juillet 1940 et le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain laissent la SFIO divisée[8] : parmi les 669 députés et sénateurs présents, 36 SFIO votent « contre », dont Léon Blum, et 90 parlementaires SFIO ont voté « pour » ; les autres s'abstiennent ou ne peuvent être présents[9]. Néanmoins, certains de ces 90 rejoignent ensuite la Résistance[10]. Les socialistes ne représentent que le cinquième des parlementaires présents lors du vote du 10 juillet 1940, mais ils sont à eux seuls la moitié des votes contre Pétain.

La Seconde Guerre mondiale renforce cette coupure dans la SFIO entre ceux qui rejoignent les rangs de la Résistance (Pierre Brossolette, Amédée Dunois, Félix Gouin, Jean-Baptiste Lebas, Daniel Mayer, Suzanne Buisson, Guy Mollet, André Philip, Jean Pierre-Bloch, Christian Pineau, Pierre Viénot, Vincent Auriol, François Camel, Augustin Laurent, Eugène Thomas, Émilienne Moreau-Évrard, Augustin Malroux…), et ceux qui sont favorables au gouvernement de Vichy (Paul Faure, Charles Spinasse), voire à la Collaboration (Louis Sellier, Paul Rives, Camille Planche, Jean-Marie Balestre, etc.).

Des militants socialistes comme Léon Blum sont arrêtés par le régime de Vichy, puis déportés ; Marx Dormoy est assassiné en 1941 par des militants d'extrême droite. Une partie des « paul-fauristes » (partisans de Paul Faure) choisit le silence ; Paul Faure se tient à la retraite même s'il parraine avec une vingtaine de députés socialistes le journal L'Effort. Mais une partie des fauristes participe activement à la presse collaborationniste et écrit dans les journaux ouvriéristes collaborationniste comme Germinal, Le Rouge et le Bleu, L'Atelier, La France socialiste, L'Effort. Certains socialistes pacifistes s’engagent dans des organisations collaborationnistes dont le Rassemblement national populaire de Marcel Déat, comme Ludovic Zoretti ou Georges Dumoulin, et y rejoignent des néo-socialistes qui avaient quitté la SFIO dans les années 1930.

Cependant, il y a peu de militants qui adhèrent à ce mouvement. Pendant tout le début de la période de l’occupation, la plupart des militants ne font rien. Le réseau est affaibli depuis août 1940, les conseils généraux sont suspendus et les conseils municipaux sont nommés par Vichy. Les anciens lieux de réunions du Front populaire, comme « la Ruche de Montchat » à Lyon, sont fermés et les réunions interdites[réf. nécessaire].

À partir d’août 1940, les premières tentatives de construire un parti clandestin prêt à l'action contre l'occupant sont l'œuvre de deux blumistes, Daniel Mayer et Henri Ribière. Une organisation est créée par Mayer en mars 1941 : le Comité d'action socialiste (CAS), qui compte 2 000 adhérents. Le CAS se renforce au cours de l'année 1942, et devient la SFIO reconstituée en mars 1943. Le Populaire reparaît clandestinement à partir de 1942.

Certains, comme André Philip, Édouard Froment et Pierre Viénot, rejoignent la France libre à Londres. Adrien Tixier représente la France libre aux États-Unis.

Le Parti socialiste appelle les socialistes à rejoindre les mouvements de résistance existants, au nom de l'union nationale « tous les Français peuvent et devraient se rassembler sur un travail commun ». Les militants SFIO sont majoritaires à Libération-Nord, et créent le Réseau Brutus. Lorsque le Conseil national de la Résistance (CNR) est créé en 1943, la SFIO y est représentée en tant que telle, aux côtés de militants du PCF et de la droite gaulliste (autour des démocrates populaires centristes du PDP, parmi les nombreux démocrates chrétiens opposés à Vichy et depuis longtemps à la montée des fascismes en Europe).

La SFIO se reconstitue à la Libération en tant que troisième grand mouvement de l’après-guerre, après les républicains populaires du MRP issu de l’ex-PDP, et les communistes. La dérive de certains collaborateurs au sein de l’ancienne SFIO (ou de certaines de ses anciennes tendances) a été pour certains jusqu'au fascisme. Ceux qui avaient été exclus de la SFIO avant-guerre, sans être allés jusqu’à la collaboration vichyste, créent un Parti socialiste démocratique (PSD) autour de Paul Faure, qui a peu d'audience. En novembre 1944, 83 députés de l’ancienne SFIO sont exclus pour ne pas avoir résisté (sans avoir forcément collaboré), dont 12 seront ensuite réintégrés.

En 1945, la SFIO compte 336 000 adhérents, ce qui est inférieur au PCF qui a reconstruit son influence majoritaire sur la gauche et compte dans ses rangs officiellement 791 373 adhérents ; la SFIO ne joue encore que le rôle d’arbitre modérateur à gauche, sans réel pouvoir d’opposition face au MRP reconstitué autour des centristes, démocrates chrétiens et des autres mouvements gaullistes de droite ayant participé au CNR ; mais elle inspirera tout de même fortement la politique de planification et de reconstruction que la SFIO attentiste de Léon Blum n’avait pas voulu mener avant-guerre.

Après-guerre : 1945-1946[modifier | modifier le code]

Affiche des candidats SFIO du 5e secteur du département de la Seine, 1946.

La SFIO partage le gain des élections législatives de 1945 avec le PCF et le MRP, chacun recueillant environ 25 % des suffrages. Dans cette situation particulière, aucun des trois partis n’a la majorité à l'assemblée. Ils doivent donc composer un gouvernement commun, pour avoir une forte majorité au parlement. Cette période gouvernementale 1945-1947 est appelée « le tripartisme ».

Le , Charles de Gaulle démissionne de son poste de président du Conseil. C'est à partir du que le tripartisme prend véritablement son ampleur. Dès le début de ce gouvernement, il y a déjà des tensions, qui portent sur la nouvelle constitution. Au sein du tripartisme deux tendances s'opposent :

  • à gauche, PC et SFIO sont d'accord pour une seule assemblée forte et toute puissante.
  • dans la nouvelle droite populaire et gaulliste de l’après-guerre, le MRP veut une deuxième chambre et un président avec plus de pouvoir.

La majorité de gauche impose son projet à l'assemblée, mais la constitution est refusée par référendum. Il y aura finalement deux chambres avec un vrai pouvoir. Le nouveau projet étant adopté, de nouvelles élections législatives en juin 1946 ont lieu : le MRP arrive en tête (passant de 23,45 % en 1945 à 28,2 %), suivi du PCF (25,98 % contre 26,23 % en 1945) et de la SFIO (21,14 % contre 23,45 % en 1945) qui perdent du terrain. Un évènement va surgir qui va mettre fin à la politique tripartite : c'est le discours de Bayeux du où le MRP interprète le discours comme une mise en garde de De Gaulle sur les partis de gauche. Le MRP fidèle à De Gaulle, décide de se séparer du tripartisme, ce qui en annonce la fin.

Entre ces deux tendances, les radicaux centristes restent partagés entre d’un côté certains favorables à la SFIO, et d’autres favorables aux centristes démocrates chrétiens de l’ancien PDP, intégrés au MRP. L’extrême-droite discréditée est balayée et ne compte à ses côtés que certains collaborationnistes, tandis que les divers mouvements d’extrême-gauche ne parviennent pas à rassembler autant que le puissant PCF à la libération.

En 1947, c’est le socialiste Vincent Auriol, président de l'Assemblée constituante, qui est élu comme premier président de la Quatrième République. La SFIO doit alors se reconstituer sur des bases plus stables et regagner le terrain qu’elle a laissé à la fois à gauche (au PCF) et au centre (au MRP). Ce terrain, la SFIO va le reconquérir progressivement chez les radicaux centristes, et seulement par la suite contre le PCF qui soutient le stalinisme et le modèle collectiviste soviétique de l’après-guerre.

En 1950, deux journalistes, Georges Lustac et Henri Noguères, tous deux socialistes, amis et collaborateurs de Gaston Defferre[11],[12],[13],[14], s'appuient sur le journal Nord Matin et sur Le Provençal pour fonder en 1950 un concurrent de l'AFP, l'Agence centrale de presse, à laquelle sont abonnés quelques années plus tard une vingtaine de journaux régionaux.

Divisions de la SFIO sous Guy Mollet[modifier | modifier le code]

Congrès national extraordinaire de la SFIO tenu à Montrouge, les 29-31 mars 1946.
Guy Mollet, secrétaire général de 1946 à 1969.

Le 38e congrès, en 1946, marque une nouvelle étape dans l'histoire de la SFIO. La direction sortante, menée par Daniel Mayer et soutenue par Léon Blum, est désavouée par le congrès. C'est la première fois qu'un tel changement de majorité arrive depuis 1919-1920. Il est reproché à l'équipe sortante de vouloir refonder idéologiquement le parti en le coupant de ses bases marxistes au profit d'un socialisme « humaniste »[7]. Le chef de file de la contestation, Guy Mollet, devient secrétaire général de la SFIO en 1946. Il le reste jusqu’en 1969.

Jusqu'à la mort de Léon Blum, en 1950, son autorité est cependant relative. Ainsi, lorsque Paul Ramadier, président du Conseil, renvoie le 4 mai 1947 les ministres communistes du gouvernement, l'épreuve de force entre la direction de la SFIO — défavorable à cette décision — et le groupe parlementaire — dominé par les blumistes, qui la soutient — tourne en faveur de ce dernier[réf. nécessaire].

Porté à la direction par l'aile gauche du parti, Guy Mollet la déçoit cependant assez rapidement. Les éléments les plus radicaux de la SFIO la quittent ou en sont exclus, comme Yves Dechezelles, « numéro 2 » du parti, qui crée l'action révolutionnaire socialiste, ou le petit courant « bataille socialiste » qui va créer le parti socialiste unitaire.

Entrés dans l’opposition en 1951, les socialistes soutiennent le gouvernement Mendès-France en 1954, sans y participer, mais sont partie prenante du front républicain mené par ce dernier lors des élections législatives de 1956. La SFIO étant le parti de cette coalition ayant le plus d'élus, le président René Coty appelle Guy Mollet à la présidence du Conseil. La crise du canal de Suez, la politique algérienne de Guy Mollet (poursuite de la guerre), le soutien à Charles de Gaulle en 1958, firent apparaître de nouvelles divisions et scissions : le Parti socialiste autonome (PSA) en 1958, qui va être à la base de la création du Parti socialiste unifié (PSU) en 1960.

En 1962, la SFIO a perdu 80 % de ses adhérents par rapport à la Libération, et la moitié de son électorat. La SFIO n'arrive plus à recruter dans les métiers techniques. Sa politique sur l'Algérie est largement désavouée par le reste de la Gauche, et par de larges couches de la jeunesse. L'essentiel de la réflexion politique dans la gauche non-communiste se retrouve en dehors du Parti socialiste, au sein du PSU, mais aussi des nombreux clubs et groupes qui se multiplient dans les années 1960. À tous points de vue, la SFIO de Guy Mollet n'est plus qu'un squelette de la SFIO d'antan. Aux élections législatives de 1962 la SFIO poursuit son lent déclin avec seulement 12,7 % des voix.

En 1964, il y a deux tendances, ceux qui veulent battre De Gaulle par le cadre institutionnel, et ceux qui veulent transformer la gauche non communiste en force d'appoint de « nouveaux managers ». C'est à nouveau un projet de rassemblement dans la SFIO d'un courant novateur où Mollet ne peut prendre le risque de désavouer frontalement Gaston Defferre. Le congrès de 1964 accorde l'investiture de ce projet. Pourtant les syndicats refusent de participer au soutien « horizon 80 », et le PSU fait de même. Le projet de Defferre n'aboutit pas et il retire sa candidature.

Déclin et refondation[modifier | modifier le code]

François Mitterrand, homme politique de centre-gauche qui n’appartient pas à la SFIO, a une conception différente. Il voit la nouvelle politique française en un affrontement bipolaire : une union de toute la gauche contre la droite gaulliste. C'est pour cela qu'il se présente pour l'élection présidentielle de 1965 comme candidat unique de la gauche. La campagne est un franc succès : face à de Gaulle, il obtient au premier tour 32,2 % des voix, et au second tour 45 %. Mitterrand fonde dans la foulée la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) qui regroupe la SFIO, le parti radical, la Convention des institutions républicaines et divers clubs.

Après l'échec des élections législatives de 1968 (16,5 % des voix), la FGDS disparaît. Lors de l'élection présidentielle de 1969, tous les alliés envisagés se dérobent et la gauche se présente divisée. Le candidat de la SFIO, Gaston Defferre, ne recueille que 5 % des voix. Cette élection est la dernière à laquelle se présente un parti sous l'appellation SFIO.

En juillet de la même année, sous l’impulsion d’Alain Savary, la SFIO fusionne avec l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche pour créer le Parti socialiste, lors du congrès d'Issy-les-Moulineaux.

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année[15] Premier tour Rang[16] Sièges Gouvernement
Voix %
1906 877 221 10 % 4e
54  /  585
Opposition
1910 1 110 561 13,2 % 4e
75  /  590
Opposition
1914 1 413 044 16,8 % 3e
102  /  601
Opposition
1919 1 728 663 21,2 % 2e
68  /  613
Opposition
1924 1 814 000 20,1 % 2e
104  /  581
Cartel des gauches
1928 1 708 972 18 % 3e
100  /  604
Opposition
1932 1 836 991 19,2 % 2e
132  /  607
Opposition
1936 1 955 306 19,9 % 1er
149  /  610
Front populaire
1945 4 491 152 23,8 % 3e
134  /  522
Tripartisme
1946 4 187 747 21,1 % 3e
128  /  586
Tripartisme
1946 3 433 901 17,9 % 3e
102  /  627
Tripartisme
1951 2 744 842 15,4 % 3e
107  /  625
Troisième Force
1956 3 180 656 14,9 % 3e
95  /  595
Front républicain
1958 3 171 459 15,5 % 4e
47  /  579
Opposition
1962 2 279 209 12,5 % 3e
66  /  482
Opposition
1967 4 231 173 19 % 3e
121  /  487
Opposition
1968 3 662 443 16,5 % 3e
57  /  487
Opposition

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Année Candidat Premier tour
Voix % Rang
septembre 1920 Gustave Delory 69 8,8 2e
1924 soutien à Paul Painlevé (PRS)
1931 soutien à Aristide Briand, puis Pierre Marraud (PRS)
1932 Paul Faure 114 14,7 2e
1939 Albert Bedouce 151 16,7 2e
1947 Vincent Auriol 452 51,2 1er
1953 Marcel-Edmond Naegelen 329 37,8 2e
(au 13e tour)
1958 soutien à Charles de Gaulle (UNR)
1965 soutien à François Mitterrand (CIR)
1969 Gaston Defferre 1 133 222 5,0 4e

Élections cantonales[modifier | modifier le code]

Année Premier tour Second tour Conseillers Présidents
Voix % Rang Voix % Rang
1961 1 090 648 16,8 2e NC
271  /  1504
NC
1964 1 124 439 16,6 2e
286  /  1562

Personnalités de la SFIO[modifier | modifier le code]

Secrétaires généraux[modifier | modifier le code]

Autres personnalités marquantes[modifier | modifier le code]

Congrès[modifier | modifier le code]

Année Lieu Notes
1er 1905 Le Globe « Congrès de l'unité » : fondation de la SFIO par la fusion du Parti socialiste français de Jean Jaurès et du Parti socialiste de France de Jules Guesde
2e 1905 Chalon-sur-Saône
3e 1906 Limoges
4e 1907 Nancy
5e 1908 Toulouse
6e 1909 Saint-Étienne
7e 1910 Nîmes
Paris Seconde session du 7e congrès
8e 1911 Saint-Quentin-en-Yvelines
Paris Seconde session du 8e congrès
9e 1912 Lyon
Paris Seconde session du 9e congrès
10e 1913 Brest
11e 1914 Amiens
Paris Seconde session du 11e congrès
12e 1915 Paris
13e 1916 Paris
14e 1917 Bordeaux
15e 1918 Paris
Paris Seconde session du 15e congrès
16e 1919 Paris
17e 1920 Strasbourg La SFIO se retire de la Deuxième Internationale, sans toutefois adhérer à la Troisième Internationale.
18e 1920 Tours La majorité rejoint l'Internationale communiste et créent la Section française de l'Internationale communiste (SFIC) alors que les minoritaires maintiennent la « Vieille maison » SFIO autour de Léon Blum
19e 1921 Paris
20e 1923 Lille
21e 1924 Marseille
22e 1925 Grenoble
23e 1926 Clermont-Ferrand
24e 1927 Lyon
25e 1928 Toulouse
26e 1929 Nancy
1930 Paris Seconde session du 26e congrès
27e 1930 Bordeaux
1931 Paris Seconde session du 28e congrès
29e 1932 Paris
Avignon Seconde session du 29e congrès
30e 1933 Paris
31e 1934 Toulouse
32e 1935 Mulhouse
Limoges Seconde session du 32e congrès
1936 Boulogne-Billancourt Troisième session du 32e congrès
33e 1936 Paris
34e 1937 Marseille
35e 1938 Royan
Montrouge Seconde session du 35e congrès
36e 1939 Nantes
* 1944 Paris Congrès national extraordinaire des cadres des fédérations socialistes reconstituées dans la Résistance
37e 1945 Paris
38e 1946 Paris
39e 1947 Lyon
40e 1948 Paris
41e 1949 Paris
Paris Seconde session du 41e congrès
42e 1950 Paris
43e 1951 Paris
Paris Seconde session du 43e congrès
44e 1952 Montrouge
45e 1953 Asnières
Puteaux Seconde session du 45e congrès
46e 1954 Asnières
Suresnes Seconde session du 46e congrès
1955 Puteaux Troisième session du 46e congrès
47e 1955 Asnières
48e 1956 Lille
49e 1957 Toulouse
50e 1958 Issy-les-Moulineaux
51e 1959 Puteaux
52e 1960 Issy-les-Moulineaux
Paris Seconde session du 52e congrès
53e 1961 Issy-les-Moulineaux
1962 Paris Seconde session du 53e congrès
54e 1963 Issy-les-Moulineaux
1964 Paris Seconde session du 54e congrès
55e 1965 Clichy
Paris Seconde session du 55e congrès
1966 Paris Troisième session du 55e congrès
56e 1967 Suresnes
1968 Paris Seconde session du 56e congrès
Puteaux Troisième session du 56e congrès

[modifier | modifier le code]

L'insigne aux trois flèches est créé par l'idéologue russe exilé en Allemagne Serge Tchakhotine, symbole du Front de fer (Eiserne Front), organisation de défense antifasciste allemande créée en 1931. Sa fonction première est de barrer la croix gammée sur les murs et les affiches[17]. Il est adopté par le Parti social-démocrate d'Allemagne à l'été 1932[17] et apparaît en France en 1934, en provenance d'Autriche. Selon l'office universitaire de recherche socialiste, certaines organisations fédérales, notamment la fédération de la Seine et les Jeunesses socialistes, utilisent ce symbole sur « les affiches, les tracts et l'essentiel du matériel de propagande diffusé par la SFIO »[18], mais le parti ne l'adopte pas, et garde pour le moment comme symbole le drapeau rouge aux lettres P et S.

En novembre 1944, le congrès national extraordinaire décide de l'adoption d'un nouveau logo, représentant un bonnet phrygien, une cocarde tricolore et les lettres P et S enlacées. Mais les militants de la base, notamment ceux de la fédération de la Seine, rejettent le nouvel insigne, adopté sans les avoir consultés, et ressemblant trop à l'ancien logo du parti radical. La polémique, relevée notamment par la revue Esprit en avril 1945, et qui est abordée dans plusieurs réunions des organes directeurs du parti, oblige à un nouveau changement de logo - évitant le retour au drapeau rouge. C'est donc l'insigne aux trois flèches, comprenant parfois une Marianne ou le sigle SFIO, qui est adopté et bien accueilli après guerre[18]. Hormis l'inclinaison des flèches à 45° et l'orientation des pointes à gauche vers le bas, le logo n'est jamais standardisé[19].

Après avoir abandonné ce logo, tombé en désuétude, à sa création en 1969, le Parti socialiste le remplace par la rose au poing après le congrès d'Épinay de 1971[19].

Siège[modifier | modifier le code]

Entre 1936 et 1971 (repris ensuite un temps par le PS), le siège du parti se situe cité Malesherbes (9e arrondissement de Paris)[20].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Études par périodes[modifier | modifier le code]

Longue durée[modifier | modifier le code]
Débuts en 1905[modifier | modifier le code]
  • Cahiers Jean Jaurès, no 187-188, « Les débuts de la SFIO », Société d'études jaurésiennes, 2008, lire en ligne.
  • Alain Bergounioux et Roger Martelli, 1905, création de la SFIO : unité et diversité des socialistes : regards croisés, Paris, Fondation Gabriel Péri, coll. « Mémoire en ligne(s) » (no 1), , 61 p.
Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]
Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Quatrième République[modifier | modifier le code]
Cinquième République[modifier | modifier le code]
  • Serge Hurtig, « La S.F.I.O. face à la Ve République : majorité et minorités », Revue française de science politique, Paris, Presses universitaires de France, vol. 14, no 3,‎ , p. 526-556 (lire en ligne).
  • Pierre Serne, Le Parti socialiste, 1965-1971, L'Encyclopédie du socialisme, .

Études régionales[modifier | modifier le code]

  • Christian Bougeard, Gilbert Gramoullé, Maurice Lucas et Jean-Jacques Urvoas, Les Socialistes dans le Finistère (1905-2005), Rennes, Apogée, .
  • Jacques Girault, Le Var rouge. Les Varois et le socialisme de la fin de la Première Guerre mondiale au milieu des années 1930, Publications de la Sorbonne, .
  • Bernard Ménager, Jean-François Sirinelli et Jean Vavasseur-Desperriers (dir.), Cent ans de socialisme septentrional. Actes du colloque, Centre de gestion de l'édition scientifique de l'université de Lille-III, .
  • Martin Pottrain, Le Nord au cœur, historique de la fédération socialiste du Nord, Lille, Nord-Matin, .

Biographies[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Laurent de Boissieu, « Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) », France Politique,‎ (lire en ligne).
  2. Roucaute Yves, Histoire Socialistes, de la commune de Paris à nos jours, Paris, Le Drappier, , 453 p. (ISBN 978-2-87640-013-9).
  3. L'Ours (L'Office Universitaire de Recherche Socialiste), consultable sur http://www.lours.org/default.asp?pid=404 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  4. Frédéric Cépède, « La SFIO des années 1905-1914 : construire le parti », in: Cahiers Jaurès, 2008/1-2 (N° 187-188), pp. 29-45sur Cairn Info.
  5. Parmi ces organisations communistes anti-staliniennes : le Cercle communiste démocratique, la Ligue communiste, l'Union communiste.
  6. Film Vidéo « Zyromski, Parcours dans l'histoire de la SFIO ».
  7. a et b Serge Berstein, Léon Blum, un intellectuel en politique, Histoire@Politique, 2008/2 (no 5), page 8.
  8. Il y a 70 ans, le , 80 parlementaires (57 députés et 23 sénateurs) refusèrent de voter la loi constitutionnelle donnant tout pouvoir au Maréchal Pétain.
  9. Christian Bougeard, Tanguy Prigent, paysan ministre, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2002.
  10. Olivier Wieviorka, Les orphelins de la République, Destinées des députés et sénateurs français (1940-1945), Le Seuil, 2001.
  11. "Les agences de presse: institutions du passé ou médias d'avenir" par l'ex directeur de l'AFP Henri Pigeat en 1997
  12. "Gaston Defferre", par Gérard Unger, en 2011
  13. Biographie Le Maitron de Henri Nogueres [1]
  14. Biographie Le Maitron de Georges Lustac [2]
  15. Résultats de 1967 et 1968 obtenus avec le Parti radical au sein de la FGDS.
  16. En nombre de voix.
  17. a et b Philippe Burrin, « Poings levés et bras tendus. la contagion des symboles au temps du front populaire », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, vol. 11, no 1,‎ , p. 5-20 (lire en ligne, consulté le ).
  18. a et b « Les trois flèches », sur Office universitaire de recherche socialiste (OURS) (consulté le ).
  19. a et b Frédéric Cépède, « Le poing et la rose, la saga d’un logo », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 49,‎ , p. 18-30 (lire en ligne).
  20. Thierry Cazeaux, « La cité Malesherbes », mairie9.paris.fr, consulté le 25 novembre 2015.