Shoah en Slovaquie — Wikipédia

Shoah en Slovaquie
Image illustrative de l’article Shoah en Slovaquie
Mémorial aux victimes de la Shoah à Rimavská Sobota

Date années 1938-1945
Lieu République slovaque
Victimes Juifs de Slovaquie
Type Destruction des Juifs d'Europe par le Troisième Reich et ses alliés
Morts 69 000
Survivants 20 000
Auteurs Drapeau de l'Allemagne nazie Troisième Reich
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie
Guerre Seconde Guerre mondiale

La Shoah en Slovaquie recouvre les persécutions, les déportations et l'extermination subies par les Juifs en République slovaque, alors État client de l'Allemagne nazie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur 89 000 Juifs vivant dans le pays avant-guerre, environ 69 000 ont péri pendant la Shoah.

Après les accords de Munich en 1938, la Slovaquie proclame unilatéralement son autonomie envers la Tchécoslovaquie, mais elle perd d'importants territoires au profit de la Hongrie à l'issue du premier arbitrage de Vienne, signé en novembre. L'année suivante, avec le soutien du Troisième Reich, le Parti populaire slovaque, ethnonationaliste, déclare son indépendance vis-à-vis de la Tchécoslovaquie. La propagande de l'État met les pertes territoriales sur le compte des Juifs. Ceux-ci deviennent les cibles de discriminations et de harcèlements, y compris la confiscation de leurs biens et de leurs entreprises. Exclus de la vie économique, les Juifs tombent dans la misère, ce qui incite le gouvernement à les livrer aux travaux forcés. Le , le gouvernement vote le « Code juif » et revendique l'application des politiques antisémites les plus dures d'Europe.

En 1941, le gouvernement slovaque négocie avec le Troisième Reich pour déporter les Juifs en masse vers la Pologne sous occupation nazie. Entre mars et , 58 000 juifs sont déportés au camp de concentration d'Auschwitz et dans le district de Lublin du Gouvernement général. Seuls quelques centaines d'entre eux ont survécu jusqu'à la fin de la guerre. Le gouvernement slovaque organise les convois et paie 500 Reichsmarks pour chaque victime théoriquement envoyée en « réinstallation ». Les persécutions reprennent en , quand l'Allemagne envahit la Slovaquie et déclenche le Soulèvement national slovaque. Encore 13 500 juifs sont déportés et des centaines sont assassinés en Slovaquie par l'Einsatzgruppe H et par les divisions d'urgence de la garde Hlinka (en).

Après la libération du pays par l'Armée rouge, les survivants subissent une nouvelle vague d'antisémitisme et rencontrent des difficultés pour recouvrer les biens volés. La plupart émigrent après le coup d'État communiste de 1948. Le régime communiste d'après-guerre censure les débats sur la Shoah. La liberté d'expression est rétablie après la chute du régime en 1989. La complicité du gouvernement slovaque dans la Shoah demeure contestée par des nationalistes d'extrême-droite.

Éléments de contexte historique[modifier | modifier le code]

La nouvelle synagogue (en) de Žilina, peu après son édification, vers 1931.

La Slovaquie n'a jamais constitué un pays indépendant avant 1939 : pendant près de mille ans, son territoire a fait partie du royaume de Hongrie[1],[2]. Dix-sept communautés juives du Moyen Âge (en) sont recensées sur le territoire de la Slovaquie actuelle[3] mais leur présence prend fin avec les expulsions qui ont suivi la défaite hongroise à la bataille de Mohács (1526)[4]. De nombreux juifs immigrent aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Des Juifs venus de Moravie s'installent à l'Ouest des Tatras et forment les Juifs du Oberland (en), tandis que d'autres, venus de Galicie, s'établissent à l'Est des montagnes et forment une communauté distincte (Juifs du Unterland (en)) influencée par l’hassidisme[5],[6]. En raison du schisme chez les juifs de Hongrie (en), les communautés se scindent en plusieurs tendances au milieu du XIXe siècle. Après l'émancipation des Juifs, achevée en 1896, nombre d'entre eux adoptent la langue et les coutumes hongroises pour progresser dans l'échelle sociale[1],[6].

Même si les juifs slovaques ne sont pas aussi bien intégrés que ceux de Bohême et Moravie, ils s'installent dans les villes et participent à toutes les professions ; d'autres restent dans les campagnes, exerçant principalement les métiers d'artisans, de marchands et de vendeurs au détail. Au XIXe siècle, les Juifs sont le fer de lance des mutations économiques qui développent le commerce dans les secteurs ruraux et, à la fin du siècle, environ 70 % des banquiers et des hommes d'affaires dans les hautes terres slovaques sont juifs[7],[6]. Bien que certains Juifs soutiennent le nationalisme slovaque (en), à partir de la moitié du XIXe siècle l'antisémitisme devient un thème courant dans ce mouvement et les Juifs sont traités d'agents de la « magyarisation » et de « propagandistes d'avant-garde au service des classes dirigeantes hongroises », selon les termes de l'historien Thomas Lorman (en)[1],[6],[8]. Dans l'Ouest de la Slovaquie, des émeutes antisémites surviennent dans le sillage du Printemps des peuples en 1848[9] et de nouvelles émeutes se produisent à cause de l'affaire Tiszaeszlár en 1882-1883[8]. À l'antisémitisme religieux (en) traditionnel s'ajoute le stéréotype voulant que les Juifs exploiteraient les Slovaques pauvres (antisémitisme économique (en)) ainsi qu'un antisémitisme nationaliste : les Juifs, assimilés à l'État hongrois, sont accusés de sympathiser avec celui-ci aux dépens des aspirations slovaques[10],[7],[11].

Après la Première Guerre mondiale, la Slovaquie fait partie du nouvel État de Tchécoslovaquie. En 1918, il existe 227 communautés juives et leur population représente, en 1921, environ 135 918 personnes[12]. Après la proclamation de l'indépendance (1918-1920), de nouvelles flambées de violences antisémites éclatent, bien qu'elles ne soient pas, de loin, aussi graves qu'en Ukraine et en Pologne[13]. Pour les nationalistes slovaques, les Juifs sont associés à l'État tchécoslovaque et accusés de soutenir le tchécoslovaquisme (en). Dans les années 1920, des accusations de meurtre rituel se répandent à Trenčín et à Šalavský Gemer. Dans les années 1930, la Grande Dépression atteint les négociants juifs et, en parallèle, nourrit l'antisémitisme économique[12]. Le sous-développement économique et des impressions de discrimination en Tchécoslovaquie conduisent de nombreux Slovaques (environ un tiers) à soutenir le Parti populaire slovaque (Hlinkova slovenská ľudová strana: HSĽS), de tendance conservatrice et ethnonationaliste[14],[15],[16]. Pour le HSĽS, les groupes minoritaires, comme les Tchèques, Juifs et Roms, exercent une influence destructrice sur la nation slovaque[16] ; le parti présente l'autonomie slovaque comme la solution aux problèmes de la Slovaquie[15]. À la fin des années 1930, le parti adopte une posture antisémite en réaction à la vague de réfugiés juifs venus d'Autriche en 1938 et aux lois antisémites adoptées en Hongrie, en Pologne et en Roumanie[17].

Indépendance de la Slovaquie[modifier | modifier le code]

Pertes territoriales slovaques en faveur de : la Hongrie en 1938 (2 ) et 1939 (3 ). Zone annexée par l'Allemagne (4 ) et la zone de protection allemande en Slovaquie en (5 ). (1 ) qui est récupérée par la Tchécoslovaquie après la guerre.
Régions administratives de la république slovaque entre 1939 et 1945.

Les accords de Munich en cèdent la région des Sudètes, territoire tchèque germanophone, à l'Allemagne. Le HSĽS tire parti du chaos politique qui s'ensuit pour proclamer l'autonomie de la Slovaquie le . Jozef Tiso, prêtre catholique et chef du HSĽS, devient premier ministre de la région autonome slovaque[14],[18]. Le catholicisme, religion partagée par 80 % des habitants de la région, joue un rôle de premier plan dans le nouveau régime : beaucoup de ses hauts dignitaires sont des évêques, prêtres ou laïques[19],[20],[21]. Sous la direction de Tiso, le gouvernement slovaque entame des négociations à Komárno avec la Hongrie au sujet de leurs frontières respectives. Le litige est porté devant l'arbitrage de Vienne par le Troisième Reich et l'Italie fasciste. Le , la Hongrie reçoit une grande partie de la Slovaquie du Sud, dont 40 % des terres arables du pays et 270 000 personnes qui se déclarent tchécoslovaques[22],[23].

Le HSĽS assoit son pouvoir par une série de mesures : interdire les partis d'opposition, fermer les journaux indépendants, diffuser une propagande antisémite et anti-tchèque, fonder la milice de la Garde Hlinka[14],[24]. Les partis politiques représentant les minorités allemandes et hongroises sont autorisés et le Parti allemand forme la milice des Freiwillige Schutzstaffel[14],[25]. Le HSĽS emprisonne des milliers d'opposants politiques[26],[27] mais il n'exécute aucune condamnation à mort[28]. En , des élections non-libres (en) aboutissent à 95 % des suffrages en faveur du HSĽS[29],[30].

Le , l'État slovaque proclame son indépendance avec le soutien et la protection de l'Allemagne. Le lendemain, l'Allemagne annexe et envahit l'État croupion tchèque et la Hongrie s'empare de la Ruthénie subcarpathique avec l'accord de l'Allemagne[18],[29]. Dans un traité signé le , la Slovaquie abandonne de nombreuses prérogatives de politique étrangère et d'autonomie militaire au profit de l'Allemagne en échange d'une garantie sur ses frontières et d'une assistance économique[29],[31]. Le pays n'est jamais réellement indépendant, ni entièrement aux mains du Troisième Reich : il occupe un statut intermédiaire[note 1]. En , Tiso, qui dirige l'aile conservatrice et cléricale du HSĽS, devient président. Vojtech Tuka, qui dirige l'aile fasciste radicale du parti, est nommé Premier ministre. Les deux ailes du parti nourrissent une rivalité pour s'attirer les faveurs allemandes[29],[34]. L'aile radicale du HSĽS est pro-allemande alors que les conservateurs soutiennent l'autonomie envers l'Allemagne[35],[34] ; les radicaux s'appuient sur la garde Hlinka et sur le soutien allemand[34],[36] alors que Tiso bénéficie d'une grande popularité dans le clergé et dans la population[37],[38].

Politiques antisémites (1938-1941)[modifier | modifier le code]

Affiche de propagande slovaque exhortant les lecteurs à ne pas « être un serviteur des Juifs ».
Propagande du gouvernement qui ordonne aux Juifs de « dégager de Slovaquie ».
Passeport temporaire délivré en 1940 à un citoyen juif qui a fui en Italie.

Premières mesures[modifier | modifier le code]

Aussitôt que la république slovaque est proclamée en 1938, le gouvernement commence à limoger ses employés juifs[39]. Le Comité pour la Solution à la Question juive, fondé le , vise à se pencher sur les législations antisémites[26],[40],[41]. Les médias payés par l'État diabolisent les Juifs, les présentant comme des « ennemis de l'État » et de la nation slovaque[40],[42]. Les entreprises appartenant à des Juifs subissent des vols[43] ; des agressions physiques contre les Juifs se produisent, à la fois spontanément et à l'instigation de la garde Hlinka et des Freiwillige Schutzstaffel[44]. Dans son premier discours radiophonique après l'instauration de l'État slovaque en 1939, Tiso insiste sur sa volonté de « résoudre la question juive »[45] ; la législation antisémite est la seule mesure tangible qu'il promette[46]. La persécution des Juifs constitue un point phare de la politique intérieure[40],[47]. Des mesures discriminatoires affectent tous les domaines de la vie courante pour isoler et exproprier les Juifs en amont de leur déportation[40].

Dans les jours qui suivent l'annonce du premier arbitrage de Vienne, des émeutes antisémites éclatent à Bratislava ; la presse les justifie en pointant un prétendu soutien des Juifs en faveur de la Hongrie pendant les négociations de cette partition[48]. Adolf Eichmann, haut fonctionnaire nazi, est envoyé à Bratislava et il élabore avec Tiso et d'autres politiciens du HSĽS un programme pour déporter les Juifs pauvres et étrangers vers le territoire cédé à la Hongrie[48],[49]. En parallèle, les Juifs possédant des biens dépassant 500 000 couronnes tchécoslovaques (Kčs) sont arrêtés dans une tentative infructueuse de tarir la fuite des capitaux[40],[48]. Du 4 au [40], entre 4 000[50] et 7 600 Juifs sont déportés, lors d'une opération chaotique semblable aux pogroms à laquelle participent la garde Hlinka, les Freiwillige Schutzstaffel et le Parti allemand[49]. Les déportés comptent de jeunes enfants, des personnes âgées et des femmes enceintes[51]. Quelques jours plus tard, Tiso annule l'opération et la plupart des victimes sont autorisées à rentrer chez elles en décembre[26],[52]. Plus de 800 personnes se sont trouvées confinées sous des tentes dans un camp de prisonniers improvisé à Veľký Kýr, Miloslavov et Šamorín, en plein hiver, sur la frontière récemment tracée entre la Slovaquie et la Hongrie[53]. Ces déportations, qui suivent de peu celles menées par les Allemands contre des milliers des Juifs polonais[49],[54], provoquent des critiques internationales[40], une réduction des investissements britanniques, une dépendance majorée envers les capitaux allemands[55] et elles constituent un prélude aux déportations de 1942[56].

À l'origine, de nombreux Juifs croient que les politiques antisémites seront provisoires[57]. Néanmoins, certains cherchent à émigrer en emportant leurs biens. Entre et , plus de 2,25 millions de Kčs sont transférés illégalement vers les territoires tchèques, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ; des sommes encore plus importantes font l'objet de transferts légaux. Les fonctionnaires du gouvernement slovaque en profitent pour acquérir au rabais les biens d'émigrants juifs fortunés, ce qui préfigure les transactions ayant cours pendant l'aryanisation[58]. Les Juifs s'intéressent encore davantage à l'émigration après la campagne de Pologne car les réfugiés polonais racontent les atrocités dont ils sont témoins[57]. Même si le gouvernement slovaque encourage les Juifs à émigrer, il n'autorise pas la sortie de devises étrangères et s'assure que cette interdiction est appliquée. Aucun pays ne témoigne d'enthousiasme à la perspective d'accueillir ces réfugiés Juifs et les limites strictes imposées par le Royaume-Uni sur la migration légale vers la Palestine mandataire empêchent les intéressés d'y trouver refuge. En 1940, Bratislava fourmille d'agents de l'Aliyah Bet qui organisent des migrations clandestines vers la Palestine ; l'un d'eux, Aron Grünhut (en), a aidé l'émigration de 1 365 Juifs slovaques, tchèques, hongrois et autrichiens. Au début de 1941, toute migration devient impraticable ; même les Juifs bénéficiant du visa des États-Unis ne peuvent obtenir de visas de transit via l'Allemagne[57]. Au total, les migrants juifs slovaques représentent 5 000 à 6 000 personnes[59],[60]. Comme 45 000 juifs vivent dans les territoires cédés à la Hongrie[59],[60], le recensement de 1940 relève que 89 000 Juifs vivent dans la république slovaque, soit 3,4 % de la population[61].

Aryanisation[modifier | modifier le code]

L'aryanisation, c'est-à-dire la confiscation de tous les biens appartenant aux Juifs et l'exclusion des Juifs hors de la vie économique[62],[63], s'appuie en Slovaquie sur le stéréotype (relayé par la propagande du HSĽS) voulant que les Juifs s'enrichiraient par l'oppression des Slovaques[64],[65],[66]. Entre 1939 et 1942, le régime du HSĽS bénéficie d'un vaste soutien populaire en promettant aux citoyens slovaques qu'ils profiteraient des biens confisqués aux Juifs et aux autres minorités[64],[67],[68]. Le gouvernement augure des gains appréciables : en 1940, les Juifs ont déclaré un patrimoine dépassant 4 322 milliards de couronnes slovaques (Ks) (38 % de la richesse nationale)[69],[note 2]. Ce processus est aussi appelé « slovaquisation »[72],[73] car les dirigeants slovaques prévoient des directives pour s'assurer que les Slovaques (et non les Allemands ou d'autres minorités) perçoivent les biens des Juifs. En raison de l'intervention du Parti allemand et du Troisième Reich, les Allemands de Slovaquie reçoivent néanmoins 8,3 % des biens volés[74],[72] (mais la plupart des demandeurs allemands sont rejetés) ce qui bride la liberté d'action du gouvernement slovaque[74].

La première loi antisémite, promulguée le mais dont l'application n'est pas systématique, instaure un numerus clausus : un quota ne permet qu'à 4 % de Juifs d'exercer un métier dans le droit ; en outre, les Juifs ont interdiction d'écrire dans des publications non-juives[61],[75],[76]. La loi de réforme agraire, en , retire 101 423 hectares de terrains (dont plus de 40 % sont arables) à 4 943 Juifs et les transfère au Bureau des Terres de l'État ; ces terrains tombent officiellement sous contrôle public en [69],[note 3]. La première loi d'aryanisation est votée en . Par une procédure appelée « aryanisation volontaire », les propriétaires Juifs d'entreprises peuvent proposer « un candidat chrétien qualifié » qui détiendrait au minimum 51 % des avoirs de la société[61]. Avec cette loi, 50 entreprises — sur plus de 12 000 — sont aryanisées et 179 sont liquidées[78]. Les radicaux du HSĽS[61] et les soutiens allemands de l'État slovaque pensent que l'aryanisation volontaire est une procédure trop indulgente envers les Juifs[79]. Néanmoins, à la mi-1940, la position des Juifs dans l'économie nationale s'est largement effondrée[63].

Jozef Tiso et Adolf Hitler à la conférence de Salzbourg (en) en 1940.

Lors de la conférence de Salzbourg (en) en , l'Allemagne exige que plusieurs membres du gouvernement soient remplacés par des radicaux connus pour leur pro-germanisme[80],[81]. Ferdinand Ďurčanský (en) doit céder son poste de ministre de l'Intérieur à Alexander Mach (en), qui aligne les politiques antisémites slovaques sur celles du Troisième Reich[82],[83]. Les négociations de Salzbourg entraînent aussi la nomination de l'officier SS Dieter Wisliceny comme conseiller aux Affaires juives en Slovaquie : il prend ses fonctions en août[84],[82]. Son objectif est d'appauvrir la communauté juive pour qu'elle devienne un fardeau pesant sur les Slovaques non-juifs, qui accepteraient alors de les déporter[85]. À l'instigation de Wisliceny, le gouvernement crée en le Bureau central de l'économie (ÚHÚ), dirigé par Augustín Morávek (de) et contrôlé par Tuka[82],[86]. Cet organisme est chargé d'acquérir les biens des Juifs[61]. Ces derniers sont obligés de déclarer leur patrimoine ; leurs avoirs bancaires (qui représentent 125 millions de Ks en [note 4]) sont gelés et leurs propriétaires ne peuvent retirer que 1 000 Ks (puis 150 Ks) chaque semaine[61],[69]. Les 22 000 Juifs occupant des postes salariés sont visés à leur tour[87] : les non-Juifs doivent obtenir la permission de l'ÚHÚ pour embaucher des Juifs et ils doivent acquitter une taxe[61].

Une seconde loi d'aryanisation est promulguée en  : elle ordonne l'expropriation des biens appartenant aux Juifs ou la liquidation de leurs entreprises[61],[88]. Dans une procédure corrompue, surveillée par le bureau de Morávek, 10 000 entreprises (surtout des magasins) sont liquidées et le reste — environ 2 300 — est aryanisé[61],[69],[89]. Cette liquidation profite aux petites entreprises slovaques qui se trouvaient en compétition avec les Juifs alors que l'aryanisation est appliquée aux sociétés plus importantes, qui sont achetées par leurs concurrentes. Dans de nombreux cas, les remplaçants, novices en matière d'affaires, passent un marché avec les anciens propriétaires et employés juifs pour qu'ils continuent à travailler dans l'entreprise[90],[91]. L'aryanisation des entreprises ne procure pas la richesse espérée au budget slovaque et, parmi les entreprises saisies, seules 288 apportent des revenus à l'État en [92]. L'aryanisation et la liquidation des entreprises est presque achevée en [90] : sur 89 000 Juifs, 64 000 ont perdu leurs moyens de subsistance[93],[94]. Pour les Juifs, l'aryanisation conduit à la catastrophe car leur appauvrissement calculé provoque leur déportation en 1942[68],[95],[96].

La campagne d'aryanisation cause d'immenses pertes financières en Slovaquie et en détruit largement ressources. L'État ne parvient pas à récolter de fonds importants issus de la vente du patrimoine des Juifs et la plupart de ses gains proviennent de la confiscation des comptes et des avoirs bancaires. Les principaux bénéficiaires de l'aryanisation sont les membres des partis politiques fascistes slovaques et les membres des groupes paramilitaires, qui convoitaient les biens appartenant aux Juifs mais ne possèdent guère de compétences pour faire prospérer une entreprise[92],[97]. Au cours de l'existence de la république slovaque, le gouvernement obtient 1 100 millions de couronnes slovaques (Ks) via l'aryanisation mais il en dépense entre 900 et 950 millions pour appliquer les politiques antisémites[note 5]. En 1942, il doit verser en sus au gouvernement allemand la somme de 300 millions de Ks pour la déportation de 58 000 Juifs[95].

Centrale juive[modifier | modifier le code]

Quand Wisliceny arrive, toutes les associations communautaires juives sont dissoutes et les Juifs sont contraints d'établir l'Ústredňa Židov (« Centrale juive », ÚŽ, satellite du Bureau central de l'économie) en [98],[82]. L'ÚŽ, premier Judenrat formé hors du Reich et de Pologne occupée, est aussi la seule association laïque juive autorisée en Slovaquie ; tous les Juifs doivent s'y inscrire[61],[99]. Les chefs de la communauté juive sont partagés sur la réaction à adopter face à cette instance. Si certains soutiennent que l'ÚŽ sera utilisée pour appliquer des politiques antisémites, d'autres — plus nombreux — pensent que s'investir dans l'association représente un moyen d'aider leurs homologues en retardant la mise en place de ces politiques et en soulageant la pauvreté[98],[100]. Le premier dirigeant de l'ÚŽ est Heinrich Schwartz, qui s'emploie à contrecarrer les ordres antisémites : il sabote un recensement des Juifs en Slovaquie du Nord, car celui-ci visait à justifier leur élimination dans l'Ouest du pays. Wisliceny fait arrêter Schwartz en [101],[102],[103]. Pour le remplacer, le Bureau central de l'économie nomme Arpad Sebestyen, plus coopératif[104]. Wisliceny ouvre un service des affaires spéciales à l'ÚŽ afin d'assurer l'application rapide des décrets nazis et en confie la direction au collaborationniste Karol Hochberg (en) (un Juif de Vienne)[101],[104].

Travail forcé[modifier | modifier le code]

Baraquements restaurés au camp de concentration de Sereď.

Les Juifs engagés dans l'armée sont victimes de ségrégation et sont versés dans une unité de travail forcé en puis déchus de leurs grades à la fin de l'année. À partir de 1940, les hommes juifs et roms sont contraints de travailler à la défense nationale (en général, ils sont utilisés comme manœuvres sur des chantiers de construction) pendant deux mois par an. Toutes les recrues catégorisées comme juives ou roms sont versées dans le sixième bataillon de travail, donc affectées à des sites de construction militaire à Sabinov, Liptovský Svätý Peter (en), Láb, Svätý Jur et à Zohor l'année suivante[61]. Malgré les pressions du ministère de l'Intérieur, le ministère de la Défense refuse de livrer les Juifs enrôlés quand commencent les déportations en 1942[105]. Le bataillon est dissous en 1943 et tous ses membres juifs sont envoyés en camps de travail[61],[96].

L'ÚŽ ouvre début 1941 ses premiers centres de travail pour y proposer des formations aux Juifs livrés au chômage ; en février, 13 612 d'entre eux se sont inscrits aux programmes d'études, ce qui dépasse de loin les capacités de l'ÚŽ[106]. Le , le gouvernement slovaque émet un décret de travail forcé contre tous les hommes juifs âgés de 18 à 60 ans[93],[107]. Même si l'ÚŽ doit compléter les salaires des employés pour correspondre au minimum légal, les camps de travail améliorent largement le niveau de vie des Juifs que l'aryanisation avait privés de leurs moyens de subsistance[108]. En septembre, 5 500 Juifs exécutent des travaux manuels au profit d'entreprises privées dans quelque 80 petits centres de travail[93], dont la plupart sont dissous dans les derniers mois de 1941 en prélude aux déportations. Les chantiers de construction commencent dans trois camps plus vastes — à Sereď, Nováky et Vyhne (en) — en septembre de la même année[108],[109].

Code juif[modifier | modifier le code]

À la une de la publication de propagande émise par le ministère le  : « Nous avons réglé le problème des Juifs ! Les lois antijuives les plus dures d'Europe sont celles de Slovaquie ! ».

Conformément aux doctrines du catholicisme sur les races (en), les lois antisémites définissent d'abord les Juifs par leur religion plutôt que par leurs aïeux ; les Juifs baptisés avant 1918 sont tenus pour chrétiens[61],[79],[110]. À partir de , les Juifs sont interdits dans toutes les filières d'enseignement secondaire et supérieur ainsi que dans les écoles non juives ; ils n'ont plus le droit de posséder des véhicules à moteur, des équipements sportifs ni des radios[85],[74]. Les autorités locales prennent des initiatives antisémites : ainsi, le directeur de la région de Šariš-Zemplín ordonne aux Juifs de porter un brassard jaune autour du bras gauche à partir du , ce qui provoque des attaques contre eux[61],[111]. En mi-1941, après la confiscation des biens des Juifs par l'aryanisation, l'attention se tourne vers des restrictions à leurs droits civiques et le ministère de l'Intérieur ouvre le Service 14 pour appliquer les mesures antisémites[112].

Le , le parlement slovaque vote le Code juif, qui contient 270 articles antisémites[93]. Ce code, qui se base sur les lois de Nuremberg, définit les Juifs en termes de filiation, interdit les mariages « mixtes » et impose le port de l'étoile jaune à tous les Juifs âgés d'au moins six ans. En outre, cette législation exclut les Juifs de la vie publique, restreint les horaires où ils sont autorisés à se déplacer et à faire leurs courses et leur interdit l'accès aux clubs, aux associations et aux évènements publics[93],[113]. De plus, les victimes doivent verser un impôt qui représente 20 % de tout leur patrimoine[111]. La propagande de l'État présente avec fierté le Code juif comme les lois antisémites les plus dures d'Europe. Le président peut accorder des exemptions individuelles (en) pour protéger certains Juifs vis-à-vis de la règlementation[93]. Les salariés juifs sont, dans un premier temps, exemptés de certaines clauses du Code, comme le port de l'étoile jaune[114].

Cette définition raciale des Juifs essuie les critiques de l'Église catholique et les convertis finissent par être exemptés de certaines dispositions[115],[116]. La garde Hlinka et les Freiwillige Schutzstaffel intensifient les attaques contre les Juifs, organisent chaque jour des manifestations antisémites et harcèlent les non-Juifs dont l'antisémitisme n'est pas jugé satisfaisant[117]. La loi permet au Bureau central de l'économie d'obliger les Juifs à déménager[118]. Cette clause entre en vigueur le  : entre 10 000 et 15 000 personnes de Bratislava (qui ne sont ni salariées ni engagées dans un mariage « mixte ») sont obligées de déménager vers 14 autres villes[118],[119]. Ce déplacement est payé et mené par le service des affaires spéciales de l'ÚŽ[120]. Même si les Juifs ont pour ordre de quitter les lieux avant le , en moins de 7 000 d'entre eux ont déménagé[121],[122].

Déportations (1942)[modifier | modifier le code]

Préparatifs[modifier | modifier le code]

Juifs contraints de creuser leurs propres tombes à Zboriv, en Ukraine, le .

Les hautes sphères du gouvernement slovaque sont informées, à la fin de 1941, que les Juifs sont victimes de massacres de masse dans les territoires sous occupation nazie[123],[124]. En , Wisliceny organise la visite des hauts fonctionnaires du gouvernement dans plusieurs camps gérés par l'Organization Schmelt (en), qui emprisonne les Juifs en Haute-Silésie pour les livrer au travail forcé au profit du réseau des Reichsautobahn (en). Les visiteurs ont compris que les Juifs internés vivent dans des conditions qui, à terme, provoquent leur mort[88],[125]. Les soldats slovaques ont participé aux opérations en Pologne et en Union soviétique (en)[21] ; ils en rapportent les fusillades de masse contre les Juifs et se joignent à l'un des massacres, voire davantage[126]. Certains Slovaques connaissent le massacre de Kamenets-Podolski en 1941, au cours duquel 23 600 Juifs, dont beaucoup sont déportés depuis la Hongrie, sont assassinés en Ukraine occidentale[127],[128]. Ferdinand Čatloš, ministre de la Défense, et le général Jozef Turanec (en) signalent les massacres de Jytomyr à Jozef Tiso en [123],[129]. L'évêque Karol Kmeťko (en) ainsi que Giuseppe Burzio, diplomate pour le compte du pape, remettent au président des rapports de confiance sur les assassinats massifs contre les civils juifs en Ukraine[129],[130]. La presse slovaque produit de nombreux articles dans une tentative de contredire les rumeurs relatant les souffrances infligées aux Juifs déportés[131].

À la mi-1941, les Allemands exigent (en vertu d'accords antérieurs) l'envoi de 20 000 travailleurs slovaques vers leur pays. La Slovaquie refuse d'envoyer des ressortissants non-Juifs et propose de convoyer à leur place un nombre égal de Juifs, même si le gouvernement slovaque ne tient pas à s'encombrer de leurs familles[132],[84]. Une lettre envoyée le montre qu'une planification était en cours pour l'assassinat massif des Juifs dans le district de Lublin du Gouvernement général, afin de libérer de l'espace pour les Juifs déportés depuis la Slovaquie et l'Allemagne[133]. Fin octobre, Tiso, Tuka, Mach (en) et Čatloš se rendent au Wolfsschanze (près de Rastenburg, en Prusse-Orientale) et rencontrent Adolf Hitler. Il n'existe aucune archive sur cette réunion, dont la déportation des Juifs de Slovaquie figure probablement à l'ordre du jour, et l'historiographie a ouvert le débat pour déterminer de qui est venue l'idée[134],[93]. Même si les Allemands l'avaient proposée, la décision des Slovaques n'est pas l'effet de pressions allemandes[129],[135],[136]. En , le gouvernement slovaque autorise le gouvernement allemand à déporter 659 Juifs slovaques vivant dans le Reich et le protectorat de Bohême-Moravie vers la Pologne occupée[93],[137], à condition que les biens qui leur sont confisqués soient reversés à la Slovaquie[138]. Il s'agit là de la première étape conduisant à la déportation des Juifs de Slovaquie[93],[139], sujet que Tuka aborde avec Wisliceny début 1942[140]. D'après un message par câble de l'ambassadeur d'Allemagne en Slovaquie, Hanns Ludin, les Slovaques accueillent cette perspective « avec enthousiasme »[141].

Le , Tuka présente trois scénarios de déportation devant le gouvernement ; ces propositions sont débattues au parlement trois jours plus tard[93]. Le , le parlement approuve le décret 68/1942, qui reconnaît rétrospectivement la légalité de la déportation des Juifs, permet de les déchoir de leur nationalité et prévoit certaines exceptions[129],[142],[143]. L'opposition se concentre sur les obstacles économiques, moraux et légaux mais, comme le déclare Mach par la suite, « tous les [législateurs] qui ont abordé cette question ont conclu que nous devions nous débarrasser des Juifs »[144]. Le représentant officiel de l'Église catholique et évêque de Spiš, Ján Vojtaššák (en), se borne à réclamer des installations séparées en Pologne pour les Juifs qui ont embrassé le christianisme[145]. Les Slovaques acceptent de payer 500 Reichsmarks pour chaque Juif déporté (selon la communication officielle, il s'agit de régler les frais d'hébergement, de nourriture, de requalification)[145],[146] et un forfait supplémentaire à la Deutsche Reichsbahn pour le transport[147]. À l'époque, un forfait de 500 Reichsmark équivaut 125 dollars[70], soit 2 000 dollars aujourd'hui[71]. En retour, le Troisième Reich promet que les Juifs ne reviendront jamais et que la Slovaquie peut conserver tous les biens confisqués[126],[143]. Hormis l'État indépendant de Croatie (qui verse 30 Reichsmark par personne), la Slovaquie est le seul pays qui paie pour déporter sa population juive[148],[149]. D'après l'historien Donald Bloxham, « le fait que le régime de Tiso confie à l'Allemagne la sale besogne ne doit pas occulter son désir de "nettoyer" l'économie et, finalement, la société au nom de la "christianisation" »[150].

Première phase[modifier | modifier le code]

Wagons restaurés, ayant été utilisés pour déporter les Juifs slovaques. SŽ signifie Slovenské Železnice (en) (chemins de fer slovaques).

Le programme de déportation originel, approuvé en , prévoit la déportation de 7 000 femmes vers Auschwitz et de 13 000 hommes vers Majdanek à des fins de travaux forcés[151],[152]. Le Service 14 organise les déportations[153],[129] pendant que le ministère slovaque des transports met à disposition des wagons à bestiaux[154],[155],[143]. La liste des personnes à déporter est dressée par le Service 14 d'après des données statistiques fournies par le service des affaires spéciales de la Centrale juive[152]. À la gare frontalière de Zwardoń, le garde Hlinka remet les convois à la Schutzpolizei allemande[145],[156]. Les hauts fonctionnaires slovaques promettent que les déportés seront autorisés à rentrer chez eux après une certaine échéance[157] et de nombreux Juifs croient d'abord qu'il vaut mieux se présenter à la déportation au lieu d'encourir des représailles contre leurs familles[158]. Le , les premiers convois (en) quittent le camp de transit de Poprad vers Auschwitz, emmenant 1 000 femmes juives célibataires âgées de 16 à 45 ans[129]. Pendant la première vague de déportation (qui prend fin le ), 2 000 Juifs jeunes et célibataires sont déportés vers Auschwitz et Majdanek[159].

Les membres de la garde Hlinka, des Freiwillige Schutzstaffel et de la gendarmerie sont responsables des rafles contre les Juifs, de la surveillance des centres de transit et de la montée forcée des victimes dans les wagons[129],[160]. Un officier allemand est stationné dans chaque centre de concentration[161]. Même si les exemptions officielles sont censées protéger certains Juifs de la déportation, les autorités locales saisissent parfois des exemptés[162]. Les victimes ne sont prévenues que quatre heures à l'avance, afin d'empêcher leur fuite. Il est courant de voir des scènes de passage à tabac, de tonte forcée, de fouilles invasives pour trouver des biens de valeur cachés[163]. Même si certains gardes et fonctionnaires locaux acceptent des pots-de-vin pour protéger quelques personnes contre la montée dans les trains, la victime est en général déportée dans le convoi suivant[164]. D'autres gardes profitent de leur situation pour violer les femmes juives[165]. Les Juifs ne sont autorisés à emporter que 50 kilos d'effets personnels mais même ces affaires sont souvent volées[161].

Déportation des familles[modifier | modifier le code]

Reinhard Heydrich, qui est à la tête de l'Office central de la sûreté du Reich[166], se rend à Bratislava le  ; lui et Tuka parviennent à la conclusion que les futures déportations concerneront des familles entières et, à terme, élimineront la totalité des Juifs en Slovaquie[167],[168]. Les convois de familles commencent le et emmènent les victimes dans le district de Lublin[169],[170],[171]. Pendant la première moitié de , dix convois s'arrêtent brièvement à Majdanek, où les hommes valides sont choisis pour le travail forcé, puis les trains poursuivent jusqu'au centre d'extermination de Sobibór où les voyageurs restants sont assassinés[169]. La majorité des trains emmènent les victimes (30 000 au total)[172] dans des ghettos dont les habitants viennent d'être déportés vers les camps de Bełżec ou de Sobibór. Certains groupes ne restent que peu de temps avant d'être de nouveau déportés vers les camps d'extermination, tandis que d'autres groupes demeurent dans les ghettos pendant des mois voire des années[169]. Certains des déportés finissent aux camps de travail forcé dans le district de Lublin (comme à Poniatowa, Dęblin–Irena (en) et Krychów)[173],[174]. Fait inhabituel, les déportés envoyés dans le district de Lublin peuvent rapidement entrer en contact avec les Juifs restés en Slovaquie, ce qui a suscité la mobilisation d'importantes initiatives de secours[175]. Le sort des Juifs déportés depuis la Slovaquie est finalement « scellé dans le cadre de l'opération Reinhard », en même temps que celui des Juifs polonais, selon Yehoshua Büchler[156].

Fosses au camp de Majdanek : les Juifs y ont été fusillés pendant l'Aktion Erntefest le .

Les convois partent vers Auschwitz après la mi-juin ; une minorité des victimes sont sélectionnées pour les travaux forcés et les autres sont assassinées en chambre à gaz[176],[177]. Ce schéma est appliqué pour neuf convois, dont le dernier arrive le [177],[178]. Du au , aucun convoi ne part[179],[178],[171] ; la majorité des Juifs qui ne sont pas protégés ont déjà été déportés, ou bien ils ont fui en Hongrie[180]. À la mi-août, Tiso prononce un discours (en) à Holíč : il y décrit les Juifs comme « l'ennemi éternel » et justifie les déportations en s'appuyant sur l'éthique chrétienne (en)[129],[181]. Au moment de ce discours, le gouvernement slovaque est en possession d'informations précises sur l'assassinat de masse qui frappe les déportés de Slovaquie et une requête officielle pour inspecter les camps où sont détenus les Juifs slovaques est rejetée par Eichmann[182]. Trois autres convois partent en septembre et en avant une pause qui dure jusqu'en 1944[183],[178],[171]. À la fin de l'année 1942, il ne reste plus que 500 à 600 juifs Slovaques encore en vie à Auschwitz[143]. Des milliers de Juifs qui avaient survécu dans le district de Lublin sont exécutés par balles les 3 et pendant l'Aktion Erntefest[143],[175].

Du au , près de 58 000 Juifs (les deux tiers de la population) sont déportés[176],[184],[185]. Leur nombre exact est inconnu en raison de l'incohérence des sources[186]. Les déportations frappent en premier lieu des plus démunis en Slovaquie orientale. Bien que la région de Šariš-Zemplín, en Slovaquie orientale, perde 85 % à 90 % de sa population juive, la ville de Žilina annonce que près de la moitié de ses Juifs sont encore présents après les déportations[187],[188],[142]. Les déportés sont détenus brièvement dans cinq camps de Slovaquie[161], dont 26 384 à Žilina[189], 7 500 à Patrónka[190], 7 000 à Poprad[191], 4 463 à Sereď[192] et 4 000 à 5 000à Nováky[193]. Dix-neuf trains sont allés à Auschwitz et 38 autres dans des ghettos et des camps de concentration et d'extermination dans le district de Lublin[194]. Seuls quelques centaines ont survécu à la guerre[129], principalement à Auschwitz ; pratiquement aucun n'a survécu dans le district de Lublin[195].

Oppositions, exemptions et évasions[modifier | modifier le code]

Le Saint-Siège s'oppose aux déportations de crainte que ces opérations, menées par un gouvernement catholique, ne discréditent l'Église[196],[130]. Domenico Tardini, sous-secrétaire d'État au Vatican, écrit dans une note personnelle : « Tout le monde comprend que le Saint-Siège ne peut arrêter Hitler. Mais qui va comprendre qu'il ne sait comment retenir un prêtre ? »[130],[197]. D'après le rapport du Service de sécurité (SD), Giuseppe Burzio menace Tiso de le frapper d'interdit[129],[130]. Les évêques slovaques se montrent équivoques, nourrissant les mythes antisémites comme celui du « peuple déicide », tout en invitant les catholiques à traiter les Juifs avec humanité[198]. L'Église catholique choisit en fin de compte de ne réprimer aucun des catholiques slovaques complices des manœuvres du régime[199]. Des membres influents de l'ÚŽ[200] ainsi que plusieurs rabbins slovaques célèbres adressent leurs plaintes à Tiso, mais il n'y répond pas[201]. Ludin annonce que les déportations ont été « très impopulaires »[96],[196], pourtant rares sont les Slovaques qui ont agi pour les contrecarrer[196],[202]. En , le Groupe de travail (une organisation clandestine qui agit sous la couverture de l'ÚŽ) se forme pour s'opposer aux déportations. Ses chefs, l'organisatrice sioniste Gisi Fleischmann et le rabbin orthodoxe Michael Dov Weissmandl, corrompent Anton Vašek (en), chef du Service 14, ainsi que Wisliceny. La question du rapport entre les efforts du Groupe et l'arrêt des déportations reste ouverte[203],[176],[204].

De nombreux Juifs apprennent le sort qui les attend au cours des premiers mois de 1942, grâce à des sources comme les lettres de déportés ou d'évadés[205],[206]. Environ 5 000 à 6 000 s'enfuient vers la Hongrie pour échapper aux déportations[129],[207],[91] ; nombre d'entre eux doivent verser des pots-de-vin[207] ou reçoivent de l'aide par des passeurs clandestins payés[208], par le mouvement de jeunesse sioniste Hashomer Hatzaïr[96] ou encore le comité d'aide et de sauvetage. Environ un tiers des personnes ayant fui en Hongrie ont survécu à la guerre[209]. De nombreux propriétaires d'entreprises aryanisées réclament l'exemption du travail forcé pour les anciens propriétaires juifs. Dans certains cas, il s'agit d'une aryanisation fictive ; d'autres, motivés par l'appât du gain, ont gardé auprès d'eux les anciens propriétaires pour bénéficier de leurs compétences[210],[211]. Environ 2 000 Juifs possèdent de faux papiers qui les déclarent aryens[91]. Certains membres du clergé catholique baptisent des Juifs, même ceux qui ne se convertissent pas par conviction. Bien que la conversion après 1939 ne puisse soustraire les Juifs aux déportations, elle facilite l'octroi des exemptions et certains membres du clergé falsifient les registres pour antidater les baptêmes[212],[199].

Après les déportations, il reste encore entre 22 000 et 25 000 Juifs en Slovaquie[213],[214]. Environ 16 000 bénéficient d'une exemption, 4 217 se sont convertis au christianisme avant 1939, au moins 985 sont engagés dans un mariage mixte[215],[216] et 9 687 possèdent une exemption économique[215] (notamment les médecins, pharmaciens, ingénieurs et experts en agriculture, à cause des manques d'effectifs dans ces professions)[217]. Un millier de Juifs bénéficient d'une protection par décret présidentiel, dont la majorité sont titulaires d'autres exemptions[218],[219]. Outre les Juifs exemptés, 2 500 sont emprisonnés dans des camps de travail[213] et environ 1 000 servent dans le sixième bataillon de travail forcé[96]. Quand les déportations s'interrompent, le gouvernement connaît la localisation de seulement 2 500 Juifs dépourvus d'exemption[220].

Répit (1943)[modifier | modifier le code]

Pendant l'année 1943, l'application des lois antisémites se relâche et de nombreux Juifs cessent de porter l'étoile jaune[221]. Toutefois, les Juifs restants (même ceux qui bénéficient d'exemptions) vivent dans la terreur permanente des déportations[203],[222]. L'Ústredňa Židov (ÚŽ) s'emploie à adoucir les conditions de vie des travailleurs dans les camps slovaques[203],[223] et à améliorer leur productivité afin d'inciter la population à garder ces employés dans le pays[217],[224]. En 1943, les camps de travail rapportent 39 millions de couronnes à l'État slovaque[225],[213],[note 6]. L'arrêt des déportations depuis la Slovaquie permet au Groupe de travail de lancer le « Plan Europa », tentative infructueuse de corrompre le dirigeant SS Heinrich Himmler pour qu'il épargne les Juifs qui vivent encore sous occupation nazie[203],[226]. Le Groupe se charge aussi d'envoyer un soutien clandestin aux Juifs en Pologne[227],[228] et aide des Juifs polonais à s'échapper vers la Hongrie via la Slovaquie[229],[230]. Fin , deux évadés d'Auschwitz, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, arrivent en Slovaquie[231]. Le Groupe communique leur rapport en Hongrie et en Suisse ; il parvient aux Alliés en juillet[232].

Après la bataille de Stalingrad et d'autres revers militaires dans la guerre à l'Est, de plus en plus impopulaire, les politiciens slovaques comprennent qu'une défaite allemande est probable[233],[127]. Certains membres du HSĽS (surtout ceux de l'aile radicale) attribuent la récession économique aux Juifs et s'activent pour faire déporter les populations restantes[234]. Le , Mach annonce lors d'un rassemblement à Ružomberok que les déportations vont bientôt reprendre[235]. Début 1943, la garde Hlinka et le Service 14 programment la reprise des déportations en recensant les Juifs, en révoquant les exemptions économiques et en traquant les Juifs cachés[236]. Un plan prévoyant quatre trains entre les 18 et n'est finalement pas appliqué[237]. En réaction aux menaces de reprise des déportations, les évêques slovaques publient, le , une lettre pastorale en latin : ils y condamnent l'antisémitisme et le totalitarisme et défendent les droits de tous les Juifs[238],[239]. L'Allemagne exerce une pression de plus en plus forte sur l'État slovaque pour qu'il envoie les Juifs restants en 1943 et 1944, mais les politiciens slovaques opposent un refus[240].

Des Juifs de Ruthénie subcarpathique arrivent à Auschwitz en .

Fin 1943, les officiers militaires et des intellectuels influents forment le Conseil National Slovaque (en) pour planifier une insurrection ; ce Conseil réunit autant les communistes que les opposants démocrates au régime[241]. D'autres partisans antifascistes se retirent dans les montagnes des Carpates (en) et s'organisent en réseaux (en)[242],[243]. Les préparatifs de la rébellion inspirent des sentiments mêlés chez les Juifs slovaques restants, car ils craignent que le projet ne conduise à une répression contre leur communauté[243]. Des groupes clandestins s'organisent dans les camps de travail de Sereď[244],[245] et de Nováky[246],[245]. En , les autorités slovaques recommencent à recenser les Juifs, ce qui en incite certains à fuir vers la Hongrie[247]. Le , le Troisième Reich envahit la Hongrie, y compris la Ruthénie subcarpathique et les zones que la Tchécoslovaquie avait cédées en 1938[248],[249]. Les Juifs slovaques qui avaient fui vers la Hongrie cherchent à revenir mais nombre d'entre eux sont arrêtés à la frontière et directement convoyés vers Auschwitz[243]. Ján Spišiak (en), ambassadeur slovaque à Budapest, remet à 3 000 Juifs des documents qui leur permettent de franchir légalement la frontière[242] : le nombre total de Juifs en Slovaquie atteint 25 000 personnes[243]. Entre le et le , 437 000 Juifs sont déportés de Hongrie, la plupart vers Auschwitz[250], dont de nombreux slovaques résidant dans le pays[242]. Pour se prémunir de l'impression menaçante qu'inspirent les Juifs dans la région de Šariš-Zemplín, où la ligne de front recule vers l'Ouest, le gouvernement slovaque leur ordonne, le , de se rendre dans la partie occidentale du pays[251].

Reprise des déportations (1944-1945)[modifier | modifier le code]

Invasion des Allemands[modifier | modifier le code]

Situation dans les premiers jours du soulèvement national slovaque.

Inquiète face à la montée de la résistance, l'Allemagne envahit la Slovaquie ; cette manœuvre précipite le soulèvement national slovaque, qui éclate le [252],[253],[254]. Les armées insurgées s'emparent de la Slovaquie centrale mais elles sont vaincues le à Banská Bystrica. Les partisans se retirent dans les montagnes pour y poursuivre leur guérilla jusqu'en 1945[252],[255]. Un nouveau gouvernement est intronisé dont Štefan Tiso, cousin de Jozef Tiso, devient le Premier ministre tandis que Jozef Tiso reste président[256],[257]. Le chargé d'affaires papales Giuseppe Burzio rencontre Tiso les 22 et et, d'après les sources, le traite de menteur quand le président nie avoir eu connaissance des déportations[258],[259]. Pie XII charge Burzio d'annoncer à Tiso que le Vatican condamne la persécution contre des personnes à cause de leur race ou de leur nationalité[260],[261]. Les États-Unis et la Suisse émettent des dénonciations officielles contre la déportation des Juifs[259]. La propagande slovaque impute le soulèvement aux Juifs et aux Tchèques[262],[263]. Toutefois, le gouvernement préfère conserver les Juifs dans des camps de concentration en Slovaquie au lieu de les déporter[263]. Tiso demande aux Allemands d'épargner au moins les Juifs baptisés et ceux qui sont engagés dans un mariage mixte, mais ses requêtes sont ignorées[258].

Le soulèvement fournit aux Allemands un prétexte pour mettre en œuvre la « Solution finale » en Slovaquie[264]. Les opérations antisémites sont, officiellement, sous le contrôle nominal du ministère slovaque de la Défense mais, en pratique, elles sont dictées par les nazis[256],[265]. Contrairement aux déportations de 1942, les rafles de Juifs sont organisées et menées par l'armée allemande[264]. L'officier SS Alois Brunner, qui a participé aux programmes de déportation des Juifs depuis la France et la Grèce[266],[267], arrive en Slovaquie pour planifier le départ des Juifs encore dans le pays[267]. Les unités SS de l'Einsatzgruppe H, dont les Einsatzkommandos 13, 14 et 29, sont formées dès la survenue du soulèvement afin de le réprimer ; ces unités commencent à rafler les populations juives et roms[265],[268]. Les collaborateurs locaux, comme les SS-Heimatschutz (HS) (en), les Freiwillige Schutzstaffel et les divisions d'urgence de la garde Hlinka (en)[265],[269] apportent un appui essentiel aux opérations de l'Einsatzgruppe H[265],[270],[271]. Les collaborationnistes dénoncent les personnes qui se cachent, se font passer pour des partisans et apportent leur aide dans les interrogatoires[270].

Après l'éclatement de la révolte, des milliers de Juifs prennent la fuite vers les montagnes et les secteurs sous contrôle des partisans autour de Banská Bystrica[243],[242] ; nombre d'entre eux ont quitté les camps de travail après la fuite des gardes[272]. Entre 1 600 et 2 000 Juifs deviennent partisans, soit 10 % de l'effectif total des insurgés[273],[242], même si beaucoup dissimulent leur identité en raison de l'antisémitisme qui court au sein du mouvement des partisans[274]. Le Conseil National Slovaque abroge les législations antisémites dans les zones libérées[242] mais l'attitude de la population locale est variable : certains risquent leur vie pour cacher des Juifs tandis que d'autres les livrent à la police[275]. Contrairement à la situation de 1942, la peine de mort est en vigueur contre ceux qui participent aux sauvetages[276] ; si la majorité des sauveteurs réclame une contrepartie, il existe aussi des cas de secours désintéressés[261],[277]. De nombreux Juifs passent six à huit mois dans des abris de fortune ou des bunkers en montagne[275],[276], tandis que d'autres se cachent chez des non-Juifs. Quelle que soit leur localisation, les Juifs ont besoin d'argent pour couvrir leurs frais pendant six ou huit mois et dédommager les non-Juifs qui leur prêtent assistance[278]. Certains Juifs doivent sortir de leur abri et rentrer chez eux plus tard pendant l'hiver à cause de la faim et du froid, au risque d'être capturés[279],[276]. Vivre à découvert et continuer de travailler avec de faux papiers n'est possible qu'à Bratislava[280].

Rafles[modifier | modifier le code]

Les Juifs capturés sont brièvement détenus dans des prisons locales ou dans les bureaux de l'Einsatzgruppe H à Bratislava, puis convoyés à Sereď pour y être déportés. Les autorités locales produisent des listes de Juifs et de nombreux habitants locaux les dénoncent également[275],[281],[280]. Au début du mois de septembre, des rafles de grande envergure ont lieu à Topoľčany (), Trenčín et Nitra (), qui conduisent à l'arrestation et l'internement de 616 personnes à Ilava et à Sereď[256],[282]. À Žilina, l'Einsatzkommando 13 et les collaborateurs arrêtent des centaines des Juifs pendant la nuit du 13 au . Les victimes sont d'abord envoyées à Sereď ou Ilava avant d'être transportées vers Auschwitz, où la plupart sont assassinées[256],[283]. L'Einsatzgruppe H annonce que certains Juifs ont pu s'échapper en raison du sous-effectif, mais que les Allemands comme les Slovaques se prêtent en général aux rafles et aident à traquer les fuyards[284]. Après l'écrasement de la révolte, les armées allemandes se déploient aussi dans les montagnes pour y pourchasser les Juifs[285],[280]. Même si la majorité des victimes sont arrêtées pendant les deux premiers mois de l'occupation, la chasse aux Juifs continue jusqu'au  : à cette date, un prisonnier Juif est emmené à Sereď seulement trois jours avant la libération du camp[275],[286].

Certaines victimes sont arrêtées à Bratislava le . La plus grande rafle est menée dans la capitale pendant la nuit du 28 au par l'Einsatzkommando 29, assisté de 600 collaborateurs HS et POHG ainsi qu'une unité de la Luftwaffe chargée de surveiller les rues : environ 1 600 Juifs sont arrêtés et emmenés à Sereď[287],[271],[288]. Quelque 300 autres, ressortissants étrangers, sont temporairement placés dans un château à Marianka. Brunner rafle le château le et tous les prisonniers, sauf trois, sont emmenés à Sereď avant d'être déportés à Auschwitz le [289],[290]. Vers la même période, un bureau est ouvert dans l'ancienne Centrale juive pour traquer les Juifs cachés ; ce bureau torture les Juifs capturés pour qu'ils révèlent les noms et localisations des autres[281]. Les Juifs restés à Bratislava — entre 1 000 et 2 000 — reçoivent l'ordre de se constituer prisonniers avant le , sous peine d'emprisonnement, mais la consigne est peu suivie[291]. La moitié des Juifs arrêtés après le vient de Bratislava ; la plupart se cachaient sous une fausse identité[292]. Henri Dunand, de la Croix-Rouge, apporte son concours financier à un groupe clandestin dirigé par Arnold Lazar pour procurer de l'argent, de la nourriture et des vêtements aux Juifs cachés à Bratislava[261].

Déportation[modifier | modifier le code]

Femmes et enfants juifs de Ruthénie subcarpathique en chemin vers les chambres à gaz.

Le camp de concentration de Sereď est le principal lieu d'internement des Juifs avant leur déportation. En l’absence de train disponible avant fin septembre, les Juifs y subissent des traitements cruels (dont le viol et l'assassinat) ainsi qu'une surpopulation, car les rafles y emmènent 3 000 personnes, soit le double de la capacité d'hébergement[244],[293],[294]. Fin septembre, Brunner retire l'administration du camp au gouvernement slovaque et la supervise lui-même[267]. Environ 11 700 personnes sont déportées par onze convois[244],[267] : les cinq premiers (du au ) parviennent à Auschwitz, où la plupart des victimes sont assassinées par le gaz. Le dernier convoi arrive à Auschwitz le , alors que les chambres à gaz sont devenues hors d'usage. D'autres convois sont allés à Sachsenhausen, Bergen-Belsen, Ravensbrück et Theresienstadt[276],[295].

Deux petits convois quittent Čadca pour Auschwitz les 1er et  ; Fatran estime que les victimes représentent 400 personnes. En septembre et octobre, au moins 131 personnes sont déportées de Slovaquie via Zakopane : deux des convois sont dirigés vers Kraków-Płaszów, le troisième vers Auschwitz. Un train partant de Prešov le est aiguillé vers Ravensbrück. D'après les enquêtes criminelles tchécoslovaques, encore 800 autres Juifs sont déportés dans deux trains depuis la Slovaquie orientale le et le . Concernant les convois qui partent d'autres localités que Sereď, les détails sont fragmentaires[296] et le nombre total des déportés est inconnu[264]. L'historien slovaque Ivan Kamenec pense que 13 500 Juifs sont déportés en 1944 et 1944, dont 10 000 sont morts[252],[297],[214], mais l'historienne israélienne Gila Fatran et l'historien tchèque Lenka Šindelářová avancent que le nombre de 14 150 déportés est vérifiable et que le total est probablement plus élevé[264],[274]. Le régime slovaque transfère également plusieurs centaines de prisonniers politiques aux mains des Allemands. Déportés au camp de concentration de Mauthausen, ils sont nombreux à y mourir[298].

Massacres[modifier | modifier le code]

Après l'invasion allemande, environ 4 000 personnes sont assassinées en Slovaquie, principalement par l'Einsatzgruppe H avec le soutien de collaborationnistes locaux[299]. Au moins la moitié des victimes sont des Juifs[276],[300],[301] et les autres sont des résistants, des partisans du soulèvement et des Roms[302]. L'une des premières exécutions a lieu dans le district de Topoľčany, où l'Einsatzkommando 14 commence ses rafles massives de Juifs. Nombre des victimes arrêtées sont emmenées à Sereď en vue de leur déportation, mais 53 personnes sont fusillées à Nemčice le [303]. La plus grande exécution a lieu à Kremnička, un petit village à 6 km de Banská Bystrica. Après la capture du bastion des insurgés, les personnes arrêtées dans ce secteur — des Juifs, des partisans, des Roms et d'autre — sont emprisonnées dans le village. 743 d'entre elles sont emmenées à Kremnička puis exécutées, par l'Einsatzgruppe H et la POHG, dans une série de massacres entre novembre et mars. Les victimes comptent 280 femmes et 99 enfants, dont la moitié sont juifs. Des centaines de personnes sont fusillées dans le village voisin, à Nemecká, où les corps des victimes sont ensuite incinérés[270],[304]. Le cimetière juif de Zvolen tient lieu de site d'exécution et 218 corps en sont exhumés après la guerre[305].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Noms des Juifs assassinés sur le site de l'ancien camp de concentration de Sereď.

Vers la fin , l'Armée rouge capture la Slovaquie[306]. Environ 69 000 Juifs ont été assassinés, soit 77 % de la population d'avant-guerre[307]. Entre 10 000[308] et 11 000 ont survécu en Slovaquie, auxquels s'ajoutent 9 000 personnes revenues des camps de concentration ou de l'étranger ; 10 000 autres ont survécu dans les territoires annexés par la Hongrie. À la fin de l'année 1945, la Slovaquie compte 33 000 Juifs. De nombreux survivants ont perdu leur famille entière et un tiers d'entre eux souffre de tuberculose[309]. Même si la législation tchécoslovaque d'après-guerre annule toutes les transactions issues de la persécution nazie, le gouvernement autonome slovaque refuse de l'appliquer[310],[311]. Les biens sans héritiers sont nationalisés en 1947 et versés au Fonds de liquidation des devises[310]. Ceux qui ont dérobé des biens aux Juifs se montrent réticents à les restituer ; d'anciens membres de la résistance se sont eux aussi emparés de certains biens volés. Les litiges autour de la restitution engendrent des actes d'intimidation et de violentes agressions, notamment le pogrom de Topoľčany en et les émeutes du Congrès des partisans en [312],[313]. L'historienne polonaise Anna Cichopek-Gajraj (en) estime que les violences d'après-guerre ont provoqué l'assassinat d'au moins 36 Juifs et plus de 100 autres sont blessés[314],[315].

Josef Witiska, commandant de l'Einsatzgruppe H, se suicide en 1946 pendant la procédure d'extradition vers la Tchécoslovaquie[316]. Wisliceny est traduit en justice, condamné et exécuté à Bratislava en 1948[317]. Brunner échappe à la justice en fuyant vers la Syrie[318]. Jozef Tiso (qui s'est enfui en Autriche) est extradé en Tchécoslovaquie, reconnu coupable de trahison et de collaboration, et condamné à mort le , puis exécuté trois jours plus tard[252]. D'après le tribunal, son acte le « plus immoral, plus non-chrétien et plus inhumain » est d'avoir ordonné la déportation des Juifs slovaques[319]. D'autres criminels, dont Vojtech Tuka, sont aussi jugés, condamnés et exécutés[320],[321]. Tiso et Tuka sont tous deux traduits en justice en vertu du décret 33/1945, une loi rétroactive qui ordonne la peine de mort pour la répression du soulèvement national slovaque. Leurs rôles pendant la Shoah sont associés aux crimes entraînant leur condamnation[322],[323]. Les auteurs de certains des articles et caricatures les plus choquants font l'objet de poursuites après la guerre[324]. Les procès présentent les hauts fonctionnaires de la république slovaque comme des traîtres, ce qui décharge la société slovaque de la responsabilité de la Shoah (en)[320].

Le gouvernement tchécoslovaque soutient le sionisme et il insiste sur les options offertes aux Juifs : s'assimiler dans la culture Tchécoslovaque ou émigrer en Palestine[325]. Les Juifs ayant déclaré la nationalité allemande ou hongroise dans un recensement d'avant-guerre sont déchus de leur nationalité, ce qui les prive de tout droit à une restitution, et ils sont menacés de déportation[326]. La plupart des Juifs de Slovaquie migre vers Israël ou d'autres pays dans les années qui suivent la guerre. Cette émigration s'accélère après le Coup de Prague en 1948 et la nationalisation de nombreuses entreprises. Les communautés juives déclinent après-guerre : sur 126, il n'en reste que 25 et la population diminue de 80 %. Fin 1949, il ne reste plus que quelques centaines de Juifs[327]. Beaucoup de ceux qui ont choisi de rester ont changé leur nom de famille et abandonné leur pratique religieuse pour s'intégrer dans la classe moyenne slovaque[315]. En 2019, la population juive est estimée à 2 000[310] ou 3 000 personnes[328].

Mémoire[modifier | modifier le code]

Mémorial de la Shoah à Rybné námestie (Bratislava).

L'attitude du gouvernement envers les Juifs et le sionisme bascule après 1948 et conduit aux procès de Prague en 1952, dans lesquels le gouvernement tchécoslovaque accuse 14 communistes (dont 11 sont juifs) d'appartenir à un complot sioniste[329],[330]. La censure politique entrave l'étude de la Shoah et les mémoriaux aux victimes du fascisme ne mentionnent pas les Juifs. Dans les années 1960, qui se caractérisent par un mouvement de libéralisation — le Printemps de Prague — il devient possible de débattre de la Shoah[331],[332]. Le Miroir aux alouettes, film de 1965 qui remporte des récompenses, traite de la culpabilité des Slovaques au sujet de la Shoah[332],[333]. Après l'invasion par les forces du Pacte de Varsovie en 1968, les autorités répriment la liberté d'expression[334],[335] tandis que la propagande antisioniste, largement importée d'Union soviétique, s'intensifie et dérive vers l'antisémitisme après la victoire israélienne de la guerre des Six Jours en 1967[336].

La chute du régime communiste en 1989 provoque la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1993 et entraîne une résurgence du nationalisme avec le gouvernement de Vladimír Mečiar. Après la chute de Mečiar en 1998, le gouvernement slovaque favorise la mémoire de la Shoah pour montrer que l'identité nationale est européenne avant de rejoindre l'Union européenne en 2004[337]. Pendant les années 1990, de nombreux mémoriaux sont édifiés en l'honneur des victimes de la Shoah[338],[339] et en la Slovaquie institue le (anniversaire de l'adoption du Code juif) comme la journée des Victimes de la Shoah et de la haine raciale[340]. L'Institut de la mémoire nationale ouvre en 2002 pour offrir l'accès aux archives de la république slovaque et du régime communiste[341]. Le gouvernement post-communiste promulgue des lois pour restituer les biens des Juifs, mais les conditions d'octroi du statut de résident et de citoyen ont dissuadé des émigrants de déposer des réclamations[342]. En 2002, 10 % de la valeur des biens nationalisés faute d'héritiers sont versés à un fonds qui finance l'éducation juive et les mémoriaux de la Shoah[343]. En , Yad Vashem avait reconnu 602 Slovaques comme des Justes parmi les nations qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs[344].

La chercheuse en science politique Jelena Subotić (en) déclare que la république slovaque « constitue un paradoxe pour la construction de l'identité slovaque post-communiste » car il s'agissait du premier État slovaque indépendant. Le voir sous l'angle d'un État entièrement indépendant aggrave sa responsabilité dans la déportation des Juifs pendant la Shoah ; mais le voir comme un État satellite fragilise son rôle, à savoir légitimer l'État slovaque actuel[345]. L'adoption d'une attitude relativiste face à la Shoah en Slovaquie se concrétise dans les tentatives d'absoudre le gouvernement Tiso en rejetant les responsabilités sur les Allemands et les Juifs[51],[136]. Un manuel de 1997 écrit par Milan Stanislav Ďurica (en), soutenu par le gouvernement, allume une polémique internationale (l'ouvrage est finalement retiré des programmes scolaires) car il présente les Juifs comme menant une vie heureuse dans les camps de travail pendant la guerre[346],[347],[348]. Tiso et la république slovaque font l'objet de commémorations de la part de catholiques et d'ultranationalistes[349],[45]. Le parti néonazi Kotleba[350], représenté au parlement national et au parlement européen, et par ailleurs très populaire chez les jeunes électeurs[351], présente une vision positive de la république slovaque. Son dirigeant, Marian Kotleba, a une fois décrit les Juifs comme « démons d'apparence humaine »[352]. Des membres du parti sont accusés de négation de la Shoah[353],[354] - qui, depuis 2001, constitue un délit[353].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. German historian Tatjana Tönsmeyer disagrees that the Tiso government was a puppet state because the Slovak authorities frequently avoided implementing measures pushed by the Germans when such measures did not suit Slovak priorities. According to German historian Barbara Hutzelmann, "Although the country was not independent, in the full sense of the word, it would be too simplistic to see this German-protected state (Schutzstaat) simply as a 'puppet regime'."[32] Ivan Kamenec emphasizes German influence on Slovak internal and external politics and describes it as a "German satellite".[33]
  2. Equivalent to USD$108 million at the time,[70] or $0 today.[71] All currency conversions are made from the Foreign Claims Settlement Commission's determination of wartime exchange rate.[70]
  3. The Land Reform Act did not explicitly target Jews, but it was rarely enforced against non-Jewish landowners.[63],[77]
  4. Equivalent to USD$6.125 million at the time,[70] or $0 today.[71]
  5. Gain equivalent to USD$27.5 million at the time,[70] or $0 today.[71] Loss equivalent to $22.5 million[70] or $0 today.[71]
  6. Equivalent to USD$975,000 at the time,[70] or $0 today.[71]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Hutzelmann 2018, p. 18.
  2. Ward 2013, p. 12.
  3. Borský 2005, p. 15.
  4. Borský 2005, p. 16–17.
  5. Borský 2005, p. 17–18, 20–21.
  6. a b c et d Lorman 2019, p. 47–48.
  7. a et b Hutzelmann 2018, p. 18–19.
  8. a et b Klein-Pejšová 2015, p. 11.
  9. Dojc et Krausová 2011, p. 119.
  10. Láníček 2013, p. 35.
  11. Nižňanský 2014, p. 49–50.
  12. a et b Hutzelmann 2018, p. 19.
  13. Láníček 2013, p. 6, 10.
  14. a b c et d Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 842.
  15. a et b Ward 2015, p. 79.
  16. a et b Paulovičová 2018, p. 5.
  17. Ward 2015, p. 87.
  18. a et b Láníček 2013, p. 16–17.
  19. Kamenec 2011a, p. 179–180.
  20. Kornberg 2015, p. 81–82.
  21. a et b Hutzelmann 2018, p. 23.
  22. Ward 2013, p. 161, 163, 166.
  23. Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 842–843.
  24. Hutzelmann 2018, p. 20.
  25. Hutzelmann 2018, p. 20–21.
  26. a b et c Hutzelmann 2018, p. 22.
  27. Paulovičová 2012, p. 91.
  28. Ward 2013, p. 9.
  29. a b c et d Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 843.
  30. Lorman 2019, p. 216.
  31. Ward 2013, p. 184.
  32. Hutzelmann 2016, p. 168.
  33. Kamenec 2011a, p. 180–182.
  34. a b et c Kamenec 2011a, p. 184.
  35. Ward 2013, p. 203.
  36. Ward 2013, p. 216.
  37. Kamenec 2011a, p. 184–185.
  38. Ward 2013, p. 172, 216.
  39. Ward 2013, p. 165.
  40. a b c d e f et g Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 844.
  41. Hallon 2007, p. 149.
  42. Kamenec 2011a, p. 188.
  43. Legge 2018, p. 226.
  44. Paulovičová 2013, p. 551–552.
  45. a et b Paulovičová 2018, p. 11.
  46. Lorman 2019, p. 226.
  47. Paulovičová 2018, p. 8.
  48. a b et c Ward 2015, p. 92.
  49. a b et c Hutzelmann 2018, p. 21.
  50. Frankl 2019, p. 97.
  51. a et b Kubátová 2014, p. 506.
  52. Ward 2015, p. 93.
  53. Frankl 2019, p. 103, 112.
  54. Frankl 2019, p. 95.
  55. Ward 2015, p. 96.
  56. Johnson 2005, p. 316.
  57. a b et c Hutzelmann 2018, p. 26.
  58. Hallon 2007, p. 149–150.
  59. a et b Ward 2015, p. 94, 96.
  60. a et b Legge 2018, p. 227.
  61. a b c d e f g h i j k l m et n Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 845.
  62. Hallon 2007, p. 148.
  63. a b et c Hutzelmann 2018, p. 25.
  64. a et b Lônčíková 2017, p. 85.
  65. Kubátová et Láníček 2018, p. 43.
  66. Tönsmeyer 2007, p. 90.
  67. Cichopek-Gajraj 2018, p. 254.
  68. a et b Kubátová et Láníček 2018, p. 95.
  69. a b c et d Dreyfus et Nižňanský 2011, p. 24.
  70. a b c d e f et g Foreign Claims Settlement Commission 1968, p. 655.
  71. a b c d e et f Federal Reserve Bank of Minneapolis 2019.
  72. a et b Hutzelmann 2016, p. 174.
  73. Kubátová 2014, p. 510.
  74. a b et c Hutzelmann 2018, p. 28.
  75. Rothkirchen 2001, p. 596–597.
  76. Ward 2015, p. 97.
  77. Ward 2013, p. 221.
  78. Hallon 2007, p. 151.
  79. a et b Hutzelmann 2016, p. 169.
  80. Kamenec 2011a, p. 177.
  81. Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 843–844.
  82. a b c et d Hutzelmann 2018, p. 27.
  83. Legge 2018, p. 228.
  84. a et b Bauer 1994, p. 65.
  85. a et b Ward 2013, p. 215.
  86. Hutzelmann 2016, p. 169–170.
  87. Hilberg 2003, p. 769.
  88. a et b Hutzelmann 2016, p. 170.
  89. Hilberg 2003, p. 769–770.
  90. a et b Hilberg 2003, p. 770–771.
  91. a b et c Nižňanský 2014, p. 70.
  92. a et b Dreyfus et Nižňanský 2011, p. 24–25.
  93. a b c d e f g h i et j Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 846.
  94. Dreyfus et Nižňanský 2011, p. 26.
  95. a et b Dreyfus et Nižňanský 2011, p. 25.
  96. a b c d et e Hutzelmann 2018, p. 38.
  97. Hutzelmann 2016, p. 173–174.
  98. a et b Fatran 1994, p. 165.
  99. Bauer 2002, p. 176.
  100. Fatran 2002, p. 143.
  101. a et b Fatran 1994, p. 166.
  102. Fatran 2002, p. 144–145.
  103. Rothkirchen 2001, p. 597.
  104. a et b Bauer 1994, p. 70.
  105. Bachnár 2011.
  106. Kamenec 2007, p. 177.
  107. Hutzelmann 2018, p. 30.
  108. a et b Kamenec 2007, p. 180.
  109. Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 846–847.
  110. Hutzelmann 2018, p. 24, 29.
  111. a et b Hutzelmann 2018, p. 29.
  112. Kamenec 2007, p. 181.
  113. Kamenec 2011a, p. 188–189.
  114. Hilberg 2003, p. 774.
  115. Paulovičová 2012, p. 260–262.
  116. Ward 2013, p. 226.
  117. Kamenec 2007, p. 186–187.
  118. a et b Hilberg 2003, p. 775.
  119. Hradská 2016, p. 315, 321.
  120. Kamenec 2007, p. 191–192.
  121. Kamenec 2007, p. 192.
  122. Hradská 2016, p. 321.
  123. a et b Hutzelmann 2018, p. 31.
  124. Hutzelmann 2016, p. 175.
  125. Hutzelmann 2018, p. 30–31.
  126. a et b Hutzelmann 2016, p. 176.
  127. a et b Hutzelmann 2018, p. 39.
  128. Longerich 2010, p. 224.
  129. a b c d e f g h i j et k Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 847.
  130. a b c et d Ward 2013, p. 232.
  131. Kubátová et Láníček 2018, p. 107.
  132. Bauer 2002, p. 176–177.
  133. Longerich 2010, p. 295, 428.
  134. Paulovičová 2013, p. 570, 572.
  135. Láníček 2013, p. 110.
  136. a et b Paulovičová 2018, p. 10.
  137. Hilberg 2003, p. 463.
  138. Longerich 2010, p. 285.
  139. Nižňanský 2011, p. 114.
  140. Ward 2013, p. 229.
  141. Nižňanský 2011, p. 116.
  142. a et b Ward 2013, p. 233.
  143. a b c d et e Hutzelmann 2018, p. 34.
  144. Ward 2013, p. 230.
  145. a b et c Hutzelmann 2018, p. 32.
  146. Hilberg 2003, p. 776–777.
  147. Hilberg 2003, p. 778.
  148. Nižňanský 2011, p. 121.
  149. Paulovičová 2013, p. 555.
  150. Bloxham 2017, p. 70.
  151. Longerich 2010, p. 324–325.
  152. a et b Büchler 1996, p. 301
  153. Ward 2002, p. 576.
  154. Hilberg 2003, p. 777.
  155. Ward 2013, p. 216, 230.
  156. a et b Büchler 1991, p. 153.
  157. Büchler 1996, p. 302
  158. Bauer 2002, p. 177–178.
  159. Ward 2002, p. 579.
  160. Cichopek-Gajraj 2014, p. 15–16.
  161. a b et c Nižňanský 2014, p. 66.
  162. Paulovičová 2012, p. 264.
  163. Sokolovič 2009, p. 346–347.
  164. Kamenec 2011b, p. 107.
  165. Sokolovič 2009, p. 347.
  166. Longerich 2010, p. 143–144.
  167. Longerich 2010, p. 325.
  168. Kamenec 2007, p. 222–223.
  169. a b et c Longerich 2010, p. 325–326.
  170. Büchler 1996, p. 313
  171. a b et c Büchler 1996, p. 320
  172. Hilberg 2003, p. 785.
  173. Büchler 1991, p. 159.
  174. Büchler 1991, p. 161
  175. a et b Büchler 1991, p. 160.
  176. a b et c Longerich 2010, p. 326.
  177. a et b Büchler 1996, p. 320.
  178. a b et c Fatran 2007, p. 181.
  179. Bauer 1994, p. 96.
  180. Bauer 1994, p. 75, 97.
  181. Ward 2013, p. 8, 234.
  182. Ward 2013, p. 234.
  183. Ward 2013, p. 8.
  184. Kamenec 2011a, p. 189.
  185. Fatran 2007, p. 180–181.
  186. Silberklang 2013, p. 296–297.
  187. Ward 2002, p. 584.
  188. Putík 2015, p. 187.
  189. Rajcan 2018c, p. 889.
  190. Rajcan 2018a, p. 855.
  191. Rajcan 2018b, p. 879.
  192. Nižňanský, Rajcan et Hlavinka 2018b, p. 881.
  193. Nižňanský, Rajcan et Hlavinka 2018a, p. 874.
  194. Büchler 1991, p. 151
  195. Putík 2015, p. 47.
  196. a b et c Kornberg 2015, p. 83.
  197. Kornberg 2015, p. 83–84.
  198. Kornberg 2015, p. 82.
  199. a et b Kornberg 2015, p. 84.
  200. Fatran 1994, p. 167.
  201. Kubátová 2014, p. 514–515.
  202. Lônčíková 2017, p. 91.
  203. a b c et d Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 848.
  204. Fatran 1994, abstract.
  205. Paulovičová 2012, p. 77–78.
  206. Bauer 1994, p. 71–72.
  207. a et b Kamenec 2011b, p. 110.
  208. Paulovičová 2012, p. 62, Chapter IV passim.
  209. Paulovičová 2012, p. 187.
  210. Nižňanský 2014, p. 62, 70.
  211. Hutzelmann 2016, p. 176, 178.
  212. Paulovičová 2012, p. 279, 297.
  213. a b et c Hutzelmann 2018, p. 40.
  214. a et b Ward 2002, p. 589.
  215. a et b Bauer 1994, p. 97.
  216. Ward 2002, p. 587–588.
  217. a et b Kamenec 2011a, p. 190.
  218. Ward 2013, p. 232–233.
  219. Ward 2002, p. 583, 587.
  220. Ward 2013, p. 235.
  221. Kamenec 2007, p. 303.
  222. Kamenec 2007, p. 283, 303.
  223. Rothkirchen 2001, p. 599.
  224. Kamenec 2007, p. 315–316, 319.
  225. Hutzelmann 2016, p. 171.
  226. Bauer 1994, p. 88–89, 99, Chapter 5–7 passim.
  227. Büchler 1991, p. 162
  228. Fatran 1994, p. 178.
  229. Fatran 1994, p. 181.
  230. Paulovičová 2012, p. 229.
  231. Bauer 2002, p. 229.
  232. Bauer 2002, p. 237.
  233. Longerich 2010, p. 405.
  234. Kamenec 2007, p. 280–281.
  235. Bauer 1994, p. 86.
  236. Kamenec 2007, p. 284–285.
  237. Kamenec 2007, p. 286.
  238. Kornberg 2015, p. 85.
  239. Ward 2013, p. 236, 238.
  240. Kamenec 2007, p. 203.
  241. Kamenec 2011a, p. 192.
  242. a b c d e et f Hutzelmann 2018, p. 42.
  243. a b c d et e Fatran 1996, p. 99.
  244. a b et c Nižňanský, Rajcan et Hlavinka 2018b, p. 882.
  245. a et b Hutzelmann 2018, p. 41.
  246. Nižňanský, Rajcan et Hlavinka 2018a, p. 876.
  247. Fatran 1994, p. 188.
  248. Bauer 2002, p. 226.
  249. United States Holocaust Memorial Museum.
  250. Longerich 2010, p. 408.
  251. Fatran 1996, p. 113.
  252. a b c et d Rajcan, Vadkerty et Hlavinka 2018, p. 849.
  253. Šindelářová 2013b, p. 585.
  254. Kubátová 2014, p. 515.
  255. Ward 2013, p. 249–250, 252.
  256. a b c et d Hutzelmann 2018, p. 43.
  257. Ward 2013, p. 249.
  258. a et b Ward 2013, p. 251.
  259. a et b Šindelářová 2013a, p. 85–86.
  260. Šindelářová 2013a, p. 86.
  261. a b et c Hutzelmann 2018, p. 45.
  262. Kubátová 2014, p. 517.
  263. a et b Šindelářová 2013a, p. 84.
  264. a b c et d Šindelářová 2013a, p. 82.
  265. a b c et d Fatran 1996, p. 101.
  266. Longerich 2010, p. 391, 395, 403.
  267. a b c et d Nižňanský 2014, p. 74.
  268. Šindelářová 2013b, p. 587.
  269. Putík 2015, p. 42.
  270. a b et c Šindelářová 2013b, p. 592.
  271. a et b Nižňanský 2014, p. 73.
  272. Fatran 1996, p. 100–101.
  273. Kubátová 2014, p. 516.
  274. a et b Fatran 1996, p. 119.
  275. a b c et d Šindelářová 2013b, p. 590.
  276. a b c d et e Hutzelmann 2018, p. 44.
  277. Nižňanský 2014, p. 76–77.
  278. Fatran 1996, p. 104–105.
  279. Fatran 1996, p. 105.
  280. a b et c Putík 2015, p. 52.
  281. a et b Šindelářová 2013a, p. 93.
  282. Šindelářová 2013a, p. 88.
  283. Šindelářová 2013a, p. 88–89.
  284. Šindelářová 2013a, p. 90.
  285. Šindelářová 2013a, p. 92–93.
  286. Šindelářová 2013a, p. 99–100.
  287. Šindelářová 2013a, p. 89.
  288. Putík 2015, p. 53.
  289. Fatran 1996, p. 112.
  290. Hlavinka 2018, p. 871.
  291. Šindelářová 2013a, p. 91–92.
  292. Putík 2015, p. 52, 211.
  293. Fatran 1996, p. 102.
  294. Šindelářová 2013a, p. 96–97, 99.
  295. Putík 2015, p. 54, 68–69.
  296. Šindelářová 2013a, p. 104.
  297. Kamenec 2007, p. 337.
  298. Ward 2013, p. 256.
  299. Šindelářová 2013a, p. 105–106.
  300. Ward 2013, p. 253.
  301. Šindelářová 2013a, p. 106.
  302. Šindelářová 2013a, p. 105.
  303. Šindelářová 2013a, p. 107–108.
  304. Šindelářová 2013a, p. 115.
  305. Fatran 1996, p. 115.
  306. Cichopek-Gajraj 2014, p. 31.
  307. Cichopek-Gajraj 2014, p. 19.
  308. Kubátová 2014, p. 518.
  309. Cichopek-Gajraj 2014, p. 61.
  310. a b et c Bazyler et al. 2019, p. 402.
  311. Cichopek-Gajraj 2014, p. 94.
  312. Cichopek-Gajraj 2014, p. 104–105, 111–112, 118–119, 127–129.
  313. Paulovičová 2013, p. 556–557.
  314. Cichopek-Gajraj 2014, p. 117.
  315. a et b Paulovičová 2018, p. 15.
  316. Šindelářová 2013b, p. 597.
  317. Bauer 1994, p. 91.
  318. BBC 2017.
  319. Ward 2013, p. 265.
  320. a et b Ward 2013, p. 262.
  321. Fedorčák 2015, p. 42.
  322. Ward 2013, p. 258, 263.
  323. Fedorčák 2015, p. 41.
  324. Lônčíková 2017, p. 86.
  325. Láníček 2013, p. 51.
  326. Cichopek-Gajraj 2014, p. 165–166, 169.
  327. Cichopek-Gajraj 2014, p. 228–230.
  328. Paulovičová 2018, p. 17.
  329. Sniegon 2014, p. 61.
  330. Paulovičová 2018, p. 15–16.
  331. Sniegon 2014, p. 58, 62.
  332. a et b Paulovičová 2013, p. 558.
  333. Sniegon 2014, p. 67.
  334. Ward 2013, p. 269.
  335. Sniegon 2014, p. 69–70.
  336. Kubátová et Láníček 2018, p. 217–218.
  337. Sniegon 2014, p. 73, 84–85, 166.
  338. Paulovičová 2013, p. 574.
  339. Sniegon 2014, p. 89–90.
  340. Paulovičová 2013, p. 575.
  341. Paulovičová 2013, p. 564–565.
  342. Bazyler et al. 2019, p. 401–402.
  343. Bazyler et al. 2019, p. 411.
  344. Yad Vashem 2019.
  345. Subotić 2019, p. 211.
  346. Paulovičová 2013, p. 566–567.
  347. Ward 2013, p. 277.
  348. Sniegon 2014, p. 209.
  349. Ward 2013, p. 276, 278.
  350. Kubátová et Láníček 2017, p. 3.
  351. Spectator 2019.
  352. Paulovičová 2018, p. 17, 20.
  353. a et b Spectator 2016.
  354. Spectator 2017.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Chapitres[modifier | modifier le code]

  • (en) Michael J. Bazyler, Kathryn Lee Boyd, Kristen L. Nelson et Rajika L. Shah, « Slovakia », dans Searching for Justice after the Holocaust: Fulfilling the Terezin Declaration and Immovable Property Restitution, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-092306-8), p. 401–413
  • (en) Donald Bloxham, « The Murder of European Jewry: Nazi Genocide in Continental Perspective », dans Devin O. Pendas, Mark Roseman et Richard F. Wetzell, Beyond the Racial State: Rethinking Nazi Germany, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-316-73286-1)
  • (en) Jean-Marc Dreyfus et Eduard Nižňanský (en), « Jews and non-Jews in the Aryanization Process: Comparison of France and the Slovak State, 1939–45 », dans Beate Kosmala et Georgi Verbeeck, Facing the Catastrophe: Jews and non-Jews in Europe during World War II, Oxford, Berg, (ISBN 978-1-84520-471-6)
  • (en) Gila Fatran (trad. Jarek Mensfelt), « The Struggle for Jewish Survival during the Holocaust », dans Wacław Długoborski, Dezider Tóth et Teresa Świebocka, The Tragedy of the Jews of Slovakia 1938–1945: Slovakia and the "Final Solution of the Jewish Question", Oświęcim et Banská Bystrica, Musée national Auschwitz-Birkenau et Musée du soulèvement national slovaque (en), (1re éd. 1992) (ISBN 978-83-88526-15-2), p. 141–162
  • (sk) Katarína Hradská, « Dislokácie Židov z Bratislavy na jeseň 1941 » [« Les déplacements des Juifs de Bratislava à l'automne 1941 »], dans Jaroslava Roguľová et Maroš Hertel (éds.), Adepti Moci a úspechu. Etablovanie Elít V Moderných Dejinách [« Les adeptes du pouvoir et du succès. Établissement des élites dans l’histoire moderne »], Bratislava, Forum Historiae (sk) (Académie slovaque des sciences), (ISBN 978-80-224-1503-3, lire en ligne), p. 315–324
  • (en) Barbara Hutzelmann, « Slovak Society and the Jews: Attitudes and Patterns of Behaviour », dans Frank Bajohr et Andrea Löw, The Holocaust and European Societies: Social Processes and Social Dynamics, Londres, Springer, (ISBN 978-1-137-56984-4), p. 167–185
  • (de) Barbara Hutzelmann, « Einführung: Slowakei » [« Introduction: Slovaquie »], dans Barbara Hutzelmann, Mariana Hausleitner et Souzana Hazan, Slowakei, Rumänien und Bulgarien [« Slovakia, Romania, and Bulgaria »], Munich, Walter de Gruyter, coll. « Die Verfolgung und Ermordung der europäischen Juden durch das nationalsozialistische Deutschland 1933–1945 [La persécution et le meurtre des Juifs européens par l'Allemagne nazie 1933-1945] » (no 13), (ISBN 978-3-11-049520-1), p. 18–45
  • (en) Ivan Kamenec, « The Slovak state, 1939–1945 », dans Mikuláš Teich, Dušan Kováč et Martin D. Brown, Slovakia in History, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-139-49494-6, DOI 10.1017/CBO9780511780141), p. 175–192
  • (en) Hana Kubátová, « Jewish Resistance in Slovakia, 1938–1945 », dans Patrick Henry, Jewish Resistance Against the Nazis, Washington, D.C., Catholic University of America Press (en), (ISBN 978-0-8132-2589-0), p. 504–518
  • Nina Paulovičová, « The "Unmasterable Past"? The Reception of the Holocaust in Postcommunist Slovakia », dans John-Paul Himka et Joanna Beata Michlic, Bringing the Dark Past to Light. The Reception of the Holocaust in Postcommunist Europe, Lincoln, University of Nebraska Press, (ISBN 978-0-8032-2544-2), p. 549–590
  • (en) Livia Rothkirchen, « Slovakia », dans Walter Laqueur et Judith Tydor Baumel, Holocaust Encyclopedia, New Haven, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-08432-0), p. 595–600
  • (en) Tatjana Tönsmeyer, « The Robbery of Jewish Property in Eastern European States Allied with Nazi Germany », dans Martin Dean, Constantin Goschler et Philipp Ther, Robbery and Restitution: The Conflict over Jewish Property in Europe, New York, Berghahn Books, , 81–96 p. (ISBN 978-0857455642)

Travaux universitaires[modifier | modifier le code]

  • Anna Cichopek-Gajraj, « Nepokradeš! Nálady a postoje slovenské společnosti k židovské otázce, 1938–1945 [Thou shall not steal! Moods and attitudes of Slovak society toward the Jewish question] », East European Jewish Affairs, vol. 48, no 2,‎ , p. 253–255 (DOI 10.1080/13501674.2018.1505360, S2CID 165456557)
  • Owen V. Johnson, « Židovská komunita na Slovensku medzi ceskoslovenskou parlamentnou demokraciou a slovenským štátom v stredoeurópskom kontexte, Eduard Nižnanský (Prešov, Slovakia: Universum, 1999), 292 pp., 200 crowns (Slovak). », Holocaust and Genocide Studies, vol. 19, no 2,‎ , p. 314–317 (DOI 10.1093/hgs/dci033)

Thèses[modifier | modifier le code]

  • Maroš Borský, Synagogue Architecture in Slovakia Towards Creating a Memorial Landscape of Lost Community (thèse en vue de l'obtention d'un PhD), Center for Jewish Studies Heidelberg (en), (lire en ligne)
  • (en) Nina Paulovičová et John-Paul Himka (dir.), Rescue of Jews in the Slovak State (1939–1945) (thèse en vue de l'obtention d'un PhD), Edmonton, Université de l'Alberta, (DOI 10.7939/R33H33, lire en ligne)
  • (cs) Daniel Putík, Slovenští Židé v Terezíně, Sachsenhausenu, Ravensbrücku a Bergen-Belsenu, 1944/1945 [« Juifs slovaques à Terezín, Sachsenhausen, Ravensbrück et Bergen-Belsen, 1944/1945 »] (thèse en vue de l'obtention d'un PhD), Prague, Université Charles, (lire en ligne)

Articles universitaires[modifier | modifier le code]

  • (en) Yehoshua Büchler, « The deportation of Slovakian Jews to the Lublin District of Poland in 1942 », Holocaust and Genocide Studies, vol. 6, no 2,‎ , p. 151–166 (ISSN 8756-6583, DOI 10.1093/hgs/6.2.151)
  • Yehoshua Büchler, « First in the Vale of Affliction: Slovakian Jewish Women in Auschwitz, 1942 », Holocaust and Genocide Studies, vol. 10, no 3,‎ , p. 299–325 (ISSN 8756-6583, DOI 10.1093/hgs/10.3.299)
  • (en) Gila Fatran (trad. Naftali Greenwood), « The "Working Group" », Holocaust and Genocide Studies, vol. 8, no 2,‎ , p. 164–201 (ISSN 8756-6583, DOI 10.1093/hgs/8.2.164)
  • (de) Gila Fatran, « Die Deportation der Juden aus der Slowakei 1944–1945 » [« The deportation of the Jews from Slovakia 1944–45 »], Bohemia: Zeitschrift für Geschichte und Kultur der Böhmischen Länder, vol. 37, no 37,‎ , p. 98–119 (ISSN 0523-8587, lire en ligne)
  • (sk) Peter Fedorčák, « Proces s Vojtechom Tukom v roku 1946 » [« The trial of Vojtech Tuka in 1946 »], Človek a Spoločnosť, vol. 18, no 4,‎ , p. 41–52 (ISSN 1335-3608, lire en ligne)
  • (sk) Michal Frankl, « Země nikoho 1938. Deportace za hranice občanství » [« No Man’s Land in 1938. Deportation beyond the Bounds of Citizenship »], Forum Historiae, vol. 13, no 1,‎ , p. 92–115 (DOI 10.31577/forhist.2019.13.1.7 Accès libre, lire en ligne)
  • (cs) Ľudovít Hallon, « Arizácia na Slovensku 1939–1945 » [« Aryanization in Slovakia 1939–1945 »], Acta Oeconomica Pragensia, vol. 15, no 7,‎ , p. 148–160 (ISSN 1804-2112, DOI 10.18267/j.aop.187, lire en ligne)
  • (sk) Ivan Kamenec, « Fenomén korupcie v procese tzv. riešenia "židovskej otázky" na Slovensku v rokoch 1938–1945 » [« The phenomenon of corruption in the so-called solutions to the "Jewish questions" in Slovakia between 1938 and 1945 »], Forum Historiae, vol. 5, no 2,‎ , p. 96–112 (ISSN 1337-6861, lire en ligne)
  • Hana Kubátová et Jan Láníček, « Jews and Gentiles in Central and Eastern Europe during the Holocaust in history and memory », Holocaust Studies, vol. 23, nos 1–2,‎ , p. 1–16 (DOI 10.1080/17504902.2016.1209838, S2CID 151788822, lire en ligne)
  • Jerome S. Legge, « Collaboration, Intelligence, and the Holocaust: Ferdinand Ďurčanský, Slovak Nationalism, and the Gehlen Organization », Holocaust and Genocide Studies, vol. 32, no 2,‎ , p. 224–248 (ISSN 8756-6583, DOI 10.1093/hgs/dcy029)
  • Michala Lônčíková, « Was the antisemitic propaganda a catalyst for tensions in the Slovak-Jewish relations? », Holocaust Studies, vol. 23, nos 1–2,‎ , p. 76–98 (DOI 10.1080/17504902.2016.1209839, S2CID 151817674)
  • Eduard Nižňanský, « The discussions of Nazi Germany on the deportation of Jews in 1942 – the examples of Slovakia, Rumania and Hungary », Historický časopis, vol. 59, no Supplement,‎ , p. 111–136 (ISSN 0018-2575, lire en ligne)
  • Eduard Nižňanský, « On Relations between the Slovak Majority and Jewish Minority During World War II », Yad Vashem Studies (en), vol. 42, no 2,‎ , p. 47–90 (ISSN 0084-3296)
  • Nina Paulovičová, « Holocaust Memory and Antisemitism in Slovakia: The Postwar Era to the Present », Antisemitism Studies (en), Indiana University Press, vol. 2, no 1,‎ , p. 4–34 (DOI 10.2979/antistud.2.1.02, S2CID 165383570)
  • (cs) Lenka Šindelářová, « Einsatzgruppe H na povstaleckém Slovensku (1944–1945) a poválečné trestní stíhání » [« Einsatzgruppe H in Uprising-era Slovakia (1944–1945) and Postwar Prosecution »], Soudobé dějiny (časopis) (cs), vol. XX, no 4,‎ , p. 582–603 (ISSN 1210-7050, DOI 10.51134/sod.2013.039, lire en ligne)
  • James Mace Ward, « "People Who Deserve It": Jozef Tiso and the Presidential Exemption », Nationalities Papers, vol. 30, no 4,‎ , p. 571–601 (ISSN 1465-3923, DOI 10.1080/00905992.2002.10540508, S2CID 154244279)
  • James Mace Ward, « The 1938 First Vienna Award and the Holocaust in Slovakia », Holocaust and Genocide Studies, vol. 29, no 1,‎ , p. 76–108 (ISSN 8756-6583, DOI 10.1093/hgs/dcv004)

Encyclopedia of Camps and Ghettos[modifier | modifier le code]

  • Vanda Rajcan, Madeline Vadkerty et Ján Hlavinka, « Slovakia », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, Encyclopedia of Camps and Ghettos, vol. 3 : Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany, Bloomington, United States Holocaust Memorial Museum, (ISBN 978-0-253-02373-5), p. 842–852
  • Vanda Rajcan, « Bratislava/Patrónka », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, Encyclopedia of Camps and Ghettos, vol. 3 : Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany, Bloomington, United States Holocaust Memorial Museum, 2018a (ISBN 978-0-253-02373-5), p. 854–855
  • Ján Hlavinka, « Marianka », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, Encyclopedia of Camps and Ghettos, vol. 3 : Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany, Bloomington, United States Holocaust Memorial Museum, (ISBN 978-0-253-02373-5), p. 871
  • Eduard Nižňanský, Vanda Rajcan et Ján Hlavinka (trad. Marianna Kramarikova), « Nováky », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, Encyclopedia of Camps and Ghettos, vol. 3 : Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany, Bloomington, United States Holocaust Memorial Museum, 2018a (ISBN 978-0-253-02373-5), p. 874–877
  • (en) Vanda Rajcan, « Poprad », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany, vol. 3, Bloomington, United States Holocaust Memorial Museum, coll. « Encyclopedia of Camps and Ghettos », 2018b, 878–880 p. (ISBN 978-0-253-02373-5)
  • Eduard Nižňanský, Vanda Rajcan et Ján Hlavinka (trad. Marianna Kramarikova), « Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, {{Article encyclopédique}} : paramètre encyclopédie manquant, vol. 3, Bloomington, coll. « Encyclopedia of Camps and Ghettos », 2018b (ISBN 978-0-253-02373-5), p. 881–883
    {{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre |périodique = United States Holocaust Memorial Museum laisse présager
  • soit d'une confusion entre les modèles {{article encyclopédique}} et {{article}}
  • soit d'une confusion entre les paramètres périodique et éditeur.

Merci de consulter la documentation des modèles et de corriger l'article.
  • Vanda Rajcan, « Žilina », dans Geoffrey P. Megargee, Joseph R. White et Mel Hecker, Encyclopedia of Camps and Ghettos, vol. 3 : Camps and Ghettos under European Regimes Aligned with Nazi Germany, Bloomington, United States Holocaust Memorial Museum, 2018c (ISBN 978-0-253-02373-5), p. 889–890

Internet[modifier | modifier le code]