Siège de Varsovie (1939) — Wikipédia

Siège de Varsovie
Description de cette image, également commentée ci-après
Varsovie en flammes après des bombardements de la Luftwaffe en septembre 1939.
Informations générales
Date du au
Lieu Varsovie, Pologne
Issue Victoire décisive allemande
Belligérants
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand Drapeau de la Pologne Pologne
Forces en présence
175 000 hommes 124 000 hommes
Pertes
1 500 tués
5 000 blessés
6 000 tués
16 000 blessés
102 000 capturés

Notes

25 000 civils tués, 50 000 blessés

Batailles

Campagne de Pologne :

Coordonnées 52° 13′ 48″ nord, 21° 00′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : Pologne
(Voir situation sur carte : Pologne)
Siège de Varsovie

La bataille de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale oppose l'Armée « Varsovie » polonaise et la population civile de Varsovie aux forces allemandes : la 3e armée et la 4e armée de la Heer et les Luftflotte 1 et Luftflotte 4 de la Luftwaffe. L'attaque allemande débute par un grand bombardement aérien dès le premier jour de la guerre, le . La capitale polonaise est bombardée comme soixante-quatre autres villes polonaises[1]. L’agresseur ne vise pas que les infrastructures stratégiques militaires, mais il s’attaque aussi aux habitations.

Les combats terrestres commencent le quand la 4e Panzerdivision de blindés allemands arrive dans les faubourgs ouest de Wola et Ochota et tente, sans succès, le premier assaut de la capitale. Malgré les émissions de la radio allemande annonçant la capture de Varsovie, l'attaque est arrêtée. La ville gagne un peu de répit parce qu'à ce moment même s'engage une contre-offensive polonaise sur la Bzura. Cependant, le , la ville est entièrement encerclée et Varsovie est mise en état de siège. Ce dernier dure jusqu'au 28 septembre, date de la capitulation de la garnison polonaise, après une résistance aussi héroïque que désespérée[non neutre].

L'encerclement de Varsovie[modifier | modifier le code]

Théâtre des opérations, 24-.

Le général Juliusz Rómmel dirige la défense de la ville depuis le à la tête de l'Armée « Varsovie ». Elle rassemble à peine dix-sept bataillons d’infanterie et une quarantaine de chars légers. De son côté, Stefan Starzyński, le maire de Varsovie et commissaire civil au commandement de la défense de Varsovie, forme une garde civique de 5 000 hommes qui n'ont pas l'âge d'être mobilisés.

Les Allemands tentent d'obtenir la capitulation de la ville avant le , puisque Hitler demande que Varsovie soit prise avant l'intervention militaire de son alliée soviétique à l'est de la Pologne. Dès le , quatre divisions de la 3e armée allemande du général Georg von Küchler attaquent la capitale par le faubourg de Praga, sur la rive Est de la Vistule. Mais cette attaque est repoussée.

Devant ce premier échec, Gerd von Rundstedt déploie de nouvelles forces pour la prise de Varsovie : 13e corps armée, 10e corps d'armée, artillerie des 10e armée et 14e armée, génie de la 10e armée. Cependant, la résistance de la forteresse de Modlin défendue par le général Wiktor Thommée située au confluent du Narew et de la Vistule (au nord-ouest de la capitale) bloque les regroupements des forces allemandes qui avancent très lentement.

Bombardement de Varsovie en .

Pendant ce temps, la ville est bombardée sans répit par l'artillerie comme par l'aviation. Le , après l'agression de l'URSS contre la Pologne, Adolf Hitler donne un ordre personnel de bombarder le château royal de Varsovie pour forcer la capitale polonaise à se rendre.

Le le général Johannes Blaskowitz donne l'ordre de l'attaque finale. Cinq divisions d'infanterie allemandes doivent conquérir la ceinture externe de la ville et ses forts. Mais les Allemands sont très gênés dans leurs préparatifs par les sorties polonaises, qui sont cependant coûteuses pour les assiégés.

La défaite de l'armée polonaise à la bataille de la Bzura le , malgré un premier succès de sa contre-offensive, fait affluer à Varsovie de nouvelles troupes provenant des débris d'armées polonaises encerclées à l'ouest de la capitale.

Malgré ses effectifs imposants, von Rundstedt décide de prendre la ville par la famine et les bombardements et propose de détruire la ville avec des bombes incendiaires[2].

L'intensification des bombardements de la Luftwaffe[modifier | modifier le code]

Le , les Allemands autorisent 300 diplomates et journalistes étrangers à quitter la ville. Puis les bombardements reprennent.

Néanmoins, les progrès allemands sont faibles dans la ville. Les Polonais luttent pied à pied, mais ils commencent à manquer de tout (eau, vivres et munitions).

Le , 600 bombardiers pilonnent la ville pendant onze heures. Un raid aérien largue 486 tonnes de bombes explosives sur la ville.

Le les Polonais repoussent un nouvel assaut allemand, mais ils n'ont plus de ressources. Le , Rómmel envoie un émissaire pour engager des pourparlers pour un armistice. Le à 13 h 15, les Polonais capitulent. Le 1er octobre l'armée allemande fait son entrée à Varsovie.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Avec la prise de la capitale polonaise, 102 000 soldats sont faits prisonniers et 16 000 blessés sont capturés. 25 000 civils sont morts, 50 000 sont blessés. 12 % de la ville est détruite. Malgré la capitulation, la forteresse de Modlin continue la lutte, mais, dès le lendemain, les défenseurs rendent les armes. Le , les prisonniers polonais de Varsovie sont transférés dans les camps de prisonniers de guerre en Allemagne et le jour suivant l'Occupation nazie commence.

Poursuites des combats dans le pays[modifier | modifier le code]

À l'Est, dans le secteur de Szack, le Corps de protection des frontières polonais (KOP) de Wilhelm Orlik-Rückemann lance une contre-offensive contre les Soviétiques le . La bataille de Szack prend fin le soir même, résultant en une victoire tactique polonaise malgré l'arrivée de renforts soviétiques.

La région fortifiée de Hel est la dernière place forte de l'armée polonaise à se rendre aux Allemands le . Défendue par 2 000 soldats polonais, elle a tenu un mois face à l'envahisseur allemand.

Dans le secteur de Kock, près de Lublin, la 13e division d'infanterie motorisée allemande est surprise par le Groupe opérationnel indépendant de Polésie du général Franciszek Kleeberg qui flanque les fantassins à l’aide de sa cavalerie. La bataille de Kock (le dernier acte de la guerre défensive de la Pologne) dure quatre jours. Ce n'est que le que des renforts allemands vont venir à bout des soldats polonais, qui capitulent à court de munitions, de moyens de transport et de ravitaillement.

Et à l'étranger[modifier | modifier le code]

Pour autant, la Pologne ne capitule pas. Son gouvernement en exil, d'abord en France puis en Angleterre, et l'état polonais qui se forme sous l'occupation allemande dans la clandestinité poursuivent le combat durant toute la guerre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri Michel, Et Varsovie fut détruite, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-02105-2), p. 38.
  2. Christian Baechler, Guerre et extermination à l'Est. Hitler et la conquête de l'espace vital 1933-1945, éd. Taillandier, 2012, § « La guerre éclair contre la Pologne ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (pl) Bartoszewski, Władysław - 1859 Dnii Warszawy (1859 jours de Varsovie) - Wydawnictwo Znak, Cracow 1974.

Liens externes[modifier | modifier le code]